mardi 30 septembre 2008

Les Coleman (8)

Laisser pousser sa moustache ne lui posait pas de problème, sauf qu’elle poussait toujours au mauvais endroit.
Le feu a soif d’eau.
Voulez-vous en goûter un ? Ils sont empoisonnés.
Bien qu’athée, il s’était toujours considéré comme un dieu.
Une fois mort, l’artiste sombre dans la routine.
S’il bouge, tapisse-le.
La fenêtre se trouvait à un jet de pierre.
Il parvenait à compter tous les doigts d’une main sur les doigts de l’autre.
On peut toujours améliorer l’Histoire.
La procréation est-elle encore possible dans la vie éternelle ?
La chaussure lui allait comme un gant.
Le ciel se repeint continuellement.
L’hélice demeurait statique tandis que l’hélicoptère tournoyait autour d’elle.
S’il vous plaît, arrêtez de dire s’il vous plaît !
Dieu dissimula sa main dans un gant ignifugé.
Aimant : le Dr Jekill & Mr Hyde du métal.
Fatigué d’être éveillé.
Parfois des petits bouts de nous arrivent au cimetière avant nous.
La chaussette avait été totalement détruite par son tr u.
Le Paradis pourrait aussi bien être souterrain.
Un exemplaire de la Bible dont le texte entier était souligné en rouge.
Tarzan, l’homme souris.
Silence : endroit où l’on bâtit les bibliothèques.
Question éclair, réponse tonnante.
A l’intérieur de chaque cube de marbre, existe une sphère qui essaie d’en sortir.
Vent : air calme qui déménage.
Le spectacle ne doit pas continuer.
Etant d’un tempérament paresseux, il laissait à d’autres le soin de curer son nez.
En tombant de la falaise, il regretta de s’être coupé les ongles ce matin-là.
Nous devrions être reconnaissants de n’y être plongé que jusqu’au cou.
Dieu : signature recherchée par les chasseurs d’autographes.
Pendant que tu attends, tu attends.
Il priait pour obtenir enfin la séparation de ses deux mains.
Un vélo pour ménage à trois.
Le chemin vers le bonheur est celui des mécontents.
On attend des hommes canons du monde entier à ce congrès.
La plupart du temps, nous ignorons ce qui se trouve sous les lames du parquet.

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vendredi 26 septembre 2008

Les Coleman (7)

Abandonne et cesse de démissionner !
Un girafe en escarpins.
Pourquoi cette obsession de vouloir sécher ce qui est mouillé ?
Du papier peint au-dessus de l’abîme.
Un atelier d’écriture pour illettrés.
Cadavre : corps abandonné par ses fonctions.
Le téléphone sonne pour vérifier si quelqu’un est là.
La science de la force brute.
Mieux vaut deux jambes de bois qu’une seule.
Jésus m’a sauvé et m’a trouvé ce boulot d’homme sandwich.
Erosion du granite par langue humaine.
La blague se sourit paisiblement.
Le bâton de marche n’était plus capable que de ramper.
Une souris grosse comme un éléphant avait très peur d’un éléphant gros comme une souris.
Chaque seau a son trou.
Un petit crucifix argenté était suspendu au cou du Christ.
La nuit au bout du tunnel.
Règle numéro un : ignorer toutes les règles suivantes.
La théorie veut que si on traverse un lac d’encre sur un radeau de papier buvard, on ne peut pas se noyer.
Peut-on comprendre l’incompréhension ?
Le dompteur de lions se conduisit sauvagement.
La seule différence entre les mots est qu’ils s’épellent différemment.
La Grande Faucheuse a besoin de changer de look.
La vraie récompense des chiens de Pavlov fut d’avoir aidé leur maître dans sa carrière.
Paillassons du monde, unissez-vous !
Suicide : divorce d’avec soi.
Chaque boîte de peinture contient au moins un chef d’œuvre.
Utopie, me voici !
Tous les chemins s’éloignent de Rome.
La souris se cacha dans le cul du chat.
Où vont les manèges ? Nul ne le sait.
Une valise vide bourrée à craquer.
Les calendriers adorent exhiber leur année.
Une balle de pong-ping.
Les marque-pages connaissent leur place.
Métronome : instrument qui sépare les tics des tacs.
Le suicide des bougies.

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mercredi 24 septembre 2008

A chacun sa place

En librairie
A CHACUN SA PLACE
ISBN 978 2 917817 00 1
Collection : Un singulier pluriel (Société)
Dépot Légal 3ème trimestre 2008
180 pages - Papier couché satiné 150g - cousu - CD inclus
Prix : 29 euros
Auteurs : Photos, Florence Ferrandi - Entretiens, Stéphanie Maurice,
Textes de Pierre Garnier, Ian Monk, Lucien Suel, Francis Delabre, Dimitri Vazemsky, Eugène Durif
Musiques et Chansons : Olivier Mellano, Das Kapital, Jérome Minière, Stanley Brinks, mmmop, Dylan Municipal, Laure Chailloux, Katel, Bertrand Betsch

Au commencement, il y a un de ces plans d'urbanisme qui vous bouleversent les horizons, immédiat et lointain. Ensuite, et souvent très rapidement, on se demande ce qu'il pouvait y avoir à la place de ce qui était pourtant notre environnement quotidien. Les murs de papier peint que laissent entrevoir les façades éventrées nous laissent songeurs des histoires qu'ils devaient abriter. Qu'en reste-t-il, et surtout qu'en faisons nous au juste de ces histoires qui sont aussi un peu les nôtres, comme autant de morcellements de celle à laquelle nous accordons une majuscule?
Ici, en questionnant l'idée que l'on se fait de la vie de quartier, témoignages et mots d'auteurs nourrissent nos interrogations sur la place laissée aux uns comme aux autres au sein de la cité.

Bercail de l'Internationale, et de son fameux compositeur Pierre De Geyter, le quartier populaire de Lille Fives avec son histoire emblématique de l'ère industrielle en mémoire - "...ici, c'est la ville qu'est venue à l'usine." - offre à cet ouvrage un contexte et un caractère particulièrement symbolique.

Ci-dessous, deux courts extraits de ma participation à cet ouvrage, édité de main de maître par La Contreallée.

Ici, d’abord, l’usine.
L’usine attire les paysans qui deviennent ouvriers.
L’usine enfante les maisons, en cités et corons, en quartiers.
L’usine fonctionne assez longtemps pour que s’installent des habitudes, une tradition, une culture, la tradition ouvrière, la culture ouvrière.
L’usine ferme pour diverses raisons (concurrence, modernisme, avidité, épuisement, obsolescence, caprice).
L’argent part ailleurs.
L’argent s’évapore.
Les personnes vivantes circulent moins vite que l’argent.
Les personnes vivantes sont plus lourdes que l’argent.
Les personnes vivantes réagissent moins vite que l’argent.
Les personnes vivantes sont plus solides que l’argent.
L’argent est liquide ou virtuel.
L’argent circule à la vitesse de l’éclair, un clic de souris et le voilà de l’autre côté de la terre, il est passé par ici, il s’est évaporé par là, il s’est échangé ici, il s’est valorisé là.
L’argent voyage sans passeport.
L’argent part ailleurs mais les personnes vivantes restent sur place, sur la place, sur le carreau.
Les personnes vivantes ne peuvent abandonner leurs maisons leurs souvenirs leur histoire.
Ou alors les personnes vivantes sont déchirées comme leurs maisons éventrées.
Les maisons des personnes vivantes, boîtes à souvenirs, boîtes à boutons, boîtes à musique, deviennent des éléments du plan d’urbanisme.

...

A la place du vide de la place, il y avait du plein de la vie avec des bonheurs et des souffrances, des rires et des pleurs, des mystères et des évidences.
A la place de la place, il y avait des maisons.
A la place des maisons, il y avait du blé, des betteraves, des vaches et des pommes de terre, du pain et du beurre, du bifteck et des frites.
A la place des maisons, il y avait des champs et des prairies.
A la place des champs et des prairies, il y avait des bois, des arbres et des arbustes, des hêtres, des chênes et des ormes.
A la place des champs et des prairies, il y avait une forêt.
L’arbre de la place cache la forêt.
Lucien Suel

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mardi 23 septembre 2008

Un dessin de Xtof Bruneel

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mercredi 17 septembre 2008

Fleury-Joseph Crépin (fin)

o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o

Fleury-Joseph tes tableaux sont des talismans
peintre médium ton monde est illuminé coloris
scintillants dans des formes hiératiques tous
tes tableaux sont comptés par exemple je sais
que ton tableau n° 32 fut accroché à Lausanne
par les soins de Michel Thévoz dans son Musée
de l’Art Brut près de la toute première toile
d’Augustin Lesage unique maître et concitoyen

je sais encore qu’il y a deux petits tableaux
de toi envolée de papillons dans la mairie de
Montigny-en-Gohelle le village où tu vécus la
majeure partie de ton existence où tu es mort

o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o

tu es mort le 10 novembre 1948 et moi je suis
né le 17 décembre 1948 tu n’es pas le seul de
mes amis de l’ailleurs à te désincarner cette
année-là je pense à Kurt Schwitters à Georges
Bernanos à Antonin Artaud et à cet artisan de
paix comme toi le Mahatma Gandhi assassiné en
1948 Fleury Joseph Crépin 1875-1948 la vie te
quitte la veille du trentième anniversaire de
l’armistice de 1918 trois ans après la fin de
ton travail le 7 mai 1945 la veille du second
armistice il te restait à finir un tableau de
la nouvelle série des 45 tableaux merveilleux
ceux qui allaient établir une paix définitive

ce n’est vraiment pas de chance que tu n’aies
pas achevé ton oeuvre de peintre pacificateur
je n’aurais guère entendu parler de la guerre
d’Indochine de la guerre d’Algérie du conflit
israélo-arabe de la guerre du Vietnam de tous
les massacres tueries bains de sang génocides

ce n’est vraiment pas de chance que tu n’aies
pas pu peindre ton quarante-cinquième tableau
merveilleux avant que la congestion cérébrale
n’altère et tranche ton lien avec les esprits

o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o

Fleury-Joseph Crépin rhabdomancien pêcheur de
perles sacrées artisan bénévolent sourcier de
paix peintre merveilleux Fleury-Joseph Crépin
je te nomme chaman je te nomme fluidificateur
philanthropique je te nomme Chti-Qui-Peinture

o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o
Lucien Suel
Merlimont-Plage, La Tiremande
décembre 2007

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mercredi 10 septembre 2008

Fleury-Joseph Crépin (6)

Joseph Crépin (Coll. André Breton)

o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o

tes oeuvres sont construites dans la symétrie
qui rappelle les structures d’Augustin Lesage
tu montres des univers architecturaux colorés
avec minutie criblés de touches lumineuses et
zébrés de lignes alternées formant des motifs
décoratifs dans lesquels on distingue parfois
de rares personnages des espèces de divinités
inquiétantes accompagnées d'animaux exotiques

tu alignes des cordons de gouttes chatoyantes
des dizaines de milliers de perles posées une
à une au compte-gouttes ou avec la douille du
pâtissier c’est ton secret tu ne t’abandonnes
pas aux puissances invisibles tu es maître de
ton comportement il n’y a qu’André Breton qui
croit trouver en toi la présence d’un certain
sacré alors que Jean Dubuffet comprend que tu
es le bon ouvrier vrai travailleur méticuleux

o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o

Fleury-Joseph Crépin on ne t’a jamais regardé
comme quelqu’un de dérangé loin de là tu n’as
jamais été suspecté de folie ni menacé d’être
interné au contraire tu es parfaitement rangé
à l’aise dans la société où tu es né et où tu
as passé l’essentiel de ton existence modeste
et honorable artisan fils et aussi petit-fils
d’artisan et même lorsque tu te mis à peindre
à peinturer tu fis cela dans la simplicité et
sans excentricité sans exciter aucun scandale

tu aimes vivre en société tu es un talentueux
musicien reconnu par ton public par tes pairs
les autres chefs de fanfare tu as expérimenté
dans ta vie quotidienne l’importance de l’art
tu assumes ton rôle de peintre autodidacte et
de provincial exposé à Paris avec naturel toi
qui possèdes à la fois conviction et modestie
tu donnes volontiers des explications sur tes
tableaux et c’est sans gêne aucune sinon avec
grand plaisir que tu corresponds sur ce sujet
avec Monsieur André Breton l’homme de lettres

o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o

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mardi 9 septembre 2008

Lectures LS

Sur LSD, le programme de lectures publiques de Lucien Suel à Jurançon, Montreuil-sur-Mer, Lille, Bordeaux, Charleville, Paris, en septembre, octobre et novembre 2008.

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lundi 8 septembre 2008

Fleury-Joseph Crépin (5)




Fleury-Joseph Crépin tu peins dans la joie du
travail bien fait mais tu sais aussi que tout
tableau terminé te rapproche de ta fin tu vas
peindre ton dernier tableau et le monde vivra
en paix et le monde sera sauvé ta mort suivra

tu penses à tout cela en faisant couler perle
après perle larme après larme arc-en-ciel sur
le pays d’Hénin-Liétard à Montigny-en-Gohelle

o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o

Fleury-Joseph Crépin tu vis ici dans ton pays
de mines de cités ouvrières ton pays de terre
labourée un pays sillonné de routes de canaux
et de voies ferrées ici tout le paysage a été
modelé par l’homme par les travaux de l’homme
tu le sais le travail est au centre de ta vie

ici dans ton pays les quatre éléments ont été
remués malmenés exploités changés transformés
par les hommes même le travail souterrain est
visible à la surface dans la profusion de ces
chevalements mécaniques la montée des terrils
l’extension des lignes de chemins de fer tout
est en perpétuel changement c’est un monde en
marche dans un univers dangereux et troublant

o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o

Fleury-Joseph Crépin tu n’es pas mineur comme
Augustin Lesage mais tu es au contact de tous
les éléments qui constituent le monde en haut
des échelles dans les courants d’AIR quand tu
poses les nochères maîtrisant le FEU quand tu
soudes le zinc tu bloques l’EAU sous pression
dans une prison de tuyaux tu creuses la TERRE
pour y établir des puits tu l’auscultes aussi
avec ta baguette de sourcier tu sens la force
magnétique dans les muscles de tes avant-bras
la force qui fait vibrer et tourner le rameau
de noisetier tu comptes le nombre de tours et
en déduis importance et proximité de la nappe
ou de la source tu ne poses pas les questions
du comment et du pourquoi tu valides ton état
de radiesthésiste sourcier guérisseur par les
bons résultats que tu obtiens et tu reconnais
l’existence de certaines forces insoupçonnées
parce qu’elles sont en accord avec ton propre
raisonnement avec ta vie intime conduite dans
le souci persévérant de l’harmonie et du bien

faire le bien et faire bien Fleury-Joseph toi
aussi tu as choisi cette voie comme Lemire tu
mets en pratique la solidarité entre les gens
d’un même pays d’une même campagne tu fais le
bien et tu le fais bien les résultats sont là
ils sont beaux à contempler tout le monde est
enchanté oui simplement le beau c’est le bien

o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o

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vendredi 5 septembre 2008

Fleury-Joseph Crépin (4)


tu varies indéfiniment sur des formes simples
à partir de tes agrandissements réglés par le
papier quadrillé parfois je te vois tracer de
malicieux personnages au coeur de tes temples

tu peins comme on peint portes et volets dans
les corons de la Gohelle tu ajoutes avec soin
des +++++ des ******* des ...... des bouquets
fleuris des plantes vertes des chandeliers de
la ferronnerie d’art toutes les broderies des
églises celles des chasubles et des étoles du
linge d’autel et du banc de communion tu mets
à ton service toute l’imagerie catholique qui
est pour toi une imagerie universelle tu n’es
ni bigot ni mystique tu fais ton travail dans
l’esprit du bon peintre du bon ouvrier du bon
rebouteux du bon plombier du bon puisatier et
très exactement tu PUISES toute la matière de
tes rêveries dans le monde qui t’entoure dans
la vie qui s’écoule tu n’es ni dans la transe
ni dans l’exaltation tu es dans le travail tu
travailles comme un poète tu travailles comme
Pierre-Jean Jouve et comme Arthur Rimbaud ton
travail est là Fleury-Joseph ta justification

o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o

fort âgé Fleury-Joseph tu commences à peindre
à peinturer tu es à l’écoute des nouvelles tu
sens les menaces tu te souviens comme c’était
terrible la grande guerre ici dans le Nord tu
vois encore les ruines tu vois de chaque côté
de la route ces milliers de petites croix des
cimetières militaires entre Lens et Arras les
jeunes hommes morts les maisons écrabouillées

tu as participé à la reconstruction tu sondes
le ciel tu ne veux pas entendre le sifflement
des bombes l’éclatement des obus alors tu vas
peindre tu vas conjurer la prochaine bataille

tu te bats contre le désordre des temps voici
ton ordre de mission gagner la paix mettre un
terme à l’occupation en peinturant jour après
jour c’est ton occupation journalière ta voie
de résistance tes compositions sont des armes
passives tu luttes contre les barbares par la
couleur par la noble symétrie et par la bonté

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mercredi 3 septembre 2008

Fleury-Joseph Crépin (3)



3ème partie

o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o


c’est un ange protecteur qui te guide tu peux
écouter sa voix et la suivre tu réalises sans
jamais t'arrêter 345 tableaux en neuf ans des
huiles sur toile à l’aspect de broderie d’une
symétrie exemplaire quasi-hypnotique vivifiée
par l’ajout des gouttes perlées qui donnent à
tes tableaux une perfection presque mécanique



tu nous en fais part « à des toiles j'ai fait
quelquefois jusqu'à 1500 points à l'heure mes
tableaux n'ont pas de titre jamais je ne sais
pas ce qu'on me fait faire pourquoi on me les
fait faire ni quand va s'arrêter ce travail »



pourtant Fleury-Joseph Crépin tu sais la voix
te l’a annoncé tu mourras au moment du 345ème
tableau tu sais cela mais très courageusement
vieil homme tu continues à peindre tu fais ce
que tu dois faire jour après jour tu chemines
pour te soutenir t’aider en plein travail les
voix vont te faire entendre de la musique des
choeurs et des harmonies tu additionnes toile
après toile chacune impressionnante de beauté
reflétant ton extase tranquille une souriante
illumination tes toiles comme des icônes sont
parfois capables de soigner d’éloigner le mal
o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o


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lundi 1 septembre 2008

Fleury-Joseph Crépin (2)


2ème partie
ooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooo
Chti-Qui-Peinture Chaman Fleury-Joseph Crépin
poème de Lucien Suel en 300 vers de 45 signes
Chaman Fleury-Joseph Crépin Chti-Qui-Peinture
ooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooo


Fleury-Joseph gamin la musique est ta passion
tu composes des airs de polkas que tu joues à
la clarinette dans le bal de ton papa un jour
adviennent des troubles oculaires tu es opéré
deux fois cependant ta vue a beaucoup diminué
et tu ne seras pas mobilisé pour la guerre 14

o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o

tu te maries en 1901 tu deviens père tu crées
ton entreprise tu joues dans la fanfare tu es
plombier zingueur tu ignores tout de l’avenir
tout va changer les voix se préparent tout va
rester pareil tu verras avec l’oeil intérieur

o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o

à 56 ans tu deviens so(u)rcier et guérit-tout
tu t’inscris au cercle d’études psychiques et
spirites d’Arras Victor Simon y est Président
tu utilises ton don de divination pour mettre
au jour les sources d’eau pure tu établis les
diagnostics des maladies et tu les soignes en
imposant tes mains sur les patients tu guéris
aussi par la télépathie en bon spirite tu eus
pu faire tourner les tables mais ta conjointe
te l’interdit tu souffles sur les brûlures tu
coupes le feu et arrêtes les hémorragies plus
tard tu sauras arrêter plus grande hémorragie

tu utilises ta montre comme pendule ce qui se
conçoit aisément tu soignes jusqu’à cinquante
personnes dans la journée réussissant souvent
des guérisons inexplicables tu aimes les gens

o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o

un jour ta main est soudainement déviée alors
que tu recopies une partition musicale esprit
manifesté esprit ferme brutal l’esprit frappe
tu esquisses ton premier croquis au crayon de
bois sur une feuille quadrillée c’est commode
le quadrillage pour garder les proportions en
reproduisant régulièrement les ornementations
symétriques ensuite tu fais du coloriage plus
tard tu vas peinturer en attendant tu ajoutes
dans ton dessin des portées musicales airs de
quadrille de polkas et de valses tu as 63 ans
en avril 1939 tu peins ta première toile elle
se nomme composition n° 1 et jusqu’au jour de
ta mort tu demeureras absolument fidèle à ton
style tes tableaux ressemblent parfois à ceux
de Lesage mais tu as une évidente originalité


o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o°o

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posted by Lucien Suel at 16:46 1 comments