jeudi 20 mai 2010

Jack Kerouac - Livre des esquisses




Un livre inédit de Jack Kerouac, traduit par mes soins, édité par La Table Ronde.
En librairie le mardi 25 mai. 384 pages. 23€.
Lire les articles publiés sur cet ouvrage : ICI.

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posted by Lucien Suel at 17:55 4 comments

Silo (53) Jack Kerouac

Jack Kerouac. Livre des esquisses
La Table Ronde, mai 2010

Une incroyable
ville de jouets dans le
coin, sur une table de
jeu, une grande maison
de poupée, des garages, des grues,
un méli-mélo de cartes,
des accordéons, des silos,
des chiens, des tables, des caisses
enregistreuses, des manèges avec
des chevaux dorés & armoriés,
des billes, des avions,
un aéroport – (page 56)

Fenêtre ouverte sur Clay Center –
silo crémeux et neigeux s’élevant
au-dessus de la coopérative du Syndicat
agricole – (page 124)

Les immenses espaces agricoles
desséchés – Majestueux
silo blanc à Bird City
Kans. – Lointains poteaux
téléphoniques pris de boisson –
Un homme qui a soif recherche les mirages ! (page 137)

Champs d’herbes folles, une plaine
devant « Fournitures Scolaires,
Maison Centenaire » - « Mines &
Fonderies Approvisionnements » -
réservoirs en aluminium couverts
de suie – hangars de tôles rouges
encrassées – wagons à chevaux –
silos de béton – entrepôts de
briques rouges – cheminées –
& derrière Denver la ligne d’horizon
invisible – (page 150)

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posted by Lucien Suel at 17:46 0 comments

LIVRE DES ESQUISSES

Puis deux cow-boys, le chauffeur
14 ans, me conduisirent à Riley,
sur la Route 24 – discutâmes
chevaux, veaux, lasso,
picole, filles,
randonnées avec « Satan », leur
bronco non ferré – etc. (page 123),
Jack Kerouac, Livre des esquisses, La Table Ronde, mai 2010

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posted by Mauricette Beaussart at 17:41 0 comments

vendredi 14 mai 2010

BRUEGEL. JEU, TRAVAIL, PLACE

Des animaux : dindons, pintades, poules, chats, rats, souris, ânes, bœufs, éperlans, églefins, cabillauds, poissons, chauves-souris, chevaux, chèvres, veaux, vaches, cochons, chiens de chasse, corbeaux, moineaux, singes, renards, cigognes, chiens faméliques, hérons, quelques ours danseurs et des animaux inconnus. (page47)
Vous voulez le grilleur de hareng et le veau noyé ? (page 51)
Jean-Pierre Ostende, Bruegel. Jeu, travail, place, Flohic éditions, novembre 1998.

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posted by Mauricette Beaussart at 11:53 0 comments

NON, CE PAYS N’EST PAS POUR LE VIEIL HOMME

Il est parti de là-bas pour aller à Lubbock au bout d’environ trois ans et quand il a dit aux gens qu’il allait partir ils sont restés assis à leur place dans le temple et ils se sont mis à pleurer comme des veaux. (p. 149)
Cormac McCarthy, Non, ce pays n’est pas pour le vieil homme, Editions de L’Olivier, janvier 2007.

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ON NE SE VOIT PLUS QU’AUX ENTERREMENTS, HEUREUSEMENT IL Y EN A SOUVENT

Il ajoutait « de veau de bœuf » à toutes ses phrases ce soir-là. [...] Lui disait « de veau de bœuf ». (p 113)
Jackie Berroyer, On ne se voit plus qu’aux enterrements, heureusement il y en a souvent, Le Cherche Midi, 2007.

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vendredi 7 mai 2010

La limace à tête de chat (6)

posted by Lucien Suel at 11:21 5 comments

mardi 4 mai 2010

Mauricette Beaussart - VAPEURS (5)

Nous publions une dernière chronique de Mauricette Beaussart, notre amie et dorénavant contributrice de ce blog, en charge de l'Anthoveaulogie. Cet article a été publié en février 1988 dans le n° 45 du Dépli Amoureux. Mauricette y rend compte à sa façon de la parution de n° 3 de L'Invention de la Picardie, la revue d'Ivar Ch'Vavar.

VAPEURS

D'abord, le cochon est assommé brutalement d'un coup de masse sur le haut du crâne. Dès qu'il touche le sol, le tueur lui entoure le groin du bras gauche en lui relevant la tête et, de la main droite, lui plonge le couteau dans la gorge. Le sang jaillit. En quelques secondes, l'animal meurt. Le tueur et son aide le traînent un peu plus loin, éventrent un ballot de paille et entourent la bête d'un cocon de fétus. Bientôt le bûcher est allumé, les flammes montent, les soies se carbonisent. Après la purification par le feu, le tueur et son aide installent le cadavre sur une porte d'étable dégondée et posée sur le sol. Ils jettent de grands seaux d'eau sur la bête et, armés d'une râpe confectionnée avec une boîte de pilchards percée de trous, frottent avec acharnement la couenne jusqu'à ce qu'elle soit rose et glabre. Après l'arrachage des ongles, deux crochets sont passés dans les tendons des pattes arrière et fixés sur le haut de la porte que l'on redresse pour l'appuyer sur le mur de l’étable. L'animal est un mort bien propre suspendu la tête en bas. Le tueur reprend son couteau et commence à fendre de haut en bas la peau du ventre qui se déchire en même temps sous la pression du paquet de viscères. Alors, le ventre est béant, la fumée des boyaux s'éleve vers le ciel et les yeux s'émerveillent face aux nacres blanches et bleues de ces intestins dévoilés, les narines palpitent en humant l'odeur encore vivante de ces tripes qui glissent les unes sur les autres vers le baquet qui les reçoit. Les mains se réchauffent dans la douceur de ces intestins amoncelés, grouillant d'une éphémère vie jusqu'à ce que le froid de la mort les saisisse, que la vapeur ne s'élève plus, que ce cochon ne soit plus qu'une carcasse de viande qu'on laissera reposer dans une pièce fraîche avant de la découper en rôtis, rouelles, côtelettes, croisure de lard et autres jambons... J'ai vécu tout ceci quand j'étais petite et que, deux fois par an, on tuait un cochon à la maison. Maintenant, cette époque est révolue et j'achète mon bol de tripes froides dans un supermarché climatisé.
Si je vous parle de ceci, c'est à cause de cette revue qui s'appelle L'INVENTION DE LA PICARDIE, et dont le n°3 vient de paraître. Y plongeant les mains et les yeux, je sens le sang qui pulse, le cheminement de la nourriture dans le ventre, la matière mystique qui se contorsionne dans les circonvolutions de la cervelle blanche et bleue. La couverture est glacée, avec une illustration zen campagnarde représentant un couvercle de bois trouvé sur la plage de Berck, et pyrogravé d'idéogrammes. Ce couvercle me rappelle immanquablement les lieux de mon enfance, le réduit où je m'isolais pour rêver en paix dans l'odeur ammoniacale des murs blanchis au crésyl. Sous ce couvercle, 100 pages de littérature dense, chargée de toute l'histoire, de toutes les émotions, de tous les possibles. Un véritable défi au temps qui passe, à l'acheminement vers la mort.
Après un éditorial roboratif de Riquier Carette qui met un point final à toute controverse de style régionaliste en affirmant le caractère continental et même universel de L'INVENTION DE LA PICARDIE, la revue débute par un Candélabre pour Benoît ; après Paul Verlaine, après Germain Nouveau, Lucien Suel, à son tour, rend hommage à Benoît Labre, ce mystique pouilleux, ce punk du XVIIIème siècle qui parcourut toute l'Europe à pied, en mendiant et en priant, refusant complètement les valeurs de son époque, préférant sans doute la Lumière aux Lumières ! Annie Wallois écrit, en fin de revue, une très importante note de lecture à propos de l'ouvrage qu'André Dhôtel a consacré à Saint Benoît-Joseph Labre ; ainsi, ce personnage, né en Artois, trouve une place de choix dans ce n°3 de L'INVENTION DE LA PICARDIE. La Bibliothèque Picarde de L'Invention présente Edouard Paris (1814-1874), responsable d'une traduction de l'Evangile selon Saint Matthieu en picard. C'est saisissant. C’est de la poésie sonore à vous donner la chair de poule : l'expression « K'ô ll'ahok a inn krouè ! » présente un aspect terrifiant que ne possède pas l'invective française «Qu'on le crucifie ! », c'est une originalité de L'INVENTION DE LA PICARDIE d'exhumer régulièrement de ces curiosités littéraires. Il est ainsi réconfortant de voir la revue présenter un dossier conséquent sur le poète René Ghil, né à Tourcoing en 1882. C'est une injustice de l'histoire que ce poète, l'égal de Mallarmé, soit tombé dans la fosse d'oubli alors que son oeuvre est d'une richesse théorique, musicale et poétique incomparable.
Mais L'INVENTION DE LA PICARDIE est aussi dédiée à la poésie contemporaine et présente dans ce n° 3 de nouveaux textes du triumvirat fondateur (je n'ose plus employer l'expression «tripode primordial») : Ivar Ch'Vavar, Martial Lengellé, FIip-Donald Tyètdégvau (alias Konrad Schmitt). Mise à part la présentation d'un chantier en cours à propos de Jouve (né à Arras voici un siècle), Ivar Ch'Vavar ne signe dans ce numéro que des textes en collaboration, l'un avec Tyètdégvau, intitulé Steenvoorde Hi-Fi qui correspond bien à ce que nos deux poètes appellent le Mouvement pour un Punkisme Erémitique et Rural, et le second avec Ghislain Biblocque L'odeur de la jeune fille qui est un hommage ému et désabusé à Yvonne de Calais, l'héroïne du Grand Meaulnes. Ghislain Biblocque, dans la suite Schmitt chez lui produit une série de courts poèmes à l'imagerie d'une précision chirurgicale. F. D. Tyètdégvau publie la suite de Fragment Berckois dans lequel l'ingurgitation d'une boîte de cassoulet et d'un litre de vin sont l'occasion d'un morceau de poésie charnue et stupéfiante. Le même, sous le nom de Konrad Schmitt, propose dans la série La Libidoche, des textes horriblement poétiques dans lesquels la scatologie, la coprophilie et autres joyeusetés sont transcendées dans un flot verbal charriant des images et des déchets d'images étonnants. Martial Lengellé continue ses expériences sur une nouvelle métrique, une nouvelle versification avec Canard à la Bibliothèque, un texte d'esprit maldororien sur d'autres êtres ailés. Dans le baquet, je repère encore les Huit rêves d'Emmanuel Derche, tournant autour des églises noires dans des cimetières humides, la critique des Pages choisies d'Evelyne « Salope » Nourtier par Adrienne Vérove, et une pertinente note de lecture à propos de La Philosophie éternelle de Huxley par Marie-Adjite Desesquelles.
Voilà donc une revue à propos de laquelle viennent sous la plume (ou la tête d'imprimante) des mots comme : punk, boyaux, surréaliste, odeur, évangile, pinard, boue, mystique, stupeur, étonnant ; oui, étonnante, L'INVENTION DE LA PICARDIE, une revue étonnante et parfaite, donc admirable.
Mauricette Beaussart

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lundi 3 mai 2010

La limace à tête de chat (5)

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samedi 1 mai 2010

Pourquoi j’ai mangé mon père

Non que vous ne tombiez de temps en temps, je ne le nie pas, sur quelque friandise ; mais toute la vie n’est pas ris de veau et limaces. (page 24)
Pourquoi j’ai mangé mon père, Roy Lewis, Actes Sud, Labor, Leméac, septembre 1991.

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posted by Mauricette Beaussart at 07:11 1 comments