mercredi 31 janvier 2007

Nihil, Inc. (Sylvain Courtoux)



Extrait de Nihil, Inc., un livre de Sylvain Courtoux, à paraître...


L'important est de bien intérioriser la soumission et la répression — La machine de contrôle s'adapte à toutes les idéologies dit-elle (que les idéologies veuillent bien trouver ici l'expression de nos plus sincères condoléances mesdames rien n'est moins durable que la bonheur) — L'important est de bien intérioriser la soumission et la répression — Nous nous devons de conjurer absolument l'esprit de catastrophe dit-elle — L'important est de bien intérioriser la soumission et la répression — C'est le terme final de notre représentation dit-elle — La vraie vie n'est pas idéologique — L'important est de bien intérioriser la soumission et la répression — Tu peux foutre ça en boucle : la vraie vie n'est pas idéologique — Bienvenue à Nihil, Inc.


IMPACT DANS DIX-NEUF SECONDES
Le signal de l'assaut final sera donné par les cinq premières mesures de Atrocity exhibition de Joy Division / le signal de l'assaut final sera donné par les cinq premières mesures de / Fought the Law des Clash / IMPACT DANS DIX-HUIT SECONDES / le signal de l'assaut final sera donné par les cinq premières mesures de One Hundred Years de Cure / le signal de l'assaut final sera donné par les cinq premières mesures de I Wanna Destroy You des Soft Boys / le signal de l'assaut final sera donné par les cinq premières mesures de Final Solution de Pere Ubu / le signal de l'assaut final sera donné par les cinq premières mesures de Two People in a Room de Wire / le signal de l'assaut final sera donné par les cinq premières mesures de All Night Party de A Certain Ratio / IMPACT DANS DIX-SEPT SECONDES / le signal de l'assaut final sera donné par les cinq premières mesures de Damaged Goods de Gang of Four / le signal de l'assaut final sera donné par les cinq premières mesures de Feed the Enemy de Magazine / le signal de l'assaut final sera donné par les cinq premières mesures de The Closet de Teenage Jesus and the Jerks / le signal de l'assaut final sera donné par les cinq premières mesures de Wardance de Killing Joke / le signal de l'assaut final sera donné par les cinq premières mesures de Contort Yourself de James White and the Blacks / le signal de l'assaut final sera donné par les cinq premières mesures de Double Dare de Bauhaus / IMPACT DANS QUINZE SECONDES / le signal de l'assaut final sera donné par les cinq premières mesures de Pulse des Psychedelic Furs / le signal de l'assaut final sera donné par les cinq premières mesures de Xoyo de The Passage / le signal de l'assaut final sera donné par les cinq premières mesures de Lady Scarface de Lydia Lunch / le signal de l'assaut final sera donné par les cinq premières mesures de Discovery de The Names / le signal de l'assaut final sera donné par les cinq premières mesures de Heyday de The Sound / le signal de l'assaut final sera donné par les cinq premières mesures de Pagan Love Song de Virgin Prunes / le signal de l'assaut final sera donné par les cinq premières mesures de Are You Ready de Cripsy Ambulance / le signal de l'assaut final sera donné par les cinq premières mesures de Sex Machine de Crawling Chaos / le signal de l'assaut final sera donné par les cinq premières mesures de Let's Build A Car de Swell Maps / IMPACT DANS QUATORZE SECONDES / le signal de l'assaut final sera donné par les cinq premières mesures de Patrol de The Wake / le signal de l'assaut final sera donné par les cinq premières mesures de Fun n' Frenzy de Josef K. / le signal de l'assaut final sera donné par les cinq premières mesures de Rebellious Jukebox de The Fall / le signal de l'assaut final sera donné par les cinq premières mesures de Can't be Funky des Bush Tetras / le signal de l'assaut final sera donné par les cinq premières mesures de Deadly Weapons de Minimal Compact / le signal de l'assaut final sera donné par les cinq premières mesures de Horizontal Hold de This Heat / le signal de l'assaut final sera donné par les cinq premières mesures de You Bastard d'Alternative TV / IMPACT DANS TREIZE SECONDES / le signal de l'assaut final sera donné par les cinq premières mesures de In The Beginning There Was Rhythm des Slits / le signal de l'assaut final sera donné par les cinq premières mesures de The Dignity of Labour part. 1 de Human League / le signal de l'assaut final sera donné par les cinq premières mesures de Death Disco de PIL / le signal de l'assaut final sera donné par les cinq premières mesures de Friendly Fires de Section 25 / le signal de l'assaut final sera donné par les cinq premières mesures de Life During Wartime des Talking Heads / le signal de l'assaut final sera donné par les cinq premières mesures de Die Matrosen de Liliput / le signal de l'assaut final sera donné par les cinq premières mesures de We Are All Prostitutes du Pop Group / le signal de l'assaut final sera donné par les cinq premières mesures de Sketch for Summer de Durutti Column / IMPACT DANS DOUZE SECONDES / le signal de l'assaut final sera donné par les cinq premières mesures de Aerosol Bums de Essential Logic / le signal de l'assaut final sera donné par les cinq premières mesures de You're no Good de ESG / le signal de l'assaut final sera donné par les cinq premières mesures de You des Au-Pairs / le signal de l'assaut final sera donné par les cinq premières mesures de Death Valley '69 de Sonic Youth w/Lydia Lunch / le signal de l'assaut final sera donné par les cinq premières mesures de Fairytale In The Supermarket des Raincoats / le signal de l'assaut final sera donné par les cinq premières mesures de Frankie Teardrop de Suicide / le signal de l'assaut final sera donné par les cinq premières mesures de United de Throbbing Gristle / le signal de l'assaut final sera donné par les cinq premières mesures de Der Mussolini de DAF / le signal de l'assaut final sera donné par les cinq premières mesures de Doubts Even Here de New Order/ IMPACT DANS ONZE SECONDES / le signal de l'assaut final sera donné par les cinq premières mesures de Making plans for Nigel de XTC / le signal de l'assaut final sera donné par les cinq premières mesures de That's When I Reach for my Revolver de Mission of Burma / le signal de l'assaut final sera donné par les cinq premières mesures de Don't Fall des Chameleons / le signal de l'assaut final sera donné par les cinq premières mesures de Sin in my Heart de Siouxie and the Banshees / le signal de l'assaut final sera donné par les cinq premières mesures de Tv OD de The Normal / le signal de l'assaut final sera donné par les cinq premières mesures de Boredom des Buzzcocks / le signal de l'assaut final sera donné par les cinq premières mesures de Gums Bleed de Fœtus / le signal de l'assaut final sera donné par les cinq premières mesures de Everything Counts de Depeche Mode / IMPACT DANS DIX SECONDES / le signal de l'assaut final sera donné par les cinq premières mesures de In a Manner of Speaking de Tuxedomoon / le signal de l'assaut final sera donné par les cinq premières mesures de Krieg in Den Stadten de Einstùrzende Neubauten /
.../...

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mardi 30 janvier 2007

Peter Orlovsky : lettre à Allen Ginsberg (6/6)


alors mer solitaire-
ne gémis plus dans mon oreille-
ne dérange plus mon ventre-
plus de rêves sur tes vagues-
répète ton bruit dans mon
dos - il faut que je trouve un moyen
d'arrêter de fumer - merde aux
cigarettes - pas de rêve ce
matin-
les bonds imaginatifs de la conversation
quand j'épuise une image comme
la statue de la liberté
et les barrages - les barrages de retenue-
est-ce que quelqu'un a déjà écrit
sur une image d'eux-
le charbon est toujours dans un poème
enterré au milieu d'un
gros livre à couverture bleue dans
une pile de la bibliothèque municipale
là où aucune lumière lumière électrique ne l'atteint
depuis des dizaines d'années - jamais - sur-
bateau à vapeur - signal - fumée-
cachalots - n'en ai pas
vu - canards - ongles sur cette page
colorés en rose - le pamplemousse
que Salvador Dali commande était
rose dans le restaurant russe
moi fou - oui-
parce que mes dents dans mon
cerveau sifflent des codex
à des yeux bandés de l'autre côté de la
rue - J'ai l'estomac qui gargouille
à l'idée d'être sur terre - 6 jours sans terre-
qui suis-je - les vagues contre
mon lit la nuit sur mes
draps - je ferme les yeux -continue
d'écrire pendant des heures
quelque chose de chouette finira bien par émerger
dans ton esprit pour l'amour du trésor-
jusqu'à ce que le coucher de soleil ne soit plus que poussière qui
se disperse aussitôt si bien que toutes
les couleurs se fondent en noir ou blanc-
l'heure du thé ici stylo bleu-
des lunettes pleurent tu sais
du bruit des cris et de la musique-
les dents poussent os du crâne-
Le mariage avec la mort-
la mort dort sur le doigt de l'oncle Tom-
toutes les basses pensées s'envolent-
quand les gens me regardent écrire
je continue d'écrire tout ce qui
me passe par l'esprit - et à toute
vitesse - pour avoir l'air
occupé et malin en écrivant,
un voyage en mer de 6 jours
17 janv - 23 janv 59 embarqué à 7:00h
quitté Le Havre à 12:00h minuit
Peter Orlovsky


traduction : Lucien Suel & Henry Meyer

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lundi 29 janvier 2007

Peter Orlovsky : lettre à Allen Ginsberg (5/6)

oui, mon amour - envoie-moi un baiser du bout
des doigts - partage avec moi l'intimité
de ma queue - j'ai grand besoin
de baiser - cette chaleur
qui fait les bébés arc-en-ciel cambrés
le stylo va bientôt être vide-
il faut que je coure manger je me sens
aussi grand que la statue de la liberté-
la mer m'encercueille-
pas trace d'oiseau en hiver
pas d'appels de mouettes
pas d'armée de statues de la liberté sur
la mer-
Que tombent les mains sanguinaires
que la France libère la terre des Arabes
que l'angleterre libère Johannesbourg
où les noirs sont mes frères
et que l'amérique arrête de fournir de l'argent
et une aide économique avec des coupons
comment appelle-t-on une telle liberté ?
Pour chaque goutte de sang qui coule
sous terre que la cloche de Notre-Dame
sonne et fasse un voeu de vie-
j'aime mon pays et tous
les gens - c'est toi, qui lis
mon poème que j'aime & je ne me battrai
jamais contre toi
Les visages sévères qui se pressent dans
la rue ignorent mon
amour - ils ont l'esprit
hypnotisé par les lumières
clignotantes qui passent derrière la prunelle
pour pénétrer les parties onduleuses du cerveau
et créer plus d'ondulations qu'il n'y en a
jusqu'à ce que le crâne
se mette à ondoyer pour lutter-
la mer change,-
le temps roule sur 5000 mille
années avant a dit Melville-
J'ai mal à la tête - le trac - je vais
mettre pied à terre, accoster dans 5 heures
j'espère - voir New York après
un an d'absence - des nouveaux bâtiments auront
poussé - vais-je jamais reconnaître
new york - il y a une nonne
à côté de moi - sapristi comme j'aimerais
lui poser toutes les questions que j'ai dans la
tête-
Poème-
OH nonne - qui te promènes dans la rue
vous toutes, nonnes en noir ou en blanc-
vous ignorez que je
ne vous aime pas-
j'ai l'impression
que vous prêchez
comme une robe noire
au monde-
et le tissu noir de vos lèvres c'est la mort
pour les enfants comme moi-
continuez à vous promener dans
la rue personne ne vous arrêtera
et je voudrais vous poser
toutes les questions qui me
passent par l'esprit mais je ne l'ai
jamais fait-
il y a des nonnes qui ressemblent
à des pingouins - mais la plupart sont
totalement noires-
et presque toutes ont une sale
gueule - et sont très timides-
par exemple dans un train en présence
d'hommes- mais les nonnes ne peuvent pas
se marier et c'est à cause de ça
qu'elles deviennent timides-
comment peuvent-elles connaître
la bonne vie alors qu'elles n'ont
pas l'expérience pour faire tomber
la voiture du mariage par-dessus la falaise ?
Est-ce que les nonnes sont mes soeurs ?
Je pense - elles m'aiment
alors je les aime-
mais elles ne parlent pas-
elles ne font que marcher en noir-
mais les nonnes sont plus seules que la statue de
la Liberté
.../...

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samedi 27 janvier 2007

Le cinéma du week-end

Pour se détendre : Les enfumés
(trouvé sur La foire à tout)
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vendredi 26 janvier 2007

Peter Orlovsky : lettre à Allen Ginsberg (4/6)

Ma Liberté sait que je l'aime-
dans les rêves elle me tient
par la main - son baiser est brûlant-
Oh, elle n'est pas touchée par la fortune-
elle est très seule
Pourquoi est-ce que ceux qui t'ont faite
n'ont pas ajouté un amant (à la justice)- la vie est plus gaie
quand on a un compagnon ?
que diront mes enfants
en passant à côté de toi ?
ils seront jeunes quand ils passeront
devant toi
embrasse-les aussi-
Je te connais - tu es mon
diable - et tu me parles-
et je t'écoute-
et je pense que tu n'es réelle
qu'en moi et ce n'est pas à toi
que je veux parler mais à tous
les gens du monde parce que je ne le peux pas
je dois leur substituer
un diable-!
Oh Diable Liberté Embrasse-moi-
sache que je t'aime-
que j'ai besoin de toi - et qu'il faut
que je te possède
pour que des propriétés s'élèvent
dans les vignes-
Es-tu née de la mer
par un matin
brumeux ?
Vas-tu rester ici pour toujours
ou seulement des centaines
d'années ?
As-tu déjà appris à jouer
aux échecs - es-tu la championne internationale
d'échecs-
vraiment?- Hourrah, Hourrah!
Embrasse-moi - encore-
Je m'appelle Peter-
Je veux te donner un nom-
Je vais t'appeler - prends un laurier-
seigneur------- ou autre chose
plus tard - c'est pas les noms
qui manquent-
Suis simplement le cours de ton esprit
comme ça, quand tu as un
pressentiment ou que tu vois
une image qui s'est déjà exprimée
dans l'esprit, laisse donc
sortir cela mais non pas une quelconque
pensée fugace ou une idée qui
s'est glissée au milieu-
écris simplement tes
impressions les plus vives du moment
et tu ne peux pas te tromper
parce que tu peux écrire comme ça
éternellement - la plume connaît son
métier-
La liberté adulte blasée
solitaire - elle tremble de froid comme moi
sur le bateau et qui la regarde-
elle connaît ma langue et
ma plume - et ma vie
je n'ai rien à lui cacher-
elle connaît la
chierie de cruauté des heures
blêmes devant les portes
d'entrée à Noël-
Les promesses que je t'ai faites-
à l'avenir les nuages descendront
se replier derrière
ton dos pour te faire
un fauteuil - parce que la justice
a besoin de se reposer-
les bombes ne te toucheront
jamais -elles ne feront que
te traverser - c'est seulement le ciment
sous tes pieds qui sera
pulvérisé, car les bombes
n'aiment pas beaucoup le ciment-
et les vagues grossiront
pour te laver complètement
et surtout sous les aisselles-
les pattes griffues des aigles te peigneront
les cheveux---- et tous les jours un bébé ange
attachera un ruban rose frais autour de tes cheveux-
et ta torche prendra
de l'altitude - elle éclipsera
les étoiles en lumière-
elle flanquera une raclée à tous les méchants-
une bonne raclée pour
qu'ils deviennent bons-
.../...

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mercredi 24 janvier 2007

Peter Orlovsky : lettre à Allen Ginsberg (3/6)

une bonne femme vient me demander
quelque chose "pas d'enveloppes ici" qu'elle dit - dans le
lounge, ici il y a des bureaux-
des somnambules qui crient l'heure
du thé avant le déjeuner, des lunettes sur
une table rose ;- je peste - contre La Vigne-
la famille - la nonne de Dieu - mais
aujourd'hui le remorqueur va vaincre ce
bateau - attraper sa fumée au lasso-
Le prêtre n'a pas apprécié ça-
pourquoi tu as l'air
fâché contre moi- j'avais envie
de lui dire mais je me suis retenu - j'ai simplement
discuté en imagination avec quelqu'un d'autre
que le bateau - on était tous là
à regarder la carte marine - de la route du bateau
sur la mer nombril et je
n'arrêtais pas de répéter encore 200
miles à faire et les remorqueurs
vont attraper notre fumée au lasso et nous amener
à quai ce qui prendra 20 minutes
et puis ensuite il faut encore une heure on glissera devant
la Statue de la Liberté que nous connaissons
tous - OH Liberté - descends
et va dans nos cours de justice
Comme tu es verte-
Oh ma Liberté, ma Liberté
verte - je vois ton feu-
et les têtes que tu pèses
sur ta balance - oui
une tête équilibre l'autre
c'est ça la justice-
oh marche tu es plus grande que
l'eau - plus haute que l'Empire
state building - Oh viens
dans ma chambre dans la nuit
orientale - Oh viens - Oh viens
Ma Liberté ma terre verte
je sais que tu n'es que de pierre et
incapable de bouger et c'est pour cela que je
vais bouger à ta place-
donne-moi ta torche &
ta balance - la Justice est de mon côté-
la Justice & le vert-
le vert & la Justice
venez - rêves pour les
Palais de Justice-
Oh ma Liberté, danse pour moi
Je te vois au sommet
de l'empire state building
et dans mon lit - ton corps
mort depuis mille ans-
et toi à mes côtés qu'ai-je
à perdre dans la vie
viens - écarte tes lèvres-
parle-moi
chante pour moi-
danse pour moi-
toi, toi, toi, toi-
Je t'appartiens tout entier-
et maintenant une fois de plus je vais passer
à côté de toi - moi américain-russe
sur un grand bateau blanc - en hiver
vas-tu me faire un clin d'oeil-
vas-y, vas-y, vas-y-
Laisse-moi Halluciner à toi-
et ce petit morceau de terrain
qui t'es alloué - ce n'est pas assez grand
pour que la Justice puisse s'y ancrer-
et le ciel par-dessus-
il te verdit sans arrêt - continue
ma jolie-
Souris avant qu'une autre rose ne meure !
Parle toute seule OH Liberté
As-tu des gosses ?
Où est ta mère, ton père ?-
As-tu des rapports sexuels en dehors du mariage ?
Oh, Liberté tu as des oranges dans les
yeux, des poires dans les oreilles-
et des raisins dans le nez-
OH visage d'ange plein de fruits-
ramasse des pastèques
et bricole-toi une cascade
pour ton seul plaisir-
Je veux te voir
t'amuser - OH embrasse-moi
balance-moi des melons-
montre que tu vis un peu-
comme je le fais pour toi - porte mes
enfants - quand j'aurai mes
enfants, je leur dirai
de te tenir la main - Oh embrasse-moi,
nous avons, tous, besoin de toi-
ce qui est à toi est à nous - où est ton
instrument de musique - qu'y a-t-il dans
ta balance - qu'as-tu aux pieds-
qu'as-tu sous les pieds - ou mieux
tes jambes - j'ai besoin de toi-
je pleurerais si tu me prenais
dans tes bras - ce poème
pleure - ou ce qui défile dans mon
esprit pleure - pleure - pleure-
mer - mer - pas de terre -mer - pleure
As-tu une bague au doigt ?
Es-tu déjà mariée-?
est-ce que je peux te demander ta main ?
Je suis bon cuisinier-
Est-ce que les vagues de la mer te lavent
bien toute entière ? as-tu froid en
hiver ? Certainement que oui avec
cette robe de voile pour tout vêtement-
on dirait que tu vas aller te coucher-
oui voilà ce que je vais dire quand
mon bateau passera devant toi-
on dirait que tu vas aller te coucher-
mais ta main pleine de feu-
tes dents pleines de feu-
tes nichons pleins de feu-
tes jambes pleines de feu-
toute en feu - des flammes rouges ou des flammes vertes-
parle - crie - hurle - marche-
va jusqu'aux marchés comme
le christ - flanque l'argent à
la mer - coupe les bâtiments
en deux et envoie les moitiés dans
les coins les plus éloignés du monde
où des ventres affamés
rampent par terre en léchant les pierres
Volatilise l'armée dans les
nuages - pisse sur les fusils
de l'armée et fais-les rouiller-
Oh, ma Liberté ne me marche pas sur les pieds-
Oh Liberté habille-toi moderne

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lundi 22 janvier 2007

Peter Orlovsky : lettre à Allen Ginsberg (2/6)

Nous reprenons la publication de la lettre de Peter Orlovsky à Allen Ginsberg (le début se trouve ici). Cette lettre figurait au catalogue de la Station Underground d'Emerveillement Littéraire. Le tirage initial de 211 exemplaires est aujourd'hui épuisé. Nous mettons en ligne le texte intégral .
Peter Orlovsky était le compagnon d'Allen Ginsberg depuis 1954. Cette lettre écrite sur le bateau qui le ramenait à New York après un séjour en Afrique et en Europe, (cf Les anges vagabonds de Jack Kerouac) a été publiée en 1971 aux Etats-Unis par Allen de Loach, Intrepid Press, Buffalo, N.Y. sous le titre : Dear Allen : Ship Will Land Jan 23, 58. La traduction que nous en avons faite ne respecte pas vraiment le texte original dans la mesure où Peter Orlovsky, jeune immigrant d'origine russe, employait à cette époque un anglais appproximatif constellé de fautes et coquilles diverses (traduction Lucien Suel & Henry Meyer).
Conversations ou rêves-
sommeil ou maux de têtes
bite ou couille - verre ou eau-
je vais dans la salle de bains pour m'asseoir
sur les toilettes j'ouvre la
porte mais avant que j'arrive aux
toilettes il y a une autre porte
et puis une autre porte, et je
l'ouvre et rentre mais
il y a encore une autre porte
et à chaque fois la pièce rétrécit
un peu jusqu'à ce qu'en fin de compte j'aie l'impression d'être un
nain dans cette course de portes
dans une salle de bains minuscule, qu'est-ce qui s'est passé
tout ce que je veux c'est des bonbons - pas de toilettes-
laissez-moi tranquille - voulez-vous
danser, peut-être êtes-vous
amoureux de moi - est-ce que j'en vaux la peine ?
Il n'y a personne qui m'aime----
je recommence à vomir, ce bateau balance de trop,
c'était pas comme ça sur
le bateau yougoslave qui m'emmenait
en Afrique avec Allen-
tanger, casablanca
Je m'aperçois que je commence à écrire
beaucoup - c'est la lettre la plus bizarre
que j'aie jamais écrite à Allen où à qui que ce soit-
qu'y a-t-il de bon en moi -qui veut que
je sois bon - est-ce que tu connais tous
les gens qui t'aiment en
ce monde ? combien y en a
t-il, je me souviens maintenant, ma
mère et moi on était à
Bayside on regardait une maison-
ma mère voulait la louer-
c'était une maison sensass (grande) - je
me souviens de la clé, avec la chaînette
de la porte dessus et la petite lumière
clignotante à pile
qu'elle avait - elle m'a tapé dans l'oeil
(ça me restera toujours)
J'avais envie de la toucher, je la voulais-
la maison était grande - planchers brillants,
on était pauvre et
une baraque pareille aurait
dépassé tout ce à quoi ma mère aurait pu rêver-
c'était en hiver-
ma mère n'avait emmené
que moi pour visiter
la maison - remarque que finalement
on ne l'a pas eue - question d'argent
comme dirait ma mère
Mais elle m'a emmené - comme si on était
marié - j'étais son mari-
et elle ma femme alors que je n'avais
qu'environ 10 ans à l'époque-
quel beau sourire ma mère avait quand elle voulait-
moi aussi quand j'avais 10 ans-
Je ne me souviens pas à quoi
ressemblaient les alentours de la maison
mais c'était l'automne à l'époque où les feuilles
étaient brunes et jaunes - j'avais
les cheveux bruns, ma mère
aussi - et donc on a
visité les pièces ensemble
et chaque fois qu'on trouvait
un bureau je voulais foncer
dessus pour l'ouvrir car je raffolais
du mystérieux -en fait nous les 3 frères
quand on était jeune on piquait dans les villas
de vacances au cours de longues promenades loin
de la maison le long de la baie - la baie gelée-
on traversait la baie sur la glace
on laissait le vent nous pousser jusqu'au
jour où mes frères et moi on a eu droit
au spectacle d'une mouette gris-blanc morte
toute recroquevillée sur la glace blanche écumeuse - et puis
une mince plaque de glace a cédé
accidentellement sous mon pied - la trouille maintenant
finies les promenades sur la glace - jamais
plus - par contre
on a continué à piquer dans les maisons
et on s'est jamais fait prendre
remarque on n'a jamais piqué grand chose, en
fait on n'a piqué pratiquement rien
et donc ma mère n'a jamais su
cette aventure secrète de
ses 3 gosses - on avait tous les trois
des bouilles si innocentes, les vieilles femmes nous filaient
des sucettes - tu te souviens
de ces sucettes rouges dans la
boutique ou dans les mains d'un enfant - à Bayside
Long Island près du lac Oakland
c'est tout sale et vert depuis
J'avais 10 ans à
l'époque- et j'en ai maintenant 24 sur ce bateau
où j'écris,
.../...

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vendredi 19 janvier 2007

Carbon gaillette


Pour se changer les idées et l'oreille après toutes ces pages punk, voici le rapeux "Carbon Gaillette" interpété par Jacques Bonnaffé.
Pour ne pas lasser nos lecteurs, nous faisons une pause dans la publication du Starscrewer n° 11.
Nous vous suggérons aussi d'aller lire sur le site Tiers Livre l'article que François Bon a rédigé après réception d'un paquet en provenance de la Station Underground d'Emerveillement Littéraire.
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mercredi 17 janvier 2007

STARSCREWER SPECIAL PUNK (Ramones 2/2)

RAMONES : Sauterie crétine (Cretin Hop) ; Lobotomie adolescente (Teenage Lobotomy) .
Page 19 du n° spécial punk du magazine "The Starscrewer" publié en 1979 par L. Suel.
Cliquer sur l'image pour agrandir, lire, imprimer

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lundi 15 janvier 2007

STARSCREWER SPECIAL PUNK (Ramones 1/2)

RAMONES : On est une famille heureuse (We're A Happy Family) ; Sheena est une rockeuse punk (Sheena Is A Punk Rocker) ; Pourquoi qu'c'est toujours comme ça ? (Why Is It Always That Way ?).
Page 19 du n° spécial punk du magazine "The Starscrewer" publié en 1979 par L. Suel.
Cliquer sur l'image pour agrandir, lire, imprimer

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mercredi 10 janvier 2007

STARSCREWER SPECIAL PUNK (X RAY SPEX 2/2)

X RAY SPEX : Le jour où le monde est devenu phosphorescent (The Day The World Turned Day-Glo).
Page 19 du n° spécial punk du magazine "The Starscrewer" publié en 1979 par L. Suel.
Cliquer sur l'image pour agrandir, lire, imprimer

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mardi 9 janvier 2007

Cinq choses peu connues à mon sujet

Pour répondre à la proposition de jeu de Philippe Billé.

Cinq choses peu connues à mon sujet.

1. Je m’appelle Lucien Arthur Fleury Léon Suel.

2. J’utilise des mouchoirs en tissu comme ceux qu’avaient mes grands-parents. J’ai horreur des mouchoirs en papier.

3. Je n’ai jamais lu un seul livre de Marcel Proust.

4. Bien qu’ayant accompli mon service militaire dans l’Armée de l’Air, je ne suis jamais monté dans un avion et j’essaie de retarder au maximum le moment où je devrai le faire.

5. Quand j’avais 18 ans, dans une conversation entre jeunes, nous nous posions la question de la voiture qu’on s’achèterait quand on en aurait les moyens. La plupart de mes amis rêvaient de voitures de sport, MG, Ferrari, Porsche. Moi j’avais dit que mon rêve serait d’avoir une grosse Mercedes très confortable. 40 ans plus tard, en 2006, j’ai enfin acheté la voiture de mes rêves. C’est une Mercedes 250D fabriquée en 1991. Elle a 275000 km au compteur, je l’ai payée 3000 euros et elle roule à la perfection.
Pour continuer ce jeu, je me permets d'inviter Jane Sweet, Mauricette Beaussart, Patrice Houzeau, De Spookrijder et François Bon.
Quatre réponses ici et ici , ici et ici et trois cinquièmes de réponses ici .

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lundi 8 janvier 2007

GOMM (Sortie du second album)



GOMM / NEWS / JANVIER 2007

+ 8 JANVIER 2007 +

L'ALBUM SORT AUJOURD’HUI !!!
IL S'APPELLE " 4 ", ILS L'ONT ENREGISTRÉ AU BLACK BOX AVEC PETER DEIMEL ET ILS EN SONT TRÈS FIERS !
VOUS LE TROUVEREZ CHEZ TOUS LES BONS DISQUAIRES ET EN TÉLÉCHARGEMENT SUR LES SITES FNAC.COM, iTUNES...
CERTAINES CHRONIQUES SONT D'ORES ET DÉJÀ DISPONIBLES DANS ROLLING STONE, TRAX, ROCK MAG, ROCK SOUND,...
D'AUTRES SONT A LIRE SUR http://www.fluctuat.net
http://www.thefrenchtouch.org
http://www.adecouvrirabsolument.com
et ici sur SILO.

++ MERCREDI 10 JANVIER 2007 ++
GOMM SERA DE RETOUR À LA MAROQUINERIE DANS LE CADRE DU FESTIVAL MAROQU’N’ROLL, AVEC BOOGERS ET DOPPLER . LES PORTES OUVRENT À 19 HEURES ; LE CONCERT DE GOMM DÉBUTE À 21H30.
LES PREMIÈRES DATES DE LA TOURNÉE SONT SUR LEUR SITE ET SUR MYSPACE .

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posted by Lucien Suel at 13:41 0 comments

vendredi 5 janvier 2007

STARSCREWER SPECIAL PUNK (X RAY SPEX 1/2)

X RAY SPEX : Chuis une poseuse (I Am a Poseur).
Page 18 du n° spécial punk du magazine "The Starscrewer" publié en 1979 par L. Suel.
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posted by Lucien Suel at 08:54 2 comments

jeudi 4 janvier 2007

Information en passant

Une information personnelle en attendant la suite du feuilleton punk.
Sur le blog LSD (Lucien Suel's Desk), on peut maintenant trouver l'ensemble de ma bibliographie disponible.
http://luciensuel.blogspot.com/2007/01/ouvrages-de-l-suel.html
http://luciensuel.blogspot.com/2007/01/lucien-suel-ouvrages-disponibles-2.html

Je profite de ce break pour souhaiter une bonne année et une bonne santé aux lectrices et lecteurs de ce blog.
posted by Lucien Suel at 17:12 3 comments

STARSCREWER SPECIAL PUNK (Damned 4/4)

The Damned : Clouée à ta civière Baby (Stretcher Case Baby) - Complètement foutue (So Messed Up).
Page 17 du n° spécial punk du magazine "The Starscrewer" publié en 1979 par L. Suel.
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à suivre : X Ray Spex...

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posted by Lucien Suel at 07:07 0 comments

mercredi 3 janvier 2007

STARSCREWER SPECIAL PUNK (Damned 3/4)

The Damned : Sens la douleur (Feel The Pain) - Va la voir ce soir (See Her Tonight).
Page 16 du n° spécial punk du magazine "The Starscrewer" publié en 1979 par L. Suel.
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posted by Lucien Suel at 09:06 0 comments

mardi 2 janvier 2007

STARSCREWER SPECIAL PUNK (Damned 2/4)

The Damned : Je dégringole (I Fall) - Ecoeuré d'être écoeuré (Sick of Being Sick) - Morue (Fish).
Page 15 du n° spécial punk du magazine "The Starscrewer" publié en 1979 par L. Suel.
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posted by Lucien Suel at 08:30 2 comments

lundi 1 janvier 2007

STARSCREWER SPECIAL PUNK (Damned 1/4)

The Damned : Fan club (Fan Club).
Page 14 du n° spécial punk du magazine "The Starscrewer" publié en 1979 par L. Suel.
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posted by Lucien Suel at 08:04 3 comments