jeudi 29 mai 2014

LA FATIGUE DES SENS par Hélène Leflaive 8


Une envie de mordre l’envahissait.
Il aurait bien frappé quelqu’un
ou serré son cou très fort entre ses mains.
Il inventait dans sa tête des scenarii
où il commençait par interpeller brutalement
un de ses collègues.
Puis il lâchait toutes ses rancœurs
dans une démonstration brillante et précise.
Il finissait par en venir aux mains
et le secouer violemment,
ponctuant chaque syllabe par des mouvements secs.
Son discours se concluait par un coup de tête au visage.
Et il restait là à le regarder se tordre et gémir.


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posted by Lucien Suel at 07:31