La Limace à tête de chat au pays des veaux


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SON DE L’ODEUR ODEUR DE LA CARESSE CARESSE DE L’IMAGE.
Pôles en cours d'action ! Écrans totalement plats ! Ebola incorporated ! Encéphalogrammes de limaces ! Y en aura, de l’électrique grésillant ! Devrait être sur le label Germland !
Mâchoires soudées dans la terre de la tranchée.
Approchez, citoyens et consommateurs ! C’est l’heure de la méga teuf-teuf parade off-off avec des gros supporters, des gros amplis, des grosses pompes à bière, avec l’équipe des dogs et l’équipe des nounours. Goldorak, Spiderman, Casimir & Jules Verne présentent ! Alors, autant dire : laissez-vous aller ! Et ce, jusqu’à la parésie ! Ce soir, le maître Lee farcira les entrailles des Survivants.
Du yaourt jauni suinte à l’œil outremer du veau.
La chute est au début. L’outillage n’est pas réparable. La danse a lieu dans le trou. La paix est un combat. La technique tout. Oui, à VUE de NEZ, la LANGUE glisse sur la PEAU de l'OREILLE. On va s’enrouler les manches sur les bras. On va se cracher dans les paumes. On va serrer les dents. On va se taire.
FIN
Lucien Suel
La Tiremande
Nov. – déc. 2005
Libellés : Anthoveaulogie, Cosmik Galata, Feuilleton, Lucien Suel, Poésie, TVD, william lee
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CARESSE DE L’ODEUR ODEUR DU SON SON DU GOÛT.
Les artistes arpentent la banlieue d'un espace dokumenta, un théâtre des rues, un happening à la con, une performance merdique, la parade de la médiocrité. Le festival du Déjà-Vu. La fierté du rien. Nihil Pride.
La paille noircit la peau nue.
Thérèse D. voudrait faire le partage musique / orgie / restaurant / pissotière. On aurait alors un râle évangélique raï dirigé par l’homme de fer, une sarabande molle, du veau à la vomissure, des pâtes à la patriotique, la peau des fesses d'un tambour, pour tout dire une histoire. Une décharge de chevrotines secoue le rosier. Les cœurs de roses explosent, les feuilles se déchirent. La rébellion gagne la campagne. Et que pètent une deux six dix douze betteraves. Le philosophe entripaillé à la mode de Caen s’exclame : « A bas l’Infâme ! A bas les brosses ! A bas les roses ! »
Le vent glisse entre les nuages .
Les syllabes s’enfilent sonnées d’elles-mêmes. Les mots s’entassent dans une file d’attente, un bus, un port. Ils se précipitent, jaillissent des fichiers, geyser d’octets crac(s)hés, brûlés sur la page. Le temps des magiciens est revenu. Les quidams se bousculent au portail. Horrorscope.com. Ils grattent. Ils perdent leur gain. Ils gagnent la perte, ils gagnent la porte. Dans le rade (speakeasy), on leur sert une potée casse-pieds de cochon, saturée. Le pasteur s’use à la poursuite du mal. Le Vieux Rocker s’emmêle les pieds dans les câbles, dans la caricature Wild Side.
Lui mange bleu.
Lui crache rouge.
Lui respire jaune.
Le gag sexe, drogue, long tall & roll est usé jusqu’à la corde de mi. C’est grave. C’est avec une vraie dérision qu’on devient tendre (love me !). Le Faune passe l’après-midi à écouter des vieux disques de Napalm Death, en regardant des divX de Linda Lovelace. Il se souvient de l’orchestre musclé de Warhol, devenu une trace de lipstick sur le miroir des toilettes. Riri, Fifi & Loulou Reed, comme des pieds nickelés dans des chaussures en daim bleu.
La Mer Rouge s’ouvre dans une aube cadmium.
Les satires suavités érotiques distillées par Clémence & Démence sont plus subtiles que leur sens de la rime, mais en fin de compte, cela reste une musique de mammaires boutonneux.
Libellés : Anthoveaulogie, Cosmik Galata, Feuilleton, Lucien Suel, Poésie, TVD, william lee
IMAGE DE L'ODEUR ODEUR DU GOÛT GOÛT DE L’IMAGE.
Sourire bleui coulé dans l’onctuosité du fromage.
Les lyrics writers s’obstinent. Des concours éliminatoires sont organisés dans les caves. L’air se densifie (plomb, amiante, mercure, ozone en liberté). Noce de sang. C’est difficile de faire frire du cheval mort dans la graisse de moteur. La victoire en grésillant nous ouvre les barrières. Des nains courent derrière leurs cerceaux. Van Gogh fait une chute de vélo. Il ne se relèvera pas. Son oreille coule dans le caniveau.
Lui griffe rouge.
Lui mord bleu.
Lui touche jaune.
Des grands communicateurs rendent (vomi) la publicité responsable de la situation. La victoire en hurlant nous ouvre les frontières. Le Yankee Stadium de Téhéran accueille les Paris Dodgers. Un décret limitant désormais le nombre des mois de l’année à 10 permet de faire des économies significatives d’énergie fossile. Le Président Youri Bastard se félicite du progrès. 0% est un bon chiffre.
La main velue s’écrase au dos de l’insecte nécrophage.
Démence Doudoune redonne un coup de pompe au Président. Clémence Foufoune lui calibre ses bougies et lui fait vidange et graissage. Bastard adore ses jumelles. Il came l’une, l’autre le calme. Il paie en liquide séminal. Le Vieux Rocker se poudre le pif, éternue dans son sac en plastique. Mais c’est quasi davantage un gag, un truc d’ex-joueur, comme le vidéo-gag du veau flapi dans la mare.Libellés : Anthoveaulogie, Cosmik Galata, Feuilleton, Lucien Suel, Poésie, TVD, william lee
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Maj Sjöwall / Per Wahlöö
Martin Beck et le meurtre du Savoy
Editions Planète, dépôt légal, 2ème trimestre 1972
Il alluma une autre cigarette et songea mélancoliquement à des mets nommés sole Walewska ou filet de veau sauce Oscar. (page 30)
n° 84
T.C. Boyle
La belle affaire
Points Seuil n° R605, dépôt légal, mai 1993
Gesh dilacérait son veau à la fourchette et au couteau. (page 54)
J'ai regardé la bouchée de veau disparaître entre ses lèvres noires, puis de nouveau fixé mon attention sur Vogelsang. (page (55)
n° 85
Chester Himes
Plan B
Lieu Commun, achevé d'imprimer le 27 septembre 1983
Mousse ne connut jamais son géniteur, pas plus qu'un veau ne sait quel taureau a sailli la vache qui l'a mis bas. (page 80)
Libellés : Anthoveaulogie, Chester Himes, Maj Sjöwall, Per Wahlöö, T.C. Boyle
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Jim Harrison
Entre chien et loup
10/18 n° 2538 – dépôt légal, septembre 1994
page 17
Scotchée au réfrigérateur, je tiens la liste de mes réserves congelées : chapons de la région ; ma dernière livraison de veau des fermes de Summerfield, y compris des tripes ; des jarrets pour l’osso bucco, du foie, des côtes, des rognons ; quelques produits de la mer de chez Charles Morgan, à Destin, en Floride – des vives, quelques petites perches de mer, des coquillages pour les sauces ou les fritures.
page 18
Nous avons mangé une demi-livre de caviar beluga, accompagnée d’une bouteille de Stolichnaya, un saumon à l’oseille, du ris de veau en croûte et un gigot d’agneau miniature (mais entier), le tout accompagné de cinq vins différents et suivi de fromages, de desserts et de divers portos.
page 19
Le lendemain soir, elle était assez calmée pour absorber des cailles farcies au ris de veau braisé, suivies de quelques délicieuses bécasses rôties.
page 22
Commençons par des vérités culinaires fondamentales : par exemple, préparer des ris de veau n’a rien de très fatigant.
page 23
Des tripes grillées provenant d’un veau mort-né m’y ont aussi aidé, sans oublier des crevettes géantes Guaymas.
page 25
Alors que Reagan se soumet scrupuleusement à un régime de poisson maigre, de blanc de dinde, de courgette crue et de fades sucreries, Mitterrand savoure caviar, truffes, foie gras, pieds de veau en gelée et boit d’excellents bordeaux ou bourgognes (et non la sempiternelle eau gazeuse de Reagan). […] Si nous sommes en mai et que je désire légèreté et entrain, je me mijote un simple sauté de ris de veau avec des morilles fraîches et des poireaux sauvages, le seul plat dont, à ma connaissance, je puisse revendiquer la paternité.
page 42
J’en ramassai néanmoins suffisamment pour préparer notre plat printanier rituel, un simple sauté de champignons, de poireaux sauvages et de ris de veau.
page 55
Mes suggestions relèvent du simple bon sens : des tripes sous toutes leurs formes, des huîtres crues ou grillées avec de l’échalote, du beurre et du poivre de cayenne, des ris de veau accommodés à votre guise, la nouvelle recette ibérique du « riz sale » avec une dose adéquate de gésiers, du calmar, sauf à la mode japonaise, trop alambiquée et qui risque d’occasionner des contre-performances. Tout assortiment de viandes grillées constituerait une erreur, à moins que vous ne soyez Sean Connery ou Winston Churchill, bien que les rognons de veau à la moutarde soient une bonne idée. […] Une simple marinade de lapin grillé au-dessus du même feu avec des saucisses de veau viendra à bout de la torpeur sexuelle la plus pesante.
page 62
Il y a quelques semaines, tout en préparant des cailles rôties fourrées aux poireaux et aux ris de veau (servies sur des galettes de polenta avec une sauce de bécasse fortement additionnée de truffes), j’ai compris qu’il était beaucoup trop tard pour que je coopère politiquement ou artistiquement avec une sensibilité moderne qui exige à cor et à cri les formes les plus tarabiscotées de science-fiction en guise de nourriture spirituelle.
page 78
Il est particulièrement doué pour les fruits de mer, bien que j’aie un faible pour sa potée de faisan, sa côte de veau aillée sur une galette de riz sauvage et ses cuisses de poulet braisées avec une sauce à la crème.
page 99
Nous savourons cette viande incroyablement délicieuse, beaucoup plus tendre et bien meilleure que le foie de veau.
page 148
Sans oublier d’interminables concours de vaches laitières, de bœufs, de veaux, de cochons, de moutons et même de poulets.
page 205
Je pense à une recette, dont je suis modestement l’auteur, à base de ris de veau, de poireaux et de morilles, avec une rasade de vin blanc pour diluer la sauce.
page 239
Pour le dîner, il suggère de préparer rapidement quelques travers de porc à la Hunan en guise d’apéritif, après quoi nous pourrions faire mariner des morceaux de grouse et des ris de veau dans la crème et le tabasco afin de relever la grouse.
page 242
Nous discutons des mérites du plat de pasta que j’ai conçu en mai, accompagné d’une sauce de poireaux sauvages et de morilles, de ris de veau et de crème fraîche.
page 245
J’ai aussi commandé quelques pièces de veau et un agneau qu’on vient de tuer dans la région.
page 247
Dans ce grand bocal en verre, il improvise un pâté à partir de couches succulentes de veau haché avec des pommes et du calvados, le tout additionné de canard, de gibier, de bécasse et de grouse.
page 269
Quand on prend souvent l’avion, ce qui est le cas de beaucoup d’entre nous, on oublie là qu’il s’agit d’une tyrannie dont les aéroports sont les capitales despotiques, une tyrannie qui vous octroie à peine plus de liberté que l’élevage industriel du veau ou le banc de sardines.
page 282
Mme MacGuane, née Portia Crockett, est entrée avec un plat en étain contenant des ris de veau braisés aux poireaux, que nous avons goûté en savourant un petit Château Margaux chambré.
Libellés : Anthoveaulogie, Jim Harrison
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Witold Gombrowicz
Ferdydurke
10/18 n° 741 – achevé d’imprimer le 31 janvier 1973
page 73
Mientalski se contracta, se concentra et lui asséna par en-dessous une contre-grimace qui le singeait et l’accablait : lui aussi roula des yeux, les leva en l’air, les écarquilla, resta bouche bée, étonné comme un jeune veau, et tourna la tête dans tous les sens jusqu’à ce qu’une mouche entrât dans son orifice alimentaire, sur quoi il l’avala.
page 185
La maîtresse de maison, nue, s’essuyait la cuisse avec un peignoir et son visage au teint plus sombre, raisonnable, attentif, planait sur le mollet gras et blanc, innocemment bovin, comme un vautour sur un jeune veau. Il y avait là une terrible antithèse : on aurait dit qu’un rapace tournait en rond, impuissant à ravir le veau beuglant – mais c’était Mme Lejeune, femme-ingénieur, qui scrutait dans un esprit hygiénique et intelligent sa grosse patte féminine.
page 236
Un veau débouche sur la route et reste là, les pattes écartées, le chauffeur trompette comme un archange mais le veau ne veut pas céder le passage et le chauffeur va pousser le veau, nous reprenons notre course et ma tante raconte comment j’écrivais avec mon doigt sur la vitre quand j’avais dix ans…
page 262
On nous donna des hors d’œuvre, une crème de tomate, des côtes de veaux, des poires à la vanille, le tout préparé par les doigts épais de la cuisinière, et l’on nous servait « sur la pointe des pieds », François en gants blancs et le petit domestique, pieds nus, une serviette sur le bras.
77
Michel Houellebecq
Extension du domaine de la lutte
Editions Maurice Nadeau – achevé d’imprimer en décembre 1994
page 15
Dans les deux cas la vache se calme et revient à son état originel de méditation attentive, à ceci près que quelques mois plus tard elle donnera naissance à un ravissant petit veau.
page 104
C’était assez dégueulasse, même si c’était vrai ; car le fait est hallucinant mais pourtant réel : elle changeait de robe, je me souviens même d’une fois où elle avait mis un ruban dans ses cheveux : oh mon Dieu ! on aurait dit une tête de veau persillée.
79
Henry-David Thoreau
Walden ou la vie dans les bois (1854)
L’Imaginaire / Gallimard – achevé d’imprimer le 17 octobre 1991
page 121
L’air est rempli du mugissement des veaux, du bêlement des moutons, du bruit de tassement des bœufs, comme si passait par là quelque vallée pastorale.
page 217
Si le chasseur montre du goût pour la tortue de vase, le rat musqué et autres friands gibiers de ce genre, la belle dame se permet d’aimer la gelée faite d’un pied de veau, ou les sardines d’au-delà des mers, et les voilà quittes.
page 323
Le bison migrateur, en quête de nouveaux pâturages sous d’autres latitudes, n’est pas aussi extravagant que la vache qui d’un coup de pied renverse le seau et court après son veau, à l’heure de la traite.
Libellés : Anthoveaulogie, Henry-David Thoreau, Michel Houellebecq, Witold Gombrowicz
73
Allen Ginsberg
After the party / Après la fête
Cahiers de Nuit – Collection JeudiGris – dépôt légal, 23 novembre 1994
page 7
Buttered veal medallions in creamy saliva,
buttered beef, by glistening
mountains
of french fries
page 13
Médaillons de veau au beurre dans de la salive crémeuse
bœuf au beurre et montagnes
éclatantes
de pommes frites
74
Robert M. Pirsig
Traité du zen et de l’entretien des motocyclettes (1974)
Collection points Seuil n° R151 – achevé d’imprimer en novembre 1989
page 136
Ils tuent les agneaux et les petits veaux.
75
Michel Champendal
Souvenirs de la Bibliothèque Nationale
Inédit
Sa libido c’est pas du veau !
Libellés : Allen Ginsberg, Anthoveaulogie, Michel Champendal, Robert M. Pirsig
70
Joseph Delteil
Choléra (1923)
Les Cahiers rouges, Grasset – achevé d’imprimer le 18 novembre 1983
page 30
Elle les préférait en veau à tranches saignantes.
page 157
Force Veaux et force mules.
71
Raymond Queneau
Si tu t’imagines (1920-1951)
NRF Le point du jour – achevé d’imprimer le 8 février 1952
page 37
Pendant que des cow-boys avec leurs haridelles
gardaient non sans humeur des vaches et des veaux,
pendant que des bandits travaillant du cerveau
cambriolaient selon des méthodes nouvelles,
pendant que des putains infidèles et belles
menaient au désespoir des jeunes élégants,
pendant que des malheurs pour le moins surprenants
arrivaient par milliers à de blondes pucelles,
pendant que sur la face étanche de la toile
les flots de l’Océan humide déferlaient,
pendant que par barils le sang humain coulait
sans teinter le tissu blanchâtre de ce voile,
je cherchais à revoir l’image palpitante
d’un enfant dont le sort tenait aux anciens jours
mais ne parvenais pas à remonter le cours
d’un temps que sectionna la défense humiliante.
page 40
« Tu chialais, enfant, comme un veau
et tu n’en faisais qu’à ta tête
tu hurlais pour une calotte
et tu ameutais les badauds
page 113
il a plus de deux-cents pages in-octavo
et moins de trois-cents ; on le vend couvert de veau
souple ; on le dit impartial et documentaire
son érudition couvre toute la terre
page 222
Quand les pleurs du veau tombent sur l’alène
du cordonnier têtu le soir des bourreaux
près de l’abattoir où gît le héros
de cette fête bovine et vache ou moutonnière
alors fondent les ceintures de culottés
les sacs les plus souasouas les godasses parfaites
alors sur les rayons coulent les maroquins
les vélins la basane et tous les parchemins
page 241
Nos noms nos mots nos herbes
sèchent en un vocabulaire
que lèche un veau qui a bu la prairie
72
Ivar Ch'Vavar
Bander en automne
L'invention de la picardie n°11 – 2ème trimestre 1994
page 79
La misère n’est jamais belle à voir, mais quand les PRO-RICAINS !
Ont passé sur un pays, le Veau d’or luit haut
Et plaque sur tous les visages le plus laid des reflets,
Où bougent les babines, les canines…
page 81
Vlaù chés vaques pi chés vi œ-wes – chés loujus, chés ban.nières…
Voici les vaches et les veaux – voici les cercueils, les bannières…
Libellés : Anthoveaulogie, Ivar Ch'Vavar, Joseph Delteil, Raymond Queneau