Les réCRÉATIONs du Tamanoir (n°1)

Je plonge je nage je fais la planche

Je n'écris plus

Il fait bon vivre

Blaise Cendrars

Où suis-je ? Dans une piscine, au métro Anvers ?

Ou bien sous un parasol

dans la calanque de Figuerolles ?

Richard Belfer

Ah, couché les yeux grands ouverts

le dos un peu douloureux

voyons ce que disent les journaux

Bruno Sourdin

Amis écrivains et lecteurs, pensez toujours

à avoir, sur vous, un sachet de consonnes

lyophilisées et des voyelles waterproof

Michel Champendal

Et moi, assis entre deux chaises

sur une planche savonnée,

je contemple ce monde, à l'aise…

Lucien Suel

Et je glisse en douceur

au creux de l'oreille du monde

une chanson sans pareille

Claude Seyve

Le métro Anvers de Belfer

se trouve sous un parasol

où les figues rock'n'rollent

Pascal Ulrich

Es-tu à ton affaire

dans cette fourmilière

Paris, ville lumière ?

Christophe Rayon

Comme pas captif des enchaînements sociaux

marchand de vin, caillou

En tournée dans la brouette à Ferdinand

Christian Degoutte

C'est drôle, ma vie s'achève peu à peu

Sans que j'ai pu convaincre les agents

du contraire

Armand Olivennes

Tant il est vrai que lorsque

nos propres forces nous lâchent

la force publique n'y peut plus rien

Alain Helissen

Je nage vers les chantiers navals. Ils se figent

en des ruines que des cars de touristes viennent admirer

Des CRS fantômes surveillent les ouvriers licenciés depuis longtemps

Richard Belfer

Lire le principe des réCRÉATIONS du Tamanoir.

Le temps a passé depuis la première publication de cette réCRÉATION. Je salue la mémoire des amis qui, à ma connaissance et à la suite de Blaise Cendrars, ont quitté le terrain de jeu : Michel Champendal, Claude Seyve, Pascal Ulrich, Armand Olivennes. 

Sombre Ducasse (version justifiée) 20

ok elle explosera ça doit finir baoum

tout un nouveau bureaucrate leggins à

lacets c'est tel entrepreneur opinant

les visages gronflés des matériaux de

l'impossible accepté le happiness des

croûtes prix moindre pour tel rêve de

mauvaise qualité donc trois aiguilles

dans leur usine de chair emporter les

marchés avariés dans le travail lourd

descendant augmentations des cadences

sifflant des acides twenty-five dream

très intéressant c'est pour tous leur

dingo le rail lumpen responsables des

cordes cherchent la cause bop bouffée

piètre accident dans bien des cas ils

aboulent pente chambre significatoire

une combinaison coupée une négligence

signée invectives notable blue mosche

pire véreuse et lucrative tachant les

slips-bananes décomposés jusqu'à zéro

dévastant tout le désordre contre les

épissures avec deux pouces vers cette

démarche viandes glabres sirotant les

gaz homosex elle délimite les caisses

de grande illusion défonce importante

un objet isolé le transistor-accident

elle est la mort rentrée elle sera la

mort-ventre et pourrait trembler dans

une trappe indépendante hésitations à

venir qui n'en sont que des objets de

l'ombre décibelle accident number one

sa cause vocale dans l'achèvement des

soldats mécaniques un deux un deux un

culture douve aveugle tendres cuisses

yeux verts mains tièdes sur un entre-

jambes les doigts velours électrifiés

la langue la peau de crème mayonnaise

supergirl supergirl and dream machine

flickerin' flickerin' flickerin' girl

Un dessin de Sébastien Thomazo

 

Têtes de Morts et  Poux de Veau par Sébastien Thomazo

Le Train de Tarkos 25

Christophe Tarkos

Le Train (25)

Je sens normalement pour un homme, je suis enfoncé dans le même fauteuil depuis un même moment comme être humain assis transmet se pelote, se ramasse, émane. A notre façon. Je ne m'en veux pas de sentir, je ne m'en veux pas d'émaner. J'émane une odeur fétide. Surtout à l'endroit des tissus du dos et de là vers les tissus du dos. Je ne m'empuantis pas plus que nombre d'autres hommes de nos genres. Je ne sens pas mauvais au point où d'autres pourraient dire je sens mauvais, je n'ai pas senti, je ne me sens pas sentir particulièrement mauvais, je ne me sens pas sentir particulièrement bon, mais je ne m'en fais pas car c'est le notre voyage.

La locomotive prend le virage la tête en virant en penchant par devant le côté

Je ne suis pas mignon mais je m'habille, je m'habille, je suis mignon, mais je suis couvert, et je n'ai pas froid, c'est agréable de ne pas avoir froid, je suis bien habillé, je suis bien couvert, il n'est pas nécessaire de me palper, de fouiner, de me regarder comme ça, je ne ramène rien. Je n'ai pas à me magner à la douane. Je me sens anodin avec les douaniers.

Adresses en salade

1. Souvenirs de mon passage récent à Nantes invité par la Maison de la Poésie pour les Poèmes en Cavale.

- Photo à la Maison de la Poésie et article de Daniel Morvan dans Ouest-France.

- Lecture-performance à l’Université en partenariat avec Radio Prun’ : Rose devant rose derrière ; Trois  poèmes extraits de Visions d’un jardin ordinaire (Capucine, haricots, fumier) ; D’azur et d’acier ; Patismit. Écouter la lecture. 

Entretien et débat avec le public. Écouter l'entretien.

- Au Pannonica, lecture des trois derniers chapitres de Mort d’un jardinier avec le contrebassiste Bruno Chevignon. Lire la réaction d’un spectateur sur le blog Interférences.

 2.  Lecture embarquée sur le grand canal, lors du festival Voix Vives à Sète : Fille du Nord d’après Bob Dylan, poème extrait de Canal mémoire. Voir la vidéo de Françoise Lonquety. 

Une autre version du même poème avec Cheval23 à la Java, Paris. Voir la vidéo de Pierre Lamassoure.

3.  Les voleurs,  extrait du Manifeste sur le plagiat par William Burroughs (trad. L. Suel) sur le site de la Nouvelle Revue Moderne, avec un colhommage de Benjamin Noël. Lire le texte intégral.

4. Sur le blog de L’Autre Hidalgo (Christophe Bouvier), un extrait de Sombre ducasse (version justifiée) illustré par le calendrier de L’impossible ;  un extrait de La Foire, publié jadis dans 47 poètes une anthologie, Flammarion (La Foire a été le titre provisoire du recueil Canal mémoire). Toujours sur L’Autre Hidalgo, mes échanges avec Christophe Tarkos avant la publication du Train.

5. Quatre ans après la publication de Mort d’un jardinier, un nouvel article sur ce roman lu par Cécile Favereaux ici ou là .

6.Sur son blog « Au hasard de connivences, art et poésie à 4 mains », jlmi22 accompagne d’un collage un court poème à propos de ma lecture de Sur la route. En prime, un film canadien de 54mn sur Jack Kerouac. 

7. Eric Dussert, préfet maritime, revisite, dans son Alamblog, la collection des Morceaux choisis, éditée par Didier Moulinier aux Contemporains favoris, 

8. Poème express n°363, un de mes préférés sur le Tumblr de My Four Sided Memory Machine.

9. « D’azur et d’acier », revue de presse. 

10. La page de Canal mémoire, lexique des mots picards sur le blog La France qui s’évapore.

CURM n°23

CURM (Cut-Up Ready-Made) est composé de 23 tweets consécutifs apparus dans ma Tweet List à un moment donné, copiés collés en éliminant les avatars et noms des abonnés, les liens et hashtags. Une expérience de twittérature mécanique.

(20/02/2013)

Une des traces les plus caractéristiques, c'est celle du lièvre. Sa disposition ne varie que dans d'étroites limites. "...un jour par hasard sur le chemin... des fleurs de grâce... jusque tard dans la nuit" Ku Sang. Aujourd'hui l'éternité, c'est celle...du bond. Et vous, pourquoi nous podcastez-vous ? :-) Baladodiffuser, oui ! Parce que, de + en +, sur France Culture on est "intelligent avant d'être sérieux" (dixit Paul Féval). "Amour et handicap". Jolie photo. L'île de la rage 1.2 : 45 660 words. Le Montage comme balistique, Christian Prigent -Chi--------Fou-------Mi =======================>PIERRE ferveur lente, à verser. ...beau ! Je reviens vers toi ce w.-e. sur les axes et les étapes de ta thèse Paris-Laval. "Comment j’imaginais la lecture assistée par ordinateur en 1991 ?" La littérature en 140max ? A Bdx, on prouve que c'est possible avec notre Festival de Twittérature pendant la Semaine digitale. Le numéro 92 de la revue Lire au collège "de Pages à p@ges" est en ligne. "Cité orientée, des métiers qui nous ressemblent." Les pattes de devant se posent successivement, les pattes de derrière simultanément... le Blanchot vient vers vous. En cette fin de journée, j'ai fait une visite virtuelle à mon centre des impôts. Sympa, ça coûte quand même bien moins cher. Je me souviens avoir emmené Le Sorgho rouge lors d'un voyage itinérant de 3 semaines en Italie, et n'en n'avoir pas lu une page. Pas de vidéo de la météorite russe en Allemagne, parce qu'une musique d'autoradio passe en fond ! C'est dans le silence qu'on déroule l'histoire de l'île. Des fourmis dans les jambes, cette geisha en kimono blanc qui me regarde... Pluie arrive / fraîcheur la voie discrète / le bord de l'air

Dossier Lucien Suel dans la revue nord'

Revue nord' n° 60, décembre 2012
revue de critique et de création littéraires du nord / pas-de-calais
éditée par la Société de Littérature du Nord

Dossier Lucien Suel

Études réunies et présentées par Paul Renard et Jacques Landrecies

Sommaire 

— Huit questions à Lucien Suel (Jacques Landrecies)
— Bio-bibliographie (Jacques Landrecies)
— Lucien Suel : une éthique de l’hommage (Ludovic Degroote)
— « Harmonie Travail Beauté Bonté » Lucien Suel et l’art brut (Pierre Dhainaut)
— Dé et Clé (Dominique Quélen)
— Humilis romancier(Paul Renard)
— Tu lis Lucien Suel (Gérard Farasse)
— Les accoudoirs pour Lucien Suel (Charles Pennequin) .
— Un aller simple pour Roubaix (Lucien Suel)
— Sur huit textes en picard de Lucien Suel (Jacques Landrecies)
— Ma mort avec Lucien Suel (Ivar Ch’Vavar)

*** Lire l'article de Ronald Klapka dans La Lettre de La Magdelaine.

 Ce n° est vendu au prix de 15 euros.
On peut se le procurer sur le site de Septentrion Presses Universitaires
ou le commander à la SLN (Yves Ledun) 39 rue Nicolas Leblanc, 59000 LILLE
(chèque à l'ordre de la S.L.N.)

Hommage affectueux à Jacques Landrecies qui n'a pas pu voir ce numéro dont il a été une des chevilles ouvrières.

 

Les réCRÉATIONs du Tamanoir

Silo invite Richard Belfer et "Les réCRÉATIONs  du Tamanoir."

Richard Belfer et Le Tamanoir

Né en 1954 à Paris, Richard Belfer crée à quinze ans la revue Le Tamanoir.  Il participe aux journées de la Free Press à Paris en 1971, poursuit cette revue et publie articles et dessins dans la revue Actuel. Son premier recueil, Princesse de la folie, mon miroir peut-être, sort en 1973. Il séjourne à plusieurs reprises en Asie.

Il travaille comme journaliste de 1986 à ce jour.

Il republie la revue Le Tamanoir dans les années 1990 et 2000.C'est à cette période que naît le projet des "réCRÉATIONs  du Tamanoir."

En 1997, il publie Polyphonies Polaroïdes aux éditions Le Jardin Ouvrier.

Son Guide ménager et galant de l'homme d'intérieur paraît au Seuil (coll. Point Virgule). Ce manuel rassemble constats, chiffres-clés, 158 trucs et leçons avec exercices et tests correspondants pour Monsieur.

Ces dernières années, il tire textes courts et matières à récit de ses voyages au Brésil, au Bénin, en Afrique du Sud, en Chine et en Martinique. Certains viennent d’être publiés par Quetton l’Arttotal.

Les réCRÉATIONs du Tamanoir

Richard Belfer : "Le besoin de douce ivresse, qu’offrent les formes d’écriture collective, se faisait sentir. Sous un soleil un peu diffus de juin, j’étais sur le point de lancer ce projet quand j’en discutais, sur une place parisienne, avec Bruno Sourdin et Daniel Giraud. Bruno me citait les jeux auxquels deux jeunes Japonaises, membre d’un groupe de mail art se nommant Cora selon son souvenir, l’avaient convié avec quelques poètes français. J’achevais et testais alors, par courrier, le mode d’emploi de ce jeu, aussitôt appelé réCRÉATION. Puis j’en lançais plusieurs dizaines.

Une même règle est suivie pour chaque réCRÉATION. Je choisis à chaque fois la première strophe (1). Elle est empruntée soit à un auteur, “célèbre”, soit à un illustre inconnu ayant écrit un article de presse ou une chanson. J’écris la deuxième strophe ou propose à un compère de l’écrire. Une fois lancé, chaque texte circule par courrier postal, au gré du choix, par chacun, du participant suivant.

Les textes, conçus par ricochets, sont constitués d'une suite de strophes de trois vers. De cette façon, chaque auteur recevant une réCRÉATION prend connaissance des tercets précédents, en rédige un nouveau à la suite des autres, puis envoie un exemplaire à la personne de son choix et un autre à la revue Le Tamanoir.

La plupart des auteurs des réCRÉATIONs se sont fait connaître en éditant des revues (Le Tamanoir, Mai Hors Saison, Star Screwer, Révolution Intérieure, Foldaan, Swakal, Pphoo, Moue de Veau, RR, … ). Beaucoup font de la micro édition (Wigwam, Station underground d’émerveillement littéraire, Le Cadran ligné, collection Vents Contraires chez Voix Éditions…). Les plus anciens ont formé un réseau amical et actif, avant les blogs et sites internet. Plusieurs auteurs en animent aujourd’hui. Quasiment tous ont été publiés. Beaucoup ont plus d’une vingtaine de recueils à leur actif."

A partir du 27 février 2013, Les 14 "réCRÉATIONs du Tamanoir" qui, à l'époque de leur publication en revue, avaient accueilli une centaine de poètes, seront rééditées en feuilleton sur ce blog tous les mercredis pendant 14 semaines. 

Participants aux réCRÉATIONs du Tamanoir

réCREATION n°1

Richard Belfer, Bruno Sourdin, Michel Champendal, Lucien Suel, Claude Seyve, Pascal Ulrich, Christophe Rayon, Christian Degoutte, Armand Olivennes, Alain Helissen

réCREATION n°2

Richard Belfer, Dan Giraud, Guy Benoit, Eric Ferrari, Didier Manyach, Christophe Rayon, Marc-Henri Michel, Alain Jégou, Hervé Merlot, Daniel Biga, Jacques Josse, Olivier Hobé, Richard Belfer, Bruno Sourdin

réCREATION n°3

Richard Belfer Claudine Bertrand, Jean-Paul de Dadelsen, Claudine Bertrand, David Cantin, Martine Jousselin, Anne-Marie Chaumet, Richard Belfer, Carole Darricarrère, Anita J. Laulla

réCRÉATION n°4

Richard Belfer, Bruno Sourdin, Jacques Morin, Hervé Merlot, Alain Jégou, Jacques Josse, Phan Kim Dien, Jean Antonini, Christine Zwingmann, Harry R. Wilkens, Pradip Choudhuri, Christine Zwingmann

réCRÉATION n°5

Richard Belfer, Bruno Sourdin, Guy Ferdinande, Dan Ferdinande, Armand Olivennes, Dan Giraud

réCRÉATION n°6

Daniel Giraud, Richard Belfer, Carole Darricarrère, Alice Massénat, Véronique Pittolo, Elisabeth Jacquet, Bruno Sourdin, Robert Roman, Bruno Tomera, Didier Manyach, Christine Zwingmann, Richard Belfer

réCRÉATION n°7

Niania & ses Nénuphars de Lompret, Avréski Dimitri, Néon Chambris, Wolf Margot, Jacques Josse, Jean-Christophe Belleveaux, Claude Seyve, Ménaché, Jean-Louis Jacquier Roux, Virginie Carton, Ménaché, Richard Belfer, Néon, Philippe G. Bramy, Marie-Françoise Vandenberghe, Nadège Fagoo

réCRÉATION n°8

Richard Belfer, Phil Dubois, Claudine Bertrand, Sylvianne Lefevre, Paul Roland, Bernadette Leroy, Marc Questin, Sylvie Picot, Marie-Joëlle Reynier Ferien

réCRÉATION n°9

Lucien Suel, Pascal Ulrich, Robert Roman, Jean-Pierre Bobillot, Michel Lecamp, Thierry Bouche, Nicolas Tardy, Caroline Scherb, Vincent Courtois, Michel Champendal, Richard Belfer, Carole Darricarrère

réCRÉATION n°10

Geneviève Le Dilosker, Zoé Talo'n, Lili Tola, Lol, Richard Belfer, Claudine Bertrand, Bruno Sourdin, Gérard Lemaire

réCRÉATION n°11

David Cantin, Hélène Dorion, Richard Belfer, Martine Jousselin, Carole Darricarrère, Alain Jégou, Michel Valprémy, Jacques Josse, Christophe Tarkos, Pierre Le Pillouër, Jean-Christophe Belleveaux

réCRÉATION n°12

Martine Jousselin, Richard Belfer, Denise Richard, Pascal Ulrich, Daniel Biga, Michel Perreaudeau, Régine Detambel, Daniel Biga

réCRÉATION n°13

Dan Giraud, Jean-Marie Menu, Alain Hélissen, Caroline Scherb, Nicolas Tardy, Ange-Louis Antonetti, Harry Wilkens, Catherine Zwingmann, Alice Massénat, Jean-Christophe Belleveaux, Laurent Boyer, Richard Belfer

réCRÉATION n°14

Laurent Albarracin, Christophe Tarkos, Richard Belfer, Lucien Suel, Carole Daricarrère, Laurent Albarracin, Antonella Fiori, Nathalie Quintane, Elodie Moirenc, Bruno Sourdin

Note : (1) Les premières strophes de ces quatorze réCRÉATIONs ont pour auteur : Blaise Cendrars, Li Po, Joyce Mansour, les poètes croates Nediljko Boban, Ivica Jembrih et Marijan Cekolj, Robert Desnos, l’auteur anonyme d’une valse de Louisiane, Alphonse Toussenel, auteur de L'Esprit des bêtes, zoologie passionnelle, la poétesse mexicaine Rosario Castellanos, Abdellatif Laâbi, Mohamed Attaf, l’abbé Flexier de Réval et l’auteur d’une perle insolite dans le numéro du 14 décembre 1906 du journal L'Intransigeant.

Sombre Ducasse (version justifiée) 19

bris-collage les requins bouffent des

glaçons la lune sur tuxedo suçote son

violon je brise je colle les écumeurs

spirituels envahissent les radios les

pseudo-guides de la nation s'touchent

le (à)fond au-delà du rien et du râle

je brise je colle voici mon chevalier

et l'ondine indistincts dans le grain

furieux les moineaux ont bouilli dans

l'aube jaune je brise je colle vivant

au pays des réducteurs de son je trie

les derniers hommes n'auront point le

temps de faire de l'art encore quatre

garçons pop qui fabriquent des cartes

postales impures nés pour être sauvés

pour être sauvages born to be nés ils

ne sont que joliment vides baudruches

crevées plaquées au marbre du paradis

je brise et je colle les corbeilles à

papier du monde débordent des lettres

d'amour jamais lues les photocopieurs

brûlent les images saintes be wild be

je brise je colle quoi dans le bunker

quoi sur la banquise cabaret voltaire

ne répond plus moi moi je je je & moi

Dialogue cadavéreux 3

Le Dialogue Cadavéreux est une variante du Cadavre Exquis réalisée en découpant des pages d'harlequinades habituellement utilisées pour les poèmes express.

Le Train de Tarkos 24

Christophe Tarkos

Le Train (24)

C'est le glissement, c'est la voie de chemin de fer, c'est le jour, c'est la vie, c’est la vitre

Je ne veux je ne veux pas je n'ai pas d'aménité je n'ai pas d'ami je n'ai pas d'animosité je n'ai pas d'animaux je n'ai pas un animal avez-vous un animal je ne me suis pas animé d'un animal je ne suis pas inamical je n'ai pas d'ami compagnon gentil compagnon d'animal est-ce votre animal s'il y a un animal ce n'est pas mon animal je n'ai pas d'animal je ne suis pas accompagné d'un compagnon je me suis amical, je me dis mon ami, je me suis dit je me serai agréable.

C'est un train de loupiotes

CURM n°22

CURM (Cut-Up Ready-Made) est composé de 23 tweets consécutifs apparus dans ma Tweet List à un moment donné, copiés collés en éliminant les avatars et noms des abonnés, les liens et hashtags. Une expérience de twittérature mécanique.

(14/02/2013)

Russe de naissance, française de goût 5 – l’ascendance de Moussia - Puisque c'est la Saint-Valentin, parlons cul. (joli) Sounding Salzburg: An Interlude 83. On porte Hector, gémissant, près du Xanthe. L’eau le ranime un temps, puis il retombe. Les Grecs déferlent. Atroce catalogue des tués… Bonne Saint Valentin 2013... Vive l'amour pour tousa: un ancien bunker intact sous la gare de l’Est à Paris Gonfle le patron de Renault... Maître Chanteur... Saigneur et Maître. La semaine des quatre jeudis commence aujourd'hui. Prochainement, les calendes grecques. Temps de merde. Les histoires d'amour finissent mal : le champion Pistorius aurait tué sa petite amie par erreur... Happy Valentine's day! Perso j'adore votre sens de l'humour votre article sur le recouvrement des pensions alimentaires non payées "Ce serait un gigantesque poupon en celluloïd" paumée se nourrit du rire et du débat parlementaire. Une observation de Freud Kerguerlen un 14 février : les îles + bibliothèque. Un bonjour à tous et une très belle journée ! Besoin de vous pour diffuser ! Bisous. Merci ! ElisaH du peu – cxxxixa le poème et son brouillon. Conversations avec Keith Richards, 7/14 « de la terre ». Dernière demande de RT pour mon chien. 2ème nuit sans nouvelles. Angoisse et chagrin : "Pour ce que le rire est le propre..." retrait. Le quatrain va bientôt passer l'aspirateur.

Une phrase d'Ali Boredom

Aïd El Kébir
Les coutelas s’aiguisent, égorgeurs et rémouleurs quadrillent la ville, les muezzins barrissent, plus qu’ils ne bêlent, d’allahkbaresques in nomine patris, et les ménagères, mousmés, moukères et fatmas, outrancièrement voilées, défouraillent leur balai sur les youyous de l’hallali pour que les moutons débarrassent le plancher.
ali boredom
Oujda, octobre 2012

Sombre Ducasse (version justifiée) 18

dernière charrette avant l'échafaud &

puis une autre mort accidentelle avec

extrême-onction volatile après quatre

semaines de privations participations

aux funérailles son unique inhumation

dans le cerveau de famille réunion de

la mission mortuaire clash une grande

envolée de jupes trois années de cela

une main toute plissée ici mère posée

sur mes boucles laissez vos mains au-

dessus du drap elle va vous la conter

c'est gentil il était lui marchand de

pastilles pour ou bien contre la soif

docteur Omnes pour vous service comme

médecin marchand marron errant marche

dans cette maison envahie par plantes

vertes odeurs de parquet ciré jour de

repos s'allonge dans la véranda pluie

d'orage la grosse chatte qui ronflait

mère où un pot de crème j'astiquerais

les aiguilles d'horloge dans la salle

d'attente à main droite à main gauche

Omnes sans cligner sans souffler sang

sous ses paupières il ne sert de rien

d'astiquer les aiguilles l'horloge va

finir par s'arrêter à deux kilomètres

d'ici à l'orée du sommeil clash baoum

mère accrochée au téléphone épouvante

dans la parole course dans les champs

hop le poste téléphonique sursaute le

à chaque sillon poste le sursaute hop

dans la salle d'attente le serpent va

glisser de mes mains pour planter ses

crochets dans ma peau miam au travers

du tissu bleu des aiguilles une crème

à reculons vers une gare turque clash

La limace à tête de chat (51)

Le Train de Tarkos 23

Christophe Tarkos

Le Train (23)

Le train ne respire pas

Je ne nage pas, je ne suis pas nagé, nageant à la nage, j'ai tout ce qu'il fallait, je n'ai pas oublié, j'ai fait mon sac pour voyager, je ne serais pas mécontent, si, la nuit, le voyage continuait, je n'en suis pas sorti, je suis content de n'en être sorti durant la nuit, j'y suis et la nuit y est aussi, y allant. Je ne me ménage pas.

Le train tire et tracte et articule. Le long glissement

Un moment dans le sable sans moi, je ne mens pas, je ne me mets en boîte, l'endroit qui m'est imparti sera l'endroit où je m'entourerai où j'entreposerai tout entièrement ce qui est moi. Un moment, le sable sans moi, je ne suis pas avec le sable tout le temps, je ne suis pas ammophile, cela restera ainsi un moment. Je ne suis pas le conducteur, je ne suis pas conduit, je ne conduis pas.

CURM n°21

CURM (Cut-Up Ready-Made) est composé de 23 tweets consécutifs apparus dans ma Tweet List à un moment donné, copiés collés en éliminant les avatars et noms des abonnés, les liens et hashtags. Une expérience de twittérature mécanique.

(07/02/2013)

Tiens, voilà même un début de résistance poétique aux accords La BnF et ses fantômes ouille une UMP pure et dure à la présidence - amendements vont s'éterniser. Le cerveau humain est assez malin pour te rappeler que tu as oublié un truc mais suffisamment con pour que tu ne te souviennes pas de quoi. Celle du dernier Depeche Mode est très bien aussi. La lettre d'information « Droits de l'Homme » de la LDH n°92, février 2013, « Les droits de l'Homme », c'est ici... 1200 en release (sous la pyramide du Louvre) - photo telomi - cc by-nc-nd 2.0. En fermant les yeux, c'est un p… Chronique très marrante du Joy (pas très). Formidable. « Les caravanes sont des habitations protégées par la constitution. » Je ne comprends strictement rien aux disputes entre féministes sur Twitter. En plus je n'ai pas d'avis sur la prostitution. Alice – YouTube. J'aime une vidéo : "Alice" à l'adresse (faire le) mur (texte). Il m'avait dit : "Je me sens perdu." Et moi le guide je n'ai rien pu faire, je ne l'ai pas abandonné, mais il est parti seul dans l'infini. Le seul truc qui pourrait me foutre les chocottes, c'est justement le mot "chocotte". Merci pour le RT Ludo#3 bonne soirée. Pourquoi monsieur de moi monte-t-il le son quand il regarde une course poursuite à la télé ? Les élèves de Bagneux dans l'assistance lorsque nous avons présenté nos ateliers d'écriture à la journée Tope la 50 fois Marc Toesca. Houla, le challenge ! RT : Quelqu'un pourrait me traduire la pensée de si tant est qu'il en existe une ! Cécile Portier présentant les ateliers d'écriture de Sèvres et de Bagneux à la journée et puis tomber sur ce texte Invasion de lapins sur la Canebière une journée à numériquer littérature et mes mains qui claquettent le clavier.

Phrases (3) par Ralouf

Douze phrases

Je me souviens qu'avec un ami nous voulions créer des cartes d'étudiants pour les chatons de l'université de *, menacés d'en être chassés sans ménagement.

Cela faisait quelque temps que je ne me souciais plus de mon vélo. Du houx crénelé l'a presque entièrement recouvert, épargnant la selle et les pédales. Je ne peux plus l'en extraire. J'essaie quand même et pédale dans le houx crénelé.

Un ami me parle du dieu du ciel du pantalon mésopotamien (pour panthéon, sans doute).

Rêve : éplucher une banane et s'apercevoir qu'elle est vide.

Quelqu'un a biffé l'affiche du CROUS citant Hugo : "Ouvrir une école, c'est fermer ouvrir une prison".

Au tableau, je dessine un cheval de bois, qui devient l'âne de Troie, ou plutôt, vu ses oreilles, l'âne de Brie.

J'écoute la radio, débat sur le livre numérique. Une voix chuintante : "De toute façon, les choses sont !" L'animateur, surpris : "Les chaussons ?"

Sur le menu je déchiffre : choucroute défrichée. Je me demande ce qu'est exactement une choucroute en friche.

J'aimerais bien essayer le parfum à la rhubarbe.

"J'arrive jamais à trouver le centre !" (à propos des boutons déclenchant l'ouverture des portes du bus)

Les avions en papier s'enfonçaient dans sa grosse touffe de cheveux.

"C'est bizarre dehors, rien ne bouge... c'est comme dans les westerns..." À part cet oiseau, une pie, il avait raison. L'heure indiquait approximativement 14h05.

NB : Ralouf existe et tient un blog ICI.

Sombre Ducasse (version justifiée) 17

le ciel était moyennement bleu fumées

de l'herbe le firent tousser puis lui

se gratta une joue les yeux de Cosmik

brillaient il disait le hasard foutra

ma vie en danger j'ai envie pas envie

plus rien faire du tout pas plus rien

faire-part de décès avec draps cousus

patchwork confectionné d'innombrables

slips tachés & Cosmik Galata bande au

nez ontologique oui le Kurt je l'aime

lorsque le drame se déroule quand les

rideaux tombent chut invention ternie

moite des nuits méditées rats géhenne

hier je ferais une dernière tentative

tu aurais levé un regard salpêtre mon

coeur vide avec tout il faut des mots

en foule de qui gloupent de mon gorge

sans jamais s'arrêteront en foule des

mon gorge au bout de ma main et sucer

mon savon un peu mou d'avoir détrempé

longtemps dans une cuvette moi mâcher

mouler dans les cheveux aspergés eaux

sales charbonneuses à grain de ciment

et en place de parler n'arrivais qu'à

cracher des blocs de morve sur le sol

bleu-Träkl insensiblement relevé tout

chargé des rêves baisant un cyclopéen

garage n'oubliez pas une fumée devant

les jaunes lueurs d'une lampe une vie

brute de chaque instant mélangée dada