Peter Orlovsky : lettre à Allen Ginsberg (6/6)
alors mer solitaire-
ne gémis plus dans mon oreille-
ne dérange plus mon ventre-
plus de rêves sur tes vagues-
répète ton bruit dans mon
dos - il faut que je trouve un moyen
d'arrêter de fumer - merde aux
cigarettes - pas de rêve ce
matin-
les bonds imaginatifs de la conversation
quand j'épuise une image comme
la statue de la liberté
et les barrages - les barrages de retenue-
est-ce que quelqu'un a déjà écrit
sur une image d'eux-
le charbon est toujours dans un poème
enterré au milieu d'un
gros livre à couverture bleue dans
une pile de la bibliothèque municipale
là où aucune lumière lumière électrique ne l'atteint
depuis des dizaines d'années - jamais - sur-
bateau à vapeur - signal - fumée-
cachalots - n'en ai pas
vu - canards - ongles sur cette page
colorés en rose - le pamplemousse
que Salvador Dali commande était
rose dans le restaurant russe
moi fou - oui-
parce que mes dents dans mon
cerveau sifflent des codex
à des yeux bandés de l'autre côté de la
rue - J'ai l'estomac qui gargouille
à l'idée d'être sur terre - 6 jours sans terre-
qui suis-je - les vagues contre
mon lit la nuit sur mes
draps - je ferme les yeux -continue
d'écrire pendant des heures
quelque chose de chouette finira bien par émerger
dans ton esprit pour l'amour du trésor-
jusqu'à ce que le coucher de soleil ne soit plus que poussière qui
se disperse aussitôt si bien que toutes
les couleurs se fondent en noir ou blanc-
l'heure du thé ici stylo bleu-
des lunettes pleurent tu sais
du bruit des cris et de la musique-
les dents poussent os du crâne-
Le mariage avec la mort-
la mort dort sur le doigt de l'oncle Tom-
toutes les basses pensées s'envolent-
quand les gens me regardent écrire
je continue d'écrire tout ce qui
me passe par l'esprit - et à toute
vitesse - pour avoir l'air
occupé et malin en écrivant,
un voyage en mer de 6 jours
17 janv - 23 janv 59 embarqué à 7:00h
quitté Le Havre à 12:00h minuit
Peter Orlovsky
ne gémis plus dans mon oreille-
ne dérange plus mon ventre-
plus de rêves sur tes vagues-
répète ton bruit dans mon
dos - il faut que je trouve un moyen
d'arrêter de fumer - merde aux
cigarettes - pas de rêve ce
matin-
les bonds imaginatifs de la conversation
quand j'épuise une image comme
la statue de la liberté
et les barrages - les barrages de retenue-
est-ce que quelqu'un a déjà écrit
sur une image d'eux-
le charbon est toujours dans un poème
enterré au milieu d'un
gros livre à couverture bleue dans
une pile de la bibliothèque municipale
là où aucune lumière lumière électrique ne l'atteint
depuis des dizaines d'années - jamais - sur-
bateau à vapeur - signal - fumée-
cachalots - n'en ai pas
vu - canards - ongles sur cette page
colorés en rose - le pamplemousse
que Salvador Dali commande était
rose dans le restaurant russe
moi fou - oui-
parce que mes dents dans mon
cerveau sifflent des codex
à des yeux bandés de l'autre côté de la
rue - J'ai l'estomac qui gargouille
à l'idée d'être sur terre - 6 jours sans terre-
qui suis-je - les vagues contre
mon lit la nuit sur mes
draps - je ferme les yeux -continue
d'écrire pendant des heures
quelque chose de chouette finira bien par émerger
dans ton esprit pour l'amour du trésor-
jusqu'à ce que le coucher de soleil ne soit plus que poussière qui
se disperse aussitôt si bien que toutes
les couleurs se fondent en noir ou blanc-
l'heure du thé ici stylo bleu-
des lunettes pleurent tu sais
du bruit des cris et de la musique-
les dents poussent os du crâne-
Le mariage avec la mort-
la mort dort sur le doigt de l'oncle Tom-
toutes les basses pensées s'envolent-
quand les gens me regardent écrire
je continue d'écrire tout ce qui
me passe par l'esprit - et à toute
vitesse - pour avoir l'air
occupé et malin en écrivant,
un voyage en mer de 6 jours
17 janv - 23 janv 59 embarqué à 7:00h
quitté Le Havre à 12:00h minuit
Peter Orlovsky
traduction : Lucien Suel & Henry Meyer
Libellés : Beat, Ginsberg, Orlovsky, Starscrewer, Traduction
0 Comments:
Enregistrer un commentaire
<< Home