lundi 31 juillet 2006

Soupes (sonnet de saison)

SOUPES
(Sonnet)

Poireau poireau poireau, navet navet navet,
Carotte oignon, carotte oignon, carotte oignon,
Topinambour, topinambour, tomate oignon,
Eau pomme de terre eau, navet poireau navet.

Courgette eau cèleri, poivre eau navet navet,
Persil persil persil, eau eau, courgette oignon,
Haricot haricot, ail cèleri oignon,
Eau sel topinambour, ail ail, navet navet.

Haricot haricot, eau eau, haricot thym,
Sel pomme de terre ail, carotte eau sel, thym thym,
Poivre oignon haricot, eau navet, navet eau.

Sel topinambour sel, tomate eau navet sel,
Eau poireau eau poireau, carotte eau sel poireau,
Eau eau eau, sel sel sel, navet navet, sel sel.

Lucien Suel

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Une dizaine de nouvelles photos et de nouveaux textes sur PHOTOROMANS

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vendredi 28 juillet 2006

Ecus (sonnet sonnant)

ECUS
Sonnet
Mark franc livre dinar, zloty dirham peso,
Sol dong, lire yen, roupie, peseta won dollar,
Shilling rand, rial lev, taka birr bolivar,
Rouble austral, birr dinar, couronne & cruzeiro.

Florin franc, lev shilling, taka yen cruzeiro,
Dong dirham peseta, lire austral bolivar,
Roupie zloty franc mark, livre yen dinar dollar,
Ecu shilling, rial, won, couronne & peso.

Pèze fric, pognon fric, péze fric, fric & fric.
Monnaie sou picaillon or fric oseille & brique.
Argent bronze or fric fric thune argent flouze & blé.

Franc fric dollar pognon, livre euro thune & or.
Bronze oseille argent fric, florin sou pèze & blé.
Or euro cruzeiro, peso, couronne & or.
Lucien Suel

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mercredi 26 juillet 2006

Gares (sonnet de voyage)

Gares
sonnet

Gare du Nord, gare de l'Est, gare Montpar-
Nasse & gare de Lyon, gare de King's Cross.
Gare de Bruxelles-Midi & gare d'Aus-
Terlitz, gare Victoria, gare Saint-Lazare.

Anhalter Bahnhof Berlin, Union Station, gare
De Washington, Central Station Amsterdam, Os-
Tbahnhof Budapest, gare de Suffolk Downs Bos-
Ton. Stazione Termini Rome, Great Western, gare

De Bristol, Pennsylvania Station à New-York.
Gare Saint-Charles à Marseille, gare de New-York
Grand Central, Euston Station Londres & Saint-Pancras.

Gare de Hankyu Umeda à Osaka.
Gare de Perpignan, ici gare d'Arras.
Entrée du train en gare de La Ciotat.
Lucien Suel

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lundi 24 juillet 2006

Silo (30) Tim Dorsey

- Mais écoutez donc ce que vous dit le monsieur ! insistait Zargoza. Il avait raison quand il parlait de cet endroit, non ? Il tient bon ! Un vrai silo de missile ! On ne l’entend même pas craquer. p. 251
Tim Dorsey, Hammerhead Ranch Motel, Rivages/Thriller, 2003

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vendredi 21 juillet 2006

"Hairway to Steven" par Mimosa (5/5)

Hairway to Steven
(Camaraderie)

L’été s’annonçait incroyable
la reformation de Television
pour la célébration du 14 juillet
mais déjà ce n’était pas si simple
à cause des alter-pouet-pouet
les alter-pouet-pouet secouent leur tignasse
et leur pantalon de garçon de vache
les alter-pouet-pouet s’expriment
ils urinent enfin comme des mouches

les jacks sont des orvets luisants
qui s’enlacent dans la bise de l’été
des filles mères traversent l’esplanade
les roues en plastique cahotent sur le schiste
l’orgueil est ligoté par la lanière des chaussures
les ongles vernis brillent dans la poussière
comme des scarabées rouges bonbons

lorsque la commémoration durcit comme un tisonnier
Cendrillon préfère se retirer dans la fleur de l’âge

le stade Grimonprez Joris-Karl Huysmans
grouille de bulldogs avec des casquettes de baigneurs
les cousins du petit Jésus en congrès national
Durtal s’enivre des fermentations cadavériques
au point de fomenter des interprétations lascives
la certitude est une interprétation cimentée
par les têtes de bulldogs qui s’agglutinent
sous le plafond du cœur pour l’assombrir
comme l’intérieur d’une panse de constipé
les têtes de bulldogs sont en plastique
elle raisonnent comme des balles de ping-pong
elles sont incapables de la moindre initiative
calées dans des colliers à bétail elles grognent
en attendant la supergueule qui les fera taire

c’est alors que Vieux Bébé pénètre dans l’arène
il parcourt lentement la pelouse du stade
en trottinant dans son costume trois pièces
le rebord de son chapeau diffuse la lumière
de son sourire de bébé rond comme la lune
il apostrophe publiquement le petit Jésus
pour le menacer de l’imminence d’une fessée
les gradins sont aussitôt parcourus
par l’agitation des casquettes incrédules
que précède le silence d’un élastique qui s’étire
les mâchoires au carré convergent vers Vieux Bébé
qui ne se démonte pas car c’est un showman
son rire de bébé se met à pétiller pop pop pop pop
les têtes de bulldogs sautent comme des bouchons
les flots du déluge dévalent les gradins de gredins
le stade est une babylonienne piscine à balles de ping-pong
les Butthole Surfers entonnent Hairway to Steven
l’atmosphère se mouille jusqu’à l’indécence
les alter-pouet-pouet pénètrent comme des sans-gêne
ils braillent comme des résistants de la dernière heure
le siècle s’achève en bamboula des enfants de la chance
Vieux Bébé et le petit Jésus s’éclipsent mutuellement
si bien que personne ne remarque leur départ
ils se donnent rendez-vous à l’aube du lendemain
pour faire la vaisselle sur l’extrême pointe des pieds
les nonoches croiront mordicus à l’opération du Saint-Esprit

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jeudi 20 juillet 2006

"Hairway to Steven" par Mimosa (4/5)

Hairway to Steven
(la fête du travail)

j’ai pris conscience du petit Jésus
quand nous nous sommes retrouvés
sans chauffage ni eau chaude
bien qu’échoués sur un écueil fantastique
nous misions sur une issue scientifique
nous avions cru échapper à cette situation
en combinant le principe des vases communicants
à celui de la motricité des champs de pression
nous avons donc entrepris le remplissage des radiateurs
équipés d’une unique bouteille de liquide vaisselle
il a suffi que la dignité du fils tourne le robinet
pour que nous revêtions des culottes courtes
avec chaussettes de polyester et claquettes bleu marine

j’ai emprunté les rues comme des couloirs de labyrinthe
avec le dessein de m’éloigner de ce foyer de désolation
j’en ai profité pour arpenter le désert de l’esplanade
qui s’étend jusqu’aux pieds des remparts à franchir
pour pénétrer dans le foyer des gradins noirs
une odeur de chaleur longeait le mur de l’abattoir
à la jonction de deux grosses artères
un troupeau de tanks grillait le feu
le bitume ondulait comme de l’écume
le sillage devenait un jardin d’asphalte
bêché par des mémoires de forçats
les témoins n’étaient plus de cette ville

de retour dans la maison tapissée d’enfance
un artisan ouvrier fouillait dans ma gazinière
debout sur une chaise l’échine butée au plafond
Maria Dolorosa était plantée dans ses talons compensés
ses yeux épaissis par des lunettes m’ont désigné
lorsque j’ai pénétré la discrétion de mon réduit
peuplé comme un autocar en excursion pour Lourdes
Maria Dolorosa et l’artisan ouvrier s’y entretenaient
à côté de la nuque contrite de mon ami
ses pauvres oreilles affichaient la sentence de ma faute
comme une banderole accrochée à la queue d’un avion
son œil était celui de l’éléphant apeuré qui pardonne
figé dans le silence de la tendresse qui le remplit
j’avais abandonné la pieuse atmosphère de mon réduit
l’artisan ouvrier s’échinait donc à fouiller dans ma gazinière
ma cervelle délinquante lui volait la fête du travail
sa rancœur s’est ouverte en une queue de paon
lorsqu’il m’a détaillé la technologie des fusibles
comme on l’expose à l’attention d’un chien-chien débile
Maria Dolorosa maniait les techniques de la terre brûlée
son hasard personnel désigna mon ami pour la corvée
il s’agissait d’ouvrir le ventre d’un aspirateur franco-belge
sans porter atteinte à la grosse panse à poussière
le malheur avait été clairement annoncé sur le Sinaï
et lorsque mon ami a croisé l’ange aux cheveux d’or
son chandail était gorgé de la poussière d’une génération

juste avant que ma jeunesse ne soit incorporée
j’ai souhaité rendre visite à Maria Dolorosa
elle s’est montrée disposée à la réconciliation
pensait-elle qu’on allait étouffer mon pucelage
comme une pomme de terre dans mon œsophage ?

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mercredi 19 juillet 2006

"Hairway to Steven" par Mimosa (3/5)

Hairway to Steven
(le mystère de l’ange)

l’immeuble brouille les pistes
il coupe l’empreinte des racines
l’immeuble est une case fermée
par des plans de symétrie
l’immeuble est construit de manière
à interdire l’intrusion ascensionnelle
mais l’immeuble ne grandit jamais seul
le foisonnement des murs aménage des passerelles
qui multiplient les constructions interférentielles
ainsi devine-t-on les voisins du dessous
par leur spectre projeté sur la façade d’en face

tout commence par un indice troublant
de la fine filasse dans le siphon de la douche
de la paille délavée par des litres de shampooing
diaphane au point d’interdire toute identification formelle
à partir d’un nuancier de coiffeuse
il faut alors provoquer l’imaginaire
en apostrophant l’oracle par les trous de l’hygiaphone
une bonne et vieille pomme de douche fait l’affaire

il est utile de conserver une perruque
dans un compartiment de sa caisse à outils
pour garantir l’étanchéité des tuyauteries
au mépris de toute justification théorique
ce procédé est d’une efficacité renversante
sa découverte s’appuie sur une observation
maintes fois reproduite dans notre quotidien
l’eau ne s’écoule pas quand l’évacuation
est obstruée par les cheveux d’un ange
l’étanchéité à la jointure des tuyaux d’eau
peut donc être assurée par une perruque

l’ange était vêtu d’une serviette éponge
en procédant comme l’ouverture d’une fenêtre
dans la façade de l’immeuble d’en face
son œil se concentrait à projeter les spectres
son mystère ne se percerait que par le renfort
des techniques d’approche médiumniques
le kiné–pilon trône dans la stratégie d’un angle mort
faute d’indice l’imaginaire est privé de fondement
la pratique médiumnique n’est d’aucun secours
le gaillard ne peut être appréhendé qu’a posteriori
il faut laisser la sauvagerie boucher le siphon
en se lamentant sur son propre désarroi
puis se livrer à l’extraction au moyen d’une ventouse
la ventouse est le haut-parleur de l’oracle
lorsqu’il raille notre indécrottable maladresse
la véritable naissance du téléphone
remontera au jour où l’on parviendra
à assembler une ventouse et une pomme de douche
telle le cœur des trompettes de Jéricho
la véritable sonnerie du téléphone annoncera
l’engloutissement irrémédiable du kiné-pilon
mais simultanément se noiera le mystère de l’ange
dans toute sa cruauté prend corps la vitale question
du moratoire des activités téléphoniques

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mardi 18 juillet 2006

"Hairway to Steven" par Mimosa (2/5)

Hairway to Steven
(le kiné-pilon)

j’étais entouré d’un kiné-pilon
je grandissais dans un encaissement
ma perspective s’allongeait sur un mur
l’horizon vertical se racornissait
sous l’attraction de la soif
je suffoquais à grosses gouttes
dans le tonneau de la cloison
derrière l’épaisseur de la tapisserie
le kiné-pilon jouissait de l’espace
qui se dépliait comme un éventail

une dame en tenue saluait mon trajet
les volants de sa jupe en viscose
tombaient d’une altitude quelconque
sur des bottes à fermeture éclair
elle articulait très normalement
avec le naturel d’une doctoresse
dans une consultation à domicile
le glouglou de la dinde au dindon
se prolongeait tant que le kiné-pilon
versait du Côtes du Rhône dans la doctoresse
le glouglou finissait par m’effilocher
puis je m’éveillais dans le tonneau
éclairé d’un jour que je sacrifiais
à l’enfantillage d’une maturité suisse

la science devait se mettre en branle
l’affaire relevait du principe des vases communicants
une bonne et vieille danse du ventre
pouvait désarçonner le kiné-pilon
tout en me garçonnant aussi sec
or la doctoresse connaissait les ressorts de la médecine
son naturel aurait troué ma danse du ventre
avec la rudesse d’une gomme à encre
l’inconscience de l’angoisse fut brutale
rentrant le pull dans le pantalon
j’empoignai Véronique par la taille
mon geste persuada tout l’immeuble
il se répercuta sur la longueur du couloir
tandis que le kiné-pilon et sa doctoresse
rentraient calmement du restaurant
ils faisaient face à une chenille braillarde
au firmament d’un repas de communion
ils comprirent le pis-aller de mon offensive
lorsque nos regards se croisèrent
la communication des vases se figea
nos demi-défaites se souriaient par la fenêtre
elles auraient voulu s’embrasser
puis le temps reprit son grignotage
en se nourrissant des uns et des autres

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lundi 17 juillet 2006

"Hairway to Steven" par Mimosa (1/5)

La publication sur ce blog de la nouvelle "Le compère" (in memoriam Joris-Karl Husmans) a suscité chez Mimosa une irrésistible envie d'écrire.
Nous présentons toute cette semaine son poème en cinq parties : "Hairway to Steven".
Bien évidemment, on lira ce poème en ayant dans les oreilles la délicate ambiance musicale créée par les Butthole Surfers.

Hairway to Steven
(premiers éléments)
debout sur une chaise
on passait les bras au dehors
on se hissait davantage
en grimpant sur la table
la table avait des rhumatismes
et des broches en acier galvanisé
depuis l’époque de la guerre
mais nous étions minces
c’était bien avant notre mariage

debout sur la table
le buste passait par la lucarne
on pouvait en toute tranquillité
claironner comme des passe-murailles
c’était pour les grands soirs
l’ordinaire de tous les jours
c’était debout sur la chaise
pour prendre le sac à beurre
suspendu en plein vent

le sac nous est revenu un soir
percé de morsures suspectes
nous n’avons pas retrouvé le beurre
même au bout de plusieurs jours
l’enquête n’a jamais abouti
en raison de sa difficulté propre
et d’un désaccord fondamental
au sein de notre propre service
il n’y avait pas de chef de service
ce n’était pas comme dans l’ancien temps
c’était de la joie sans queue ni tête

nous avions provoqué l’embuscade
ça tirait sur le sac à beurre
comme aux jeux de force basque
nous ne sommes pas parvenus à voir
Lucien parle de lions il exagère
l’adversaire était massif et habile
voilà notre conclusion formelle
nous avions progressé par l’expérience
puis l’expérience a capitulé
à quoi bon s’esquinter pour un lion
nous n’étions pas des freluquets
nous voulions des passe-murailles
Hairway to Steven

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vendredi 14 juillet 2006

7 jours en juillet

2 juillet : Naissance de Herman Hesse (1877)
« Voici l’étrange lueur des toxiques qui écrase l’espace sinistrement familial. » A. Artaud.

3 juillet : Naissance de Franz Kafka (1883)
« Durtal tira quelques bouffées d’une cigarette, puis il s’achemina vers la chapelle. » J.-K. Huysmans.

4 juillet : Naissance de Louis Armstrong (1900) & de Gina Lollobrigida (1927)
« Le bout de sa ceinture trop longue pendouillait comme la langue d’un chien assoiffé. » R. E. Parker.

5 juillet : Naissance de Pierre Mauroy (1928)
« Ici, je l’avoue, l’horreur est assez copieuse. » L. Bloy.

6 juillet : Naissance de Bill Haley (1925)
« Il explora l’intérieur de sa bouche avec la souris morte qui lui servait de langue. » J. Gores.

7 juillet : Naissance de Gustav Mahler (1860) & de Ringo Starr (1940). Arthur Rimbaud & Paul Verlaine partent pour la Belgique (1872)
« J’aimerais jouer avec un piano qui aurait une grosse queue. » E. Satie.

8 juillet : Naissance de Louis Jordan (1908)
« Je caressais et je maniais la bête molle et nerveuse, souple comme une étoffe de soie, douce, chaude, délicieuse et dangereuse. » G. de Maupassant.
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mercredi 12 juillet 2006

Un collage

Collage de L. Suel (2006)

+++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++
Du nouveau sur A noir E blanc et sur Photoromans
et aussi sur *.* où Mauricette Beaussart rend à sa façon hommage au regretté Syd Barrett.

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lundi 10 juillet 2006

Triple merci

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Aciérie, grange & charcuterie (3/3)

Bourse du Travail ! Place du Marché !
Du producteur au consommateur : porcs
cuits, boudin noir, andouilles, pâtés
de foie aux pruneaux, saucissons secs
au genièvre, boudin blanc, saucisses.
L'homme ne vit pas seulement de pain.
Le ciel inoxydable avale nos visions.
Il éponge nos pensées et enregistrera
nos poèmes jusqu'à la dernière bière.

The Stock Exchange ! The Market Place !
From the manufacturer direct to the consumer : liver
pâté, bacon, black puddings, white
puddings, "andouilles", sausages,
"saucissons secs au genièvre".
Man does not live by bread alone.
The stainless steel sky swallows up our thoughts.

It soaks up our dreams and will tally up
our poems to the last item, to the last bottle of beer


Vakbondsgebouw! Marktplein!
Hier wordt rechtstreeks geleverd
aan de consument: zult, bloedworst,
metworst, “andouilles”, pruimenpâté, droge
worst met jeneverbessen, varkensworsten.
Een mens leeft niet bij brood alleen. De
roestvrije hemel verzwelgt onze dromen en
zuigt onze gedachten op. Onze verzen worden
opgenomen tot aan het allerlaatste biertje.

Lucien Suel
version anglaise (L.S. & William Brown)
version néerlandaise (Johan Everaers)



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samedi 8 juillet 2006

Aciérie, grange & charcuterie (2/3)


Dans la rue Paul Lafargue, aussi bien
à gauche qu'à droite, on travaille et
on travaille dur. Droit à la paresse,
c'est oublié depuis longtemps : usine
métallurgique, canal à grand gabarit,
arbres abattus, champs de betteraves,
blés moissonnés. Les toits de granges
couvent la nourriture. Leurs fenêtres
poussiéreuses ne nous regardent plus.

In la rue Paul Lafargue, on the left
as well on the right, the work is hard, and
the work is long. The Right to Idle
is long unremembered here : the
metalworks, the mighty canal,
the felled trees, the beetfields,
the corn stubble. The roofs of the barns
brood over their stores. The dusty
windows stare unseeing.


In de Rue Paul Lafargue, links
zowel als rechts, werkt men en
men werkt hard. Recht op luiheid,
dat kent men hier al lang niet meer:
metaalfabriek, industriekanaal, gevelde
bomen, bietenvelden, geoogst graan.
De voedselvoorraad in de schuren ligt
geborgen onder de daken. Ons rest alleen
de matte blik van de stoffige vensters.

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vendredi 7 juillet 2006

Aciérie, grange & charcuterie (1/3)

Nous publions en trois fois ce poème en trois parties illustré par trois gravures sur bois de William Brown. Nous présentons trois versions : la version originale en français de Lucien Suel, la version en anglais traduite par William Brown (Steelworks, a barn and charcuterie) et la version en néerlandais (Staalfabrieken, een schuur en charcuterie) traduite par Johan Everaers.
L'édition originale de ce poème en 1995 est un portfolio tiré à 23 exemplaires comprenant les trois gravures sur bois et le texte en français et en anglais.
Le texte est repris dans le recueil "Un trou dans le monde".
Pour mémoire, l'aciérie dont il est question est celle d'Isbergues dans le Pas-de-Calais qui va fermer définitivement cette année en septembre. Sur cette fermeture, voir le poème "Table rase" publié sur le site de L'homme Moderne.
(cliquer sur la photo de manifestation pour lire le texte, puis sur chaque fin de page)

Du terminal de Calais, l'autoroute du
soir file à l'est, vers Isbergues. Au
loin, sur la gauche, le vitrage jaune
de l'aciérie électrique transperce le
crépuscule. Les électrodes descendent
lentement dans le chaudron débordant,
gavé de déchets, de ferraille débitée
en morceaux. La soupe métallique fond
dans la marmite en embrasant le ciel.

Leaving the terminal at Calais, the twilit
motorway leads into the east, towards Isbergues. In
the distance, on the left, steelworks'windows
gleam yellowly through the
dusk. The electrodes sink
slowly into the overflowing crucible,
crammed with waste, cut up
scrap. The metal soup smelts
in the pot and blazes up into the sky.

Van de terminal in Calais snelt
de autoroute oostwaarts naar huis,
naar Isbergues. Links, in de verte,
slaat de gloed van de staalfabriek
gele gaten in de schemering. Langzaam
zakken de electroden in de boordevolle
ketel met afval en in stukken geknipt
schroot. De metaalsoep smelt in de
kroes en zet de hemel in vuur en vlam.

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mercredi 5 juillet 2006

Une carte postale de Marie-Laure Dagoit

J'ai reçu cette carte postale en 1995. Elle est extraite de A William Burroughs Birthday Book édité par Temple Press Ltd en 1994. La carte me fut envoyée par Marie-Laure Féray qui l'avait publiée en France dans la collection Cahiers de Nuit, collection qu'elle dirigeait avec son mari Serge Féray.
Plus tard, Marie-Laure reprit son nom de jeune fille et créa à Rouen sa propre maison d'éditions "Derrière la salle de bains". Son domaine de prédilection est l'érotisme mais Marie-Laure Dagoit a aussi toujours éprouvé un vif intérêt pour les auteurs apparentés à la Beat Generation.
On lira avec délectation cet entretien publié sur le site de la Spirale.
En décembre 2002, elle publia mon hommage à Burroughs, intitulé Coupe carotte. Depuis, je n'avais qu'épisodiquement de ses nouvelles, notamment un commentaire sur ce blog à propos d'Alain Gibertie, ami commun.
Je suis content d'apprendre qu'elle a repris ses activités. Elle propose actuellement en souscription 5 ouvrages de Nick Tosches traduits par Daniel Darc et Nicolas Mauriac.
La souscription court jusqu'au 15 juillet. L'adresse est "Derrière La Salle De Bains", 39 rue Beauvoisine, 76000 Rouen.
Last but not least, Marie-Laure Dagoit a ouvert un très bel espace sur Internet.

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mardi 4 juillet 2006

Lecture Suel à Reims (information de circonstance)

Extrait de la communication de Partycul System (association organisatrice)

SONORAMA – concert / lecture
Mercredi 5 juillet
à 19h30
médiathèque cathédrale/Reims (place du parvis)
Entrée libre

- Pour la partie littéraire, nous écouterons Lucien Suel, le « poète ordinaire », originaire du nord de la France.
Il a édité la revue « The Starscrewer », consacré à la poésie de la Beat Generation. Il anime la Station Underground d'Emerveillement Littéraire et le blog littéraire Silo.
Ses oeuvres imprimées comme ses prestations scéniques couvrent un large registre, allant de coulées verbales beat à l'expérimentation de formes arithmogrammatiques (poèmes composés de lignes à nombre de caractères typographiques égal, croissant, ou décroissant), du collage et du caviardage (poèmes express) à la performance, notamment avec le groupe de rock Potchük et au sein de Cheval23 (duo musique, poésie).

- Pour la partie musicale, on retrouvera Lee Hills.
En parallèle à de nombreuses expériences dans le domaine de la photographie, B. Corbara a officié au sein du groupe Demian. Depuis 2002, Lee Hills est son projet musical solo.
A partir d’une musique fragile aux accents pop, folk ou rock, Lee Hills dégage un univers aussi cotonneux que sensuel et privilégie la simplicité des compositions. Les morceaux sont composés et joués à la guitare. Il s’agit parfois de chansons aux paroles essentiellement en anglais, courtes comme des haïkus.

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lundi 3 juillet 2006

Un poème de Fabrice Caravaca

La rondelle de citron
La rondelle de citron
L'aile majuscule de la couleur
De la rondelle de citron
Comme le jaune de l'œuf
L'œuf qui n'est pas rond
Pour ce que l'on en sait
C'est à dire presque rien
Ce presque rien qu'est la rondelle
De citron au citron
Qui n'est pas rond
Comme l'œuf n'est pas rond
La tranche de citron
M'est une tranche de vie
De ma vie qui n'est pas ronde
Ou qui tourne en rond
Ou moi qui tourne en rond
Autour de la rotondité
Du monde
De la naissance du monde
Qui mêle le blanc au jaune
De l'œuf
La tranche de citron
Gorgée de bière
Où la bière s'aromatise
Du jaune du citron
De la pulpe
De l'essence même du citron
Je tranche le citron
Et plonge la lame dans
Le jaune poussin du citron
Lèche la lame
Le jus de la lame du couteau
Et le rouge du sang de la langue
La langue sur la lame du couteau
L'acidité de la lame du couteau
Je tranche le citron
Et je tranche le verre
Le contenant
Je tranche le contenant
Comme le contenu
La bière gorgée de citron
Ou plutôt du jaune du citron
Et du rouge du sang de la langue
Qui énonce la fin
Du mensonge
Ou la fin du songe
La langue qui tranche
L'in-défini de mon corps
De mon réceptacle
De la couleur jaune
Et de la couleur rouge
Réceptacle même de la langue
Réceptacle même du sexe de l'autre
Réceptacle du réceptacle de l'autre
Le sexe de l'autre rouge chair
Comme le rouge de la langue sur le couteau
Comme le rouge de l'écarlate
De l'âme concrète du corps de l'autre
Le corps jaune du citron
Dans le corps liquide contenu
Dans le verre
Le verre tranché par la langue
La langue elle-même réceptacle sensible
Du corps de l'autre
La langue expressive
Dans le corps infini de l'autre
Le corps féminin et inconnu de l'autre
Qui avale par les pores
La finitude de mon corps
Sacrifié aux couleurs
A toutes les couleurs
De la bouche des lèvres de la langue
De l'autre

Fabrice Caravaca
Fabrice Caravaca est l'animateur du site DERNIER TELEGRAMME.

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samedi 1 juillet 2006

Un an déjà



"Du fond du silo, je voyais les étoiles."

Bon anniversaire au "Blog à l'ancienne" !

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