Anthoveaulogie Gombrowicz Houellebecq Thoreau
76
Witold Gombrowicz
Ferdydurke
10/18 n° 741 – achevé d’imprimer le 31 janvier 1973
page 73
Mientalski se contracta, se concentra et lui asséna par en-dessous une contre-grimace qui le singeait et l’accablait : lui aussi roula des yeux, les leva en l’air, les écarquilla, resta bouche bée, étonné comme un jeune veau, et tourna la tête dans tous les sens jusqu’à ce qu’une mouche entrât dans son orifice alimentaire, sur quoi il l’avala.
page 185
La maîtresse de maison, nue, s’essuyait la cuisse avec un peignoir et son visage au teint plus sombre, raisonnable, attentif, planait sur le mollet gras et blanc, innocemment bovin, comme un vautour sur un jeune veau. Il y avait là une terrible antithèse : on aurait dit qu’un rapace tournait en rond, impuissant à ravir le veau beuglant – mais c’était Mme Lejeune, femme-ingénieur, qui scrutait dans un esprit hygiénique et intelligent sa grosse patte féminine.
page 236
Un veau débouche sur la route et reste là, les pattes écartées, le chauffeur trompette comme un archange mais le veau ne veut pas céder le passage et le chauffeur va pousser le veau, nous reprenons notre course et ma tante raconte comment j’écrivais avec mon doigt sur la vitre quand j’avais dix ans…
page 262
On nous donna des hors d’œuvre, une crème de tomate, des côtes de veaux, des poires à la vanille, le tout préparé par les doigts épais de la cuisinière, et l’on nous servait « sur la pointe des pieds », François en gants blancs et le petit domestique, pieds nus, une serviette sur le bras.
77
Michel Houellebecq
Extension du domaine de la lutte
Editions Maurice Nadeau – achevé d’imprimer en décembre 1994
page 15
Dans les deux cas la vache se calme et revient à son état originel de méditation attentive, à ceci près que quelques mois plus tard elle donnera naissance à un ravissant petit veau.
page 104
C’était assez dégueulasse, même si c’était vrai ; car le fait est hallucinant mais pourtant réel : elle changeait de robe, je me souviens même d’une fois où elle avait mis un ruban dans ses cheveux : oh mon Dieu ! on aurait dit une tête de veau persillée.
79
Henry-David Thoreau
Walden ou la vie dans les bois (1854)
L’Imaginaire / Gallimard – achevé d’imprimer le 17 octobre 1991
page 121
L’air est rempli du mugissement des veaux, du bêlement des moutons, du bruit de tassement des bœufs, comme si passait par là quelque vallée pastorale.
page 217
Si le chasseur montre du goût pour la tortue de vase, le rat musqué et autres friands gibiers de ce genre, la belle dame se permet d’aimer la gelée faite d’un pied de veau, ou les sardines d’au-delà des mers, et les voilà quittes.
page 323
Le bison migrateur, en quête de nouveaux pâturages sous d’autres latitudes, n’est pas aussi extravagant que la vache qui d’un coup de pied renverse le seau et court après son veau, à l’heure de la traite.
Libellés : Anthoveaulogie, Henry-David Thoreau, Michel Houellebecq, Witold Gombrowicz
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