lundi 29 juin 2015

Collage de Claude Pélieu (49)

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jeudi 25 juin 2015

Niveau Huit par Mimosa (11)



à Cordoba les olives accompagnent tout le repas
à la différence des cornichons que l’on réserve
ailleurs pour les pommes-de-terre à l’eau et au
four il faut surtout bien s’empêcher de se ruer
sur les noires car il ne resterait rien d’autre
que des olives vertes ce qui devient monotone à
la longue cette bouteille est descendue du ciel
comme une étincelle de pétard qui retombe c’est
de la mousse de ducasse un bouchon de champagne
en plastique caché dans du papier doré comme la
crotte de la blague je ne la raconterai pas ici

la fontaine trône en plein milieu du salon sans
plafond avec pourtant du carrelage depuis terre
jusqu’au ciel le sanctuaire mon Momo la nef aux
piliers qui font penser à des cônes de la DDE à
cause des larges rayures rouges et blanches une
pièce si vaste qu’on pourrait y tourner un film
un western avec plein de mexicains et sombreros
grandeur nature devant il y a un oranger et ses
feuilles on dirait le plastique de la fleuriste
et des fruits dont la rondeur frise l’indécence

c’est une performance zoophile avec trucage pas
de blessé pas d’inspection sanitaire le silence
de la tristesse puis l’orage qui monte de l’Est
ou du Sud ça tape du pied ça retape le bois qui
répand l’éclat de son miel elle enrage ce n’est
pas ce qu’elle touille ce n’est pas ce qu’il se
passe c’est l’amour suprême dans une robe bleue
nuit amidonnée d’étoiles qu’elle frotte sur les
planches puis ses pieds qui claquent et l’ombre
comme une lanière les talons racontent la route

deux chiens dorment sur le talus dressé au bord
de la route au soleil de l’hiver les plus beaux
chiens du monde je marche jusqu’au sommet de la
voie grise qui sépare la garrigue de la clôture
et je me poste dans le dos de la bosse derrière
une petite dame escalade il me faut attendre la
bonne minute pour la voir simplement glisser de
l’horizon comme d’un jeu de cartes c’est madame
de blue jeans avec des bottines de Mary Poppins

Ne manquez pas de visiter le blog de Mimosa.

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posted by Lucien Suel at 06:48 0 comments

mardi 23 juin 2015

Un poème de Gary Cummiskey



J'aurais aimé connaître Bob Kaufman
Contre vents et marées
Pour toi mon amour
Je me suis endormi la bouche pleine de lumière
Passent les heures
Voici le temps des aveux profonds
des pages de folie
du pur jazz de la baie de San Francisco
ÉTEINS LA LUMIÈRE
Cette école me tourne autour de la tête 
Il y a des OISEAUX
des OISEAUX
qui emplissent cette maison de bonnes vibrations et de jazz
C'est un couac
la chanson 
d'un tournesol
pour un portrait au regard triste
Voici les signes annoncés
le ruissellement du SAXOPHONE DÉMENT
des poètes solitaires !
Gary Cummiskey
Ce poème de Gary Cummiskey a été traduit de l'anglais par Bruno Sourdin. On verra des photos et lira d'autres poèmes de Gary sur le blog Syncopes. 
On peut suivre l'auteur sur Twitter et consulter sa page Wikipédia.

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lundi 22 juin 2015

Collage de Claude Pélieu (48)

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jeudi 18 juin 2015

Niveau Huit par Mimosa (10)



la poudre de parfum rose léger
en flacon d’ébène la boîte aux
caractères pyrogravés la mince
feuille cristal s’écarte comme
un aéroplane avec des ailes de
papillon jaunies dans un livre
le couvercle en bois pyrogravé
est une trappe sur le monde un
bientôt demain qui scintille à
la surface des bibelots en toc
les flacons d’ébène sont l’œil
d’où s’envolent les gitanes et
la dentelle sombre qui dessine
des ombres sur leur peau comme
le soleil qui danse au cœur de
la forêt des puits cerclés par
le khôl la peinturlure qui dit
le chemin au travers du miroir

la gitane est jeune belle dans
ses bas de coton et sa robe de
laine noire les cheveux Brooks
la gitane sait dire les choses
sans trop parler ni trahir ils
boivent un Martini ses yeux ne
trahissent pas ils parlent peu
ils disent sur maintenant puis
promettent la lune sur tout de
suite rien pour après rien sur
les volutes derrière l’horizon

Lagitane n’a plus d’âge de son
œil torve elle voit la rue son
espace et ses années la gloire
de l’automobile française pour
gens comme il faut les Citroën
DS puis les Citroën CX sur son
perron dans sa combinaison qui
coule le jus de vaisselle dans
sa combinaison qui conserve la
marque de tous les potins plus
que le plomb de l’encre elle a
toute la ville à ses pieds nus
couverts de crasse le syndicat
des commerçants le notariat et
le conseil communal et tertous

l’histoire s’achève en terrain
vague sans chrysanthème perles
de rosée sur les herbes folles
ensommeillées au ptit matin au
ptit gris la ville se réveille
amputée d’un monde et continue

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posted by Lucien Suel at 07:36 0 comments

mardi 16 juin 2015

Texte oulipomorphe



Invité par Robert Rapilly, j'ai participé au projet oulipien autour d'un extrait du livre d'Harry Matthews, Sainte-Catherine.
Ci-dessous : le texte original suivi de sa transformation selon une méthode à la fois homosyntaxique et, mot à mot, arithmogrammatique.
C’est un soir de vent, de tonnerre et de pluie. Elle est plongée dans la lecture des Hauts de Hurlevent en bande dessinée. Un brusque coup de tonnerre et la pluie persistante se change en pluie d’orage, avec des éclairs nets ou diffus, et un tonnerre qui dirait-on fouette les frondaisons dans les gris du soir. Par le cadre de sa fenêtre s’infiltrent des minces fils de pluie poussée par les coups de bélier que le vent assène contre l’abondance soudaine d’une pluie que ne veut ni homme ni herbe, pas plus que le tonnerre qui vous fait sauter comme un enfant, ou ce vent qui arrive presque à étouffer le gong du soir.
Sainte Catherine, Harry Mathews, P.O.L., 2000

C'est le sort du tutu, la désunion de la boule. Coup dur atténué sous un falbala par ordre du fanatique au tabac dilapidé. Au silence vert du cadastre si le poème putrescible du chaman se moire d'écume, sous six animaux gras de paille, là le naufrage des encolures tuteure ses cataclysmes avec des fils de soie. Sur un duvet où la vachère s'encanaille aux cocons par un salut immanent aux dix roues du soleil qui se love ajusté malgré l'inutilité anémique d'air frais qui se joue du temps de chien, les deux tas de glaïeuls ont gelé sans oxyder toute la beauté, ni la faux des tueurs ionisés y menaçant le doré du veau.
Salade Typomètre, Lucie Nsuelle, K.O.T., 2011

Il existe à ce jour 238 versions différentes du texte d'Harry Matthews. On peut les consulter sur le site de Zazie mode d'emploi.

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lundi 15 juin 2015

Collage de Claude Pélieu (47)

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vendredi 12 juin 2015

POEMA dans les Vosges

Lecture à Trémonzey le 7 juin 2015 en compagnie de Thomas Milanese.
Première station avec "Les terrils", un extrait de Je suis debout.
Deuxième station avec des extraits de D'azur et d'acier.
Troisième station avec d'autres extraits de D'azur et d'acier et pour le final "Orage approchant", extrait de Canal Mémoire.
Merci à POEMA, à la Médiathèque des Vosges  et à la Municipalité de Trémonzey

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jeudi 11 juin 2015

Niveau Huit par Mimosa (9)



la poudre de parfum
rose léger en petit
flacon d’ébène leur
histoire se raconte
à voie basse par le
chrysanthème sur le
pourtour du vase le
sonotone pour celui
qui veille dans les
frimas du monde qui
passe la lavette un
geste ferme alangui
la mer du monde qui
fait s’enrouler les
siècles des siècles
surtout ne pas dire
du mal ne pas crier
ne rien dire sur le
dos des gens car il
entend tout il sait
ça cause du chagrin
la lavette rince la
dalle de marbre qui
réfléchit le soleil
sur le chrysanthème
la lavette repousse
les pétales marrons
qui sont les petits
soucis corporels ce
n’est pas important
il faut continuer à
aider faire pour le
mieux la lavette au
dessus de la pierre
comme les avions se
frottent aux nuages
en formant la ronde
de poussière devant
la vitrine de Wibau

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posted by Lucien Suel at 07:06 0 comments