Il pleut ou il fait beau... (25)
palmiers en berne, militaires en carton plat juste avant la pluie.
Un papier s'envole, je le poursuis discrètement, confondant aux murs
ma silhouette en gabardine mastic, vers des marigots où sommeillent alligators,
gros crocos sans paupières, le papier se colle sur terre gorgée,
un grain le chasse derrière la végétation basse et une gueule
horrible en mare l'absorbe, croc ! ça ne mâche même pas !
Je pense à ma main : bras m'était sorti de poche
pour attraper. Où est ma pince sans mitaine je me dis,
je ne vois qu'un tour dépenaillé, un trou sombre frangé
en bout de manche usée de mon vieil imper peu étanche,
cercle noir où festons juste éveillés hors du lit s'épanchent.
A peine le temps de les voir apparaître que doigts enfouissent
leur apparence en poche et l'inconnu passe en mode invisible.
Libellés : Feuilleton, Il pleut ou il fait beau, Poésie, St. Batsal