Bonnie Prk et Clyde Brrw. Se déplaçant en calèche électrique, ils réduisent leur empreinte carbone et passent inaperçus des détecteurs et détectives. La maman de Bonnie leur fait traverser l’océan grâce à une montgolfière à effet Kirlian. Clyde conserve une balle de neuf millimètres dans une custode argentée.
Libellés : Dessins, Lucien Suel, Peter Moreels, Piotr Aakoun, poésie à contraintes
vers le spitzberg
notations-respirations
V
Parole de l'oiseau
rapide
et intraduisible
un son léger
et enveloppant
effort et joie
et de hautes rivières
dans le ciel
les rives nervurées des branches
il y a cette tour en Bourgogne
qu'on appelle
«l'espionne de l'Auxois»
elle trône
comme ce château
et voit tout à l'entour
que de rivières
que de rivières
parcourent le monde !
chaos
chaos fertile
antérieur à tout
une vie infinie
un souffle profond
à chaque instant
et la nuit
la brume dehors
qui enveloppe chaque chose
la Stiftkirche
depuis la retenue d'eau
les barques amarrées
dans le sommeil
la présence
la richesse du monde
tout proche
et difficile à saisir
le lieu
Laurent Margantin est un auteur et traducteur vivant à la Réunion. Il a publié plusieurs récits (Aux îles Kerguelen, Le Chenil, Roman national) aux éditions Œuvres ouvertes et des poèmes dans plusieurs revues. Il travaille depuis plusieurs années à une édition critique du Journal de Kafka accessible en ligne (www.journalkafka.com). Dernière publication : Les Carnets du nouveau jour /3 (éditions Œuvres ouvertes)
Libellés : Invité du Silo, Laurent Margantin, Poésie, Venir au vent
De retour. Après plusieurs siècles, le démon Pazuzu se métamorphose en chauve-souris qui se pose dans le chignon de Joséphine Bkr. Les frères Krmzv montent une entreprise de baptêmes dans l’air avec l’aide des sœurs Brnt. Le logo collé sur l’hélicoptère représente un hibou perché sur des barbelés.
48 mots pour 10 dessins de Piotr Aakoun
Libellés : Dessins, Lucien Suel, Peter Moreels, Piotr Aakoun, poésie à contraintes
notations-respirations
IV
Et de cette autre fenêtre
les mêmes arbres
noirs et crépusculaires
une lumière qui tremble
l'eau du jour
rapide et blanche
le feu
étincelles dans le courant
rivière ancienne
et encore
plus loin
la route qui descend
un pont en bas
l'eau verte et bleue
les herbes agitées
impossible miroir
cette eau trop vive
ce jour trop blanc
à cette fenêtre
ouverte aux arbres
noirs et immobiles
clarté
lointaine mais vive
or blanc de l'eau
et les branches
au-dessus de la route
comme une arche
ce jour d'hiver
j'écoute le dehors
le même silence
naissant encore
au jour comme
en ce pays effacé
chaque lieu
peut délivrer
un son rare
murmure
ce silence infini
du matin
un nom vivant
comme le sont
certains noms
poésie tue
infinitésimale
respiration
ce qui restera
de ce moment
une écoute
pliée
dans la solitude
une union
Laurent Margantin est un auteur et traducteur vivant à la Réunion. Il a publié plusieurs récits (Aux îles Kerguelen, Le Chenil, Roman national) aux éditions Œuvres ouvertes et des poèmes dans plusieurs revues. Il travaille depuis plusieurs années à une édition critique du Journal de Kafka accessible en ligne (www.journalkafka.com). Dernière publication : Les Carnets du nouveau jour /3 (éditions Œuvres ouvertes)
Libellés : Invité du Silo, Laurent Margantin, Poésie, Venir au vent
Dans la neige. Cavale l’ombre molle du fantôme espagnol. Des jacinthes fanées flottent sur la piste. Lancé à la poursuite du spectre, le centaure freine de ses deux fers devant la couche de mycélium proliférant sur le trottoir verglacé. Un satellite espion s’écrase sur une caméra de surveillance.
48 mots pour 10 dessins de Piotr Aakoun
Libellés : Dessins, Lucien Suel, Peter Moreels, Piotr Aakoun, poésie à contraintes
