samedi 18 novembre 2023

R.R. 2,1 Christophe Tarkos

  De 1993 à 2000, Christophe Tarkos (en compagnie de Nathalie Quintane et Stéphane Bérard) fut l'éditeur de la revue R.R. (4 pages au format A4)

Voici le fac-similé du numéro 2,1 avec des participations de Charles Pennequin, Paul Van Ostayen, Lucien Suel et Tarkos.


 




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jeudi 2 novembre 2023

R.R. 2 Christophe Tarkos

 De 1993 à 2000, Christophe Tarkos (en compagnie de Nathalie Quintane et Stéphane Bérard) fut l'éditeur de la revue R.R. (4 pages au format A4)

Voici le fac-similé du numéro 2 avec des participations de Captain Cavern, Lucien Suel, Ivar Ch'Vavar, Tarkos, Julien Blaine, Thierry Dessolas, Michel Valprémy, Michel Seuphor, Charles Dreyfus et Jean-Pierre Bobillot






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vendredi 2 septembre 2022

Permaculteur - Rockeur du Langage Poétique

 Un entretien avec Lucien Suel mené par "Poésie is not dead" le 27 août 2022 au hameau de La Tiremande. 

 Un panorama de l'activité du poète interrogé dans divers lieux : le jardin, le bureau, la bibliothèque, la salle d'archives, le bois, la terrasse... 

 Le montage est encadré par deux lectures de poèmes en vers arithmogrammatiques "Ossuaire" (1994) et "Les Tas" (extrait du poème "Les Terrils" composé en 2005)



 

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vendredi 9 juillet 2021

Correspondant Tarkos (3)

 Lettre 3 (à Mauricette Beaussart)


 

Paris 18/01/1995

Mauricette

Je te remercie beaucoup pour ton pot de confiture et pour les autres menues victuailles qui me nourrissent bien ici dans la grande ville, il faudrait que tu envoies ton lapin à Joël Hubaut mais il risque de le manger, j’aimerais bien en goûter un morceau, je m’excuse mais j’aime ta 102 dix petits collages, c’est bête, mais j’aime ça, je ne sais pas ce que je vais pouvoir faire avec cet amour de ces conneries, parce qu’à mon avis il faut faire quelque chose avec ça, en tous cas tu es très gentille de m’envoyer des trucs comme ça ah ça oui alors je peux le dire sans me dédire, c’est con que je n’ai pas un restaurant à l’heure qu’il est.

Tata Rkos

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mercredi 7 juillet 2021

Correspondant Tarkos (2)

 Lettre 2, Paris, 01/12/1994

 


Lucien Suel

Reprenant mes esprits après un tel tas de beautés je t’envoie donc quelques RR et quelques affichettes et félicitations à mon humble avis pour la moue de Veau et je puise dans le tas pour le prochain RR et je pose ton nom sous la coupure de presse insérée à moins que tu préfères la traditionnelle légèreté nudité des numéros RR

Il faudrait vraiment quand on voit ça qu’il existât une réelle revue pour y mettre tout ça

Dans le genre hétéroclite et grand format

Un immense fait divers

 

(n’empêche que tu as un beau catalogue dans tes archives)

Et je me permets de vous tutoyer.

Et je relirai le tout attentivement

Et il ne faudrait pas oublier que l’écrit et l’art plastique se touchent. On y baigne en ce moment à Paris.

     Ciao A Bientôt

     Cordialement  à vous

         Tarkos

 

 ouha

 

merci le lot

je le lis et le traite

à suivre

 

et fais connaître

C. Tarkos

_________________

Note du destinataire

Moue de veau : revue éditée par L. Suel de 1989 à 1998

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mardi 6 juillet 2021

Correspondant Tarkos (1)

 Publication au Silo des courriers envoyés par Christophe Tarkos à mon adresse entre novembre 1993 et mai 1999. Presque toutes les lettres sont manuscrites et, pour le confort du lecteur, feront l'objet d'une transcription.

Lettre 1, Paris, 10/11/1994

Christophe Tarkos

13 rue de l'Espérance 75013

45 81 44 05

Lucien Suel,

Merci pour votre envoi et pour ce texte trouvé collé sur l'enveloppe.

La situation générale :

*Pour R.R.: dont je vous envoie quelques numéros, feuillets légers, si vous voulez participer je serai content d'accueillir vos trouvailles et vos humeurs, et prendre le collage sur l'enveloppe.

*Pour L'évidence : un papier affichette sur "Les mots n'existent pas", thème spécial de ce numéro si ça vous dit / si ça peut rentrer

*Pour la revue qui n'existe pas encore les textes ne conviendraient pas (trop vivants pas assez choses, cela étant par rapport à ce qu'elle pourrait être)

par contre je voudrais y mettre de la pub des textes bien comme vous faites alors pour cela, il me faudrait des: titres + nom de l'édition - de votre association par exemple - de bons textes de votre connaissance ou d'amis à conseiller ou peu connus.

Voilà le boulot que je vous propose.

J'espère qu'il est bon vivre à Berguette (joli nom). Bonjour à Didier Moulinier.

Bon complotage

Cordialement

C.Tarkos.

_________________

Notes du destinataire

R.R. Revue éditée par Christophe Tarkos, 4 pages, format  A4, sur papier couleur, au contenu majoritairement rédigé ou dessiné par l'éditeur.

L'évidence Revue grand format éditée par Pierre Tilman et Marie-Hélène Dumas de1993 à  1998

Berguette : Village du Pas-de-Calais où j'habitais à l'époque. Est maintenant fusionné avec la ville d'Isbergues

Didier Moulinier, éditeur de La Poire d'angoisse (Revue de bondage linguistique et graphique paraissant tous les lundis à midi entre Août 1984 - Juillet 1987 m'a donné l'adresse de Christophe Tarkos et m'a conseillé de lui envoyer des textes "abrutis".

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samedi 25 avril 2020

Mes souvenirs de Christophe Tarkos


Pour bâtir un article sur Christophe Tarkos dans Le Nouveau Magazine Littéraire, Arnaud Viviant m'a posé cette série de questions dont je publie les réponses au Silo.

1°) Je ne sais presque rien de la biographie de Tarkos. Que savez-vous exactement de lui, de sa vie ?

J’ai pour la première fois entendu parler de Christophe Tarkos en 1994 par mon ami et éditeur Didier Moulinier1, à l’occasion d’une discussion autour de ce qu’il appelait « les textes abrutis », ce qui n’était assurément pas péjoratif dans nos bouches. Christophe habitait Paris à cette époque et apparemment travaillait comme gardien de nuit dans une usine. À l’automne 1994, je lui envoyai une grosse enveloppe pleine de différents travaux (collages, ready-made textuels, poèmes express caviardés, fragments écrits en vers justifiés, poèmes trouvés, poèmes-listes, exemplaires de Moue de veau, ma revue dada punk.) Il répondit avec beaucoup d’enthousiasme en joignant à son courrier plusieurs de ses poèmes et quelques exemplaires de sa revue RR. C’est ainsi que commença une correspondance amicale qui dura de 1994 à 1999 et au cours de laquelle il m’envoya près de 70 lettres ou cartes postales.
Tout au long de ces années, j’ai pu apprécier la radicale nouveauté de la poésie pour laquelle il vivait. Comme moi, il avait une famille et devait la nourrir. Autant que je sache, il était muni d’un Capes de lettres ou de documentation mais manifestement, il n’était pas fait pour servir dans l’éducation nationale et il a exercé d’autres métiers. Je sais qu’il a travaillé un moment dans une cabine de péage d’autoroute, qu’il a aussi été gardien d’une salle à la Bibliothèque Mitterrand. Il s’y occupait parfois à faire lire ses textes à voix haute par une machine-robot installée à destination des malvoyants. Il m’a envoyé quelques cassettes de ces lectures, et curieusement, la voix ressemblait à la sienne, avec un léger accent marseillais.
Né à Marseille, il faisait souvent l’aller-retour entre sa ville et Paris. Pendant un moment, après la naissance de son fils Micha, il avait entrepris de rénover un appartement dans le quartier de la Joliette à Marseille. Son activité dans le domaine de la poésie et de la performance a commencé à lui valoir une certaine notoriété. Il était invité dans de nombreux festivals de poésie, à Paris et en province, et aussi à Bruxelles et Rotterdam. Des liens s’étaient noués avec des poètes expérimentaux de longue date, des connaissances communes comme Julien Blaine, Joël Hubaut, Bernard Heidsieck ou Christian Prigent. Ses travaux étaient édités par Laurent Cauwet des éditions Al Dante, par Pierre Tilman (L’Evidence), par Thierry Weyd (Cactus) ou Vincent Tholomé (TTC). Il me sollicita aussi pour l’édition de son poème « Le Train2 » que je publiai en 1996 et il a aussi participé à la collection « Moue de veau » avec Le Sac et La Révolution. J’attirai l’attention d’Ivar Ch’Vavar sur l’écriture particulière de Christophe et à partir de 1996, il devint un des piliers de sa revue « Le Jardin Ouvrier3 ».
Il est venu deux fois à la maison, une fois seul et la seconde fois en famille avec sa femme Valérie Bendavid et son fils Micha, et en compagnie de Kati Molnar avec qui il réalisa la revue Poézi Prolétèr. De chez moi, ils se dirigèrent ensuite vers Amiens pour rendre visite à Ivar Ch’Vavar. Je sais qu’il est aussi allé à Bernay, en Normandie, invité par José Lesueur qui avait créé là un festival de poésie d’avant-garde. J’ai eu deux fois l’occasion d’être sur scène en sa compagnie, d’abord à Lyon, Villa Gillet, en octobre 1995, puis à Arras, en mars 1997, à l’Université d’Artois face aux étudiants, en compagnie de Jean-Pierre Bobillot et Sylvie Nève, et aussi de Christian Prigent et Bernard Heidsieck. Chaque fois, il me surprenait par sa capacité à improviser, notamment quand il « jouait » sa pièce Le petit bidon, avec une diction lente, appliquée, comme s’il mastiquait les mots, le visage sérieux, à la Buster Keaton, insensible aux rires du public. J’avais remarqué son attitude devant l’appareil-photo, comme il se figeait instantanément, fixant l’objectif sans le moindre sourire, avec quasiment un air farouche. J’avais l’impression qu’il voulait maîtriser au maximum son image.
Plus tard, nous avions abandonné le courrier papier et correspondions via internet. Je me souviens quand on lui a découvert cette tumeur au cerveau, au moment où il atteignait une certaine célébrité et que les éditions p.o.l. rééditaient ses premiers recueils. Il était de plus en plus sollicité et en même temps plus malade et fatigué mais essayant de conserver son calme et sa forme d’humour particulière.
Le 20 mars 2000, invité par Jean-Pierre Bobillot à l’Université Stendhal de Grenoble, j’avais lu en compagnie de Patrick Beurard-Valdoye et Bernard Heidsieck. Le lendemain à l’hôtel, je demande des nouvelles de la santé de Tarkos. Bernard Heidsieck nous parle du « Dîner d’adieu » organisé à Paris par Christophe pour ses amis. Je suis bouleversé.
Il devait nous quitter définitivement en novembre 2004, dix ans exactement après notre premier échange de lettres.

2°) Pouvez-vous raconter votre première et votre dernière rencontre avec lui ?

Nous avons eu de très nombreux échanges par courrier mais nous ne nous sommes vus qu’en quatre occasions. Avant la vulgarisation d’internet et des réseaux sociaux, une telle disproportion était fréquente, surtout pour moi qui habitais et continue d’habiter à l’écart des villes.
C’est donc à Lyon, à la Villa Gillet où Sylvie Ferré organise le festival « Poésie sonore/Poésie action », que, le samedi 28 octobre 1995, pour la première fois, je serre la main de Christophe Tarkos.
Sur le quai de Lyon-Part-Dieu, je suis accueilli par Jean-Pierre Bobillot, Julien Blaine, Charles Dreyfus, Sylvie Ferré, Joël Hubaut et Michel Giroud. Deux voitures nous emmènent Villa Gillet où, dans le parc, nous rejoignons Christophe Tarkos et Jacques Donguy. Pendant que nous bavardons, Christophe sort de son sac, un des sandwiches préparés par sa femme et le propose à Julien. Une première performance a lieu dans le parc avec Michel Giroud dont je me souviens qu’il faisait le coyote, son animal fétiche, en poussant des cris et en donnant des coups de marteau sur une canalisation en fonte. Les performances débutent ensuite dans la salle de spectacle. Pour ma part, je montre ma pièce « POESIE CONCRETE » dans laquelle j’enroule un de mes livres dans un grillage, le plonge dans un récipient transparent (étiquette POESIE) ; après quoi dans une auge je mélange sable gravier ciment et eau pour faire du béton avec lequel je recouvre le livre (étiquette CONCRETE). Je me souviens que Joël Hubaut termine sa performance prisonnier dans un pneu de voiture et que Julien Blaine enfile ses pieds dans deux carcasses de poulet en guise de pantoufles. La performance de Christophe Tarkos consiste en plusieurs déclamations-improvisations de ses textes mais je me souviens tout particulièrement de la fin où il enlève son pantalon. Debout en caleçon court à rayures, il transforme ensuite le pantalon en une sorte de sculpture arrondie munie d’un grand trou matérialisé par la ceinture dans les passants du pantalon. Il me semble qu’ensuite, il s’adresse au grand trou, mais que lui dit-il ? j’ai oublié. Je sais juste que je suis stupéfait par sa « prise de risque » et en même temps, je ris à gorge déployée.
Après les performances, pendant le pot chez Sylvie Ferré, Christophe et moi avons enfin la possibilité d’une longue conversation en tête à tête. On parle de la paternité, de Marseille, du jardinage, de Claude Pélieu avec qui je corresponds depuis une vingtaine d’années. On se retrouve ensuite en ville au restaurant Le Comptoir du Bœuf mais les poètes doivent payer leur repas. Christophe n’a pas beaucoup d’argent et il choisit de rester dehors. Je suis toujours embarrassé quand je repense à cette soirée… Je me souviens que plus tard, nous étions quatre à marcher la nuit dans Lyon pour rejoindre notre hôtel, Julien Blaine, Joël Hubaut, Christophe Tarkos et moi. Le dimanche matin, on se retrouve au petit déjeuner pour une autre conversation, Julien, Christophe, Katy Molnar et moi évoquant la Mittel Europa et les restes du communisme. Après quoi, nous continuons à bavarder en marchant le long du Quai des Célestins. Nous nous rassemblons l’après-midi chez Sylvie Ferré et de là, Jean-Pierre Bobillot nous emmène à La Part-Dieu. On se quitte rapidement car mon train est le premier à partir et que le temps est compté. Je reverrai Christophe deux ans plus tard après d’autres dizaines d’échanges de lettres, de poèmes, de cassettes et de livres.
Pour ce qui concerne notre dernière rencontre, voir ma réponse à la question suivante.

3°) Quel meilleur souvenir gardez-vous de lui ? 

Mon meilleur souvenir de Christophe, c’est quand il est venu me rendre visite dans les collines d’Artois en avril 1997. En fait, je ne le savais pas alors, mais c’était aussi notre dernière rencontre en chair et en os. J’en parle dans mon roman « Mort d’un jardinier4 » : Un soir de printemps Christophe fumait assis dans le jardin, tête levée vers le gros cerisier en fleurs, il t’a dit que toutes ces grosses boules blanches qui se détachaient sur le fond de la nuit étaient des feuilles de papier roulées en boules, les poèmes ratés que tu avais jetés dans la corbeille à papier, tu ne savais pas que ta corbeille à papier était le ciel d’ici…

4°) Selon vous, qu’a-t-il apporté à la poésie ?

Au vu du nombre de gens qui ont plus ou moins essayé de l’imiter dans son écriture, effectivement, il a bien dû apporter quelque chose à la poésie.
D’abord lui-même. Je considère qu’il était en soi le poème, sur scène ou dans la vie quotidienne. Et bien sûr, il y a la profusion des textes imprimés ou proférés ; la banalité des sujets choisis : le pot, les caisses, le train, le compotier, le damier, le lait, le carton ; le caractère brut de l’écrit, et parfois, le passage de l’écrit au dessin et inversement ; l’utilisation irraisonnée des listes, du ready-made ; le côté hypnotique de la répétition d’où l’expression de « texte abruti » dont je parlais au début de ce questionnaire.
Cette simplicité voulue est bouleversante et courageuse car elle entraîne le risque du ridicule, alors que le poète-poème se débat avec la matérialité du langage, ce qu’il appelle la pâte-mot (qu’il écrit « patmo ») et qui m’est apparue de suite comme une évidence lumineuse. En effet, quand on parle, quand ça parle, ça sort de la bouche tout collé toutcolléensemble il n’y a plus l’article, le nom, le verbe, etc… Tout est de la patmo. Et quand on entend le flot de patmo qui coule sans discontinuer dans les radios, les cinémas, les assemblées, les tribunaux, les réseaux dits sociaux, on ne peut que se taire et avoir envie de se terrer pour peut-être germer à nouveau dans le silence
Lucien Suel (pour Arnaud Viviant)
La Tiremande, janvier 2020
 
1 Il éditera en 1995 un volume consacré à Tarkos dans sa collection Les Contemporains Favoris
2 Station Underground d’Emerveillement Littéraire, ISBN 2-909834-27-1
3 Voir Ivar Ch’Vavar & camarades Le Jardin ouvrier 1995-2003, Flammarion, 2008
4 Folio Gallimard n° 5105

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mercredi 8 avril 2020

Christophe Tarkos, récit d'Arnaud Viviant


Christophe Tarkos
Le voyant allumé
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Mort en 2004 à 41 ans, l’auteur du Petit Bidon et du Bonhomme de merde a dynamité l’écriture d’avant-garde, entre trivialité et lyrisme : ses textes font l’objet d’une anthologie.
Récit polyphonique d’une explosion encore mystérieuse.

Par Arnaud Viviant


Nous sommes en 1998, à la galerie Lara Vincy, à Paris. Un jeune homme d’une trentaine d’années, aux yeux bleu délavé, très enfoncés dans leurs orbites, tristes et lointains, se met à parler : « Alors voilà… j’ai rencontré… une personne… qui est un homme de merde… il est tout à fait de merde… il me regarde avec ses yeux de merde… des yeux un peu marron… parce que l’eau de ses yeux de merde… c’est de l’eau marron… de merde… » On rit un peu dans l’assistance, mais de façon incertaine. Vêtu d’un caban bleu, d’une chemise grise comme un type qui passerait dans le coin, l’homme continue de sa voix à l’accent marseillais chantant mais quelque peu tenu en laisse : « Et quand il parle, il ouvre sa bouche… et je vois sa langue qui est une longue langue de merde… » Les mâchoires de l’homme de passage, avec son regard tourné vers l’intérieur, vers la face sombre du langage, sa face merdique peut-être, se tendent parfois pour mieux projeter un mot. « Il avait, j’en suis sûr, une cervelle de merde… mais une merde serrée avec des sillons et des rigoles dessus… » Comme à un signal un peu secret, quelques personnes rigolent. Poète, performeur, Christophe Tarkos est décédé trop jeune, à 41 ans, d’une tumeur au cerveau en 2004. On a calculé que la poésie lui avait rapporté à peu près 254 euros par mois. Ou par an.
« C’est marrant, à sa mort j’ai pensé qu’il deviendrait brutalement célèbre », m’écrit Nathalie Quintane. L’écrivaine vient de préfacer Le Petit Bidon et autres textes, une première anthologie en poche des écrits les plus exemplaires de la fabrique Tarkos, lui qui se disait « fabricant de poèmes ». Célèbre, il ne l’est sans doute pas encore. Mais mythique, oui, déjà. Son passage éclair dans la poésie de la fin du siècle dernier, ce qu’on a pu appeler « la génération 1990 » ou encore « la post-poésie », n’est en effet pas sans évoquer, mutatis mutandis, celui d’Arthur Rimbaud à la fin du siècle précédent. Mais un Rimbaud de la poésie orale (au risque d’évacuer la forme écrite de ses poèmes), de ce que les Américains appellent le talk et qu’il nommait, lui, la « pâte-mot », qu’il écrivait plus directement « patmo ». Un Rimbaud dont on pourrait aujourd’hui regarder les performances sur YouTube et qui aurait pris le visage d’un Fernand Raynaud aux semelles de vent, comme le raconte son ami Lucien Suel : « Chaque fois, il me surprenait par sa capacité à improviser, notamment quand il “jouait” sa pièce Le Petit Bidon, avec une diction lente, appliquée, comme s’il mastiquait les mots, le visage sérieux, à la Buster Keaton, insensible aux rires du public. J’avais remarqué son attitude devant l’appareil-photo, comme s’il se figeait instantanément, fixant l’objectif sans le moindre sourire, avec quasiment un air farouche. J’avais l’impression qu’il voulait maîtriser au maximum son image. »

Bien qu’il eût été tout le contraire d’un poète pour poètes, ses pairs n’y vont pas avec le dos de la cuiller quand on leur demande ce que Tarkos a apporté à la poésie française. « Un coup de fusil, répond Jean-Michel Espitallier. Il a fait dérailler les écritures dites d’avant-garde qui à l’époque piétinaient un peu dans le legs du XXe siècle (futurisme, dada, concrétisme, etc.). Il les a poussées ailleurs, du côté de Gertrude Stein peut-être, et des écritures brutes, en travaillant une espèce de naïveté, un jeu sur les tautologies, en s’enracinant dans la langue française, sans le désir, le fantasme d’une belle langue française. » Charles Pennequin abonde dans ce sens : « Tarkos a resimplifié la poésie dans une période à cheval entre les modernes et les postmodernes, la poésie avant-gardiste et la poésie blanche. Pour moi c’est un descendant de Nijinski comme de Charles Péguy, quelqu’un qui a su lire Beckett avec Robert Filliou. » Philippe Castellin, qui a lui aussi connu Christophe Tarkos, surenchérit : « Il a inscrit la poésie dans le territoire de la parole. Pas du “bien parler”, mais de la parole telle qu’elle se parle, dans un bar, telle qu’elle se met en boucle dans la bouche d’un ivrogne ou d’un malade mental. De la parole qui se cherche. Pas de la parole recherchée. » Et Nathalie Quintane conclut : « Il a sonné la fin de la récré – fini la restauration lyrique des années 1980, la poésie printanière, la poésie d’office scolarisable. Il a donc été abondamment trahi depuis sa mort, et même avant, car c’est un poète français, et qu’il est important pour la France que ses poètes soient scolarisables, printaniers, confessionnels et lyriques. »
Ce qui redouble cet effet Rimbaud, c’est l’absence presque totale – et volontaire – de biographie du personnage qui, pour commencer, ne s’appelait pas Tarkos. « Nathalie me disait que sur sa boîte aux lettres il y avait plein de pseudonymes indiqués, dont celui de Christophe Tarkos », raconte Charles Pennequin. Tout le monde s’accorde quand même sur le fait qu’il soit né à Marseille (quoique certains disent Martigues) le 15 septembre 1963. Jean-Michel Espitallier ajoute une précision importante : il serait d’origine maltaise. Parmi les poètes, Nathalie Quintane semble être la première à l’avoir rencontré, en 1987, à Dunkerque, sous un autre nom. D’après Lucien Suel, il était muni d’un Capes de lettres ou de documentation mais n’était pas fait pour servir dans l’Éducation nationale. « Je sais qu’il a travaillé un moment dans une cabine de péage d’autoroute, qu’il a été aussi gardien d’une salle à la bibliothèque Mitterrand. Il s’y occupait parfois à faire lire ses textes à voix haute par une machine-robot installée à destination des malvoyants. Il m’a envoyé quelques cassettes de ces lectures, et, curieusement, la voix ressemblait à la sienne avec un léger accent marseillais. »
En 1990, Tarkos s’installe à Paris. Il est gardien de nuit dans une usine. C’est aussi à cette époque qu’il se convertit au judaïsme avant d’épouser Valérie Bendavid, avec laquelle il aura un fils, Micha. Le poète Bernard Heidsieck est le témoin de Christophe à son mariage et rassure les beaux-parents : « Ne vous inquiétez pas, votre gendre est un génie. » Durant ces années 1990, les revues de poésie pullulent. Tarkos en fondera deux : en 1992, RR avec Nathalie Quintane et Stéphane Bérard. Puis Poèzie Prolétèr avec la poétesse Katalin Molnár, qui l’entraîne vers l’oralité. Pennequin : « Ses positions dans Poézie Prolétèr étaient importantes. Il fallait réaliser la poésie à ras du sol, la poésie qui va avec son caddie à Lidl. Ce qu’il a fait, c’est rendre la poésie prolétaire dans l’actuel des vies. Pas une poésie qui ne touche pas terre, pas une poésie fausse avec un langage qui ne concerne que les poètes, même s’il y a chez lui des élans mystiques indéniables. Quand on a fait la revue Facial, il me disait : ce qui est bien avec Facial, c’est qu’on peut lire “facile”. »

Les dernières années sont douloureuses. Charles Pennequin : « Je l’ai vu plusieurs fois après son opération, notamment à Sainte-Anne, où il me soutient mordicus qu’il a deux frères clowns qu’il faut prévenir instamment car ils risquent de partir avec leur cirque, je lui promets de le faire. J’ai écrit un texte sur cette rencontre. » Jean-Michel Espitallier : « La dernière fois que je l’ai vu, c’était à La Pitié, où il avait été hospitalisé. C’était très triste, très violent, très chaotique, il avait perdu la vue à cause de sa tumeur qui coinçait son nerf optique. Son jeune fils était tombé dans la chambre, il pleurait, Christophe lui parlait en regardant dans le vide, bref, c’était vraiment dur. Je l’ai revu lors de sa dernière lecture publique (je crois), au Centre Pompidou, en 2000 ou 2001. Il était assis devant son micro, aveugle, c’était aussi très dur à vivre, mais d’une beauté, d’une puissance assez particulière. » Une scène que nous raconte aussi Philippe Castellin : « Christophe avait été opéré auparavant et il était désormais incapable de “lire”. Il me semble qu’il était secondé par Valérie Tarkos et pour finir il s’est borné à compter jusqu’à dix, d’une voix lente ; je ne sais pas si les spectateurs, qui n’étaient pas nécessairement au courant de son état, ont compris ce que cela signifiait, je sais par contre que j’ai été bouleversé. » Tarkos décède le 30 novembre 2004. Le 3 décembre, il est enterré au cimetière du Montparnasse. Allez le saluer si vous passez.

Mars 2020 • N° 27 • Le Nouveau Magazine Littéraire
"Le Train" par Christophe Tarkos

Le Petit Bidon et autres textes,
Christophe Tarkos,
éd. P.O.L, « #formatpoche », 224 p., 9,50 €.

 

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mercredi 3 janvier 2018

L Suel à l'aveuglette en 2001 avec Isidore Isou et Frédéric Acquaviva (3/5)

En août 2001, Philippe Robert m’a interviewé longuement sous la forme d’un blind test. Il m’a donc envoyé par la poste (hé oui!) une cassette d’une dizaine de morceaux, à charge pour moi de les reconnaître et de répondre aux questions ayant un lien avec ce que j’avais entendu. Cet entretien a été publié en septembre 2001 à Grenoble dans le n° 49 de « Revue et corrigée ».
Nous le publions en cinq parties au Silo. Voici le troisième épisode (bande-son : Isidore Isou et Frédéric Acquaviva.)


5.
Isidore Isou "Poème pour broyer le cafard"
J'ai d'abord pensé à Henri Chopin, puis à Schwitters, Hugo Ball... J'ai énormément de sympathie, au sens propre, pour ces deux derniers artistes, je connais presque par cœur la Ursonate de Schwitters, et aussi Karawane de Hugo Ball. Des innovateurs sensibles et modestes.

Tu crées une maison d'édition indépendante dans les années 80, la Station Underground d'Emerveillement Littéraire... (quels titres, aussi, outre tes bouquins, pourquoi ces choix, etc)

En 1985, j'ai créé avec ma femme une association 1901, la Station Underground d'Emerveillement Littéraire (pour l’acrostiche) ayant pour but déclaré, la promotion de la lecture et des arts, ce qui permet une activité éditoriale. Fidèle aux idées d’autonomie et de liberté, et ayant écrit suffisamment de choses pour publier un premier recueil, j’ai profité de la vulgarisation des ordinateurs et des photocopieurs pour fabriquer et éditer en 1988, mon premier livre, Sombre ducasse. La maison d’édition était née. J'utilisais les outils et les compétences que j’avais développés en amateur dans des activités de reliure et de sérigraphie, pour l’impression des couvertures et l’assemblage des feuilles, et j'approfondissais l’expérience acquise dans la mise en page de Starscrewer.
Cela faisait une douzaine d’années que j’avais abandonné Starscrewer et je savais que les textes que j’avais publiés et traduits allaient trouver une nouvelle vie et des nouveaux lecteurs. Ainsi est née la Collection du Starscrewer plus particulièrement destinée à des textes liés à la Beat Generation. J’ai fabriqué des petits volumes avec les textes de Burroughs, de Bukowski, d’Orlovsky. Un lecteur, musicien, Arnaud Mirland, découvrant la force et l’actualité du Poème sur la Mort d’un Monastère de Banlieue par d. a. levy (poète américain de Cleveland mort en 1968) travaille en ce moment à la composition d’un environnement sonore, musical et visuel de ce texte, travail qui devrait déboucher sur une nouvelle édition (plaquette + CD). Autre projet pour cette collection, l'édition de River of Red Wine, de Jack Micheline (mort en 1998), street-poet, ami de Bukowski.
Les circonstances et les rencontres amicales autour de la Station Underground d'Emerveillement Littéraire m’ont également incité à y accueillir des textes inédits de poètes contemporains (Michel Champendal, polygraphe ami de longue date, Christophe Tarkos, poète novateur et tout dernièrement, C. Edziré Déquesnes, bluesman picard, tous les trois ayant participé à la collection de la Moue ).
Etant donnés mes contacts aux États-Unis, L’U.F.R. d’anglais de l’université de Lille III m’avait demandé de préparer une anthologie de la poésie visuelle en Amérique du Nord. L’université ayant abandonné sa motivation en cours de route, cette anthologie a été publiée par la Station Underground d'Emerveillement Littéraire.
Il y a à la Station Underground d'Emerveillement Littéraire, trois types de livres : ceux de la Collection du Starscrewer, mes propres ouvrages et les coups de cœur de l’éditeur.
Ainsi, petit à petit, la Station Underground d'Emerveillement Littéraire est devenue une modeste mais vraie maison d’édition. Depuis 1988, 33 livres y ont été publiés. Le nombre d’exemplaires vendus varie, selon les ouvrages, entre 100 et 350. Le procédé d’impression (photocopie en libre service) permet une gestion souple du stock. Le prix de revient reste raisonnable, puisque mon temps de travail n’est pas facturé. Mon rythme de production est lent ; chaque livre est fabriqué entièrement de mes mains à toutes les étapes : saisie du texte (et parfois traduction), mise en page, fabrication de la maquette, tirage en photocopie, pliage, façonnage, assemblage, collage, couture, massicotage, emballage et distribution. La diffusion se fait en majeure partie par correspondance, grâce à l’envoi du catalogue suivant un fichier qui s’est constitué au cours des années par ma pratique des revues, du mail art, des lectures publiques...

Tu participes à des lectures performances de poésie en action...

Outre la performance textuelle (lecture proche de la poésie sonore), je pratique la poésie-action dont je donne ici trois exemples. J'ai osé ma première performance "POESIE CONCRETE" en 1988. J'avais un trac énorme, les mains qui tremblaient. Mais la réception chaleureuse des amis qui assistaient au spectacle a été un tel encouragement que depuis, j'ai répété la chose des dizaines de fois ; trac & tremblements ont quasiment disparu !

"POESIE CONCRETE" :
Debout face à une table, devant le public, je déclenche le magnétophone pour l’enregistrement et je lis des extraits d'un recueil de poèmes. Quand la lecture est terminée, j’arrête la bande, je rembobine et j’enclenche le magnétophone qui rediffuse le texte lu. Pendant la rediffusion, je sors d'un carton un rectangle de grillage et un aquarium en plastique transparent. Je plie le grillage autour du livre et dresse l'ensemble (livre enveloppé dans le grillage) au fond de l'aquarium. Sur le bord supérieur de celui-ci, face au public, j'appose un adhésif sur lequel on peut lire : POESIE.
J'extrais ensuite du carton deux sachets (un de ciment & un de gravier), une auge de maçon et ma truelle. Je verse les deux sachets de gravier et de ciment dans l’auge (nuage de poussière). Je prends la bouteille d’eau, verse et gâche le mortier. Je coule le béton dans l'aquarium, sur le livre et le grillage qui seront recouverts à mi-hauteur. Je prends un second adhésif et le colle sous le premier au bas de l'aquarium. Sur celui-ci, on lit le mot : CONCRETE. J’arrête le magnétophone, sors la cassette et la plonge debout dans le béton. Je nettoie et remballe mes outils.
J'aimerais réaliser cette performance en grand format avec des lettres en néon, une palette de livres de poésie et une toupie de béton amenée par un camion...

"FAIRE SON TROU DANS LA LITTÉRATURE" : Je travaille debout devant une table solide, face au public. Je déclenche le magnétophone. Ma voix enregistrée répète en boucle : « Percer dans la littérature, faire son trou dans le monde des lettres... ».
Avec un serre-joint, je fixe une planche à la table. Je sors mon marteau, des clous et des tenailles. Je prends un livre dans le carton, le pose sur la planche et le cloue aux quatre coins. Je déballe ma perceuse, monte une mèche. Avec la perceuse, en plein centre du livre, je perce un énorme trou. Avec les tenailles, j'arrache les clous qui maintenaient le livre sur la planche. Je tends au public le livre enfilé sur mon majeur. Je prends dans le carton un autre livre à qui je fais subir le même sort. J'invite ensuite le public à choisir dans le carton l'ouvrage qu'il souhaite me voir trouer. Je fais cadeau des livres troués au public. Quand tous les livres sont troués, je démonte ma perceuse et je range mes outils.

"L’ÉCRITURE DES VERS" : J'installe sur la table des coupelles dans lesquelles je dépose de la gouache. J'étale des feuilles vierges. Je prends dans une boîte un par un des lombrics de mon jardin. Je les trempe dans la gouache étendue d’eau. Je les dépose sur les papiers. Je présente ensuite au public un écriteau sur lequel j'ai écrit en grandes lettres "L’ÉCRITURE DES VERS". Lorsque les vers ont terminé d'écrire, je montre au public le résultat.
Après leur travail, les vers regagnent le jardin.
J'aimerais bien pour cette pièce utiliser un système de rétro-projection sur transparent, ou une caméra vidéo qui permettrait au public de pleinement apprécier le travail poétique du ver...

6.
Frédéric Acquaviva "Coma, pour seize guitares électriques et voix"
Je reconnais la voix de Pierre Guyotat ; j'ai vu cette séquence chez des amis, une émission télé, Océaniques, je pense, il y a quelques années. C'était fascinant de voir Guyotat dicter à son assistant, fabriquer l'écriture, faire naître le texte, et je me souviens bien du cliquetis des touches. C'était la première fois que je voyais utiliser un ordinateur. Mais la musique qui se glisse dedans, je ne ne sais pas. Frédéric Acquaviva, j'avoue ne pas connaître son travail. J'ai eu récemment un contact avec lui. Il souhaitait se procurer les Moues de veau que Christophe Tarkos a publiées ici.

De quel matériel disposes-tu pour écrire ? (Comment écris-tu tes textes ? à la machine ? je pense au cliquetis de la machine à écrire que l'on entend derrière Guyotat...) ...

J’ai appris à écrire à l’encre avec un porte-plume en bois et une plume sergent-major en acier. Plus tard, dans les années 60, j’ai eu un stylo-bille 4 couleurs. Ensuite, années 70, les crayons feutres et la première machine à écrire, une Underwood Standard d’origine achetée 30F chez un brocanteur. Elle fonctionne toujours. C'est avec elle que je maquettais Starscrewer, avec elle que j'ai tapé les premiers poèmes justifiés. J’ai imprimé mon premier livre, Sombre ducasse, à 30 exemplaires, en utilisant une imprimante à aiguilles et 5 rubans. Le traitement de texte s’appelait Wordstar et c’était sur un PC 286. Je suis rapidement passé à Works 3.0 sur un 386. J’ai écrasé Wordstar comme si c’était un vieux crayon usé. J’écris actuellement ce texte directement en corps 12 Times New roman en utilisant Word 6 sur un 486 muni d’une imprimante laser. Cet été, j’ai aussi écrit un poème sur le sable à marée basse, avec un morceau de bois ramassé sur la plage.
D'une manière générale, j'écris à la main tout ce qui est courrier personnel. Pour le reste, l'ordinateur est tellement pratique, couper-coller (tiens donc !), dictionnaire intégré, synonymes (d'une grande aide pour l'écriture des poèmes arithmogrammatiques !).
Mais j'aime encore me salir les mains, travailler les poèmes express à l'encre de chine, utiliser les ciseaux et la colle, les timbres en caoutchouc et les tampons encreurs.

Le jour où tout s’arrêtera, où même les disques durs se ramolliront, je pourrai toujours graver mes mots sur le mur de ma cave avec un morceau de charbon, ou, de façon plus optimiste, sur le sable des plages de la Mer du Nord en me servant peut-être d’un vieux bout de CD-ROM. 

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samedi 8 février 2014

Le Train de Tarkos 72 (terminus)

Christophe Tarkos

Le Train (72)

—————————— N'ai. —————————— Ai. Le je ne me. Me le ne je. Ne je le me. Je me ne le. Me ne le je. Me je ne le. Le je me ne. Je me le ne. Le ne je me. Ne me je le. Me je le ne. Je le ne me. Le ne me je. Me le je ne. Je le me ne. Le me je ne. Ne me le je. Ne le je me. Le me ne je. Je ne me le. Ne je me le. Me ne je le. Ne le me je. Je ne le me. Je ne est je. Je ce. Je ne ce. Je ne ce le. Je ce ne. Je ne le ce. Je ne ce. Je ne le le ce. Je ne ce. Je ce ne. Je ne me le ce. Je ne ce ne. Je ne le ce. Je ne le le ce. Je ne me ce le. Je ne le ce le. Je ne me le ce. Je ne ce le. Je ne ce. Je ne le. Je ne c'est. Je n'est ce. Je ne me ce je. Je ne le veux. Je ne me le. Je ne eux. Je ne n'ai-je. Ce le. Ce n'est je. C'est je ne. C'est je. C'est ce ne. C'est je ne ce. C'est me je. C'est me. C'est. Ce je. Je ne. Le je. Je ne. Je ne le. Je ne le. Ne je. Je ne. Le je. Je ne. Je ne le. Je ne le. Ne je. Je je. Ne ne. Le le. Je ne ne. Je je. Je je ne. Ne je. Ne je le. Je n'ai. Je n'ai le. Je n'ai je. Ce je ne. Je ne c'est. Je ne eux. Je ne n'ai-je. Ce le. Ce n'est je. C'est je ne. C'est je. C'est ce ne. C'est je ne ce. C'est me je. C'est me. Ce je. Je ne meule. Je ne nie. Je ne m'en vais. Je ne m'en ai. Je ne m'en nie. Je ne m'en, je n'en, je ne me, je ne le veux. Ne je, je ce n'est, ne je ce n'est mie, ce n'est ni mie, ni eux, ni me, ce ne me l'est. Je n'est je ni eux. C'est je, ce n'est. Je n'eus. Je dis je n'eus, je ne l'eus, je ne dis je n'ai ai, je n'ai, je n'ai je, je n'eus je, je n'ai me, je n'eus me, je ne m'eus. Ne je, ne me, ni je, ni me, ni il, ni eux, ni ne me le, ni ne me voit, je ne nie. Je ne eux. Je ne me le. Je ne hue. Je nie ce que je n'eus. Je ne nie, je ne dis mie, je ne dis je, ni est, ni ce, ni c'est, ni le, ni ils, ni me, ni je ne me le dis, ni je ne me le nie, ni je est ce, ni je est ne. Je ne ai je. je n'ai ni eu, ni nié, ni eu, ni hué, c'est, ne, je, ne je, je ne, je n'ai pas, je ne m'ai, je n'est, je ne est je ne, je ne m'eus, ce est je est ce je est ce ne, ne je est, et nie-je, est je nie, dis je. Je n'eus ni je n'eus. Je n'eus me. Je ne m'eus eu. Je n'eus ni eus, ni n'eus, ni n'eus me, ni ne m'eus, ni n'ai, ni n'ai me, ni eus eus. Je ni eux, je ni eux , je ni eux, je ni eux, je ni eux. Je n'ai où, ni n'ai, ni n'ai où. je n'ai je. Je nue. je ne noue. Je ne me noue ne me dit pas. Ce je ne m'en nie, ce je ne m'en veux. Je ne m'emmêle. Je ne me suis. Je ne me. C'est. Ce n'est. Je ne me. Je n'ai. C'est je ne me. Je ne me nulle. C'est je. C'est je ne, c'est ai, c'est n'ai, c'est je, c'est j'. Je ne ce. Je moi. je ne me mêle, ce je ne le meule, ce je ne moule, je ne se veulent, ni n'ai je, je ne me nuent, ni suis nué, je n'ai, je n'hue. Je ne gifle. Le je ne me. Me le ne je. Ne je le me. Je me ne le. Me ne le je. Me je ne le. Le je me ne. Je me le ne. Le ne je me. Ne me je le. Me je le ne. Je le ne me. Le ne me je. Me le je ne. Je le me ne. Le me je ne. Ne me le je. Ne le je me. Le me ne je. Je ne me le. Ne je me le. Me ne je le. Ne le me je. Je ne le me. Je ne meule. Je ne nie. Je ne mens. Je ne veux. Je ne me nie. Je ne me veux. je ne me mens. Je ne m'en vais. Je ne m'en ai. Je ne m'en nie. Je ne m'en, je n'en, je ne me, je ne le veux. Ne je, je ce n'est, ne je ce n'est mie, ce n'est ni mie, ni eux, ni me, ce ne me l'est. Je ne meule. Je ne m'ai. Je n'eus. Je ne nue. Je ne. Je ne nue. Je ne me nue. Nieu, je n'eus, nieu, je n'ai. Non ne me. Je n'en eus, je ne m'en eus eu, je ne me l'ai, je ne me l'eus, je ne me le nie. Je ne dis. Je ne nie ni je ne mens ni ne me mange ni ne me dis. Je ne m'eus mû, je ne m'ai mû, je n'eus, ne me veulent, je ne me mets. Je ne c'est je ne ni. Je ne me suis. Je ne m'ai. Je ai. Je ne nie. Je n'est je ni eux. C'est je, ce n'est. Je n'eus. Je dis je n'eus, je ne l'eus, je ne dis je n'ai ai, je n'ai, je n'ai je, je n'eus je, je n'ai me, je n'eus me, je ne m'ai, je ne m'eus. Ne je, ne me, ni je, ni me, ni il, ni eux, ni ne me le, ni ne me voit, je ne nie, n'ai-je. Je ne mens. Je ne n'ai, je n'ai ni eu, ni nié, ni eu, ni hué, je ne c'est, ne, je, ne je, je ne, je n'ai pas, je ne m'ai, je n'est, je ne est je ne, je ne m'eus, et nie-je, est je nie, dis-je, et je dis, dis je ne le veux, dis je ne l'eus, dis ni, ni eus, ni n'eus, ni n'eus me, ni ne m'eus, ni n'ai, ni n'ai me, ni eus eu. Je ne dis pas je, je ne dis, je ne veux ne me lève, ne me dit ni ne m'est, ne me veut ni ne lève, n'est ni eux, ni moi. Je ni eux, je ni eux , je ni eux, je ni eux, je ni eux. Je n'ai où, ni n'ai, ni n'ai où. je n'ai je. Je nue. Je ne meulent, ne veulent, ne disent, ne volent. Je n'annulle. Je n'ai. Je n'hèle. Je n'hue. Je ne moi. Moyeu. Vœu. Je n'ai. Je ne. Je ne mêle. Je nue. Je ne vois. Je ne me suis menti. Je ne m'en veux. Je ne me vois, je ne nie, je ne m'annule, je ne nue, je ne m'en veux, je ne m'en noue. Je ne m'en noue ne me dit pas. Ce je ne m'en nie, ce je ne m'en veux. Dis je. Je ne m'emmêle. Dis c'est je. Je ne me suis. Je ne me suis vu. Je ne me. C'est. Ce n'est. Je ne me. Je n'ai. C'est je ne me. Je ne me nulle. J'ai. J'ai. C'est je. Je n'ai nullement. C'est je ne, c'est ai, c'est n'ai, c'est je, c'est j'. Je ne gifle. Je ne me gifle. Je ne gifle. Je ne hue. Je n'hue. Je ne me hue. Je ne m'heurte. Je n'eus giflé. Je n'ai pas giflé. J'en heurte. Je ne m'heurte. Je n'ai pas hué. Je n'hue. Je ne me nue. Je ne gifle. Je ne me heurte. Je ne nul. Ce je ne nul. Ce je n'eus. Je n'ai ni hué, ni nul. Je n'ai eu à héler. Je n'hèle. Je ne me suis loin, je ne suis à héler loin, Je n'ai à, m'huer loin, je ne l'ai pas, je ne me suis hélé, je ne me suis mené ni nié ni hué, je ne me, je ne l'est, je n'ai ni je ni me ni mené ni meule, ni nullé, ni hélé. Je ne meule. Je ne m'hèle. Je n'ai dit. Je ne m'hèle. Ce ne meule, ne me mène. Il ne me mêle. Je n'ai dit ni n'ai eu dit, n'ai eu mené, ni nié, ni niché, ni eu, ni eux, ni n'ai eu eux, ni ai eu hélé. Je ne me noie. Je ne m'éloigne. Je peu de ce je, je, le peu de ce je, ni n'hèle ni n'hue. Je ne me vois, je ne me vis, je ne me noie, je ne poids. Ce peu de je ne veux. Le peu de ce. Je, nu. Ne m'hèle. Le me de ce peu de je vois veux dis nie mêle de peu de poids ne voit. Je ne me noie ne me poisse. Soigne. Vois. Je ne d'elle ne m'elle, d'elle, n'ai, m'est, elle, d'elle, je ne, je ne suis ce n'est. Je mouds. N'entame, n'est même ne me lève, n'est même. Le peu de ce je n'entame. Je n'y eux. Je n'y eux. Aies. Je ne m'entame. Je ne me heurte. Le peu. N'ai-je peu. Le peu de me. J'y vois. Vois y. Peuple. Je ne. Ai-je. Je ne. N'ai-je. Me. Je je. Ne ne. Je ne. Le le. Je ne le. Je ne. Je n'ai. Ai-je. Je ai. Me. J'. Je n'. Je est je me. Je me est je. Je m'ai. Le je ne me. Me le ne je. Ne je le me. Je me ne le. Me ne le je. Le je me ne. Me je ne le. Je me le ne. Le ne je me. Me le je ne. Le me je ne. Je le me ne. Ne me le je. Le me ne je. Ne le je me. Ne je me le. Me ne le je. Ne le me je. Je ne me le. Je ne me le. Je ne meule. Je ne me meule. Je ne ce. Je ce ne. je ne le ce. Je ce. Je ce ne. je ne ce le ce. je ne ce le me. Je n'eus ce ne. Je n'eus ce ne l'est. Je n'ai ce le. Je n'eus ce le ce. Je ne n'ai je. Je n'ai eu ne je. Je ne l'ai ce ne le. Je ne l'ai eu. Je ne l'eus ce je ne le ce. Ce le. Ce je ne l'ai ne ce. Je n'eus. N'ai-je. Je ne l'eus. Ne l'ai-je. Je ne le ce, N'ai eu ce le. J'eus. Je ne mens. Je n'ai nié. Je ne nie. C'est je. Je n'eus d'eux. Je n'est ni eux. C'est je. Ce n'est. Je ne mens. Je dis. Je ne nie. Je ne dis je n'eusse. Je n'eus. Je ne nie je n'eus, je ne dis ni ne ni je ni me ni moi. Je n'ai, je n'eus ni je n'eus, je n'ai ai, je n'ai je, je n'eus ai, je n'eus je, je ne m'eus, je ne me suis eu, ni ne m'eus, je ne m'ai, je ne me suis. Dis je ai ni. C'est moi. Je n'est ni ce je ne. Je ne dis. Je ne nue. Je ne eux. Je ne il. Je n'hisse. Je ne me mens. Je n'en nie. Je n'ai ni il, ni ce, ni m'ai. J'en nie. Je ne mens. Je n'est, ni veulent. Je n'eus. Non, ne me. Je ne le. Je ne l'ai. Je ne m'ai. Je ne me le nie. Je ne me le mens. Je ne me nue. Je n'ai ni eu, ni nié, ni eu, ni nué, ni eu, ni hué. Je ne veux. Je n'ai pas nué. Ne voit. Ni il, ni moi, ni ne, ni ce, ni c'est, ni eux, ni lui, ni me. Je ne me vois. Ni je, ni le, ni ne veux, ni ne ce le, ni ne mens, ni vois, ni virent, ni veulent, ni ils. Je ne me veux. Je n'hèle. Ne me dis pas. Dis je. Ne dis pas. Je. C'est. Je ne. Je ne le nie. C'est je ne me. C'est je ne le ce. est me je. Moi. C'est ai, j', n', j'ai, n'ai, m'. Ce ne je. Je ne suis menti. C'est ce n'est. Le ce ne. Le n'est d'eux ce ne ni ce je ne ce ni ce je ne le ce ni c'est ce. Je ne meus. Eux. Je ne meus. Je nue. Je ne ce. Je ne me noie. Je ce n'est ni n'ai- je ni nues. Je n'annule. Je est ce. C'est ce, le, me, de, ne, le, veut, je ne. Ce je n'eusse. Ne dit. Je ne veux. Je n'ai. J'eus ni. Je ne me suis vu. Je ne veux ne dit. Je ne veux ne lève, ne me lève, ne me dit, ne ne m'est. C'est moi je. Je ne me nue. Je n'eus. Ce je n'est nu. Ce je nu ne se l'est. Ne se donne. Ne se dit ni ne me, ni ne le veut, ni ne nis pas. Le j'eus, nu, n'annihile. Ne nie. Ne se dit pas. Je ne mens. Je n'ai pas menti. Je n'annule. Je me. Je ne. Je n'ai moi. Je n'ai où. Ni n'ai où. Ni n'ai je. Je ne me meulent, ne me disent, ne me veulent, ne me volent, ne me lèvent. Je ne me lève. Je ne me mens, je ne me vois, je ne me noue, je ne me noie, je ne me nue, je ne le veux, ne le, je n'ai nul, je n'ai ni le veux, ce, ni d'eux, ni de moi, ni ils, ne ce, ni n'est, ni ne me noue, je n'ai nullement. Je ne. Je n'ai. Ne mêle. Je ne m'en veux. Je ne m'en noue. Je ne c'est moi. Je de m'en. Je n'ai nié, je ne nie, je ne le nie, ce je ne mens, ce je ne m'en nie, ce je ne me le mens, ce je ne me le donne, ce le ne ce, Ce ne me le donne. Je n'hume. Je ne me mêle. Je n'ai pas giflé. Je ne gifle. Je ne hue. Je ne me hue. Je ne me heurte. Je n'heurte. Je n'ai pas hué. Je ne me suis pas hué. Je ne gifle. Je ne heurte. Je n'ai pas volé. Je ne m'annule. Ce je n'est nul. Je ce n'ai nul. Je ne meus. Je n'ai ni annulé, ni nié, ni voulu, je n'ai ni eu à m'huer, je n'ai loin, je ne m'éloigne, je ne m'ai nié, ni mené, ni eu, ni moulé, ni meulé, je ne meule, je ne me suis, je ne m'ai, je n'est. Il ne me moule, il ne me mène, il ne me mêle. Je ne me moule, je ne me mène, je ne me mêle. Je n'ai ni eu nié, ni niché, ni eu, ni n'ai eu, ni n'ai eu hélé. Je ne le meule. Je ne ce le. Je ne le ce. Je ne me le ce. Je ne veux. Je nie. Je ne le veux. Je ne l'ai pas. Je ne les ai ceux ne et c'est je. C'est eux. Je ne c'est. C'est je ne me. Je ne le c'est. Je ne c'est. Je ce, je suis ce ni ne ni ce. Je ne me suis, je ne c'est ni je ni me ni y ni ci ni ce ni veux ni dis ni si ni eux ni mie ni vois ni moi. Je gneux. Je n'ai. Je n'ai eux. Je ne. Je n'ai d'eux. Je ne d'eux. Je c'est. C'est moi. Je n'ai pas. Je ne mens. Je ne nie. Je ne me mens. Je ne me nie. Je n'eus ni je n'eus pas. J'eus ne me. Je ne m'eus. Je ne m'avais. Je ne m'ai. Je ne me l'eus eu. Je ne l'ai, ni eu, je ne l'ai ni eu, ni ne m' eus, ni ne mis, je ne l'ai pas me. Je ne me meule. Je sais, je ce n'est ni ce ne moi ni mie ni moi ni eux ni dit ni veux ni me ni le ni ni. Je ne me l'ai. Je gneux, gneu, Je ne gneux, gneu, je ne, nieu, nieu, nieu, je ne me nie ni ne me veux, ni n'est ni me ni moi ne. Je ne le. je ne le. Le peu ne ce, le peu n'est, et ne nie. Un je de peu qui n'est et est je ne. De peu de. Ni je, ni ne, ni moi, ni eux. Le peu, je qui ne, le peu, je qui ne dit, je ne dis je. Je ne me noie. Je n'ai noyé. Ce peu, ce je peu, ce le peu de je, de peu de je. Ne n'ai n'a n'y n'ont n'est. J'ai ne. Ne meule. Ne m'y mêle. Ne meut. N'en. Je ne m'hélais, ne m'huais. N'eus pas. Je ne meule. Je ne l'ai. Je ne veux. je ne veux. Je n'ai ne nie. Je n'ai nié. Je ne veux ni. Je ne dis. Je ne me nie. Je ne me le dis. Je ne me suis. Je ne me suis pas. Je ne le suis. Je ne me le suis. Je n'ai ni mis ni dis. Je ne suis pas en mie. Je n'ai pas en moi nier ni je ne mens à moi ni ne me mange, je ne me mens, je ne c'est je ne ni. Je ne m'eus eu. Je ne m'eus eu menti. Je ne me suis mû. Je ne l'eus eu, ni j'eus, je ne l'ai, je n'ai, ni eux, ni veulent, ni le, ni le ce, ni il, ni je ne sais, je n'ai eu, je n'ai. Je ne m'ai. Je ne m'hèle. Je ne dis celui qui je nenni. Je ne dis ce que je n'eusse que je n'eusse eu. Je ne me veux. Je nie ce que je n'eusse, je ne nie que je n'eus, je ne me mens, je ne dis mie, je ne dirai ni à eux ni à mie ni à je ne me le dis ni ne me le nie. Il ne dit ni ne nie lui. Je n'est, je ne me est, je n'ai me est, je ne l'est, je ne n'a, est je, est je, est je, est je, nie, est je, dit je, est ni, dit eux, est ni, est ni je, ni eux, ni mie, ni me, ni moi, ni ce. C'est moi je. Je ne me le veux. Je ne me meus. Je gneux. Je ce. Je ce ne. Je ne ce. Je ne ce ne. Je n'y ai. Je n'y ai ce je ne. Ni ce je ne ce ne, semel je seulet ce je nu. Je gneux. Gneu. Je n'eus. Ceux ne sont ce je ne sais. Ceux ne. Ne l'eus, n'eus eu, je n'ai nul, je ne mens, je ne m'en nie, je ne noues, je ne m'en noues, je ne m'annule, non, je ne ceux d'eux, je ne me le veux, je n'ai ni nul, ni veux, je n'ai ni me le veux, je ne le veux, seulement nullement, je ne. Je ne me dis pas le, je ne me dis pas je, je ne me le dis pas, je ne me le dis. Je ne veux ne me lève, je ne veux ne me dit, je ne veux ne me lève ni ne me dit ni ne m'est. Je ne vais. Je n'y ai pas. Je n'y suis pas. Je n'est suis n'ai pas ne gnieu, je nie, je ni eux, je ni eux , je ni eux, je ni eux, je ni eux. Je ne moyeu. Je ne veux ceux, je ne ce veux, je ne me meule, je ne se meulent, je ne se veulent ni ne je, je ne veulent, je ne veulent ne me lève, je ne veux ne me dit ni ne me nie ni ne m'est. Ne m'est pas je. Le ne veux je. Je ne meule. Je ne meus. Je ne le me. Je ne moi. Je ne le moi mie. Jamais je ne l'ai moi mie. Je ne ce me. Je ne ce moi. Je ne le veux. Je ne le eus. Je ne l'eus moi. Je ne le moi ni ne me l'eus ni ne me vois ni le moi. Je ne le mie. Je ne mens. Je dis. Je ne nie. Je n'eus. Je dis que je n'eusse. Je n'eus. Je dis, je ne nie je n'eus. Je ne dis ni ne ni je ni me ni moi ni ce ni le ni eux. Je n'eus ni ne m'eus, je n'ai, je n'ai je, je n'eus je, je ne m'eus, je ne l'eus je, ni ne m'eus, ni n'eus je. C'est moi. Je ce n'est pas je, je n'est ce pas je, ce je n'est pas ce je, je n'ai ne pas, je. Je dis ne. Je ne nue. Je ne eux. Je ne il. Je n'hisse. Je ne me mens. Je n'en nie. Je n'ai ni il, ni ce, ni m'ai. J'en nie. Je ne mens. Je n'est, ni veulent. Je n'eus. Non, ne me. Je ne le. Je ne l'ai. Je ne m'ai. Je ne me le nie. Je ne me le mens. Je ne me nue. Je n'ai ni eu, ni nié, ni eu, ni nué, ni eu, ni hué. Je ne veux. Je n'ai pas nué. Ne voit. Ni il, ni moi, ni ne, ni ce, ni c'est, ni eux, ni lui, ni me.Je ne me vois. Ni je, ni le, ni ne veux, ni ne ce le, ni ne mens, ni vois, ni virent, ni veulent, ni ils. Je ne me veux. Je n'hèle. Je ne me nue. Je n'eus. Ce je n'est nu. Ce je nu ne se l'est. Ne se donne. Ne se dit ni ne me, ni ne le veut, ni ne nis pas. Le j'eus, nu, n'annihile. Ne nie. Ne se dit pas. Je ne mens. Je n'ai pas menti. Je n'annule. Je me. Je ne meus. Eux. Je ne meus. Je nue. Je ne ce. Je ne me noie. Je ce n'est ni n'ai-je ni nues. Je n'annule. Je est ce. C'est ce, le, me, de, ne, le, veut, je ne. Ce je n'eusse. Ne dit. Je ne veux. Je n'ai. J'eus ni. Je ne me suis vu. Je ne veux ne dit. Je ne veux ne lève, ne me lève, ne me dit, ne ne m'est. Je ne gifle. Je ne me gifle. Je ne me hue. Je ne me tue. Je ne me heurte. Je n'eus eu giflé. Je ne m'en gifle pas, je ne m'en heurts. Ils ne veulent. Ils ne nul. Je ne nul. Je ne me meus. Je ne me l'est. Je n'eus pas à héler. Le peu ne ce, le peu n'est, et ne nie. Un je de peu qui n'est et est je ne. De peu de. Ni je, ni ne, ni moi, ni eux. Le peu, je qui ne, le peu, je qui ne dit, je ne dis je. Je ne me noie. Je n'ai noyé. Ce peu, ce je peu, ce le peu de je, de peu de je. Ne n'ai n'a n'y n'ont n'est. J'ai ne. Ne meule. Ne m'y mêle. Ne meut. N'en. Je ne m'hélais, ne m'huais. N'eus pas. Je ne meule. Je n'hèle. Je ne loin ne m'hèle, je ne suis loin, je ne le suis pas à héler loin, à m'huer loin, je n'ai pas hululer, je ne le me suis pas hélé, je ne me le suis pas mené ni dit ni nié ni hué, je ne me suis, je ne l'est, je n'ai ni je ni menée ni meule, ni moulé, ni nullé, ni hélé. Je n'ai ni je. Je ne meule. Je ne m'hèle. Je ne m'hurle. je ne l'ai loin lui, je ne l'ai nié, je ne l'ai dit, je ne l'ai appelé. Je ne me mêle. Je ne niche. Il ne meule, il ne m'hèle, il ne me dit, il ne mène. Il ne me mène. Il ne me moule, il ne me mêle. Je ne me moule, je ne me mêle. Je n'ai me le dit, je n'ai me ni n'ai je ni n'ai pas ni n'ai eu eux ni n'ai eu hélé. Je ne nul. Ce je ne nul. Je n'est je ni ce nul. Je n'ai nul. Je ne m'ai. je ne me suis mené ni nié ni hué, je ne me, je ne l'est, je n'ai ni je ni me ni mené ni meule, ni moulé, ni nullé, ni hélé. Ce ne meule, ce ne mène. Ne me mène. Ne me moule. Je n'ai ni ni n'ai eu, ni eu, ni eux, ni n'ai eu eux, ni ai hélé. Ce peu de je ne veux. Je, nu. N'hèle. N'hume. Je ne vais. Le me de ce peu de je nie ne me noie, je ne, je ne suis ce n'est. Je mouds. Je ne m'eus mû, je ne m'ai mû, je n'eus, ne me veulent. Je ne c'est je ne ni. Je ne me suis. Je ne m'ai. Je nue. Je me nue. Je n'y ai mis me. Je ne mets ce le là. Je ne le suis. Ce ne me. Je n'ai ce le. Je n'y ai. Je n'y eux. Je n'y eux. je n'eus, nieu, je n'ai. Nieu. Nieux.




Ainsi s'achève Le Train de Christophe Tarkos, édité le 10 juillet 1996 par la Station Underground d'Emerveillement Littéraire avec une couverture de William Brown. Tirage de 125 exemplaires fabriqués manuellement.
Un ultime tirage de 12 exemplaires a été réalisé en novembre 2005 pour des amis.

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posted by Lucien Suel at 07:58 3 comments