jeudi 31 mars 2022
lundi 28 mars 2022
vendredi 25 mars 2022
TRANSPORT VISAGE DECOUVERT (épisode 3)
3
ODEUR DE L’IMAGE IMAGE DU SON SON DE LA CARESSE.
Les Opérateurs du Weltmarkt et les Banquiers de Wall Street et les Députés du Peuple escaladent les marches du Riversplash. Les poètes tout en sachant que l'avenir appartient à la lenteur et au silence se goinfrent de décibels et accélèrent fissa sur l'autoroute Lille-Dunkerque dans la nuit resplendissante et noire. Pour la première fois, c’est l’idée générale, ils vont faire de la littérature de groupe : chanson et feu de bois... une semaine de la poésie... atelier d’écriture dans les champs... même les pierres, les scarabées, le charpentier Bébert et le chimiste... Cool man.
Lacets de veines à la charnière du coude.
En pleine forme, l’héroïne, la madone des sleeping bags ! Elle sait, elle n’est pas deux à zéro, elle est plutôt écrasante, style big boobs et visage englué, face à la promiscuité des pions prolixes. Reprenons la distribution : William Lee (Le Pasteur), Cosmik Galata (Le Vieux Rocker), Thérèse Davila (La Madone des Sleepings Bags). Ils vibraient tous en même temps titillés excités encouragés par la voix du Président.
Red sun sparkling on a yellow blackbird's beak.
Les représentants (les politiques) de la nation faisaient la chasse aux dragées, aux pois de sucre. L’équipe au pouvoir glapissait à la lune, bouche en Q de poule, tendue vers une frêle junkie glamour, footballeuse de la collection sixties. Il faudrait faire défaire refaire pas faire. Les couleurs fondent dans la nuit plombée, mais sur le visage de la junkette flotte un sourire extatique à la sainte Thérèse la petite pas d'Avila (Davila).
L. Suel (2005)
à suivre
Libellés : Cosmik Galata, Feuilleton, Lucien Suel, Poésie, TVD
jeudi 24 mars 2022
lundi 21 mars 2022
vendredi 18 mars 2022
TRANSPORT VISAGE DECOUVERT (épisode 2)
2
CARESSE DE L’ODEUR ODEUR DU SON
SON DU GOÛT.
Ils (les danseurs) s’allongent, s’étalent comme des fromages, mais les autres, les puces, la vermine électrique, c’est grave autrement grave ! Les arrière-petits-fils des nains ont grandi, ils ont été contraints au scénario : « Jeunes Automobilistes Crépitants ». Le vent (l’automne) et la caméra (Kamerad) tournent. On entend pour la première fois blue suede love me shoes tender jail house only rock you.
Sourire bleu renversé dans la glissade d'un fromage rouge.
« Nous avons besoin de Protection périodique. », voilà ce qu’ils demandent : le capitaine cœur de bœuf, les bicyclettes du désespoir, le velours sous la terre, les étrangleurs, les damnés et le père Ubu. Représailles au fil d’ans. Ils passent et le fil casse. Le travail se mâche comme le papier. Cosmik Galata est resté tout le concert appuyé contre un pilier de soutènement un peu à droite de la scène. Il est là Hier Aujourd’hui et Demain. Les Tigres de la Wehrmacht et Les Chats Sauvages de l’Olympia et les Lions de Juda grimpent sur les escabeaux rouges et blancs du cirque Zapata.
I touch yellow.
I bite blue.
I scratch red.
à suivre...
Libellés : Cosmik Galata, Feuilleton, Lucien Suel, Poésie, TVD
jeudi 17 mars 2022
mardi 15 mars 2022
Le Cormoran et le Hérisson
Il n’était point d’étang dans toute la région
Qu’un Cormoran n’eût mis à contribution.
Sa cuisine allait bien : mais lorsque le long âge
Eut glacé le pauvre animal,
La même cuisine alla mal.
Notre Cormoran, trop vieux pour voir au fond des eaux,
N’ayant ni filets ni réseaux,
Souffrait une disette extrême.
Un Hérisson du voisinage,
Prenant pitié de ce pauvre oiseau affaibli,
Voulut le délivrer de cette pénurie
En lui proposant un nouveau menu :
« Je vais de mes dards enfiler par centaines,
Vers de terre et chenilles, pour ton salut,
Voisin Cormoran, dit-il et finir tes peines. »
Dédaigneux, l’oiseau ricana :
« Me suggérant un tel repas,
Souhaiterais-tu mon trépas ?
De ce pain-là, je ne veux pas. »
Le piquant d’une telle réflexion déçut
Notre Hérisson qui en resta sur le cul :
« Pauvre vieux con de cormoran !
Espérons que tu auras assez de pépettes
Pour t’offrir une bonne paire de lunettes. »
Quand on ne voit pas plus loin que le bout du nez,
Refuser l’aide d’un voisin,
Au risque de crever de faim,
N’est pas vraiment malin : c’est la moralité.
Cormoran,
Courte vue.
Corps mourant,
Devenu.
Lucien Suel
« Dans
les semelles
de
Jean de La Fontaine »
avec
des emprunts aux fables
« Les Poissons et le Cormoran »,
« Le Renard, les Mouches et le Hérisson »
février 2021
Libellés : Jean de La Fontaine, Lucien Suel, Poème
lundi 14 mars 2022
Poème express n° 926
Libellés : Lucien Suel, Piero Cohen-Hadria, Poème express, Stéphane Chavaz
vendredi 11 mars 2022
TRANSPORT VISAGE DECOUVERT (épisode 1)
1
GOÛT DE LA CARESSE CARESSE DU SON
SON DE L’IMAGE
Le pasteur entre en salle sous les lazzi (« Aux ch...s ! Br...r ! Tr...l ! Va te faire en...r ! »). La digitalisation des humains avance rapide. Beaucoup ont déjà trop mal au dos pour se déplacer, se remuer comme toutes les jolies filles du frontstage qui suent, lèvent les bras et agitent les fesses. Quand on a l’âge des fossiles, c'est la loi de Lynch qui s’applique. Le singe qui ronge n’est pas paresseux pour deux sous. William Lee se retire dans le coeur-château de la villa, là (tra la la) où Thérèse D. vibrait dans le combat contre le contrôle.
I say red.
I hear yellow.
I feel blue.
Zéro fatigue. L’universel, c’est un guerrier (you never soldier uni vers sale) dans l’uniforme des germes isolés. Un mec de cinquante ans coincé dans la quarantaine, consigné dans les bas quartiers. Un Rien. L’automne (The Fall) parle à travers le vent et la pluie : « La flamme crépite et s’allonge dans la cour (hof), elle grignote un des petits Français de banlieue, l’ancienne garde défavorisée à problèmes difficiles dans la zone prioritaire discriminatoire et positive. »
Blue smile pouring from a red slipping cheese.
L’orage aussi, ça pulsait à gogo pulse pulse a go go « Tout ça ne s’éteindra pas. La vieille gar(d)e se désaffecte. Le combat (Kampf) part en k...e, est dévers comme la chanson du village, alors lâche, arrête, lâche, arrête, tu te comportes conne un vrai Mohamed Dali avec un couvercle d’abattant comme bouclier du désert. »
à suivre...
Libellés : Cosmik Galata, Feuilleton, Lucien Suel, Poésie, TVD
jeudi 10 mars 2022
mercredi 9 mars 2022
Bientôt le printemps
1. La réédition le 17 mars de ma traduction du « Livre des esquisses » de Jack Kerouac dans la collection La Petite Vermillon aux Editions de la Table Ronde
2.
La sortie de mon sixième roman* « Rivière » en librairie le 24 mars (Editions Cours-toujours, 0684841273)
avec déjà des propositions de rencontres, signatures en librairies et participations à des salons du livre (à suivre dans la colonne de gauche : agenda 2022)
Distribution du roman aux libraires : Dod et cie, Daudin
Sans oublier mon recueil « Arithmomania » paru au Dernier Télégramme fin 2021 ; lire à ce sujet l’entretien avec Anne Segal sur le site de TELERAMA
*Autres romans : Mort d’un jardinier (Folio), La patience de Mauricette (Folio), Blanche étincelle (La Table Ronde), Le Lapin mystique (La Contre allée), Angèle ou le syndrome de la wassingue (Cours toujours)
Libellés : arithmomania, Kerouac, Lucien Suel, rivière
mardi 8 mars 2022
De profundis
1
mains liées
dans le dos
il a pris la mer
2
mort
à voix basse
à marée basse
3
quelques minutes de silence
dans ses poches la photo
son père et sa mère
4
jouer aux échecs
sur le bateau
avant de couler
il sourit
5
noyés ensemble
fosse commune
fosse sous-marine
6
devenir une victime
vous aussi
englouti
Lucien Suel
mars 2021
Libellés : Lucien Suel, Poésie
lundi 7 mars 2022
vendredi 4 mars 2022
TRANSPORT VISAGE DECOUVERT (Intromission)
Nous commençons aujourd'hui la publication en feuilleton de
TRANSPORT VISAGE DECOUVERT
composé en 2005 par Lucien Suel.
Un nouvel épisode chaque vendredi au Silo.
INTROMISSION
Je mange bleu.
Je crache rouge.
Je respire jaune.
Le pasteur William Lee a été recruté pour mener la chorégraphie à la limite. Ils (les danseurs) arrivent dans une mise très bariolée, se grimpent sur l’estrade, en sus tortillent de la croupe. Il n'était pas seul à pratiquer l’humour. Une puce de silicium contaminée avait perverti les messages. Le pouvoir est bâti comme vexation et frustration. La résistance est électrique. Cette semaine, ils cassent, cabossent, confondent l’Empire.
Yaourt jaune coulant de l’œil outremer d'un veau.
Cosmik Galata se vit comme policier, flicaillon, cop, bourre. Il est comme Reich (pas Wilhelm) aryen ! Mais bon ! Il s’arrêtera en atteignant l'âge du rock percé dans l’aine (bubon cisaillé). Sa dénazific(a)tion, c’est plutôt chez lui le genre à avoir grignoté la chair de poule, une atteinte de grippe, vomissant et caquetant au milieu de la pâture.
Tout a commencé à la fin, fin des années encore fifties, moitié-moitié et puis ça a fini par générer un pas sourd, une marche de dévastation avec les blousons noirs rotant la bière au visage des buralistes. Ça parle familles, total bonheur, ravi (au dodo !)
Premier épisode sur dix-sept, à suivre le 10 mars 2022
Libellés : barock'n roll, Cosmik Galata, Feuilleton, Lucien Suel, Poésie, TVD
jeudi 3 mars 2022
mercredi 2 mars 2022
Mes lectures en février 2022
Franz Kafka, Le Procès, traduit par Alexandre Vialatte
Kaoru Takamura, Montagne claire, montagne obscure, traduit par Sophie Refle
Juan Branco, Crépuscule, 2019
Malcolm Lowry, Ultramarine, 1962, traduit par Clarisse Francillon et Jean-Roger Carroy
Xavier Houssin, La ballade de Lola, 2003
Jón Kalman Stefansson, Ton absence n’est que ténèbres, traduit de l’islandais par Eric Boury, 2022
Kristell Loquet, L’Aumaille, 2022
Claire Conruyt, Mourir au monde, 2021
Ivan Illich, La Convivialité, version française par Luce Giard et Vincent Bardet, 1973
Boris Gamaleya, L’Arche du comte Orphée ou Les ailes du naufrage, 2004
Libellés : lectures, Lucien Suel
mardi 1 mars 2022
CLASH CALLING
Mon nom c’est Clash Joe Strummer.
Émeute blanche ; j’en veux.
Une émeute blanche rien qu’à moi, j’en veux.
Je suis né en 1952.
Kojak, suce-moi ! Ras-le-bol des U. S.A. !
Je suis mort en 2002
Mon nom c’est Clash Mick Jones.
En 1977, je hurle : « Elvis, dégage !
Beatles & Rolling Stones, dégagez ! »
J’ai créé The Clash à Camden.
C’est quoi mon nom ? C’est quoi mon nom ?
Mon nom c’est Clash Paul Simonon.
Je suis amoureux de Janie Jones et du Rock and roll.
Je suis aussi solide que ma guitare basse.
Rentrez dans le rang !
Remplissez le formulaire !
Aucun espoir en vue !
Mon nom c’est Clash Nicky Topper Headon.
Je n’ai pas besoin de ces mecs du Parlement
Assis toute la journée sur leur cul
À pondre des nouvelles lois.
J’ai rejoint les autres Clash après un concert des Kinks.
Voici la nouvelle religion : Tout le monde toute la journée devant la télé
Lucien Suel
La Tiremande
Juillet 2011
Libellés : Lucien Suel, Punk, The Clash