vendredi 31 octobre 2014

Poème express n°147

posted by Lucien Suel at 07:33 0 comments

jeudi 30 octobre 2014

LA FATIGUE DES SENS par Hélène Leflaive 27


La neige lui faisait peur.
La manière dont le paysage
était couvert d’une couche épaisse
et comment cette strate
changeait l’espace et absorbait les sons,
cela créait en lui des sensations désagréables.
Il avait l’impression d’être dans une boîte
avec un grand couvercle blanc.
Rien ne garantissait que l’on retrouverait
le monde d’avant.
Le crissement de ses pas dans cette matière
lui déplaisait également.
Il imaginait qu’il y avait des lames de rasoir
ou des clous perdus dans la masse
et qu’il était possible de se blesser avec
en faisant une boule de neige.

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posted by Lucien Suel at 07:11 0 comments

mercredi 29 octobre 2014

Tours et détours (1/3)


C'est un train à prendre. J'ai gaffé.
Sans doute. Cela ne me tourmente pas,
pas plus. Rien. Sur le pouls, le coup
de mon coeur battait la charade. Dans
les débuts, j'avais éliminé la raison
radicalement. Seule, une tarte maison
pouvait me donner un renforcement des
plus positifs. A force de faire clown
blanc, je transpire un peu. La farine
s'agglutine dans les pattes des oies.

On m'assied de force avec une semelle
de caoutchouc, comme si je pénétrais,
l'air emprunté, dans un nouveau monde
idyllique (sic). L'union syndicale du
monde piscicole rejoint la fédération
des mollusques. La démocratie avance.

Mes jambes se détachent. Ma gorge est
sèche. Le médecin est malade. Dieu va
mieux. J'ai parlé pour le plaisir. Je
n'étais pas payé pour être contrarié.

C'était avant. J'étais dans une tour.
Je filais parfois pour un autre tour,
tour de piste à l'université : poésie
très ordinaire & poèmes élémentaires.

Toujours les tours sont des trous sur
le miroir des eaux. Toujours s'oublie
tout. En quatre temps, les tétraèdres
s'ouvrent en grand pour déglutir père
Ubu, papa farfelu, celui qui se croit
au zoo. Il rue sur le char, tel l'âne
velu s'invitant à un délire illimité.

Les toussotements me font noircir. Un
os courbé se tend vers moi. L'usure a
jauni le lavabo. Le cerveau rapetisse
dans sa loge. Les oreilles se vident.

L'arc-en-ciel butine les odeurs, sans
fin. La forêt attend la tempête. Avec
moi, ou sans moi, les choses se font.

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posted by Lucien Suel at 07:14 0 comments

mardi 28 octobre 2014

VISIONS D'UN JARDIN ORDINAIRE 3/19


Muchelot muché dans le cerisier, saute dans le noisetier, saute dans le noyer, saute dans le saule pleureur. Muchelot, saute sur le buddleya. Cornes blanches au milieu des paons du jour, au milieu des machaons, dans la dentelle, fuseaux parfumés dressés vers un ciel d’odeur. Ils s’effleurent du bout des feuilles, les arbres du jardin. C’est une guerre. Le sécateur séparera les antagonistes. Le sécateur est partial, ne touche pas le noyer. Tous les arbres du jardin se haussent vers la lumière, vers le haut ciel du nord. Le sécateur tranche dans le saule, tranche dans le cerisier. Les branches du noyer n’admettent pas les promiscuités feuillues. Le grand noyer brille comme un candélabre inamovible. L’ombre grasse fermente autour de lui, régnant sur les souches pourrissantes des pruniers sauvages, abattus pour le favoriser, dès ses débuts en ce jardin. Les griffures des chattes cicatrisent.
Mots picards : muchelot, moineau / muché, caché
Photo, Josiane Suel / Texte, Lucien Suel 

Huismus huist in de kersenboom, hipt in de hazelaar, hipt in de walnotenboom, hipt in de treurwilg. Huismus gaat in de buddleja zitten. Witte hoorntjes tussen de dagpauwogen en temidden van de koninginnepages, in het kant, geurende  oprijzende  bloemenpracht. Met de uiteinden van de blaadjes raken ze elkaar, de bomen van de tuin. Het is een strijd. De snoeischaar zal de tegenstanders scheiden. Hij is partijdig, de snoeischaar, laat de notenboom met rust. Alle bomen van de tuin groeien naar het licht, naar de hoge  hemel van het noorden. De snoeischaar  knipt in de wilg, knipt in de kers. Aan de takken van de notenboom zitten de bladeren elkaar niet in de weg. De grote notenboom straalt als een niet weg te denken kroonluchter. Het vette gras tiert welig rond de boom en overgroeit de wegrottende stobben van de wilde pruimen die in deze tuin al vanaf het begin ten gunste van hem worden weggehakt. De wonden van het kattengekrab helen.
Texte néerlandais par Johan Everaers

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posted by Lucien Suel at 06:54 0 comments