Retour au présent. J’ai eu le privilège d’écouter en avant-première le nouvel album de GOMM.
Quatre à quatre
Inutile de tourner le bouton du volume, ça se fait tout seul. Machines du monde moderne, mécaniques en liberté. Point d’interrogation ? Où sont les mystères ? Tu penses que tu n’as pas besoin de Gomm. Tu crois ça ! Ok, on n’a besoin de rien. Nihil Pride, c’est bon. L’énergie libérée dans la création est égale au produit de la masse par le carré (4) de la vitesse de la lumière. Nous savons, nous savons. On se fatigue même au Paradis. Gomm quartet. Pas de place pour les faux-semblants. L’énergie est torrentielle. Les guitares sont électriques, assénées. Voix versus instruments et voix avec instruments et voix instruments. Des mots, encore des mots. Martèlement des slogans. Métal déchirant cutter hurlant sur les pages glaciales des magazines en couleurs. Goulots étrangleurs à deux voies, à deux voix. Les titres sont anglais mais le chant est bilingue anglais et français, mâle et femelle, frère et soeur. Les fées s’appellent Blonde, Prétendante, Imperméable et Polystyrène.
La parole est à la défense. Quatre contre le ministère public. La défense attaque. Une synthèse du rock depuis la lune bleue du Kentucky jusqu’au réchauffement d’aujourd’hui. Gomm n’est pas un groupe "germ free adolescent". Rage. Lunettes rayons X. Irrespect. Vision crue. Gomm c’est aujourd’hui et maintenant un orchestre adulte. Quatuor responsable. Mousquetaires sans valets. Garçons morts dézombifiés. La colère est l’effervescence de leur pitié. Réducteur de son ? Vous plaisantez ! C’est une solution terminale. Hors d’haleine. Une vie passée sous la ligne à très haute tension. Orage magnétique. Quatre cavaliers de l’Apocalypse. Anges du milieu. Anges de l’est et de l’ouest. Harmonie dans la hargne. Destruction à la perfection. Les patterns tissés. La répétition matraque. Racines et universalité. Quatre leurs espaces. Un leur musique. Ils gagnent sur tous les tableaux. Gagnants placés. Quarté plus.
Ce n’est pas facile d’avancer au milieu des épluchures, peaux de banane jalousie, le glacis de l’indifférence, la banquise des bons sentiments. Claviers de l’hypnose et l’orage des guitares. Du vrai rock primitif et intelligent. Sur la scène, ce sera terrifiant dans la dépense, beau comme la rencontre des anges et des démons sur la machine à coudre de l’Armageddon. Sortez vos parapluies. La tension hypertension. Le fluide à travers les artères. Circulation. Vortex. Nous sommes emportés. C’est comme extase, la fiancée de la batterie. GO2GOMM4. Electricité, vox plus ultra. Radio waves. Ondes de choc. Mission vers les étoiles. Abandonnés dans l’espace, tournoyant dans nos scaphandres, les yeux gelés. Nous ne pouvons pas être déçus. L’unique et sa propriété. On sautille à l’intérieur du tube. Potentiel. On n’a pas le temps de se reposer. On n’a pas le temps de se plaindre. Tue tue tue tue pour la paix. Vitesse hyper-luminique. Les patrouilles de l’aube sortent armées des bouches du métro blanc.
Plus que la douceur angevine les rafales du nord. On entre dans la fiction. On croit respirer mais les drones sont toujours là. Charley se fait caisse claire. On entend la souffrance dans la voix très haut perchée dans la gorge qui chante qui dévale dans les vagues dans le raz de marée qui déferle sur les falaises et dans les chambres des hôtels. Les poumons deviennent des éponges pleines d’eau salée, ils palpitent quelques secondes, puis sous les impulsions électriques, électrodes, stimulations, retrouvent un rythme presque normal. La poitrine se soulève. Une jeunesse qui grandit, devient colosse. Je ne veux pas être une machine. Je suis perdu au milieu de l’aciérie électrique. Mes pas soulèvent la poussière, le toit plafond loin au-dessus de ma tête se colore de rouge. Les plaques chauffent vers le blanc. Tout explose. Métal fondu. Réveillez-vous, nous sommes arrivés. La souffrance est du combustible pour l’art. Je fonds dans le brasier. Où sont passés mes souvenirs ? Où est l’âge d’or ? Même quand il disait pas de futur c’était l’âge d’or. Mais nous sommes encore humains, métal humain. Jour de colère que ce jour-là. La Sibylle l’avait dit. La pulsation du sang dans les veines, cordes d’acier artères vibrant tendues sur le bois verni des manches de guitare, gros cœur battant enfermé dans une énorme caisse cylindrique. Coups de pieds, coups de poings. On ne peut pas jouer avec le feu. Déchaîner la colère de Mars. Entendez le message. C’est quatre qualificatifs par ligne :
VIVANT+DENSE+éNERGIQUE+DENTELé
BRUTAL+PSYCHéDELIQUE+CONFIANT+MAITRISé
MODESTE+EFFICACE+ENCYCLOPéDIQUE+PUNK
UNIQUE+SOMBRE+PLURIEL+ROCK
GOMM ME VISSE DES éTOILES DANS LA TÊTE ET J’AIME ÇA.
Lucien Suel
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GOMM « 4 » :
1. WORDS
2. I FEEL OFF
3. WHY CAN’T I RELIEVE YOU
4. IT’S NOT EASY
5. TO BE YOUR FRIEND
6. NO DISAPPOINTMENT
7. FICTION
8. CRASHING WAVES
9. GOOD SIDES
10. DON’T TAKE A CHANCE
(P) & © [P I A S] recordings.
Enregistré et mixé au Studio Black Box en mai et juin 2006 par Peter Deimel.
Mise en vente : 8 janvier 2007.
10 janvier 2007 : Concert à la Maroquinerie.
Tournée de 20 dates en mars 2007.
On peut écouter la troisième chanson WHY CAN’T I RELIEVE YOU sur le site de GOMM, ou sur leur "Myspace", ou même sur le "My Mon Espace" de Mauricette Beaussart.
Libellés : Images, Lucien Suel, Rock