Colonnes dénudées (14)
CHANT
DU SIGNE ICONIQUE
I
Dans
l'obscurité humide 
des
caveaux de béton, y 
pourrissant
doucement à 
l'abri
des ondes, votre 
sourire
bleuté de totem 
publicitaire
s'ocellant 
d'odorantes
macérations 
gazeuses,
ô trafiquants 
de
chair humaine gavant 
le
tube fécal lumineux, 
vous
communiez enfin de 
toutes
vos cellules aux 
noyaux
délabrés avec le 
néant
spectaculaire qui 
faisait
parfois vibrer, 
le
temps d'une gâterie, 
l'extrémité
érubescente 
de
votre gros intestin. 
Les
commerçants bêlants 
de
la mort télévisée se 
masturbent
dans les gaz 
pestilentiels
fermentés 
par
la lie cérébrale du 
lemming
téléspectateur. 
Toutes
les images pures 
sont
retouchées, et cet 
acharnement
artificieux 
étale
à la vision ravie 
le
spectacle domestiqué 
de
l'agonie machiniste. 
Le
souvenir s'exaspère. 
Le
clavier mémorise les 
âmes
qui communient mot 
à
memento dans la lueur 
séculaire
des ferments.
Libellés : Archives, Colonnes dénudées, Lucien Suel, Poésie, Vers arithmogrammatiques, Vers justifiés

 
    
  
  


 
    
    
   
   
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

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