Nord-Picardie…
Ivar Ch’Vavar aux Camarades, Camairades, Caùmarades
à propos de la « réforme territoriale »
Camarades, j’ai sous les yeux « La Voix du Nord » du 4
juin, consacrée à la « réforme territoriale » du sieur Hollande,
peut-on dire encore Président de la République ? je lis en couverture :
« Nord-Pas-de-Calais : seul et fier de l’être ». Mes chers
Camarades, Caùmarades, Camairades, j’ouvre le journal, pages 2-3. Grand
titre : « Le
Nord-Pas-de-Calais : célibataire et fier de l’être ».
Comme vous savez, je suis moi-même Nordiste, alors je
ne vais pas avoir peur de l’écrire : « Le Nord-Pas-de-Calais : CON CON CON, et fier de l’être ».
Voilà une région trop exiguë (12.400 km2), mais très
peuplée (4.000.000 h.) qui refuse de fusionner avec une région bien plus faible
au point de vue de la population, mais nettement plus étendue. Cette fusion ne
lui apportait que des avantages : un territoire plus vaste, une population
renforcée, et aucun inconvénient. Cela lui assurait plus de poids en France et
en Europe, mais les Nordistes, pardon : les Nord-Pas-de-Calaisiens, s.v.p., ont craint de se faire absorber par
les Picards, deux fois moins nombreux qu’eux !
Même en supposant qu’il n’y ait aucun point commun
entre Nordistes et Picards, un tel refus de la fusion, de la part du Nord, est stupide,
absurde, incompréhensible. Mais, vous le savez bien, Nordistes et Picards sont
proches cousins, et parlent des variantes de la même langue : le picard
(également parlé en Belgique, et les Belges de Mons et de Tournai revendiquent,
eux, leur « picarditude »).
Vous savez tout cela…
Ce que vous ignoriez peut-être, c’est que les
présidents de groupe du conseil régional du Nord-P.-de-C. « se réjouissent, dans l’ensemble, de ne
pas fusionner avec la
Picardie » (« La Voix du Nord », 4 juin, page 3). En réalité,
seule Marine Le Pen ne se « réjouit » pas. Elle déclare :
« Si le Nord-P.-de-C. préserve son autonomie, c’est en raison des scores
du FN. Parce qu’avec la
Picardie, c’était une très grosse région qui pouvait basculer
en faveur du FN (…) Quant à la réforme territoriale dans son ensemble, j’y suis
violemment opposée. Il fallait un référendum ». (Bien sûr Marine Le Pen ne
peut « penser » le problème qu’en termes de politique nationale, la
question des régions ne l’intéresse pas.)
TOUS les autres présidents de groupe se
« réjouissent » d’avoir laissé passer cette chance historique :
Annick Mattighello, groupe communiste :
« C’est une grande satisfaction. On est une grande région avec quatre
millions d’habitants. C’est déjà compliqué à gérer, étant donné l’étendue
géographique de la région ». (????)
Philippe Rapeneau, groupe opposition nationale (droite
« classique ») : « J’ai toujours dit que cette région se
suffisait à elle-même. L’identité du Nord-Pas-de-Calais est une réalité. On ne
sera plus une des grandes régions de la France au niveau de la population, mais peu
importe ». (!!!!)
Jean-François Caron, Europe Ecologie :
« C’est le bon sens qui l’a emporté. Cela aurait été un grand écart que de
fusionner le Nord-Pas-de-Calais avec la Picardie ou Champagne-Ardenne. Notre région a une
taille critique beaucoup plus importante que les autres régions sur un
territoire assez restreint ». ( ?!?!)
Michel-François Delannoy, parti socialiste :
« Ces limites géographiques maintenues, on en prend acte avec
satisfaction. » (…)
Tant de bêtise confine à la crétinerie pure et simple,
il est d’ailleurs évident que ces gens ne savent déjà pas lire une carte… Ça
n’est pas seulement consternant, c’est effrayant.
… Ou alors…
NON, je n’arrive pas à croire que la classe politique
soit débile à ce point, et de façon aussi unanime (compte non tenu du FN, qui
reste un parti à part). Il y a sûrement une explication, chers
Camarades, Caùmarades, Camairades… oui, une explication…
Mais, sincèrement, je ne vois pas laquelle, et c’est pourquoi, dans ma
détresse, je fais appel à vos lumières !
Ce que je vois me désespère profondément. Je sais, et
vous le savez comme moi, que c’est une catastrophe pour la région Picardie,
pour la Grande Picardie Mentale, mais également pour la région Nord-Pas-de-Calais.
Nous nous sommes battus, vous et moi, pendant des
décennies pour en arriver là ? Avoér foét tout ch’qu’oz ons foét pour vir
chaù, ènne pairéle débalacion ? Tchèche qu’i airoét peu pinsé, quand qu’oz
ons kminchè à euvré, qu’os n-in varoènmes laù d-ou qu’os n-in sonmes
in-hui ?
Més pores chœchons, j’croé bin qu’ech cœp-chi j’n’airè
pu l’anme ed porsuire…