lundi 31 mars 2014

Pense-bêtes idiots par Daniel Cabanis (4)

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samedi 29 mars 2014

Il pleut ou il fait beau... (7)

En cette soirée d'octobre, le vent doux et humide, frais,
vent froid qui vient de la place et chasse les feuilles
– des rafales, en fait le vent n'est pas doux du tout –
mortes vers un monument blanchi par récent nettoyage et des projecteurs.
Braqué, l'éclairage n'aide pas pour voir net en doublure.
Malgré la douche et le tissu éponge aux boucles inélégantes étirées
j'ai l'odeur de sa peau et rien de froissé
en soie : elle a dû être piétinée, hachée, et un individu
s'en est emparée, type vêtu en complet de coupe médiocre
et de chaussures cirées dans les flaques d'un garage désaffecté.
Sous ampoule électrique recouverte de poussière grasse les types debout là-dedans
inquiètent et à chaque fois caillou pointu crisse, tension palpable croît
ou c'est qu'on marche dans l'eau des flaques
où la moindre houle se soulève dans le silence, un bruit :
c'était quoi ? du métal : ça vibre dans les poutrelles ajourées
jusque derrière les masques froids et impassibles, renfrognures et les ombres,
encoignures et pénombres, tournures mal enluminées en doublure et hures sombres.
Juste derrière, la pluie. Je raccroche le visage amer et triste.


à suivre...
« Il pleut ou il fait beau tout le temps au début », un feuilleton de St. Batsal, (le pôle qu'elle nie)
ce texte n'est pas tiré d'un vrai fait divers, de même que toute ressemblance, y compris en URSS.

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vendredi 28 mars 2014

Poème express n° 343

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jeudi 27 mars 2014

Je suis debout et le lapin est mystique

Ce 6 mars 2014 paraissaient deux nouveaux livres : Je suis debout, une anthologie de mes poèmes (1986-2013) aux éditions de La Table Ronde et, aux éditions de La Contre allée, Le lapin mystique, mon premier roman publié en feuilleton dans le poézine Le Dépli amoureux de 1988 à 1993.
Voici les premières réactions sur Internet après cette parution.

Articles concernant les deux ouvrages
L'annonce sur L'Alamblog : Lucien Suel en action.
L'intégralité de la rencontre du 11 mars à Lille, au Bateau-Livre (en compagnie de Pascal Dessaint) disponible pour l'écoute sur le site de Libfly.
La chronique de Jacques Barbaut sur Barbotages : Hauts ciels de Lucien Suel.
La chronique de FX Farine sur Poebzine : Lucien Suel au meilleur de sa forme.
L'article de Jacques Josse sur le site Remue.net : Je suis debout / Le lapin mystique.

Articles et extraits concernant Je suis debout
La présentation du livre sur le site de l'éditeur La Table Ronde.
Ici-même; la liste des poèmes publiés dans Je suis debout.
L'article de Cathulu sur le blog Des bouquins, des bestioles, du bric à brac.
Deux extraits choisis par Florence Trocmé pour l'anthologie permanente de Poezibao : Devenir le poème (extr.), Drap de peau.
Un extrait (calligramme) choisi par Angèle Paoli sur le site Terres de femmes : Le terril bruisse...
Le même extrait a été repris sous le titre Travail de fond sur le blog Interférences.
Brigetoun a choisi de reproduire sur son blog avec une illustration appropriée des fragments du poème Mon stylo quatre couleurs du Pas-de-Calais.
Claude Vercey publie Mélanges et merveilles, un compte-rendu de sa lecture, ID n°498, sur le site de la revue Décharge.

Articles et extraits concernant Le lapin mystique
La présentation du livre sur le site de l'éditeur La Contre allée.
La chronique d'Eric Dussert sur L'Alamblog : Mangez-le mangez-le mangez-le
Sur Libfly, deux critiques par afbf et Zakuro, ainsi que des citations.
Sur le blog LN a LU (Petites pépites à partager), la chronique rédigée par Ln Bliss.

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mercredi 26 mars 2014

Colonnes dénudées (4)

BLACKBOULAGE OSTROGOTH

2
Le bourdon ne songe que
copulations diverses et
l'araignée s'est exilée
suite à son abdication.

Certains anges prennent
garde à leur hygiène et
soignent religieusement
leurs parties secrètes.
L'éther enivrant de ces
régions hallucinatoires
transporte ma parole au
coeur saignant du satin
éblouissant de la nuit.

T R A N S S U B S T A N T I A T I O N

N Y C T A L O P E   M A M M I F E R E

V I R T U O S E    B A R B A Q U E

C Y C L O P E    C R A T E R E

A R R O S E    C R A Q U E


E C U M E    A C I D E

G E M I S S A N T

O U T R A G E

S A T I N


Colonnes dénudées (1994) fut mon premier recueil de poèmes en vers justifiés (ou arithmogrammmatiques)  

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mardi 25 mars 2014

Sombre Ducasse (version justifiée) 74

dans ce fond de sacré ronron délirant
craquer brûler signes de sa main dans
pataugas-city chaudrons à pataud-city
gueule-cri Cosmik Galata soyez précis
dans la dérision jouez le bloc-drogue
avancez la mécanique ne trahissez pas
la confiance du pouvoir conservez une
expression distinguée noire & blanche

d'ailleurs le meilleur moment c'est à
l'aube pour le divin acide qui burste
dans le cerveau en même temps qu'il a
commencé à se lever à l'est le soleil
à regarder en face vérifier son heure
exacte de début dans le calendrier de
la poste ce n'est plus de la témérité

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lundi 24 mars 2014

Pense-bêtes idiots par Daniel Cabanis (3)

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samedi 22 mars 2014

Il pleut ou il fait beau... (6)

C'est beau je me dis, enchaînements de mots, jouissance immuable
qui me donne envie de me branler, mais c'est impossible :
je viens de jouir et je n'ai pas le temps,
aucune indication, pas de météo et aucune information sur les saisons,
le soleil de Manacoa ne me laisse aucun rayon d'action
et l'imper de Dublin il y a mes mains enfouies
quand je le porte avec pluie, tout le temps – mais là,
je suis revêtu d'un peignoir de bain en tissu éponge
après la douche qui m'a débarrassé d'odeur de vase.
Je n'évoque pas odeur à elle, j'invoque bafouille égarée,
bouillasse épaisse en psycho liquéfiée que je me traîne, gelée abattue,
ornières creusées dans le gazon sur papier et sillons en méandres
dont je n'ai rien lu mais que j'ai gardés,
qui ont disparu, qu'en poche de soie j'aimerais retrouver.
à suivre...
« Il pleut ou il fait beau tout le temps au début », un feuilleton de St. Batsal, (le pôle qu'elle nie)
ce texte n'est pas tiré d'un vrai fait divers, de même que toute ressemblance, y compris en URSS.


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vendredi 21 mars 2014

Poème express n° 342

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mercredi 19 mars 2014

Colonnes dénudées (3)

BLACKBOULAGE OSTROGOTH

 I
Le béton armé absorbait
la vapeur issue du sein
phonique de la foule en
nage qui piétinait sous
la voûte cimentée parmi
les bouteilles cassées,
les mégots mâchouillés,
les serviettes tachées,
les ivrognes vésiculeux
et les flaques d'urine.

L'horreur aux doigts de
rose calcine l'âme dans
la durée eschatologique
et très incertaine dont
certains faux prophètes
profitent mesquinement.

Les stridences beuglées
dans ce souterrain rade
méritent bien de hisser
les "mugissiens" avinés
sur le poil de la taupe
cinquante fois aveugle.

L'ésotérisme prôné dans
les conciliabules vides
par des zozos terreux a
perdu toute perspective
et ne fixera jamais les
visions diaboliques qui
traversent la figure de
l'épicier calculateur à
la cervelle saprophage.

Le commerçant vermineux
empile les cartons gris
dans son antre aseptisé
froidement par les durs
palanquins de néon. Les
esclaves consomment par
tous les pores, de part
et d'autre du comptoir.

La chaleur et la lourde
fatigue faisaient mûrir
des varices noires sous
l'irritant nylon ridant
les mollets féminins de
l'ensemble désaltérant.

La longue table coupe à
travers la foule fétide
comme l'axe de symétrie
dans le repaire crucial
d'une géométrie impure.

Les batraciens aux yeux
globuleux, les asticots
annelés de muscles très
blancs, les mollusques,
les gastéropodes myopes
paient un lourd tribut.

Parfois, un client dopé
traverse la salle ainsi
qu'un canard au fessier
tremblotant et sanieux,
le nez violacé smurfant
dans la puanteur brune.

Des bourgeons de chair,
des giclures d'intestin
écrasé, des brisures de
coquilles gluantes : le
parquet de la piste des
danseurs se transforme,
les semelles patinent à
vive allure sur la mare
mitée emmi les reliques
humides des sacrifices.

Colonnes dénudées (1994) fut mon premier recueil de poèmes en vers justifiés (ou arithmogrammmatiques)  

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mardi 18 mars 2014

Sombre Ducasse (version justifiée) 73

noir c'est noir hyperréalisme support
sur fesses art corporel pétrole notre
lait les prairies du léthé noires les
vagues brillantes assombries par nous
amoureusement hommes la joie illumine
les yeux de Paul Molémort puisé parmi
les sables blancs dans la nuit chaude
islamique & déversé doucement sur les
vagues vertes de l'atlantique fous de
bassan se suicidant avec enthousiasme

immenses chaudrons avec les bulles de
chaleur-vapeur qui nous soulèvent sur
les niches de vie & que les soigneurs
enfoncés soient en vous et en son dos

il eut aimé lui offrir la fleur de sa
fleur et s'évanouir dans brume-miroir

l'in-game yoyo yoyoni fille enfant ou
garçon poupée d'appétit dévorant avec
les mots & les dents transportés vers
les laboratoires des commissions dans
une nuit jaune paritaire et rendus là
annexés au dur cul de Thanatos par la
crème de soins regretterez-vous assez
de lui avoir appris le maniement d'un
pétard niant ce qui aboutit à sa mort

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lundi 17 mars 2014

Pense-bêtes idiots par Daniel Cabanis (2)

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samedi 15 mars 2014

Il pleut ou il fait beau... (5)

Elle s'approche – et en fait elle s'est déjà approchée.
C'est Manacoa sous la pluie avec murs gris qui desquament,
la mine qui devient être humain, sanglant aux mains noircies,
imper de Dublin et toute la sauce qui imprègne mon corps,
pas hyper malléable et un peu poreux comme mon imper onéreux.
Ses lèvres me forcent au baiser profond paupières closes, narines frémissantes,
sa main glisse en échancrure, ma chemise brûle, ça sent cochon.
Salope je me dis, elle se déshabille sans hâte – et vite
je me reprends : c'est long baiser velours que je veux !
pendant qu'avec l'auto-censure on rigole, la censure s'étend
et son grand corps vigoureux possède grâce féminine, comme une mine.
Au charbon ! Pas de salage sur bretelles, épaules rondes, douceur ruisselante
de ses longues cuisses fuselées, tout est parfait en elle Ahmid
(un pote en chance qui a baisé avec elle lui aussi).
Penser à Ahmid me refait penser à la lettre en doublure,
ça ne fait rien, ses seins sont bien gonflés de sève
– à fond – et visage lisse comme ses lèvres rouges, fleur offerte
au soleil de Malibu qui déferle et foudroie sur chairs brûlantes.
à suivre...
« Il pleut ou il fait beau tout le temps au début », un feuilleton de St. Batsal, (le pôle qu'elle nie)
ce texte n'est pas tiré d'un vrai fait divers, de même que toute ressemblance, y compris en URSS.

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vendredi 14 mars 2014

Poème express n° 341

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jeudi 13 mars 2014

Neal Cassady - Lettres 1944-1950


Lecture de la semaine : Neal Cassady, Un truc très beau qui contient tout, Lettres 1944-1950, aux éditions Finitude, 2014. Traduction de Fanny Wallendorf.

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mercredi 12 mars 2014

Colonnes dénudées (2)

ÉBRANLEMENT PNEUMATIQUE

Je rentrais du Cap Gris-Nez,
le soleil déclinait dans mon
dos. Mes yeux dévoraient les
verdures du paysage mouvant.

L'étrave dure de la voiture,
insatiablement, déchirait la
vibration aérienne. J'étais.

Nue, immense et voluptueuse,
couchée sous le ciel laineux
et chaud, une femme ondulait
doucement sur des kilomètres
de collines. Sa chair nimbée
de soleil luisait suavement,
épousant la molle rondeur du
relief boulonnais : mamelons
blancs, éminences grises des
monticules du Pas-de-Calais.

Sur l'herbe verte et vivante
des prairies, cette créature
se lovait, s'allongeait, les
reins creusés, puis le torse
offert au vent. Elle vivait.

Les ballottements du fessier
laboureur tatouaient le trou
noir de ma pupille d'un clip
subliminal. Brutalement, mon
bras droit jaillit à travers
le pare-brise pour se nicher
dans l'ombre rase entre deux
rotondités géologiques. Dans
la joie rotatoire, les roues
de la Talbot rouge mâchaient
le macadam rutilant. Le sang
séchait lentement le long de
mon bras. Ma bouche ouverte,
telle un vide-pomme ambulant
et horizontal découpait dans
l'espace un long cylindre de
transparence. Au fond de mon
pharynx, venait s'écraser le
vol des criquets, moustiques
et autres insectes surpris à
contretemps par la vélocité.
 
De la main gauche, laissée à
l'intérieur, je chatouillais
le volant de plastique brun.

L'autre main vagabondait sur
les fanfreluches naturelles,
soyeuses et parfois humides,
qui couvraient le sol lascif
en cette région. Des reflets
du soleil couchant lançaient
des oeillades dans le miroir
du rétroviseur. J'avalais la
bouillie chitineuse. Sur mon
visage épanoui, ruisselaient
des larmes de joie que l'air
en mouvement rapide chassait
latéralement. Mes poumons de
cellophane psalmodiaient les
louanges de l'oxygénation. A
Lumbres,je décidai d'enfiler
l'autoroute A26, sortie près
de Lillers. Les yeux fermés,
j'écoutais battre le tambour
cardiaque. J'étais à l'aise.

Plus personne n'existait ici
avec moi, seul sur la route,
raide, sur le siège de skaï.

La vaste sylphide était sous
le châssis de la voiture, la
peau collée aux tubulures et
moi, je jaillissais à 13O km
à l'heure dans son ventre nu
et brûlant. J'étais vivant ! 

Colonnes dénudées (1994) fut mon premier recueil de poèmes en vers justifiés (ou arithmogrammmatiques)  

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