jeudi 25 août 2011

Polar express (1/2)

Black Suit(e)

1.

fini de m'écœurer j'avais suspecté tout le monde
une bonne âme la peine de mort
avaler toutes les drogues les travaux forcés
un sourire et la lèvre méprisante le tamis serré des grillages
pas envie de décrire un article de presse
sur votre boîte dorée sang qui coulait
mauvaise nouvelle troisième homme
fils de bourgeois méditations à ne plus en finir
mais maintenant la brise avait fraîchi sa femme souffre de son angine
il adorait ses parents ses premières amours
il n'apparaissait nulle part elle l'avait déjà oublié
elle regardait le quai devant un autre quai
le pont se mit à frémir tout le monde se mit à crier
les serpentins se tendaient couraient le long du quai
le dernier serpentin intact réalité de cette légende
le navire au quai un blanc un jaune puis le bleu
le dernier ruban poussa un formidable cri
perdit pas de temps projeta dans le fleuve
d'un seul coup le corps inanimé se dirigea vers un escalier
dans le parapet arrivé sur la dernière marche
sortit son mauser sur le crâne de l'homme
noix de coco brisée crosse de son arme
poussa dans l'eau la voiture de police
ombre de son phare mobile dixième de seconde
dégringola rapidement roula celui-ci dans celui-là
voiture s'était arrêtée en haut projecteur zébra
dessus du parapet balança le paquet
aussi loin qu'il put glisser à son tour dans l'eau
mur du quai se risqua à jeter un coup d'oeil
à ce moment le rayon la masse sombre
au gré des remous la crécelle rageuse
puisqu'il était mort garder les cochons et
fourvoyé trop tard assez d'intelligence
j'avais bien signé maquillé en costume noir
mes protestations ma propre signature
la lune le chat noir grosse rigolade
j'avais mis la panique à la porte un jeu pour moi
j'avais plusieurs âmes pendules
pour l'amour de l'art une assiette de soupe assurée
votre enseignement secondaire car c'est vraiment secondaire
l'horloge du sablier à tire-larigot dans le train
dans un cimetière de banlieue tout y était sens dessus dessous
aussitôt sur ses gardes un léger gargouillis
un râle il traversa fit jaillir la lumière
couche souillée de son sang ses yeux
avaient été crevés des traces immondes
ignoble traitement le ventre
vivait encore miraculeusement intact
et un râle sourd d'une mousse rosée
les mâchoires serrées une dureté inhumaine
appliqua son arme sur la tempe et appuya le corps
s'immobilisa fixait un point éloigné
il la vit sursauter pâlir deux mains à sa tête
sans connaissance il se leva la table qui les séparait
porte de service s'ouvrait n'hésita pas une seconde
dans ses bras puissants quitta la salle
tous les regards demeuraient dehors et l'air glacial le mordit

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posted by Lucien Suel at 12:25