samedi 29 juin 2013

Le Train de Tarkos 40

Christophe Tarkos

Le Train (40)

Le train peut repartir, le train va repartir, le train repart

Simple piéton. Je ne me saignerai pas à cause de ça. Je n'ai pas de monture pour cette fois, pour une fois, je ne vais pas m'engueuler, que ferai-je de monter. Je ne me retrouve pas embarrassé, j'en ai vu des ans, je reste en place, pour l'instant je suis resté en place jusqu'à présent, j'entoure palace. Je rêvasse. Je ne dors pas.

Il n'y a pas trente six mille trains dans cette direction

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vendredi 28 juin 2013

Rose devant rose derrière (7/9)

SO
THIS
IS THE
LAST ASS
SIT ON THE
GRASS TO LET
THE WIND CLEAN
UP YR FINAL HOLE
NO EXPECTATION NOR
SOAP & SILENT HORROR
WAIT PAINFULLY IN PEAS
FOR ANOTHER DISH OF SALT

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jeudi 27 juin 2013

Le brochet et la grenouille




Le dentier du brochet
est tombé dans la vase
il dit à l'humble grenouille
« un trésor pour toi
si tu me le retrouves ! »
et s'en va tristement
comme un pauvre poisson sans énergie aucune

le soleil s'en vient lui
à tomber derrière le clocher
le crépuscule n'entendra pas
le dernier saut des victimes

la grenouille a gardé pour elle
la terrible parure
et depuis qu'elle la porte
sur la rivière lente et chargée de rancune
c'est elle qui fait la loi.

Dessin et poème de Pierre Vella

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mardi 25 juin 2013

Sombre Ducasse (version justifiée) 35

cerveau-trou dans un train arrivenant
de la gare de l'est c'est un qui sort
des écoles il avait je ne sais pas le
quoi un jeune que il a voulu faire du
zèle on devrait pouvoir les critiquer
les attaquer il avait des outils pour
la cousine roman-photos son gros mari
s'occupe des marchés parlons aussi un
peu du fibrome je ne peux plus rester
à rien beurres & fromages sa retraite
allongée faites le marché d'assurance
sociale baissez la voix je vous parle
argent et l'avenir est dans possibles
subversifs non mous roman-photos pour
revenir dans une subjectivité mélasse

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lundi 24 juin 2013

Matamore

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samedi 22 juin 2013

Le Train de Tarkos 39

Christophe Tarkos

Le Train (39)

Très très très
J'entends entièrement le bruit du déroulement du voyage pendant le voyage. Je ne fais pas durer. Je ne dure pas. Je n'amoncelle. Je m'amoncelle. Je ne m'amoncelle. Je ne me piétine pas, je ne vois pas pourquoi je ne me marcherais pas dessus, je ne vais pas, piétinant, aller, me marchant dessus, me piétiner, aller, m'étonner, je pense à nous, je n'empile pas en plus, je ne pense qu'à ne pas.

Le train, un saltimbanque

Je n'en sais rien les contrées traversées, je ne les connais pas bien, je n'ai pas la moindre idée, je sais qu'elles sont des contrées importantes pour les habitants. De plus grande dimension que je ne peux en voir. Je ne peux pas tout en voir. Mais ce n'est pas grave : je ne suis pas un traîne-misère et je ne suis pas un peigne fin.

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vendredi 21 juin 2013

Rose devant rose derrière (6/9)

S
OS
SECS
AU SUD
SEXE TAN
PASSAGE DU
BRONZE SUIVI
DU FER ÂGE DES
ANGES CRACHÉS DU
FIRMAMENT SUR LADY
SPLASH EARLY NOUILLE
ORQUE À SATIÉTÉ AVALER
LES LAIS DES SIRÈNES LES
LARSENS ET BÉGAIEMENTS DES
MESSAGES CODÉS CE NE SONT LÀ
QUE PARASITES DÉGOULINANT DANS
L’ÉTHER STÉRILE TOUT AU FOND LES
SQUALES SE REPOSENT BEDAINE NACRÉE
DANS LA SOURDE LUMIÈRE DES LANTERNES
LE LÉZARD SE RETOURNE DANS SA ROCAILLE
DEUX VOIX SE RÉPONDENT DANS LE SABLE SEC
SOS ALLÔ J’ECOUTE ALLÔ JE NE DIS RIEN SAVE
OUR SAVIOUR SI JE ME SAUVE JE NE SERAI POINT
SAUVÉ NON JE NE LE SERAI PAS JUST PRESS ESCAPE

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jeudi 20 juin 2013

LES NOMADES ÉVOLUENT VERS LEUR DISPARITION

on dirait qu’ils parlent

qu’ils disent quelque chose

ils ne parlent pas tous à la fois

ils ont de qui tenir

ils ont oublié d’être bêtes

ils nous ont vu venir

nous dormons là où le soleil se couche & brûle ses routes
nous regardons le jour mounotonner dans l’éther

ils parlent parfois une autre langue que la leur

ils nous font signe quand ça leur chante

les anciens parlent debout

ils tiennent conseil de famille au ras des ziziphores avec des voix de syrinx

ils n’en mènent pas large dans le bourdonnement des rhombes

ils voient les choses en grand

tout a l’air facile avec eux, jusqu’à leurs tombes d’oubli

ils nous vouent à leur tuerie perpétuelle avec un amour panique

jambes au cou, droit devant, voyantes fulminantes, oracles fulgurants, faunes & pâtres de la

nativité dansant l’allaoui au son du bendir & du nay

ils avancent à pas de vautour, épaules tressautantes, comme des revenants dans l’immensité de la steppe

nous nous attendons là où s’abreuvent nos mains
aux frontières stellaires où se fondent les époques & les âges



ils avisent houbaras, faucons et traquets,
chevaux, gazelles, ânes sauvages, gerboises, engloutis par la frise de l’horizon ardent où cuisent vipères, locustes, scorpions, uromastyx & où défilent félins, camélidés, pachydermes, loups & autruches

ils nous tondent jusqu’à l’os, nous parent de plumes ou d’écailles



ils n’arrivent jamais seuls

ils ont la tête du vieilhommenfanfemme

certains possèdent le sens du mirage qui élève nos dépouilles lumineuses

ils y croient

ils sentent le passage du cube de la nuit

ils sont en plein dedans & vaquent à tous les dehors

comme eux nous sommes ici pour partir

il nous pousse des ailes qui nous portent à se croire 
dans les arpents de rosée & d’armoise

ils n’attendent plus personne

dans les miroirs en flammes de leurs ancêtres

sinon une Eve ou madone infantile

ils sont projetés sur l’orbe des Hauts-Plateaux

où ils bâtissent le dôme au pelage fauve de leur khaïma
nos maisons sont d’azur & d’alfa
comme le dit le vieux Chinois* :
« On connaît le monde sans pousser la porte
On voit du ciel sans regarder par la fenêtre
Plus on va loin, moins on apprend ».

ils nous font la peau

nous broutent la laine sur le dos pour s’en vêtir


ils gagnent leur orient & remontent rayonnants

leur patience d’abeille horlogère à la ruche




ils ne savent pas ce qu’ils marchent

ni quoi faire d’une chaise ou d’une échelle dans ces parages de rocailles vannés par le zéphyr


ils tablent sur le ciel & les troupeaux qui y paissent

ils nous dévorent des yeux

nous savourent avec les doigts
nous sommes atteintes par leur résurrection


elles sont une question d’ombre

ils restent sur leur fin

ils doivent leur salut

au seigneur des astres qui commande à ce qui est


ils ou elles ne nous appellent

d’aucun nom mais nous répondons pour eux quelquefois

à celui, bienheureux, de daghma

Thierry Dessolas

Le titre est de Lakhdar Hamzaoui, artiste Beni Guil natif de Tendrara dans l’Oriental marocain.
*La citation est de Lao Tseu.
Ces laisses de sous-titrage ont été écrites du 25 au 30 mai 2012 pour accompagner les images du non métrage video « Revenons à nos moutons », réalisé chez les éleveurs nomades Beni Guil (Maatarka, chez les Oulad Jaber, fractions Oulad Janfi et Oulad Labied) et Laamour (douar Hallouf, fraction Oulad Abdallah) dans la Province de Figuig, par Bastien Dessolas et David Malardel, autrement connus sous le nom des « frères Daredare ».
Les laisses de gauche sont dites par un homme, celles de droite par une femme. 
TD

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mercredi 19 juin 2013

Surfing Suel (not Bird)

Dans le journal Libération du 20 mars 2013, spécialement réalisé par les écrivains, j'ai assuré la rédaction de la chronique « Vient de paraître ». Lire mes chroniques des romans de Guillaume Vissac (Coup de tête), de Rose-Marie Pagnard (J'aime ce qui vacille), de Julien Blanc (Le temps des hommes), des poèmes d'Ezra Pound (Les Cantos) et de l'essai de Jean-Christophe Bailly (La phrase urbaine).

J'ai collaboré par l'envoi d'un texte au projet de Cécile Portier « La ville est sous mes pas », une sorte de cadavre exquis urbain.

Sur le site de la Nouvelle Revue Moderne, lire « Nuages », poème circulaire narratif en vers justifiés accompagné d'un collage de Philippe Lemaire.


D'azur et d'acier
Sur le site de Libfly, vidéo lecture au porte-voix d'extraits de « D'azur et d'acier » le 1er mai au Salon du Livre d'Arras organisé par Colères du présent (à la caméra Lucie Eple) avec un commentaire de François Bon sur le site de Tiers-Livre.
Lecture de D'azur et d'acier lors de la soirée Remue.net à la Bibliothèque Marguerite Audoux le 15 juin 2013, photos de Jean-Marc Undriener

Mort d'un jardinier
A Poitiers, le 15 mai 2013, au cours du festival Voix n°4, lecture de Mort d'un jardinier en compagnie de Christiane Bopp au trombone. Photographies de Valéry Roché sur le site Jour Digital.
Mort d'un jardinier, un article sur le blog Jardi Carré.
Mort d'un jardinier dans l'émission Un livre un jour sur France 3, le 17 décembre 2008 (avec malheureusement une publicité de merde avant la diffusion).

Théorie des orages
Un autre extrait (le début du livre) sélectionné par Laurent Margantin sur son site Œuvres ouvertes.
 Au lycée Jacques Monod de Saint Jean de Braye, une classe de première a travaillé sur Théorie des orages.
Ce projet a donné lieu un entretien avec les élèves via Twitter. Lire le tweeterview.

Blanche étincelle
Blanche étincelle dans la sélection 2013 du Prix Rosine Perrier décerné par les bibliothèques de Savoie.
Blanche étincelle, une lecture par Graziella de la librairie L'Eclectique sur le site Mon prochain livre.

Une curiosité sur le site de la Fanzinothèque de Poitiers, la reproduction en fac-similé de la première édition (1089) de « Prose du ver » avec des illustrations de Dominique Leblanc dans la collection Histoires grotesques dirigée par les frères Poincelet. (Merci à Martin Rass pour m'avoir signalé ce lien)

J'ai participé à l'ouvrage collectif rassemblé par le même Thierry Crouzet « 50 Micronouvelles ,50 auteurs », un livre numérique à télécharger gratuitement.

Un blog à visiter : Interférences avec de la littérature (à contraintes notamment) et de la musique.

Une initiative de la Médiathèque de Quimperlé : Questions aux auteurs Publie.net et leurs réponses.

Traducteurs, vos papiers. Sur le site de Libfly, l'enregistrement intégral de la conférence-débat organisée par Colères du Présent et La Contreallée à L'espace du 57 à Lille. J'y parle de ma traduction du Livre des esquisses de Jack Kerouac et j'en lis l'extrait intitulé Des bruits dans les bois.


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mardi 18 juin 2013

Sombre Ducasse (version justifiée) 34

c'est la guerre une de mes amies très
chères m'a parlé de votre agence m'en
disant beaucoup de bien consciente de
la modicité de la somme je vais faire
un geste supplémentaire en faveur des
savons galvanisés et du fil de fer en
paillettes gardez-nous vers l'arrière

nous n'avons pas assez tenu compte de
l'avertissement surtout ne découragez
pas la partie acceptable de la classe
ouvrière essayez de réagir contre les
agitateurs professionnels elle ne fut
pas toujours suffisamment comprise et
soutenue perturbations électriques en
cours à partir de 23 h 23 & téléphone
longue distance télétypes & appareils
télégraphiques tous les émetteurs des
télévisions ont arrêté de fonctionner
un million de télégrammes de voeux ne
seront pas transmis typhon électrique

une méthode à contention souple livre
les hernieux à la torture au sein des
cabinets d'aisance l'athlétisme de la
guerre a ce privilège de travailler à
l'ombre d'une atmosphère morale parmi
les meilleures qui soient & c'est ici
qu'intervient l'un des progrès & sans
doute le plus fantastique de ce temps

c'est la guerre & rien ne pourra nous
empêcher d'abaisser des barrières qui
ne se justifient plus & nous pourrons
faire appel aux sciences humaines qui
ont bien fait leurs preuves dans tous
les autres domaines c'est la guerre &
c'est la guerre & c'est la guerre nbc
national broadcasting corporation nbc
nucléaire bactériologique chimique le
karma génétique de la bureaucratie le
kgb kgb kystes gangrène bubons cia le
centre international agonique cia cia
zone contamination infection ablation

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lundi 17 juin 2013

L'autorifique

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samedi 1 juin 2013

Pas de nouveau message

pendant les jours qui suivent.
Merci d'en profiter pour explorer le fond et le fonds.

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Le Train de Tarkos 38

Christophe Tarkos
Le Train (38)

Je ne me suis pas mis de miettes, je n'ai pas réussi, je n'ai pas de miettes, je n'ai pas emmené des miettes sur moi sans m'en apercevoir. Je n'ai pas mis de miettes. Je n'ai pas mis des miettes à mon pantalon, ni n'ai laissé de miettes. Je n'ai pas mangé. J'ai mangé du pain. Mais je n'ai pas pu laisser glisser des miettes du pain que j'ai mangé sur moi sans m'en apercevoir. J'ai ce qu'il me faut pour m'en apercevoir et faire montre d'assez d'attention pour m'en protéger et les éloigner en époussetant.

Le train ne laisse aucune trace

Je ne me suis pas mis en miettes, je n'ai pas réussi.

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