TRANSPORT VISAGE DECOUVERT
TRANSPORT VISAGE DECOUVERT
de Lucien Suel
vient de paraître
aux éditions Dernier Télégramme
dans la collection Longs courriers.
ISBN : 2 9524151 4 5
de Lucien Suel
vient de paraître
aux éditions Dernier Télégramme
dans la collection Longs courriers.
ISBN : 2 9524151 4 5
Prix : 5 €
à commander sur le site : http://dernier.telegramme.free.fr
EXTRAIT
...
Un décret limitant désormais le nombre des mois de l’année à 10 permet de faire des économies significatives d’énergie fossile. Le Président Youri Bastard se félicite du progrès. 0% est un bon chiffre.
La main velue s’écrase au dos de l’insecte nécrophage.
Démence Doudoune redonne un coup de pompe au Président. Clémence Foufoune lui calibre ses bougies et lui fait vidange et graissage. Bastard adore ses jumelles. Il came l’une, l’autre le calme. Il paie en liquide séminal. Le Vieux Rocker se poudre le pif, éternue dans son sac en plastique. Mais c’est quasi davantage un gag, un truc d’ex-joueur, comme le vidéo-gag du veau flapi dans la mare.
CARESSE DE L’ODEUR ODEUR DU SON SON DU GOÛT.
Les artistes arpentent la banlieue d'un espace dokumenta, un théâtre des rues, un happening à la con, une performance merdique, la parade de la médiocrité. Le festival du Déjà-Vu. La fierté du rien. Nihil Pride.
La paille noircit la peau nue.
Thérèse D. voudrait faire le partage musique / orgie / restaurant / pissotière. On aurait alors un râle évangélique raï dirigé par l’homme de fer, une sarabande molle, du veau à la vomissure, des pâtes à la patriotique, la peau des fesses d'un tambour, pour tout dire une histoire. Une décharge de chevrotines secoue le rosier. Les cœurs de roses explosent, les feuilles se déchirent. La rébellion gagne la campagne. Et que pètent une deux six dix douze betteraves. Le philosophe entripaillé à la mode de Caen s’exclame : « A bas l’Infâme ! A bas les brosses ! A bas les roses ! »
Le vent glisse entre les nuages .
Les syllabes s’enfilent sonnées d’elles-mêmes. Les mots s’entassent dans une file d’attente, un bus, un port. Ils se précipitent, jaillissent des fichiers, geyser d’octets crac(s)hés, brûlés sur la page. Le temps des magiciens est revenu. Les quidams se bousculent au portail. Horrorscope.com. Ils grattent. Ils perdent leur gain. Ils gagnent la perte, ils gagnent la porte. Dans le rade (speakeasy), on leur sert une potée casse-pieds de cochon, saturée. Le pasteur William Lee s’use à la poursuite du mal. Le Vieux Rocker s’emmêle les pieds dans les câbles, dans la caricature Wild Side.
Lui mange bleu.
Lui crache rouge.
Lui respire jaune.
Lui crache rouge.
Lui respire jaune.
Le gag sexe, drogue, long tall & roll est usé jusqu’à la corde de mi. C’est grave. C’est avec une vraie dérision qu’on devient tendre (love me !). Le Faune passe l’après-midi à écouter des vieux disques de Napalm Death, en regardant des divX de Linda Lovelace. Il se souvient de l’orchestre musclé de Warhol, devenu une trace de lipstick sur le miroir des toilettes. Riri, Fifi & Loulou Reed, comme des pieds nickelés dans des chaussures en daim bleu.
La Mer Rouge s’ouvre dans une aube cadmium.
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L. Suel
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