Aciérie, grange & charcuterie (1/3)
L'édition originale de ce poème en 1995 est un portfolio tiré à 23 exemplaires comprenant les trois gravures sur bois et le texte en français et en anglais.
Le texte est repris dans le recueil "Un trou dans le monde".
Pour mémoire, l'aciérie dont il est question est celle d'Isbergues dans le Pas-de-Calais qui va fermer définitivement cette année en septembre. Sur cette fermeture, voir le poème "Table rase" publié sur le site de L'homme Moderne. (cliquer sur la photo de manifestation pour lire le texte, puis sur chaque fin de page)
Du terminal de Calais, l'autoroute du
soir file à l'est, vers Isbergues. Au
loin, sur la gauche, le vitrage jaune
de l'aciérie électrique transperce le
crépuscule. Les électrodes descendent
lentement dans le chaudron débordant,
gavé de déchets, de ferraille débitée
en morceaux. La soupe métallique fond
dans la marmite en embrasant le ciel.
Leaving the terminal at Calais, the twilit
motorway leads into the east, towards Isbergues. In
the distance, on the left, steelworks'windows
gleam yellowly through the
dusk. The electrodes sink
slowly into the overflowing crucible,
crammed with waste, cut up
scrap. The metal soup smelts
in the pot and blazes up into the sky.
Van de terminal in Calais snelt
de autoroute oostwaarts naar huis,
naar Isbergues. Links, in de verte,
slaat de gloed van de staalfabriek
gele gaten in de schemering. Langzaam
zakken de electroden in de boordevolle
ketel met afval en in stukken geknipt
schroot. De metaalsoep smelt in de
kroes en zet de hemel in vuur en vlam.
Libellés : Images, Lucien Suel, Vers justifiés, William Brown
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