samedi 27 août 2011

KURT WITTER (VI)

VI

Anna enregistrait les oiseaux dans le Parc Central et joignait leurs chants à la messagerie. Le geai figurait Hugues Haubal. Son nouveau message racontait la visite d'un agent du B.S.M. à la recherche de Mishoko. Celui-ci avait pris la clé du champ. Kurt fut à la fois soulagé et inquiet. En manque, Han Ri ne pouvait aller ni chez lui, ni chez ses amis. Le B.S.M. veillait. Les gens de la Salubrité Mentale ne jouaient pas avec le bonheur des citoyens consommateurs. Le bien-être était obligatoire. (51-54)
Un croassement annonça l'arrivée d'un tweet troublant, un message sybillin de @hanrimishoko : "Rembobine. Reprends mon nom." Kurt avait saisi. Il connaissait cet ami depuis longtemps, bien avant qu'il n'adopte ce pseudonyme un peu balourd. Mishoko ! Ils s'étaient rencontrés en 1970 à Amsterdam, chez Van Gennep. Tous deux venus pour acheter la collection complète de l'I.S. Adeptes de la dérive psycho-géographique, ils avaient fraternisé. Georges Permeke-Spilliaert était belge, poète et musicien. (55-58)
Pour Kurt, "rembobiner" était une référence à leur commune composition bruitiste : Fuite hors du temps vers le Nord radical. Il sourit. Aidé par ses initiales, l'ex Han Ri filait en direction du Septentrion pour échapper aux griffes des hygiénistes. (59-60)

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posted by Lucien Suel at 07:32