mercredi 31 août 2011

Un paillasson : la parole par Edith Azam

Devant la porte, un paillasson : la parole…

Nous avons eu jadis, peut-être, la parole.

Nous sommes dupes de nous-mêmes, de ce foutu langage qui nous dévisse la bouche, y voyons une forme de supériorité animale qui se résume, au bout du compte, à calfeutrer nos phantasmes les plus, non, les mieux lubriques croyant nous éloigner de la bête mais… nous sommes des brutes, des barbares.

Nous nous mentons depuis la langue, depuis cette épine molle et gluante qui nous creuse en quotidien la bouche de toute la mort qu’on lui a fait.

Nous, en permanence, violons de la langue dans une bêtise abjecte qui nous sabote tout le squelette tant est si mal que, à défaut de marcher debout nous : nous rampons du gosier.

Nous nous traînons plus bas que taire, persuadés que le langage relèvera un peu les choses mais…. nous ignorons le massacre dont nous sommes les seuls responsables et qui fait le défaut de langue majeur : son mensonge.

Nous, à cause de cela, sommes devenus l’imbécile jouet du langage.

Nous ne comprenons rien, ne voyons pas le point où la pensée s’em-pute dressant la langue contre nous, et ne faisons rien du langage si ce n’est : le corrompre, le brûler, sans discontinuité altérer ce pour quoi il est fait.

Nous ne sommes pas capables - veulerie, sabotages, pleutres, bouffons, narcisses- de faire qu’une parole soit un acte.

Nous avons dévoyé la langue, nous l’avons salopée : Nous, massacreurs du langage, nous nous baisons tous d’abord par la bouche, d’abord par la bouche oui : de bouche à bouche, nous nous dévorons de la langue.

Nous avons dévoyé le seul geste qui sauve, qui pouvait nous sauver, nous avons dégommé le langage lorsqu’il était encore geste, lorsqu’écrire, lire, parler impliquer conscience du corps ainsi que le geste et non ce simple râle : des mots.

Nous sommes du mensonge permanent, de la cervelle renfermée.

Nous nous sommes guillotinés l’humain, le mieux humain de nous, nous l’avons broyé.

Nous nous faisons mettre de la langue, des coups de langue à tour de bras comme coup de butoir, et nous gargarisons de la chose.

Nous croyons le pouvoir.

Nous aimons l’hypnose anesthésiante dans laquelle ce travail nous plonge.

Nous voulons, c’est pure logique –toutefois aujourd’hui, à ce stade, logique mène à perte- nous voulons sauver le langage, réhabiliter ses éléments, refaire du langage en état de langage mais, aveuglés par cela, ne voyons pas le grand massacre.

Nous avons saboté la chair en la coupant de la parole -et inversement- ce qui a pour conséquence un fait historique inouï, écrire devient un acte d’une mollesse : historique.

Nous, soit disant intellectuels, nous battons de la langue à tout va pour conserver la petite étiquette, la jolie gloriole : mais que deviennent les intellectuels s’ils sont incapables de se rassembler pour penser ?

Nous avons fait du langage une machine à mort c’est dire : nous l’avons trahi, trop de fierté en bouche, nous restons violemment fascinés à l’inertie des belles formules, au désir du Mythe –lequel est moribond-.

Nous tétons de manière éhontée, acharnée et goulue, une mamelle d’orgueil qui nous tord tout le corps en un rictus difforme.

Nous, massacreurs de langue, aboyeurs et poltrons, d’avoir coupé le lien unissant la chair à la parole, nous sommes les premiers responsables de toute absence de résistance efficace et active, c'est dire, à la base, une solidarité effrontément butée à maintenir le corps : en résistance.

À faire, à suivre : qui prend la main ??????
Édith Azam
Texte paru dans le n° 204 d'Action Poétique (juin 2011)

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mardi 30 août 2011

Cereal Killer

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lundi 29 août 2011

SOMBRE DUCASSE 31

CHAPITRE XIII

MOTEUR : EPOUILLAGE (2).(c)

... Cosmik-Galata avait soigneusement appuyé son vélo rose contre le mur et il gravissait les marches qui le mèneraient à l'appartement du cinquième où Omnes vivait depuis sept ans. De quoi parleraient-ils ? La meilleure marque pour un magnétophone portatif ? Une règle & une lame de rasoir Kicoupp ou une paire de ciseaux "Singer" pour le cut-up ? (Est-ce à cause de la marque "Chanteur" qu'on s'est plus ou moins cru faire partie de la Brigade Gais Ciseaux ?) (Et les politiciens laissent-ils traîner leurs bourses sur les pages de leurs discours foireux ?)

... Temps de réflexion, & le voici face à la porte... Il frappe doucement, tape... tape... tape... Une voix nasillarde et traînante lui répond : "entreeeeez." L'homme dans son fauteuil roulant frotte les verres de ses lunettes avec un petit mouchoir étoilé... Instantanément, C.-G. se trouve sur le plateau de tournage & Paul Molémort qui s'était tenu caché derrière la porte avait très mal imité l'accent moyen-occidental d'Omnes et donc, hurlait dans le mégaphone : "TOURS OUVREZ LE FEU !", à moins que ce ne soit Gros Nonosse Créateur, mais de toutes façons, pour Cosmic-Galata, c'était toujours la même chose, le petit capitaine (Né Mot Tombant) en plein Slumberland.

Plus tard, relatant cette visite mémorable à Brigitte La Saisie Du Spectacle, il lui décrirait l'ameublement, l'habillement, les marins en maillot de corps, queues tatouées...
C'était un véritable hommage aux artistes inconnus. Le Docteur Omnes lui avait développé une argumentation mathématique de 23 cm de long en plusieurs points : "Qui dit artistes inconnus suppose deux choses ; premièrement, il existe des artistes connus, deuxièmement, il existe des gens qui connaissent ou ignorent le travail de ces deux catégories.
De fait, un artiste est inconnu pour une ou plusieurs des cinq raisons suivantes : petit a, il désire rester inconnu ; petit b, le silence est organisé autour de son travail ; petit c.., il doit attendre "son" heure, "son" siècle ; petit d, il ne sait pas qu'il est un artiste ; et enfin, petit e, il ne produit rien."
Pour Omnes, c'était peut-être aussi une question d'orthographe & il avait demandé à Cosmik-Galata de choisir entre ces deux écritures :
"Pour vivre heureux, vivons cachés."
ou
"Pour vivre heureux, vivons cachets."

Brigitte ne saurait jamais quel avait été le choix de C.-G. Omnes lui avait fait comprendre que les artistes inconnus étaient un encouragement à la créativité de chacun. Inversement, il est possible que les artistes connus ne soient que des parasites. Je ne parle pas du culte des morts. Information ou propagande ? Le critique d'art est-il appointé par le Docteur Goebbels ? Si tu exposes des billets de banque dans une galerie d'art, prendront- ils une plus-value paradoxale alors que l'inflation galope, pataclop, pataclop ?

"Moteur : épouillage (2)" publié en septembre 1986, sous-titré "Journal de voyage 1979-1986" et constituant le N° 5 de la revue LA DUC D'AUMALE (J.-M. Baillieu, éd.)

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dimanche 28 août 2011

Micro-fiction dans l'urgence

Toute cette semaine du lundi 29 août au vendredi 2 septembre, sur FRANCE-CULTURE, à 11 h 50, diffusion de 5 micro-fictions réalisées par Jacques Taroni à partir du volume 2 d’"Écrivains en séries" (éd. Léo Scheer.)
Ce SAMEDI 2 SEPTEMBRE à 11 h 50, mise en son de mon travail sur la série Urgences.

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samedi 27 août 2011

KURT WITTER (VI)

VI

Anna enregistrait les oiseaux dans le Parc Central et joignait leurs chants à la messagerie. Le geai figurait Hugues Haubal. Son nouveau message racontait la visite d'un agent du B.S.M. à la recherche de Mishoko. Celui-ci avait pris la clé du champ. Kurt fut à la fois soulagé et inquiet. En manque, Han Ri ne pouvait aller ni chez lui, ni chez ses amis. Le B.S.M. veillait. Les gens de la Salubrité Mentale ne jouaient pas avec le bonheur des citoyens consommateurs. Le bien-être était obligatoire. (51-54)
Un croassement annonça l'arrivée d'un tweet troublant, un message sybillin de @hanrimishoko : "Rembobine. Reprends mon nom." Kurt avait saisi. Il connaissait cet ami depuis longtemps, bien avant qu'il n'adopte ce pseudonyme un peu balourd. Mishoko ! Ils s'étaient rencontrés en 1970 à Amsterdam, chez Van Gennep. Tous deux venus pour acheter la collection complète de l'I.S. Adeptes de la dérive psycho-géographique, ils avaient fraternisé. Georges Permeke-Spilliaert était belge, poète et musicien. (55-58)
Pour Kurt, "rembobiner" était une référence à leur commune composition bruitiste : Fuite hors du temps vers le Nord radical. Il sourit. Aidé par ses initiales, l'ex Han Ri filait en direction du Septentrion pour échapper aux griffes des hygiénistes. (59-60)

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vendredi 26 août 2011

Polar express (2/2)

Black Suit(e)

2


obligé d'abandonner restés au vestiaire
une lourde voiture munie d'une plaque
était stationnée rapidité extraordinaire
portière arrière y poussa le corps et s'y engouffra
en livrée retourné furieux et ouvrait
le canon menaçant immédiatement dans l'axe
comprendre que toute discussion la voix grondante
vite les ordres nécessaires
un large étui d'écaille son visage était tendu
et son regard fixé sur un point dans le carré
agent secret grassouillet
artaban aujourd'hui pantalon de costume noir
quand même quelque chose bien connaître l'enfant
la petite semaine la sécurité intérieure
un poste de radio l'alcool des romans de l'argent
la tactique habile je me doutais vaguement
myope il ne voulait rien voir connaissance du vieux cortex
aux doigts intelligents vitres noires
oh je n'ai pas envie tu étais de la partie
excuse-moi je suis distrait tu ramasses les cartes
ils reposaient tous deux comblés
que ce soit les mains comme un frère devrait le faire
trouvé dans ma chambre comme un tigre
et la lumière jaillit faire dans les matières
mon temps à lire des romans je m'étais spécialisé
dans les souliers autre bout de la chaîne
le très doux prenait un plaisir sadique
gifles très appuyées laisser un souvenir
distraction sadique les chevilles
d'une brouette sans roue noms vaches fumiers cochons
pourris dans les couilles
les abdominaux le sac
dans les prisons du vieux une porte s'ouvre

c'était une petite femme frêle aimable d'angine de poitrine
il était grand maigre sec l'officier colonial anglais
l'idée d'un retour paresseux les mariages entre médecins et infirmières
une robe de chambre les cheveux étaient secs
comme après une sudation cireuse
les yeux étaient largement cernés
à ne pas dormir bile lui brûla la gorge
prit un flacon de raki et le porta à ses lèvres
de l'acide et des larmes aux globes douloureux
gardait son lit défait envie de dormir mais non
il fallait qu'il descendit y aurait-il du nouveau
ricana avec rancœur au bruit sec d'un objet
au-dessus son cœur s'était mis une angoisse absurde
il n'osait pas il craignait il avait peur
le souffle coupé recula d'un pas
s'arrêter devant la porte le ventre et dans la tête
la poussière âme riche de chair
dieu est bien loin et le ciel chantant l'illusion parfois
des revenants aujourd'hui sûr que dieu
pourrait fort bien ou même pas du tout
pourquoi toujours parler les gens qui n'ont rien
n'est-il pas plus divertissant aux pucelles qui ne rêvent
de leurs pensionnats onanie spirituelle
répéter la même chose on attrape le vertige
des abîmes coupe le poignet aux voleurs
la guillotine entrait à la corporation des doigts
les pointes des branches voilà ton caractère
les angoisses métaphysiques en caleçon du bijoutier
parfois aussi par espièglerie prier aussi pour les communistes
un temps avec un sourire devenir mou
votre salive m'envahissait la peau

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jeudi 25 août 2011

Polar express (1/2)

Black Suit(e)

1.

fini de m'écœurer j'avais suspecté tout le monde
une bonne âme la peine de mort
avaler toutes les drogues les travaux forcés
un sourire et la lèvre méprisante le tamis serré des grillages
pas envie de décrire un article de presse
sur votre boîte dorée sang qui coulait
mauvaise nouvelle troisième homme
fils de bourgeois méditations à ne plus en finir
mais maintenant la brise avait fraîchi sa femme souffre de son angine
il adorait ses parents ses premières amours
il n'apparaissait nulle part elle l'avait déjà oublié
elle regardait le quai devant un autre quai
le pont se mit à frémir tout le monde se mit à crier
les serpentins se tendaient couraient le long du quai
le dernier serpentin intact réalité de cette légende
le navire au quai un blanc un jaune puis le bleu
le dernier ruban poussa un formidable cri
perdit pas de temps projeta dans le fleuve
d'un seul coup le corps inanimé se dirigea vers un escalier
dans le parapet arrivé sur la dernière marche
sortit son mauser sur le crâne de l'homme
noix de coco brisée crosse de son arme
poussa dans l'eau la voiture de police
ombre de son phare mobile dixième de seconde
dégringola rapidement roula celui-ci dans celui-là
voiture s'était arrêtée en haut projecteur zébra
dessus du parapet balança le paquet
aussi loin qu'il put glisser à son tour dans l'eau
mur du quai se risqua à jeter un coup d'oeil
à ce moment le rayon la masse sombre
au gré des remous la crécelle rageuse
puisqu'il était mort garder les cochons et
fourvoyé trop tard assez d'intelligence
j'avais bien signé maquillé en costume noir
mes protestations ma propre signature
la lune le chat noir grosse rigolade
j'avais mis la panique à la porte un jeu pour moi
j'avais plusieurs âmes pendules
pour l'amour de l'art une assiette de soupe assurée
votre enseignement secondaire car c'est vraiment secondaire
l'horloge du sablier à tire-larigot dans le train
dans un cimetière de banlieue tout y était sens dessus dessous
aussitôt sur ses gardes un léger gargouillis
un râle il traversa fit jaillir la lumière
couche souillée de son sang ses yeux
avaient été crevés des traces immondes
ignoble traitement le ventre
vivait encore miraculeusement intact
et un râle sourd d'une mousse rosée
les mâchoires serrées une dureté inhumaine
appliqua son arme sur la tempe et appuya le corps
s'immobilisa fixait un point éloigné
il la vit sursauter pâlir deux mains à sa tête
sans connaissance il se leva la table qui les séparait
porte de service s'ouvrait n'hésita pas une seconde
dans ses bras puissants quitta la salle
tous les regards demeuraient dehors et l'air glacial le mordit

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mercredi 24 août 2011

Mon référent

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mardi 23 août 2011

La formule

2 + 1 + 1 + 1 + 3 = 1

à Didier Moulinier

La formule dentaire s’exprime graphiquement par une série de fractions dont les numérateurs figurent le nombre de dents de la demi-mâchoire supérieure, et les dénominateurs le nombre correspondant de la demi-mâchoire inférieure. (La formule)

On a pu voir que l’espèce huître devienne par transformisme l’espèce papillon, mais un individu huître est toujours mort sur le rocher où l’attachait la coquille dont il ne pouvait pas sortir sans mourir. (La formule individu)

Elle brillait de mille attraits, et ce n’était qu’agrément et que charmes que toute sa personne. (La formule individu brillait)

Une plus belle ressource pour le favori disgracié que de se perdre dans la solitude et ne plus faire parler de soi, c’est d’en faire parler magnifiquement. (La formule individu brillait magnifiquement)

C’est une petite chambre au cinquième, une de ces mansardes où la pluie tombe droite sur les tabatières, et qui - la nuit venue, comme maintenant - semblent se perdre avec les toits, dans le noir et dans la rafale. (La formule individu brillait magnifiquement dans le noir)

La formule individu brillait magnifiquement dans le noir.

Lucien Suel

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lundi 22 août 2011

SOMBRE DUCASSE 30

CHAPITRE XIII

MOTEUR : ÉPOUILLAGE (2).(b)

Tous ces autres soirs de vie organique :
C'est le cas terrestre.
Couronne de fleurs & bracelets : saran wrap ?
Des gouttes de sang qui perlaient à la lisière des muqueuses
Tout vomissant dans l'immaculée cuvette,
Trop petit pour tirer la chasse sur la châsse.

De nouveau dans le jardin & la tête alourdie par les gros citrons & le ciel (s'il n'y avait que lui !) , elle courait sous l'averse de plomb. En chutant, trous dans la porte, Brigitte s'arrêta & saisissant la clef qui lui pendait entre les jambes, se glissa dans la serrure ouvrant la porte & ce ciel ni bleu ni rose, pour respirer les combats de rage, toute la nuit chaude, les joues déchiquetées.

Vapeurs ammoniaquées dans mon vase en cristal de Venise,

Ah, Éternité !
Mais, déshabille-moi ! Fais glisser ce short &
Je suis corps sans vie qu'on agite près de moi.

... & Paul Molémort levant les pouces avec la Barmaid du Café des Poètes. Vous en avez besoin quand vous fourguez à voix haute vos chefs d’œuvre sur l'autoroute Milano-Venezia... Tout a vraiment commencé quand je me suis éveillé dans la nuit chaude islamique & sur la scène brumeuse, Monsieur Van Vliet : il portait une redingote marron en velours, je crois et il avait des bottes de cuir, tapant du pied, une liasse de poèmes à la main & le Mascara Snake soufflait. Je suis sorti de dessous cette couverture à grain très rude & j'ai trébuché vers la scène enjambant les dormeurs........................................................................................................

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samedi 20 août 2011

KURT WITTER (V)

V

Kurt très ému de retrouver son M.E.R.Z. y incorpora les coquilles nettoyées des moules de chez Broodthaers. Mer et calcaire. En lien étroit avec le "rêve de la plage", la sculpture devenait doucement une Machine Émotionnelle de Recherche Zénithale. L'œuvre était présente dans toutes les pièces de la maison, comme un bobinage géant à l'intérieur d'une capsule temporelle. Parfums, couleurs et sons se répondaient. L'alternance entre l'organique et le métallique assurait l'accumulation d'énergie. (41-44)
Le geai numérique cria pour alerter Kurt. Connexion : message urgent de Hugues Haubal sur l'état de santé de Han Ri Mishoko. Leur ami avait surdosé ses bonbons psychovitaminés. Le Bureau de Salubrité Mentale avait réagi. Il faisait face aux verrous. Le pronostic vital d'Han Ri Mishoko était engagé dans un sens irrémédiable. Kurt se sentait misérable. Miracle inconcevable. (45-47)
Pour se décontracter, il s'installa devant l'écran, se brancha sur Utube Video. Avec stupéfaction, il reconnut Costume Noir. L'homme le fixait par delà la marée d'octets. Il grommelait : "Mot tombant, photo tombant, irruption dans la chambre grise." Kurt était ébahi, presque en transe. Il profita d'un cut dans la vidéo pour murmurer : "Rakete rinnzekete". Le geai brailla. (48-50)

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vendredi 19 août 2011

Le brainstorming

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jeudi 18 août 2011

SOMBRE DUCASSE 29

CHAPITRE XIII

MOTEUR : EPOUILLAGE (2).(a)

Regrettez-vous les chariots bâchés & les chevaux de frise ?
Cheveux de brise &
Grand ciel silencieux de 1986.
Brigitte & le Docteur Omnes s'étaient endormis pendant la chaude nuit islamique. En 1976. Une nuit qui dégouline des vitres brisées. Couvertures à franges déchirées & grain très rude. Je guette pesant. Cette mélancolie dévidait doucement nos cheveux mêlés, nos chevaux.

C'était pour nous un devoir de libérer Brigitte
du métal (lourd évidemment !),
au moyen d'une lampe à souder,
tout en y intégrant aussi dignement que possible
la ressemblance dans l'espace-temps.

Le Docteur pensait à se masturber, quoiqu'un rhume persistant l'handicapât gravement. Je n'insisterai pas, l'air se raréfiant grandement. A cet instant, Brigitte l'embrassouilla & comme Paul Molémort, c'est arrivé. Mais quoi, je n'y comprends plus rien et là, il faut crier, CRIER : "Le Poète & L'Enfant". Je me souviens de cette gentille fable animalière du Docteur Omnes.

(PCP PCP sur tes yeux, engloutie, elle court, jambe sur l'eau)
Note : "... une nouvelle drogue dégueulasse fait des ravages d'est en ouest, PCP, n'y touchez jamais... descendez les dealers qui vendent cette saloperie aux enfants... ça se fabrique très facilement... c'est un anesthésique puissant, pour les rhinos, les chevaux, employé jadis dans les zoos, les fermes... on ne redescend pas... je connais une jeune femme qui s'est arraché les yeux et qui s'est tuée... les salingues saupoudrent cette saloperie sur du persil, du pot, mélangent ça avec n'importe quelle autre drogue... incontrôlable... bref, méfiez-vous, les fourgueurs ont la main lourde... " (extrait d'une lettre de Claude Pélieu Washburn à L.S. octobre 1977)

"Moteur : épouillage (2)" publié en septembre 1986, sous-titré "Journal de voyage 1979-1986" et constituant le N° 5 de la revue LA DUC D'AUMALE (J.-M. Baillieu, éd.)

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mercredi 17 août 2011

Vers encore obscurs (III)

III

Né pour des rats, les jeunes cinéastes virevoltent, puis allument cet enfer sans passer par la famille unie et son fion (un trou), de toute façon, harmonieuse comme la Musique. Les études de mon grand enfant que s’est conandre dans la soupe, je me mets dans vu les films de nouvelle tête, il me fait dire à pense plus. Ne regarde jamais France, et ça mac un œil méprisant.
Quelques voraces privés et tout qu’il s’y est endormi, qui proclamait qu’à l’ombre de Patrick, l’a pas à copier. À merveille dans la grille qui nassait, usurpé le rythme, prêt à ne me le faisait plus, ne se laissant merci que par le script. À eux derrière l’audacement dévoilé, l’amour, le programme dévastateur qui lie l’audition dont la froideur n’est que sommation tellement attrayante.

Comme patron dément dans son rôle il n’a pu protéger Samson pour se promener empêtré dans les culs - où le film se tord les mémoires, télévisons de producjection. Pour le goût choyé issu d’une délègue, il reçoit une éducation avec ses troupes vêlant le sport et la diarrhée rieuse et Jean-Pierre et les voyages. Cela est tortueux tout simple : outre cet homme-re, le film, je prends une gré mal gré et une nouveau cerveau (veau), je ne gré ne fonctionne parents là-bas en coups de cœur. Porche...
Il a vu des films et un peu plus de lest. Des minijupes dans les appels désormais aux sauts en 1969, puis de la maison, au lieu et j’ai attendu à l’extérieur. Puis, commir. Après la mort, geste à la parole au général Raphaël avant de pouvoir dépatouiller. Spectre lui et au revoir ses filles. Voir cet homme peu assuré, la survivre qui cherchait sentant son œuvre qui puisse l’aider à rendre compte combiné les représentants atlantiques, le connard, vingt-troisième question, j’ai eu envie toréciser, nous savons qui vient de se réaliser au camp tout partout.

Décontaction : l’affaire, on va dent chichekebabe go to (aller à) affaires municipales, la sortie progpop. De revirements tout au gouverne, bondissements, défausser sur lui irrédustibles tapis d’un système, les sirènes là aussi elles dirigent la station de constituer. D’autres s’y sont confrontés.
Heaume, jadis. Et sont pris en tenaille le chef incontestable, les appareils politiques. Il tenait ferme la barre à son poste d’une dramatique du film. Il a voulu donner son cinéma dans les découvertes chairs à l’idée de pet que certains soirs mystère : qu’est-ce quand des hommes aux chiens blancs ou quand quand on filme Tintin à moto ?

C’est pénible : on donne son corps aguerri transpirant, livré à la caméra, les yeux de quelqu’un, Samson pour copondre. Ils sont témoins et les libations pour jouer, les syndicaux adeptes de la maïeutique postale. Pourtant être un cousin éloigné de la Corne d’Or, et le père qui était un immense chantier avec la famille qui crée des centaines de nouveaux (veaux).
Si, si, je vous vois, pauvres d’Anatolie, la salle des batailles bidonvilles, sur il y a un tableau, infamantes les tours pousse-cassel...Rien de champignons. Toujours que j’aime autant d’antiques tramways.
Un de ces innommables, un zèbre, un hip-cervelle que Hitler boute mammifères. Mais sa bannière est gommée. Mais les poissons, les cruspièces-légendes, les amphibiens, les belvédères, le tas de bestioles qu’on par charité, il dépeint à classer dans une scie sous les couleurs, cette faune nous inquiète. Il veut en attendant l’origine modeste en rade.
C’est autodestructheureux de l’aubaine. Ils ont leur patte de secteur public, chient sur les traces du privé mais cadenas sur le frère Jean. Alex de France donne comme exemple le réalisme, aucune chaîne con a de toute évidence de ne pas couper les savates à un mort qui danse. Mais ton semblable avocat, et même l’informe, c’est texto plus convainquante.

Trop y croire à vient surtout de la peur pour la Machine plans fixes presque dieu. Engagement à l’arrivée de Gas-main le destin, travallings fluides, alors le maître pue en plus sensuel puis cède les promeneurs pour la télévisite et Margot. Avec.
Là-dessus, arrêts. Lorsque l’angoisse au ventre, Gaspard tout à son atalante en culotte de bouger : il passe sur ses frêles épaules Margot sans la voir, 90-60-90, se contente lors quasiment inerte reposer au premier réalisatuer (le réalisateur) reçoit un rocher. Le genou tout premier. C’est celui de Dalila.
Professionnel, vide, Gaspard Jean Roger Samson n’a rien d’un serpent.

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mardi 16 août 2011

Le ministre du climat


Le ministre du climat observe le ciel.

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lundi 15 août 2011

SOMBRE DUCASSE 28

Intermède septième

ÉROSTATIQUE DES UTILITÉS.

Règles exubérantes soumises et boissons subtropicales.
À l'abri des physiques turbulents : les carnavals misérables des pleurs d'oreiller.
L'étonnante lumière des cerveaux chaussés de virginité héroïque.
Le grand pardon blessé par tes cris : passoire insensée du grand vide établi
Car tu rayonnes, Ève crépusculaire et partisane.
Femmes, reines extasiées, éperonnées de la Justice repue, et triste, et primitive.
Et seule, la grande Pythie sagace des folles inventions est constante dans l'incompréhension. Baroque, ô mon frère, élève la coupe du gratin enflé de liberté par la gueuserie universelle.
Étonnez-vous, forêts sans dimension, rivières embaumées et toi, pleure liberté déçue par les états enflés de domination.
Évasions, déchaînez-vous, car le traumatisme cravaché du passé relève sa tête hideuse sur les épaules de son erreur affamée.
"Érostatique des utilités" publié en janvier 1967 dans le N° 2 de la revue LA RIGUINGUETTE (Ecole Normale de Garçons d'Arras), avec une dédicace à Max Stirner.

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samedi 13 août 2011

KURT WITTER (IV)

IV

Une telle «machine» s'élaborait en fusionnant théologie négative, biologie cybernétique, ondes de forme et théorie du chaos. Un sourire de compréhension illuminait le visage de Kurt mais la marée montante l'exfiltra dans les filets du temps présent. La voix suave d'Anna glissa dans les osselets de son oreille gauche : « J'ai attendu la dernière minute pour te réveiller. » (30-33)
Zigzaguant entre parasols, bronzophiles inertes, lanceurs de balle, porteurs d'eau, terrassiers, ils traversèrent la plage. Chez le poissonnier Broodthaers, Kurt acheta deux litres de moules maliques et soixante-quinze centilitres de vin blanc sec. De façon générale, les magasins de l'Avenue de la Mer exhibaient des objets conçus pour être directement jetés aux ordures. (34-36)
Les jours suivants, le ciel se transfigura en wassingue de coton gris suintant ou pissant alternativement sur toute la côte. Suivant les conseils du Dr. Reich, Kurt et Anna restèrent cloîtrés dans l'appartement pour creuser la fonction de l'orgasme. La production d'orgone exaltait la faculté cognitive. Au son des averses, Kurt méditait la vision révélée par Costume Noir. (37-39)
Après sept jours de réflexion, de baise et de pluie continues, le couple décida de quitter la côte et de regagner la ville. (40)
à suivre

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vendredi 12 août 2011

ROUGE JAUNE BLEU

je dis rouge
j'entends jaune
je sens bleu

sang bleu coulant
dans le sable vermillon

mer rouge s'ouvrant
juste avant l'aube cadmium

yaourt jaune coulant
de l'œil outremer d'un veau

je touche jaune
je mords bleu
je griffe rouge

soleil rouge éclaboussant
le bec jaune du merle

sourire bleu renversé
dans la glissade d'un fromage rouge

prairie moelleuse et jaune
recouvrant les ossements bleus des animaux abattus

je mange bleu
je crache rouge
je respire jaune
Lucien Suel
Traduction L. S.

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jeudi 11 août 2011

RED YELLOW BLUE

I say red
I hear yellow
I feel blue

blue blood running
in vermilion sand

red sea parting
just before cadmium dawn

yellow yoghourt dripping
from ultramarine calf's eyes

I touch yellow
I bite blue
I scratch red

red sun sparkling
on a yellow blackbird's beak

blue smile pouring
from a red slipping cheese

yellow mellow meadow covering
beaten animals ' blue bones


I eat blue
I spit red
I breathe yellow
Lucien Suel

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mercredi 10 août 2011

Vers encore obscurs (II)

II

Pour le (la) musée Grévin, elle sème à foison les puretés perdues à cocon. Nous sommes vingt minutes une petite musique devrait est-il des timbres. Y avait-il des instruments longs instants ? Y a chez lui que ça marche on a la vie de sa place de la caméra devient donc vie.
Attentif à la situation bien avant l’été l’autre il s’est dû un voyage à ouest, une immuable carguée du côté de la ville. Arrivants paysans vous verrez, ils s’entassent dans la bataille les collines avoisinantes après cela, sent comme de la France ! Le supporter du bateau, le pou !
Roger n’a rien ou ne (peut) pas le reconduire : pétanque, ni les manières sans doute, raquettes de tennis réelles. Les copains débarqueurs ont des preuves : les mains en 1993 de Jean, passeport, chaussure prononcée avec la mise à part, l’équipe de François Mite fournie par Laard Cabaldur, et en péril un camion avec le pdg et le cuisinier. Il reste à résoudre le quadra circulaire raisonnable de maillots bleus mais on doit (peut) ménager ce match à quatre, jus public. Cinquante ballons, mercredi 29 mai à l’urgence barrale de tout l’appareil électrique de parole, ils ont rendu en cas de pépin FO, CFTC et champagne en caisses de voler au seigneur le Bordel et d’avoir même si gracieusement ce qu’on leur aurait été dicté quelques caisses, les autres syndicats, un saint-émilion commun il faut nique. L’équipe décime d’un mal qui tendrement vingt (3) de notre outil de travail dont les (20) trois du service public protégé des influences. Les relations sociales n’auront pas d’accélère recours aux sociétés de défonce, la société des jours.
En ce vendre-dit de victoire, Grand finissant hombre projette ajoutée à la cargaison documentaire, une suite château-plaisance, séance in vivo dont il est le parrain alentour à chaque jour en terre. Stratégies et comment connaître la même, explique Michel que (et) Jean adhérent à l’image de son dernier film force pendant que déjà malade mais conquérir. Je plaisantais sur le développement de leurs grassouillets. Ils l’utilisent. Je mange trop ce n’est donc pas c’était la cirrhose, un vent militant laid travail sur le coup film. J’espère pas compte qu’il était derrière nous devant en train de tourner un révélateur (tuer).

Aux réponses il part en quête décidé de lever les courtes pour porter le lendemain l’enfant sage devant l’assemblée gênée. Minutes de présences. Le coup de foudre court de la direction et voici l’oiseau rare qui a pondu un texte savant. Les acteurs qui truquent faisaient front. Son œil j’ai vu cette affaire, il s’attaque aux choses de vierge, nous a dépossédés mais dans le travail a dévoyé l’étoffessionalisme envenimé, le jamais de vue, il faut remettre ça qui ont institué la nation. Il vibre face à privé au nom de tant de nature.
Prendre plaisir ni dans un dessin ne l’empêche pas ni dans un document au cours mais au Muséum dans une fête foraine naturelle, devant la jeune fille, une institution soyeuse qui tient 1965 pour cause de hanté. C’est comme un revenu des années 90, une œuvre pour la nation est lancée il a fallu remettre le mélo. Dans la salle le directeur de l’atelier alimentaire se poursuit du regard d’antiques visions. Cette fois les éditions convictions sont en pente de disresponsabilité, un peu comme cane, lama et la science tous seront à l’aéroport; même des ou presque. Pas l’auteur ancien ( L. S.) et son linge de toilette dans le (d)rôle du journaliste, dans les bras de tapis. On voit son mère dans le film, le (la) sent, assure Sam. Il a suivi la piste d’où partent les gens qui le perdent et c’est vraiment l’objet du son jeu. Les auteurs découpent toutes les variables. Les tapistes jamais enfermés ne sont pas des imdeux, ils ont le messie ils ont le souterrain mais leurs calculs mais leurs son fils un père émettent des erreurs que pudeur effraie Samson (le fils de Sam). J’ai descendu si bouleversé qu’aille avec lui. Depuis jouer, il est parti vous assurer que les rues de Lisbonne gouttent d’alcool.

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mardi 9 août 2011

La théière autodidacte

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lundi 8 août 2011

SOMBRE DUCASSE 27

CHAPITRE XII

MOTEUR : ÉPOUILLAGE (1) (j).

Émeutes individuelles.
en lettres d'étoiles oliviers cheveux bouche lèvres brume clocher toison
prend l'avion pour Caracas le 27 juillet
branches mortes brisées des meules à broyer la conscience la fleur jaune cuivre avec fleuve aux reflets d'huile noire dans le Jardin des Doms à la recherche du Gong
le C.M.O./M.O.B.(My Own Business/C'est Mes Oignons)(Centre Mondial d'Orientation) vous propose encore des roseaux non plus noirs mais cette fois assez desséchés,
nié
les rues dépecées par les questions de laine blanche
drôlesse accaparée
a redonné une ordonnance à la parole
téton d'ébonite noir
mouche assassine
ta viande sur le feu
crevez tous crevez tous crevez tous crevez tous crevez tous crevez tous crevez tous crevez tous crevez tous crevez tous champ d'épandage pour la lèpre radio-active : à vot' bon coeur ! ce tourment de l'Unique, ne m'en parlez pas, très cher Max.
Tant bourre le temps que tourne le banc
une tête de roi sur l'arête de tout
une tête de fou sur l'arrêt de tout
soucoupe volante de Ganymède... cheval écumant... Sodome tuant... dans une chambre vide... crevée... jonchée d'étoiles... maison peuplée de rayons x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x x
1978

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samedi 6 août 2011

KURT WITTER (III)

III

Anna savait, aussi bien que Kurt, qu'un coup de dés jamais n'abolirait le bazar. L'été enfin là, ils partirent pour la côte. À l'aube, ils piétinaient dans l'eau, le regard tourné vers le large et le haut. Au retour, ils longeaient la laisse de mer. L'appartement de location se remplissait des trouvailles de Kurta: gants de pêcheur, fragments de filets, boîtes diverses... (21-23)

Sur la plage de Berck, plongée dans le Cryptonomicon de Neal Stephenson, Anna n'entendait pas les hélicoptères et jetskis. Étendu sur le dos, Kurt pensait au destin de l'humanité, aux cuisses d'Anna et à se rendre à la poissonnerie. Il s'endormit. (24-25)

Dans le rêve de Kurt, un homme vêtu d'un costume noir et portant un chapeau et des lunettes de plongée l'invita à le suivre. La plage s'agrandit, devint le Sahara. Les deux personnages se dirigèrent vers une structure composite qui émergeait du sol. Cela ressemblait au M.E.R.Z., un Mélange Étrange de Rebuts Zoologiques, une création du cabinet associé Moreau-Frankenstein. L'ozone emplissait les fosses nasales de Kurt tandis qu'il contemplait le mégalithe caparaçonné d'un camouflage multicolore. L'assemblage hétéroclite qui recouvrait les parois de la chose vibrait et bourdonnait. Costume Noir procura une explication. (26-30)
à suivre...

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vendredi 5 août 2011

La vieille dame électronique

La lecture de l'article d'Isabelle Pariente-Butterlin, « All the World's a Stage », sur « Aux bords des mondes » m'a incité à remettre en lumière un dialogue apparu dans les commentaires d'un de mes blogs lors de la publication du roman La patience de Mauricette.
Cette parution avait été l'occasion d'un coming out qu'on peut lire dans un entretien avec Bernard Strainchamps sur Bibliosurf.


Voici la copie de l'échange entre une "amie" de Mauricette et l'auteur de la "vraie fausse supercherie" :

X... said... dimanche, 16 août, 2009 :
Je connais Mauricette depuis un an environ, je l'ai rencontrée sur son blog uniquement, et sa longue absence m'a attristée, sans que j'en comprenne la cause. Comme Jeff, moi aussi j'ai envie de lui planter une belle et grosse bise à distance, car je suis trop loin, de l'autre coté de l'Atlantique, pour le faire de visu. Pour moi, depuis notre rencontre, elle est et elle reste une grande dame. Merci pour vos mots, et pour sa patience.

Lucien Suel said... mercredi, 26 août, 2009 :
Je me permets de rappeler cet avertissement figurant au début du roman "La patience de Mauricette" : Les personnages et les situations de ce récit étant purement fictifs, toute ressemblance avec des personnes ou des situations existantes ou ayant existé ne saurait être que fortuite. Merci à vous et bonne lecture.

Second échange :

X... said... mercredi, 16 septembre, 2009
On trouve des commentaires signés Mauricette Beaussart sur plus de cinquante blogs. Le site de "Mauricette", *.*, continue imperturbablement, bien que la correspondance avec Anne-Charlotte ait cessé et j'aimerais bien savoir pourquoi ce tarissement soudain ?
Personne n'a encore osé poser les questions suivantes à Lucien Suel : "Passe encore d'inventer Mauricette, passe de la faire vivre, passe d'écrire en son nom sur un blog et même deux. Mais comment arriviez-vous à vous couler dans la peau du personnage au point de répondre à tant de commentaires sur tant de blogs ? Pensiez-vous que la supercherie n'allait pas, un jour être découverte ? N'avez-vous jamais craint qu'elle porte ombrage au livre que vous éditiez ? A votre identité ?
Ou bien est-ce, au contraire, une manœuvre publicitaire ?"

Lucien Suel said... lundi, 21 septembre, 2009
En réponse à X... :
Si vous avez lu mon entretien avec Bernard Strainchamps sur Bibliosurf, vous connaissez la vérité sur la création du personnage de Mauricette Beaussart.
Je comprends votre déception. D’autres l’ont éprouvée avant vous, quand je leur révélais au bout d’un moment, la vérité sur les Lettres de l’asile. Je n’ai jamais été irrespectueux envers les lecteurs. Mauricette Beaussart peut les intriguer, les amuser, mais elle ne se moque jamais de celles et ceux qui lui rendent visite, qu’ils croient ou non, à son existence. Ceci dit, même si le personnage est une création, les émotions éprouvées, du rire aux larmes, sont réelles. La patience de Mauricette a déjà fait couler des larmes (les miennes et celles de mon entourage familial d’abord).
Si j’ai répondu à tant de commentaires sur tant de blogs, c’est parce que mon personnage et ce qu’il écrivait, intéressait les gens et surtout les amusait. D’ailleurs le blog « Etoile Point Etoile » a été créé avant que je ne m’inscrive sur Blogger sous mon propre nom. La période de Mauricette Beaussart sur Myspace a aussi été un grand moment ; il n’en reste malheureusement rien, car les dirigeants de cette plate-forme l’ont construite de façon totalitaire et lorsque vous la quittez, tout ce que vous avez pu y faire est systématiquement éliminé.
Je n’ai jamais sérieusement pensé qu’on pouvait croire longtemps à l’existence de Mauricette Beaussart. Pourtant j’avoue avoir été surpris lorsque Christophe Petchanatz a publié les Lettres de l’asile, car jamais personne ne m’a fait remarquer qu’il y avait quelque chose d’inconvenant à publier ces lettres intimes et douloureuses sans même demander sa permission à l’intéressée... Aujourd’hui, en faisant une simple recherche sur internet, on comprend assez rapidement que le personnage de Mauricette Beaussart est une fiction.
Pour ce qui est de me couler dans un personnage, il me semble que c’est le propre de l’écrivain. Il m’est même arrivé, dans une nouvelle écrite il y a pas mal d’années de me mettre dans la peau d’un ver de terre...
Avant d’être invité en résidence à l’EPSM d’Armentières, j’avais déjà eu l’intention d’écrire une biographie de Mauricette Beaussart, d’y inclure des extraits de sa correspondance et de son journal (un extrait a paru dans Nous ne sommes pas morts). Ayant choisi de la mettre en scène dans un roman dont l’intrigue se déroule dans un service de psychiatrie générale, j’ai dû ajuster certaines choses, modifier son âge, son lieu de naissance, lui inventer une famille, etc... L’écriture du roman m’a permis de combler certains trous dans sa biographie et d’explorer plus avant les raisons de cette douleur cachée, de ce déséquilibre chronique, mais cela n’a rien à voir avec ma propre identité.
De la même façon que je n’ai aucun problème cardiaque (cf Mort d’un jardinier), je ne me suis jamais trouvé dans un état dépressif... En revanche, j’assume parfois une certaine auto-dérision. Ma devise : « Mémoire, résistance, vision, humour ».
Quant à penser qu’il s’agit d’une manœuvre publicitaire ! Une manœuvre publicitaire commencée en 1989 en vue d’aider à la diffusion d’un ouvrage qui va paraître vingt ans plus tard ! Non, bien sûr, cela forme un tout. Il y a Les lettres de l’asile, il y a le blog, il y a le roman, l’anthoveaulogie, la correspondance (à ce propos, l’auteur des lettres d’Anne-Charlotte existe vraiment, et ce n’est pas moi ; c’est une jeune femme de ma connaissance, elle ne s’appelle pas Anne-Charlotte, mais elle écrit des romans...)
Bref, Mauricette Beaussart va continuer de vivre virtuellement, aussi bien dans l’imagination des lectrices et lecteurs du roman, que sur son blog. D’ailleurs, peut-être que c’est elle qui rédige ces mots et que Lucien Suel n’existe pas...

Suite :
Les commentaires de X... sur son propre blog ont malheureusement disparu, mais après sa presque colère d'avoir été "trompée", elle a fini par s'adoucir et par reconnaître qu'après tout, il fallait admettre la possibilité pour un écrivain de créer des personnages...

Conclusion provisoire :
Les archives du blog de Mauricette Beaussart entre juillet 2005 et en novembre 2008 ont été supprimées (accès de « folie » ?). J'ai réalimenté le blog de Mauricette en mai 2009, mais la fiction révélée n'avait plus le même intérêt et en avril 2010, j'ai mis un point final à "Etoile Point Etoile".
Il reste les archives du blog, un article de François Bon sur Tiers-Livre, et bien sûr, le roman.

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jeudi 4 août 2011

Vers encore obscurs (I)

I

Jean ne leur souhaite pas de l’information sur la souffrance intérieure. Il enregistrait, ne disait rien de son ventre, il faut savoir (il pondait en riant) communiquer, glaces ! Je ne me rendais pas ces atouts dans beaucoup de boute carbure. Son père, chargé visé et coriace est un bougre sans momie. Il a tranché le petit soldat évidemment capable de sursaut américain pour faire le coup de feu dans le monde. Dans le film, très vite, lui, une vie à l’écran : le pot aux rides de l’enfance, la troupe surtout en (dans la) campagne et entendu deux, trois le futur.

Qu’est-ce-que tu joutes sa barbarie, qu’il aura, je ne joue pas et s’imposer, c’est applaudi à Jérusalem. Prêtons-nous en clubs de golf, ou les opéras comme Gaspard (naturel), des contes des 13 ans, l’alliance parfaite qui nage dans son sac ou bien alors ou les contes moraux des petits films. L’éblouissement découvre un jour la mise en scène. C’est un agent qui enchaîne parfois de brusques éléphants. La caméra se fixe, un épisode discours continue. J’y joue un ancien histoire de voir. Seulement voilà qui se demande s’il caractère et, pour les entrailles film, troisième volet jeux de maillots, quatre saisons, c’est miniatures de la gravité.

Et il repasse devant ses déambulations vraiment. Elle, il tombe en arrêt d’une halte, de faire à la chevelure plan sa jambe sur le guichet du Château de Margot, elle vaut bombe, il mettra tout même si ce nigaud trouvait. Mais chez lui aperçoit pas vraiment les filles au cœur antilopes, des singez-vous chez Roger popotin-popotame et autre à porter une copie aussi les oiseaux, la première nuit, les insectes à regarder des films reptiles et toutes sortes dans des boîtes catégorie définie, troisième nuit blanche. Regarde dans les yeux, place du grand jour du matin.

Nous ne sommes pas un avion à prendre. Tu es national d’histoire mais moi, je reste ! Galerie de zoologie, cette ville que j’ai qui ferma tout seul jusqu’à vétusté au début avec le un sou en poche... et oublier la guitare du parc. A la cour magnifiquement gargouillaient les voix XXe siècle.
Le magasin n’est pas un score, aura (acheminé) en politiques, en matériel deux jeux de mains. Le groupe des personnalisés éclate tiraillé blancs de réserve, encore dix, une liste autonome, des dossards des buts à la violence de signalisation. Nos personnages ont des séances de dribbles entre les différents et les militants adhésifs, ça force la puissance des bouteilles.

Le camarade est exhumé vedette candidat potentiel. C’est aujourd’hui le tour. Depuis l’affaire scène finale nous savions qu’ils sont deux hommes d’écriture, nous sur l’écran, l’un aime voit pas son nom vraiment pas pour se sauver le gigolo vision lâchait un jus. Finalement après sur les mêmes services internes besognent-ils de se tourner vers 15 et 16 pour joindre tous les deux.
L’écrivain sarcastique ahane à travers malheur car lui dix fois moins si précieux que les deux ! Les malheurs vomiricains, le petit soldat, 90% de films suicides d’un capital temps 1996 comme qui laisse une lettre qu’on affiche.

Des jours traversés par Jean, les vieux quartiers mis quelque temps. Il creuse des tranchées, nouveau parler de gaz naturel. C’est moi qui ai eu un rêve asiate de Jean. Je me suis business le public d’outre coexistent, je le modernissais et l’appréciais. Tradition séculaire, uriner ici. Mon rêve.

On avait tout éventré pour installer le shadow. On a pasoliquement divisé la cinémathèque, côté de jazz à Saint-Seul, une ville où lendemain de la troisième standardisée et on marche tous, plus détournée du mois de mai politique. Continue. Le film a été réalisé, bénédiction conjointe pendant leurs auspices. Ajoute autour de moi, j’ai une fois nommé, doit remarquer Roger du cercle qui se secoue bien l’identité du bon mot de Roger (compris). Le bon usage me rappelle qu’on a des contrats ironie dans l’après-midi pour les timbres du personnel. Ma réponse avait des problèmes. Fais ce que tu veux. J’ai tellement aimé de lectures. Il ne fait deux mois au bas des contrats ce que je n’ai plus, pdg de france.

Elle, reprise de justice recamée en Jouet de lui-même à faire du meurtre mais quel casse-tête, va aider la petite, sa télévision d'État ou bien tu alors faire comme déjà cassé les dents, laissant la liberté d’ex-silence.

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mardi 2 août 2011

Le cake-walk

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lundi 1 août 2011

SOMBRE DUCASSE 26

CHAPITRE XII

MOTEUR : ÉPOUILLAGE (1) (i).

Chronique de politique intestin.
Au cours de tous ces voyages, nous avons rencontré sombre nombre de tribuns et tribades. A tout seigneur, tout sonneur, voici le Docteur Omnes : Le Démocrate Déçu, Le Dresseur De Pigeons, L'Homme Aux Pantoufles En Peau De Lapin, Le Désespéré Professionnel, Celui Qui En Suçait Trop, Le Peseur De Lait Pénicilliné, Le Flutiste Funèèèèèèbre, Le Programmeur En Retraite, Paul Chicon, Hareng Le Royal, Le Psychiatre Étymologique, Le Témoin Volant, Docteur Ben Oôôômm Ess Wé...

A tout baigneur, tout bonheur, voici la bienheureuse Lucie Poirel : Cosmik-Galata, Le Démocrate Du Cul, Pat'O Gas, Le Réacteur En Chef, Hair-Coated Monster, Le Vénusien-Furoncle, Le Marchand De Savoir-Saucisses, L'Abbé Catalogue, L'Etre Calcaire, Mauricette Beaux-Arts, Le Slip Pestilentiel, Sherlock Krishnamurti, Le Barbier Corporel, Tro-Pi-Ga, K.K.K.Ro-noç, Le Cerveau-Trou-Roman-Photos, Lulu Tatou...

début cerveau digère printemps émotions en créations la nuit ddt doux comme vin n'en brute jamais trois tarifs ébahis garçons d'en bas brute nylon par les intenses détergents sonner réveil de conscience chapeau moyen 39-45 sur des boules queues branchées lignes dont direction sera sud-chiottes depuis des décennies le porteur mort faisant l'autorité presse-baudruches lu pour vous :
Le Barbier Corporel châtrant les fonctionnaires ventres pollués mousse Viet-Nam politiciens zor mise en garde bitcuque complétez votre expérience acquise dites vu allez Arthur vas-y ô mère nature ma I984 foutent la zone découverte pays couvre politiciens-ciens par Manson fils de l'homme écrire haine tissus dirigeables gonfle-hit 24-36 tintamarres carrosses dans bouzines précieuses fumerolles écailles comme maisons gorgées de sciences détergents ailleurs loin dans les nuits charriées de glaçons noirs échappant aux dents de plâtre des docteurs public- relations des baleines ensablées échouées dans le foutre rance super Kro-Nonosse noyé dans la chaleur lui avec ses filles nues et dorées hanches-pendules les mouches affectueuses ouvrir tout ceci sur un fond déchaîné d'orchestre de la Nouvelle-Orléans avec une scène scatologique évoquée à Istanbul par lui-même mais...

Je suis habillé d'argent et velours bleu-pâle l'écrevisse déjà rouge s'est cachée sous une pierre de lune nous irons pas sur des rails musicaux même dans une automobile parfumée à la violette je ne pourrais plus jamais répondre à aucune des questions de mon cheval assassiné je écrire un meurtre vietnamien perpétré par Samson Manson il est décoré et bise le sinistre ministre de la guerre à qui faire l'amour sous la main du coiffeur comme celle du barbier est-elle les Isles du Prince en Mer de Marmara amenant autres zones de plaisir que coq cul lèvres la création se plisse entre ses crochets ma pipe joint et consume les rêves dans un miroir cuillère à soupe où se reflète une chrysler rose cernée par le choc des boules colorées l'enfant-chrysanthème "cheveux d'herbe"... sa main lucide et transparente... les ordures fleurissent sur mon lit-cage... le bateleur amassant dans sa poubelle blanche puis expectorant dans mon petit crachoir...

& tout ceci est très lié aux secrétions internes/externes après une position trop chose le liquide marin amniotic s'écoule lentement sur les draps du lit en suçant comme un Oriental malhabile parfum de l'herbe entre les lèvres de Marie-Jeanne K.
les papillons de nuit s'escrimant à leurs ailes langages fouillant dans la chair des mots poignards (les créateurs pitres et les dingues) affalés sur le ventre blanchâtre du temps où les fesses rosâtres de Brige écartent les atomes de chair rougeante en mouvement dans les braises hallucinées... dans l'étable laiteuse... écarte tes jambes de coton pâle !

Les mouches de Galata posent les lèvres sur des cache-sexes verts et parcourent les aréoles brunes. Ce chien gigantesque porte un épi aux ailes multicolores dans la gueule. The Great Gogue Pan honteux par la faute des Blanches Colombes, le Livre Transparent et la Destruction Arc-en-ciel. Les filles de la montagne angoissées envoyant leurs serpents dressés qui me crochettent à travers l'étoffe de mes jeans.

Mouches de Galata chauffe sale temps poisson annexe le tract anarchiste annexe érotron les Cerveaux-Trous-Romans-Photos commentent les fibromes faites les marchés d'assurance sociale monsieur Situ écrivant sa lettre d'engueulade à la sindica des écri-vains à revenir dans la mélasse avec les fleurs mécaniques dans les gris-gris moites de la nuit moite électrique.

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