mardi 30 décembre 2008

Le Mastaba d'Augustin Lesage (10)


O
+
AHA
+++
TI.IT
+++++
MOT.TOM
+++++++
MOMI.IMOM
+++++++++
VOUTA.ATUOV
+++++++++++
AMOUVI.IVUOMA
+++++++++++++
AUTOMAT.TAMOTUA
+++++++++++++++
TUA.MOI...IOM.AUT
+++++++++++++++++
AOUT.MOU.A.UOM.TUOA
+++++++++++++++++++
AMI.VU.MOUTUOM.UV.IMA
+++++++++++++++++++++
VOIX.AUX.TO.OT.XUA.XIOV
+++++++++++++++++++++++
TAUX.MAI.HIM.MIH.IAM.XUAT
+++++++++++++++++++++++++
MATOU.MUTA.MA.AM.ATUM.UOTAM
+++++++++++++++++++++++++++
TAXI.MOXA.TAXA.AXAT.AXOM.IXAT
+++++++++++++++++++++++++++++
OTA.TUTU.TOUTOU.UOTUOT.UTUT.ATO
+++++++++++++++++++++++++++++++
AUTO.VOTA.MOUMOUTUOMUOM.ATOV.OTUA
+++++++++++++++++++++++++++++++++
WHAM.AXA.MIXAIT.WOW.TIAXIM.AXA.MAHW
+++++++++++++++++++++++++++++++++++
MAMA.TATA.VIT.VU.TUT.UV.TIV.ATAT.AMAM
+++++++++++++++++++++++++++++++++++++
HAMMAM.MITA.TUTUT.OMO.TUTUT.ATIM.MAMMAH
+++++++++++++++++++++++++++++++++++++++
HUAIT.MUAIT.TUAIT.VIVIV.TIAUT.TIAUM.TIAUH
+++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++
MAUX.MOTO.MATH.AXIOM.W.MOIXA.HTAM.OTOM.XUAM
+++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++
AU.U.TI..VOMIT.MA.VOIX.XIOV.AM.TIMOV..IT.U.UA
+++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++
+++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++
+++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++

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posted by Lucien Suel at 09:03 2 comments

vendredi 26 décembre 2008

Le Mastaba d'Augustin Lesage (9)

Un jour, tu seras peintre. Je suis le
mineur qui cherche le filon spirituel
nouveau. Retour de la gare de Lillers
avec la toile de 3 m sur l'épaule, et
les voisins : Ah ! Le voilà, le fou !

Tu dois faire ce que ta main ne sait.

Ma symétrie est là un élément d'ordre
ELU PAR CETTE CRAPULE et inversement,
ETNA, LAVE DEVALANTE, et inversement.

Je possède mes propres lettres et mes
chiffres 8 et 0. Je mets aussi infini
dans ma poche, 8 couché. Et mon clair
diplôme s'écrit AHIMOTUVWX. C'est mon
alphabet TUVAHIMOWX. Je l'écris ainsi
MOUTIHAVWX. J'étends mes membres dans
la synopsie. Mon oreille se colore et
mes doigts écoutent. Mon eidétisme de
jeunesse perce les tourbillons blancs
de l'Histoire. L'énigme des siècles a
des couleurs. Le blizzard temporel se
frotte à ses joues. L'esprit typteur,
le porion du guéridon lui donne toute
sa foi. J'obéis aux voix et à l'oeil.


Maman se tait. Une végétation noire a
cerné sa bouche. Ses lèvres se figent
dans la peinture. Un cancer spirituel
ronge mon coeur. La cage du puits pue
la mort. Elle descend aux enfers pour
y cracher la jeunesse dans le wagon à
charbon, le wagon à Caron. Je remonte
au jour, aux cieux, au troisième jour
dans le soleil, dans le mandala jaune
du carrelage de la cuisine. Je trempe
ma tartine dans le noir, dans le ciel
bleu, dans la terre grise. Je ne suis
pas dans le bol. Je suis dans le bol.



C'est tellement bien ici. La lumière,
la verdure, le bruit des eaux, la vie
transfigurée, je me couche sous l'arc
cotonneux entre les prophètes ombrés.

Les protozoaires à noyaux oscillent à
l'abri de mes paupières. Les poissons
-oiseaux ébrouent leurs nageoires, la
larve de piéride gonfle son ventre et
je déchire sa peau tendue. Les amibes
flagellent ma salive. Sur les marches
de l'escalier, l'oiseau-poisson couve
un plat de lentilles. À Saint-Venant,
l'anguille mange le morceau : Sainte,
Folle, Sainteté de la Folie, Folie de
la Sainteté. Je photographie le front
bombé des Iconoclastes. Je peins dans
la sacristie de Saint-Augustin, parmi
les trophées, têtes de lions gardiens
rugissants des temples. Mes frères me
regardent, défenseurs immatérialistes
bruts : Adolf Wölfli, Joseph Moindre,
Victor Simon, Raphaël Lonné et Joseph
Crépin. Mes soeurs me bercent, douces
artistes : Laure Pigeon et Mauricette
Beaussart. Mon oeil droit caresse mon
oeil gauche. C'est le début de la vie
ectoplasmique. Au sommet du triangle,
au sommet des pyramides, au sommet du
terril, mon oeil gauche brille grave.

La vive coruscation de cette mandorle
couchée dans la poussière illumine le
plafond lacté. La couleur vraie tombe
du ciel, muette et poudreuse, larmes,
flocons, calices, ostensoirs, rosaces
et ciboires. Le minium argenté perle.

Le drap noir du cénotaphe se givre de
coulures neigeuses. Agenouillé sur la
descente de lit, je mange des yeux le
motif aviforme qui orne les rideaux à
franges du tabernacle. Du plus savant
au plus idiot, tous les artistes font
signe de la main. Le signe de la mine
vient du plus lointain passé et signe
sur la mine par le plomb du caractère
religieux. Je suis le Frère, le banal
médium planétaire. Je suis l'Auguste.

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posted by Lucien Suel at 09:45 0 comments

mardi 23 décembre 2008

Le Mastaba d'Augustin Lesage (8)

"Je pense bien souvent, oui, un mineur est ici à la Sorbonne, au milieu de toutes ces célébrités scientifiques du monde entier."
Augustin Lesage à Vaucouleurs
Oreille gauche
initiale du noir et du blanc du noir d'y voir du blanc et dans
un développement que seul l'artiste peut apprécier qu'on troue
CELUI QUI N'A JAMAIS VU L'ÉGYPTE N'A RIEN VU encadrer en dépit
du deçà JE RESPIRAIS DANS CE TOMBEAU UN AIR PUR pastel noir et
ne tient-elle pas à travers le rectangle ocre du centre induit
et fendu comme il est un MON FILS VIENT DE SE DÉSINCARNER sans
le trait des virtualités de champ noir que pose le trait c'est
JE FAIS MA CORRESPONDANCE TOUS LES JOURS JUSQUE DIX HEURES qui
tient toute entière cette toile encadre toute extension partie
possible dans le blanc du champ de couleur ocre qu'elle saisit
comme une flèche chair qu'elle définit comme pris à sa douleur
problématique problématique que l'on retrouve en chacune toute
peinture si la toile est une autre état de la toile elle pense
se TOILE PEINTE PENDANT L'OCCUPATION SOUS LE BRUIT DES MOTEURS
en scène du déplacement des couleurs le champ le plus étroit à
se tracer dans le blanc JE N'ATTENDS RIEN DES HUMAINS AVANT LE
DÉPART ET LE GRAND VOYAGE
étoiles et de ce que le noir la dure
question du noir reste JE ME REPOSE DANS MON HUMBLE DEMEURE AU
MILIEU D'UN GRAND PASSÉ
pâleur bleue on peut ici constater les
faits que le trait de la définition du blanc au noir délivre à
JE NE SUIS QUE LA MAIN QUI EXÉCUTE ET NON L'ESPRIT QUI CONÇOIT
l'ouverture ocre du blanc manifeste l'expansion du bleu donc y
laissant inconsciemment sur ce trait qui fait ouverture une de
ces suggestions LES GRANDES OEUVRES NE S'ÉLABORENT QUE DANS LE
RECUEILLEMENT ET LE SILENCE
de la toile participent à la toile
l'artiste accrochait le problème de la figure et de la forme à
voir comme si du noir au blanc un effet d'annulation autorisée
permettait cette expansion ocre alors que de l'ocre au blanc à
la couleur l'ouverture pour ne pas faire dessin devrait mourir
de la couleur dans la couleur bleue dont la perception exigera
une non-identification de l'objet que le bleu est justement là

Oreille droite
dans cette toile TOUT LE MONDE M'A JETÉ LA PIERRE et sépare le
blanc JE NE CHERCHE PAS LA GLOIRE EN CE MONDE du rapport de la
couleur de l'ocre jaune au blanc doit compter avec cet en plus
de l'apparaître possible et du disparaître noir compris commun
dessin ce trait aveuglerait sur l'organisation du tableau si à
se développer en plan l'ocre jaune déborde le noir et fait sur
le blanc JE RENTRE COMME DANS UNE EXTASE...TOUT EST VIBRATION,
ON DIRAIT QUE L'ON ME TRANSPORTE...
à la forme mais le rapport
mais le rapport à la forme non pas de l'ocre jaune au blanc du
fond mais à travers ce qui se propose dans la tension du blanc
de l'ocre le rapport déjà moins formé du noir au blanc du noir
d'y voir du ILS DISENT QUE J'ÉTAIS UN HINDOU de la peinture se
tient de sa référence à un état antérieur où la virtualité des
formes formelles se constituait dans une crise de couleur dans
un conflit ILS ME DISENT QUE JE SUIS UN MISSIONNAIRE QUI VIENT
DÉMONTRER QUE L'ART N'APPARTIENT PAS À CE MONDE
seule la vraie
dualité présence absence noir blanc bleu ocre couleur de terre
organise cet ensemble de toiles selon moi le noir blanc est là
vraiment QUAND ILS M'ONT PRIS DANS LES DÉBUTS, ILS M'ONT PÉTRI
LES FLUIDES
et pourtant toujours initial et l'on pourrait dire
que sans la déterminer il ouvre une chaîne analogique qui doit
aboutir MES CHERS AMIS LES INVISIBLES ocre la peinture qui lui
LA VIE EST UN REFLET DE LA MORT la première la plus ancienne à
cet artiste celle qui peut le mieux expliciter la démarche qui
l'a suivie démarche qui n'est en effet en aucune façon de sens
linéaire ce qu'il nous présente ne se développe pas en série à
J'AURAIS DES GRANDS MURS, À SAVOIR, CE QUI POURRAIT SURGIR...-
on dire de la couleur en abîme qu'on y IL FAUT QUE JE BOIVE ET
QUE JE MANGE ET QUE JE PENSE À MA FAMILLE
tel bleu à l'ocre la
toile et les couleurs se recouvrent entrent toutes tiennent de
vrai toutes JE FAIS CE QU'ON ME DIT DE FAIRE cette question-là

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posted by Lucien Suel at 08:19 1 comments

samedi 20 décembre 2008

Le Mastaba d'Augustin Lesage (7)

debout devant l'amer
exercice du clerc ricaneur
je déclame la litanie de couleur
les parquets nycthéméraux gargouillent
pour Instituts Métapsychiques Internationaux
l'examinateur de l'art est recalé marteau faucille
le premier du canton décore ses roues de vélo avec les
fleurs des troènes la roue libre grésille dans la voie
descendante Norrent-Fontes Lillers Béthune une séreuse
couronne de croûte encercle ma rotule le guéris-tout a
ramolli le maculage à l'eau bouillie ça coule et c'est
bleu
ça coule
et c'est
bleu
ça coule
et c'est
bleu
mon détective décortique
les preuves des desseins
la comtesse poétesse-- --le carrelage luisant
froisse un drap noir-- --d'un Psychic College
l'admiration ahurissante
d'un président américain
la dalle du cimetière se
fend dans l'affaissement
dévalant la vallée noire
délavant l'arène minière
le carreau des reines la
vallée des rois à pleine
bouche avalant la cendre
la poussière les poumons
tapissés de poudre râpée
bouche avalant la poudre-- --poudre avalant la bouche
les poumons la poussière-- --la poussière les poumons
tapissée de cendre râpée-- --tapissés de cendre râpée
cendres lavant la bouche-- --bouche avalant la cendre
tapissée de poudre râpée-- --les poussières des tapis
les poussières le poumon-- --en poudre dans le poumon
sac d'os à l'fosse
ça bosse ça fauche
à l'fosse sac d'os
ça fauche ça bosse
je m'défausse l'os
j'désosse la veine
c'est l'manillon à
pique la manille à
coeur l'valet dans
l'fond dans l'trou
silicose ça fauche
les sous la bourse
le sang la mélasse
le grisou pour les
sous éclat dessous
je suis le fou que
je suis le fou fou
au bord du trou du
temps frère du gaz
..................
..................
..................

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posted by Lucien Suel at 18:25 3 comments

jeudi 18 décembre 2008

Le Mastaba d'Augustin Lesage (6)

TE REGARDER SURPASSAIT TOUT AU MONDE.

Pour ta tombe, Reine-Roi Hatchepsout,
mineur muni de mon pic, j'ai taillé à
travers la montagne veineuse au Nord,
pour rétablir l'harmonie de ton royal
repos. J'ai couru sur la terrasse. Je
posais ma gamelle et mon briquet sous
l'ombre des portiques à l'ouest rose.

Mon oncle et mon parrain, leurs noms,
gravés sur la colonne du Monument aux
Morts, en lettres dorées ainsi que le
filet bordant ma tasse à café. Reine.
Te regarder surpassait tout au monde.

Envisager la symétrie des colonnes me
permettait de répartir les noms bénis
de tous les Morts au fond et sur leur
champ d'honneur. À droite, je martèle
le temps. À gauche, le palindrome des
oiseaux de proie me regarde à travers
les pattes du faucon. SERRES. SERRES.

Hagard Au Trou Creusé Humain Enchaîné
Par Son Ordre Universelle Théogonie à
l'acrostiche d'Hatchepsout, je peinai
et peignis. Je peignais et peinais au
fond des nécropoles de poussière. Mes
doigts laissaient tomber le pic aboli
pour gratter le natron des murs, pour
lécher la sueur des minéraux morts...

Ouvrier de l'éternité au fond profond
de mon boyau, de mes boyaux, je troue
l'obscurité et la noirceur. Mon éclat
vacille dans un bol rempli d'huile où
trempe une mèche tressée. Je porte au
devant de mon front la lampe céleste,
oeil troisième de la Révélation. Dans
la vapeur noire, le rayon dessine les
duvets angéliques d'une petite Morte.

La regarder surpassait tout au monde.


À la tombée du jour, à la remontée au
jour, j'inversais le passage. Le ciel
devenu souterrain, le monde spirituel
flottait autour de moi comme une aile
de brouillard. Sur les pavés luisants
d'humidité, je claquais les dâches de
mes talons pour conjurer le maléfice.

Dans l'Ancien Empire, mon Roi Mort se
dirigeait vers le ciel, vers les lacs
d'étoiles circumpolaires. J'avais usé
des burins pour découper la pierre de
la voûte funéraire. J'avais étançonné
l'étroit et long corridor rectiligne.

Pour rejoindre ma demeure, je suivais
maintenant une voyette zigzaguant sur
le bord des fossés où vibrait une eau
puante. Le vrai Royaume des Morts est
dans la Lumière, est dans la Couleur.

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posted by Lucien Suel at 10:56 0 comments

mardi 16 décembre 2008

Le Mastaba d'Augustin Lesage (5)

O
LUI
LISTE
PEINTRE
OBÉLISQUE
O LE SAGE À
LA MARCHE DES
ESPACES PRÉDITS
:::::::::::::::::
:::::::::::::::::::
:::::::::::::::::::::
:::::::::::::::::::::
:::::::::::::::::::::
SAINT-PIERRE-LÈS-AUCHEL
DUNKERQUE:::UN FER AU FEU
RIMBERT:::LE CHAT L'HORLOGE
LILLE:LE PORTE-MONNAIE VIDE
FERFAY:LA SUEUR DE GALLODROME
SIN-LE-NOBLE::PÈTE DANS LA SOIE
CAUCHY-À-LA-TOUR:::::EN PANTALONS
LILLERS:::::::::CHEZ LE PHOTOGRAPHE
BÉTHUNE:::::::::L'ANGE ET LE BOURREAU
LOZINGHEM:::::::UNE PARTIE DE MANILLE
DOUAI::::::::::LE CANAL ET LA RIVIÈRE
BURBURE::::::::::::::LES BOUTONS D'OR
PARIS:::::::::::LA SUIE DE LOCOMOTIVE
ECQUEDECQUES::::::DES PATTES DE POULE
MALO-LES-BAINS:::::UN BOURDON MOUILLÉ
RIEUX::::::::::DES FERS DANS LA NEIGE
ROUBAIX::::::::::::JE FAIS LA NAVETTE
LAPUGNOY::::::DOSSARDS DÉPART ARRIVÉE
PAVILLON-SOUS-BOIS:::::::::::STANDARD
AUMERVAL:::::::::LE DIABLE TE REGARDE
BRAY-DUNES:::LES LARMES DANS LE SABLE
ALLOUAGNE::::::LE GARDE-BOUE QUI CLIQUE
PORT-VENDRES::::::::::::LE TABLIER NOIR
ORAN::::::::::::::LA PETITE LAMPE ROUGE
TLEMCEN:::::::::::::::::JOUER DES RÔLES
MOSTAGANEM:::::::::::::QUITTE OU DOUBLE
RABAT::::::J'ESSUIE LES POMMES DE TERRE
CASABLANCA::::::UN GENIÈVRE AU COMPTOIR
ALGER::::::::::::DU COLLANT-TUE-MOUCHES
MARSEILLE:::::::::::::VIDER LES CENDRES
NICE:::::::::::L'ODEUR DE CONFESSIONNAL
MONTAUBAN::::::::::REGARDER LES COURSES
BOURECQ:::LE BRIN D'HERBE SUR LA TANCHE
BRUXELLES::::::::::LES JARDINS OUVRIERS
MARLES-LES-MINES::::::LA FANFARE DÉFILE
GENÈVE::::::::::LES URINOIRS DE L'ÉCOLE
AMETTES::::::::::::UN CAHIER À FEUILLES
FEZ::::::::::::LA DOUBLURE DE CASQUETTE
AUCHY-AU-BOIS:::::::::UN JOURNAL HUMIDE
LONDRES::::::::MAMAN LES PETITS BATEAUX
ÉDIMBOURG::L'ANGÉLUS MATIN MIDI ET SOIR
MANQUEVILLE:::::DES BOUSES SUR LA ROUTE
LE TOUQUET::::::::::::::LA LUTTE FINALE
HAM-EN-ARTOIS::::UN MÉGOT IMBIBÉ DE JUS
MALTE::::::::::LA PORCELAINE DU BOUCHON
ALEXANDRIE:::UNE ÉPINOCHE AU VENTRE MOU
LE CAIRE:::::::::À LA SORTIE DE L'ÉCOLE
LOUXOR:::::::LA LESSIVEUSE EN GALVANISÉ
EDFOU:::::::::::::::::::::ENFERME À CLÉ
ASSOUAN:::::::::::::::UN VERRE DE BIÈRE
THÈBES:::::::::::::LA HAIE DU CIMETIÈRE
GÊNES:::::::::::::MON ONCLE ET MA TANTE
CHOCQUES:::::::::::::::::BOUCHE TON NEZ
MARRAKECH::::::::LES BETTERAVES À SUCRE
AGADIR:::::::::JE REMONTE MA COUVERTURE
AUCHEL:::::::::::LA MATERNITÉ L'HÔPITAL
SAINT-RAPHAËL:::::::::::::::::ENCORE UN
MONTE-CARLO::::LE TISSU DU HAUT-PARLEUR
FOUQUEREUIL:::::::::::::::UNE MANIVELLE
ROSENDAËL:::::::::::UNE PELLE À CHARBON
BERGUETTE:::::::SUR LE PASSAGE À NIVEAU
ALBI:::::::::::::::::LA TERRE EST BASSE
AMES::::::::::::::JE LES SAIS PAR COEUR
CALONNE-RICOUART::::UN COUP DE CEINTURE
SAINT-HILAIRE-COTTES:::::::PRÊTS PARTEZ
ISBERGUES::::::::::::LE CAFÉ DES SPORTS
LIÈRES:::::::::LA NEIGE MARRON QUI FOND
BUSNES::::::::::::LE BRASSEUR EST PASSÉ
GUARBECQUE::::::::::::J'ATTENDS AU PONT
CAMBLAIN-CHATELAIN:::::::::::::::À POIL
NORRENT-FONTES:::::LES SACOCHES DE VÉLO
BURBURE::::::::::::::::::DONNER COULEUR
Poème n° 5 (Obélisque de l'Espace)

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lundi 15 décembre 2008

Le Mastaba d'Augustin Lesage (4)


au
fond
au bas
chevalet
du peintre
considérable
échelle au bas
les damnés de la
terre montent dans
le manège à chevalet
du bas de l'échelle au
pied de la pyramide dite
sociale l'offrande sera du
pain d'alouette tendu devant
le miroir d'une écolière rêvée
qui s'est abaissée pour remonter
consciencieusement ses chaussettes

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vendredi 12 décembre 2008

Le Mastaba d'Augustin Lesage (3)


le
gris
terril
incrusté
de déchets
évaporait la
sueur violente
du mineur raviné
dans la pente usée
d'un monde exténuant
les forêts de colonnes
massives frondaisons des
architraves populations de
rois et de dieux répétant le
geste sacré indéfiniment tracé
même et jamais pareil le pattern
d'écritures d'inscriptions hantées

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mercredi 10 décembre 2008

Le Mastaba d'Augustin Lesage (2)


O
EUX
LISTE
PHARAON
OBÉLISQUE
O TOUS DANS
LA SUITE SAGE
DU TEMPS DÉFUNT
:::::::::::::::::
:::::::::::::::::::
NARMER::MA GRAND-MÈRE
DJER:::::::DU BIFTECK
AHA::::MOUCHE TON NEZ
:::::::::::::::::::::::
:::::::::::::::::::::::::
OUDIMOU::SABLES ET GRAVIERS
QA-A::::::::::VISSE TA DENT
:::::::::::::::::::::::::::::
:::::::::::::::::::::::::::::::
:::::::::::::::::::::::::::::::::
:::::::::::::::::::::::::::::::::::
HOTEPSEKHEMOUI::CACHÉ DANS L'ESCALIER
PERIBSEN:::::::::::::MAISON DE POUPÉE
KHASEKHEM::::::::::GLACE À LA VANILLE
KHASEKHEMOUI::::::::DANS LES CABINETS
DJOSER::::::::::::::::::UNE ÉLASTIQUE
SEKHEMKHET:::::::::::::POUR LES OEUFS
SNEFROU::::::::::::::::PASSE-MONTAGNE
CHEOPS::::::::::::::::::TOMBE DE HAUT
CHEPHREN:::::::::::::::::S'ARRÊTE NET
MYKERINOS::::::UN CANARD DANS LA VASE
CHEPSESKAF:::::UNE BOUTEILLE DE BIÈRE
OUSERKAF::::::::::::UN SEAU À CHARBON
SAHOURE:LA BROUETTE DANS LES HARICOTS
NEFERIRKARE::FAITES SIGNE AU CONDUCTEUR
NIOUSERRE:::::::::LES BANCS DE L'ÉGLISE
DJEDKARE::::::::::::::RAMASSE UNE BÛCHE
ISESI::::::::::::::::::::LA PETITE AUTO
OUNAS:::::::::::::LA COULE LA CHANDELLE
TETI:::::::::::LA SUCETTE DU PHARMACIEN
PEPI::::::::::::LA BAMBINETTE QUI COLLE
MERENRE::::::::::::::::SUR LE SABLE DUR
AKTOES:::::::::::::::::::DOIGTS DE PIED
ANTEF::::::::::LUBRIFIANT JAUNE ET NOIR
MENTOUHOTEP:::::::::JETTE SUR LE FUMIER
AMMENEMES::::::::::ACHÈTE DES BOULETTES
SESOSTRIS::::::::::::::DANS LE BOUILLON
KHIAN::::::::::::::LE BÂTON DE RÉGLISSE
APOPI:::::::::::::::::LE TOUTOU LE DADA
SEKENEN-RE::::::::LE HARENG LA LAITANCE
TAA:::::::::::::::::::SOULÈVE LE RIDEAU
KAMOSIS::::::::::::DERRIÉRE LE PARAVENT
AHMOSIS:::::::::::::::SOUS LE PLASTIQUE
AMENOPHIS:::::::::::::::::ITE MISSA EST
THOUTMOSIS::::::::::::::POUR LES POULES
HATCHEPSOUT::::::::LA PETITE BISTOUILLE
AKHENATON::::::::::::::PLAQUÉ D'ÉQUERRE
NEFERTITI:::::CONTRE LE MUR DE L'ÉGLISE
TOUTANKHAMON:::::LES CAGEOTS S'EMPILENT
AI::::::::::::JE NE SAIS PLUS DESCENDRE
HOREMHEB:::::::::::À L'ABRI DE LA PLUIE
RAMSÉS:::::::::::::::::UN COUP DE BALAI
SETHI::::::::::::::C'EST DONC TON FRÉRE
MERENPTAH::::::::::::::LE PÉRE LUSTUCRU
AMENMÉS::::::::LE CORBILLARD À LA PORTE
TAOUSERT::::::::::::::::CHACUN SON TOUR
SINENDÉS:::::::::::::::LE PREMIER CORON
PSOUSENNÉS:::::DES OEUFS DANS LA PAILLE
CHECKONQ::::::::::::LES CARREAUX CASSÉS
OSORKON::::::::::::LE BAL DE LA DUCASSE
TOKELOT:::::::::::::::::::JE M'ÉTRANGLE
TEFNAHKT::::::::::::::LES PIEDS TREMPÉS
BOCHORIS:::::::::SUR LES BIDETS DE BOIS
CHABAKA::::::::::::::::::AU MOIS D'AOÛT
CHATABAKA:::::::::::::::::::EN BELGIQUE
TAHARQA:::::::::::::::::OPÉRÉ DES REINS
PSAMETIQ::::::::::::::DU TROU À CANARDS
NECHAO:::::::::::LE MARTEAU DU FORGERON
APRIÉS:::::::::::::AU BANC DE COMMUNION
AMASIS:::::::::LACTOSE LORDOSE SAC D'OS
NECTANEBO:::::À VÉLO DANS LE BROUILLARD
PTOLEMÉE:::::::J'AI L'ÂGE DE FRÉQUENTER
ARSINOE::::::::::::::RECOMMENCE LA PAGE
CLÉOPÂTRE:::::::::::::LE MOUTON ENFERMÉ
Poème n° 2 (Obélisque du Temps)

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mardi 9 décembre 2008

Le Mastaba d'Augustin Lesage (1)

J'ai écrit le Mastaba d'Augustin Lesage en 1989. Ce texte a été publié pour la première fois en décembre 1989 dans le n° 6 de L'Invention de la Picardie. En 1992, un volume d'extraits fut publiés aux éditions Brandes. L'intégralité du texte a été publiée ensuite par la Station Underground d'Emerveillement Littéraire. Cette édition est aujourd'hui épuisée. Voici donc dans Silo l'ensemble des poèmes constituant Le mastaba d'Augustin Lesage.





MASTABA D'AUGUSTIN LESAGE

Façonneur d'Images
SALUT À TOI
Pylône Katabatique
SALUT À TOI
Sage de Ptah-Hotep
SALUT À TOI
Sagesse du Salarié
SALUT À TOI
Le Sage et le Béat
SALUT À TOI
Auguste Inlassable
SALUT À TOI
Médium du Maccabée
SALUT À TOI
Galibot Débonnaire
SALUT À TOI
Frère des Spirites
SALUT À TOI
Prolétaire Inspiré
SALUT À TOI
Ami de la Symétrie
SALUT À TOI
Énigmatique Mineur
SALUT À TOI
Chaman en Picardie
SALUT À TOI
Médecin de Papyrus
SALUT À TOI
Voyageur Humaniste
SALUT À TOI
Barbu Cosmogonique
SALUT À TOI
Artiste des Corons
SALUT À TOI

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jeudi 4 décembre 2008

Poussière

"Poussière" (photos Josiane Suel, textes Lucien Suel) vient d'être réédité dans une nouvelle version chez Publie.net. Le livre qui compte 80 photos est téléchargeable pour la somme de 5,50€. Vous pouvez consulter librement les 20 premières pages avec un réel confort de lecture.
Extrait du texte de présentation de François Bon (merci à lui) :
"... une recherche texte et image ancrée dans le territoire rural de l’Artois, les objets quotidiens, le travail de mémoire, dans la permanente friction du monde contemporain. Et c’est bien le texte qui, en venant s’assembler près de la photographie, quitte du même coup l’instance de représentation pour devenir fiction, parfois fantastique vaguement menaçant, ou rêveur, ou politique.
C’est eux-mêmes, Lucien et Josiane, qui ont défini la première limite de cet ensemble. Ensemble circulaire : le dernier mot de chaque poème donne son titre et son premier mot au suivant. Ainsi, le développement des textes trouve sa propre logique en dehors du mouvement narratif des images.
Ils ont continué depuis lors, et nous sommes nombreux (moi c’est le dimanche matin), à venir rêver devant ce compagnonnage en libre dérive, mais où toujours c’est une sorte d’épiphanie qui commande – ce qu’on rencontre, c’est bien notre propre monde.
Côté publie.net, en quelques mois nous avons beaucoup appris. Il était temps de reprendre cet ensemble, et lui donner une mise en page qui permette vraiment de lui faire honneur.
Et puis Lucien Suel vient de publier
une fiction, Mort d’un jardinier, texte qui participe de ce que Barthes nommait On écrit toujours avec de soi, puisque, sans être nullement autobiographique, les vecteurs d’intensité qu’on trouve dans Poussière, et notamment le rapport au territoire, à la terre en travail, aux éléments naturels et leur croisement avec nos destins minuscules, acception Michon du mot, s’y retrouvent...

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mardi 2 décembre 2008

Des nouvelles de Mauricette

Apparemment, notre amie se trouve dans l'autre hémisphère. (Cérébral ?)
FAKED LUNCH
« ARLEQUIN n. Vieilli. Plat composé de divers restes. »
Le Robert
Du jardin montait le parfum exquis des fleurs de frangipaniers. Mauricette plaça sa crème solaire, ses chaussures et ses chaussettes supplémentaires au fond de son duvet. Des gouttelettes de transpiration ruisselaient le long de son dos, et son chemisier lui collait à la peau.
Après un dernier coup d’œil à son miroir, Mauricette se décida à sortir de sa chambre. Des flots de musique lui parvinrent aux oreilles. De la pièce qui servait de vestiaire, s’échappaient des rires joyeux de jeunes femmes et des senteurs parfumées. Des rangées de côtes de bœuf sagement alignées sur des grils cuisaient en dégageant un arôme délicieux. La salle se remplissait peu à peu. Les conversations allaient bon train. La fumée du tabac commençait à rendre l’atmosphère irrespirable.
En entrant dans la cuisine, Mauricette y trouva William Lee. Il buvait une tasse de café avec Alfonsina. Il tira une bouffée de sa cigarette et exhala des volutes de fumée bleue odorante avant de la regarder. William lui offrit une cigarette, l’alluma et fronça le nez. « C’est Alfonsina que tu as choisie, dit-il en écrasant rageusement sa cigarette à demi-fumée dans le cendrier. »
Mauricette sortit. Le vent froid sur son visage lui fit beaucoup de bien. La jeune fille aspirait l’air du large, heureuse d’être là. Une curieuse senteur rance, âcre et sucrée tout à la fois, emplissait ses narines. L’odeur de l’Afrique. Odeur d’humus, de vase. De l’obscurité montait un grouillement de vie indescriptible et mystérieux. Elle ne put retenir un frisson d’angoisse. La température expliquait peut-être cette anxiété mal définie ; l’air était humide et étouffant ; le vent, qui soufflait plus fort que les jours précédents, semblait l’envelopper d’une chaleur presque palpable.
Elle entendit le hurlement angoissé de William Lee au moment où elle s’enfonçait dans une vase épaisse et nauséabonde. William posa les yeux sur elle : le vent avait décoiffé ses cheveux, et, en s’agitant pour s’extraire de la boue, elle avait froissé ses vêtements. Elle se souvint avec nostalgie de l’été enchanteur où ils avaient fait connaissance, quand ils s’enduisaient mutuellement d’huile solaire. Elle se demanda s’il pensait à la même chose, mais il s’activait efficacement, sans plus...
Couverte de boue de la tête aux pieds, elle s’appuyait de tout son corps contre William. Elle ferma les yeux, mais déjà les mains de William lui meurtrissaient les bras. Elle gémit de douleur lorsqu’il la plaqua contre lui brutalement. Elle fut soudain absorbée par la chaleur de son corps et sentit la dureté impitoyable de ses muscles. Elle pouvait respirer l’odeur de sa peau mêlée au parfum de son eau de toilette. Les yeux fermés, elle s’abandonnait à cette flamme intérieure qui la consumait tout entière ; elle ne pouvait plus parler, ni entendre, seulement se laisser aller à cette sensation qui l’enveloppait et l’envahissait. La caresse de ses lèvres sur les siennes la torturait délicieusement. Un goût de sang lui vint à la bouche tant son baiser fut brutal.
« L’animal le plus doux peut devenir méchant si on lui donne le goût du sang, dit Alfonsina d’un ton sec. A votre place, je le garderais enfermé.
- Je te remercie, murmura Mauricette en se levant lentement. Je crois surtout que le whisky m’est monté à la tête...
- Es-tu sûre que c’est le whisky ?
- J’ai ma petite idée là-dessus, murmura Mauricette en baissant le nez sur sa tasse de café. »
Mauricette repartit à la cuisine pour servir la suite du repas. Elle sortit le rôti du four. Heureusement, elle avait résisté à la tentation de vider la salière sur le plat. Il exhalait une délicieuse odeur.
Alfonsina posa la main sur son bras en souriant. Elle portait une longue jupe de velours vert aux tons mordorés et une blouse de jersey moulante qui soulignait les formes généreuses de sa poitrine. Mauricette put sentir l’odeur capiteuse de son parfum lorsqu’elle la frôla. « Les conventions sociales sont bien gênantes », pensait Mauricette en se faisant une tasse de café. Pour occuper ses mains et masquer son trouble, elle prit la bouteille de lait, et en versa dans les tasses. Le café lui parut sans goût mais la réconforta.
Aux premières lueurs du matin, elle se leva pour aller respirer à la fenêtre. La nuit était claire, le ciel illuminé d’étoiles. Mauricette frissonna quand un souffle d’air froid glaça son corps mince et légèrement vêtu.
Du jardin montait le parfum exquis des fleurs de frangipaniers...
Lucien Suel
posted by Lucien Suel at 08:08 2 comments