Poèmes marcottés (ou bouturés)
Le poème marcotté se crée à partir d'un fragment d'un poème existant.
Ainsi, dans ce quatrain de la Comtesse Anna de Noailles, extrait du poème "Le bel été" :
Tout luit, tout bleuit, tout bruit,
Le jour est brûlant comme un fruit,
Que le soleil fendille et cuit.
Chaque petite feuille est chaude
...
J'opère une coupe dans le milieu et prèlève le fragment :
Il ne reste plus qu'à écrire de nouveaux quatrains poussant à partir de ces bribesEn voici trois qui ont paru dans mon recueil "Poèmes marcottés des quatre saisons"
Ainsi, dans ce quatrain de la Comtesse Anna de Noailles, extrait du poème "Le bel été" :
Tout luit, tout bleuit, tout bruit,
Le jour est brûlant comme un fruit,
Que le soleil fendille et cuit.
Chaque petite feuille est chaude
...
J'opère une coupe dans le milieu et prèlève le fragment :
UIT, TOUT B
R EST BRÛLA
E SOLEIL FEN
E PETITE FE
R EST BRÛLA
E SOLEIL FEN
E PETITE FE
Il ne reste plus qu'à écrire de nouveaux quatrains poussant à partir de ces bribes
Dans la fureur et le bruit, tout blessé gravement s’achève.
La peau de la peur est brûlante et blème.
Ça crève sous le soleil fendu qui glace les reins.
L’âme est une petite fenêtre noire qui se referme.
On détruit, tout baigne !
L’avenir est brûlaison !
La température s’élève, le soleil fend le globe.
On sent monter une petite fermentation de crainte et tremblement.
Dans la nuit, tout baiser
Tout baiser est brûlant
Comme soleil fente
Ouverte petite ferme les yeux
La peau de la peur est brûlante et blème.
Ça crève sous le soleil fendu qui glace les reins.
L’âme est une petite fenêtre noire qui se referme.
On détruit, tout baigne !
L’avenir est brûlaison !
La température s’élève, le soleil fend le globe.
On sent monter une petite fermentation de crainte et tremblement.
Dans la nuit, tout baiser
Tout baiser est brûlant
Comme soleil fente
Ouverte petite ferme les yeux
Libellés : Lucien Suel, poème marcotté
6 Comments:
ne sais lequel je préfère
C'est flatteur. Il en existe neuf autres pour les autres saisons.
A voir en septembre..., décembre... mars...
J'imagine que c'est une technique que tu dois utiliser dans tes ateliers d'écriture. Dans son livre "Le Nouveau Magasin d'écriture", Hubert Haddad dévoile des procédés semblables pour faire écrire des prisonniers, des enfants (en maternelle!), des lycéens. Avant de lire ce livre au début de l'année, je ne m'étais pas rendu compte qu'on peut réellement susciter des textes littéraires quasi mécaniquement et je trouve cela fascinant.
PS: pendant que j'écris ce commentaire, je m'aperçois que la typo utilisée dans l'interface (Courrier) est celle que toi-même tu utilises pour justifier tes poèmes. J'imagine que tout cela est voulu.
Oui Laurent, comme le poème express, j'utilise cette technique du poème bouturé dans mes ateliers d'écriture.
J'ajoute que l'ensemble de mes procédés figure dans "Coupe carotte", un petit livre édité par Marie Laure Dagoit (Derrière la salle de bains) dans sa collection "POESIES MECANIQUES" justement.
Que j'aime votre inventivité ! (et désolée pour le commentaire qui en manque, lui, nettement.)
Pas de doute, je vais essayer de jouer aussi (en latin ?). J'ai une immense dette à votre égard.
(maintenant essayer de prouver que je ne suis pas un robot)
Merci Danielle. Beaucoup de plaisir à inventer des formes. Je me répète mais j'aime beaucoup la fluidité de vos vers justifiés.
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