samedi 30 janvier 2016

C’est le matin que l’on grandit (22)


Les serrements sont nos battements 
le serment d'être en vie encore 
le serment d'autres songes à venir 
sur le souvenir de cœurs serrés
Cédric Bernard


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vendredi 29 janvier 2016

Poème express n° 623

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jeudi 28 janvier 2016

Sans espoir de retour du courrier 4/5


« Sans espoir de retour du courrier », cette correspondance entre Alban Michel et Lucien Suel a été publiée en 1986 (30 ans déjà!) dans le n° 4 de la revue Après la plage.
Nous le faisons paraître ici en 5 épisodes. Il est question de plage, de jazz, de roman noir et d'Audrey Hepburn.

Stella-Plage, le 23 juillet
Cher Alban,
J’ai bien pensé un moment écrire à Elmore James. Cela aurait été l'occasion rêvée de vérifier la bonne marche du "Return to Sender". Le grain de sable retourne à la plage. Après le pèlerinage, ce sera le Mercredi des Cendres. J’ai vu des photos de ces filles arrivées par la poste et qui se tordaient dans les flammes de l'incinérateur de jardin. Un spectacle pour solitaire ; on ne peut pas tenir bien longtemps dans les blockhaus désaffectés. L'odeur te prend à la gorge et tu dois vite rechausser tes "semelles de vent". Il souffle dans les saxophones désinfectés. Oui, écris-moi donc les paroles d'une ballade qui respire à travers le nylon rosé. Plusieurs fois, j'ai serré des poupées sur mon cœur, des poupées enduites de poudre de riz et leurs joues de celluloïd se collaient à ma peau brûlée. Entre la pourriture et le dessèchement, il faut choisir ou naviguer. Les écrivains ont des ratés. Il y des métaphores qui filent comme les bas. Je répands ma semence sur la plage blanche devant une fille aveugle en shetland rosé. J'ai mis mon maquillage de guerre : cendre, sable et semence. Il ne me reste plus qu'à m'enfermer dans une salle obscure. J'attends le début de la projection. Envoie une nouvelle bobine pour crucifier le vieux jazzman.
Lucien
P.S. Pas question que je brûle tes lettres. Il fait trop chaud
Sans espoir de retour du courrier : Lettre 1
Sans espoir de retour du courrier : Lettre 2
Sans espoir de retour du courrier : Lettre 3
 

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mercredi 27 janvier 2016

Les dérivées (49-50)


49
chaque année
l'archange y
lâche/laisse
des plumes &
perd un amas
de feuilles/
lochies tous
terrains/les
créateurs se
congratulent
les docteurs
se soignent/
50
l'anarchiste
en livrée de
coton noir &
rouge émarge
au budget de
l'état/poète
les jours de
congé/fidèle
serviteur du
pouvoir tous
les jours de
travail/etc/

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mardi 26 janvier 2016

C’est le matin que l’on grandit (21)


Le corps, pièces mécaniques, fluides et filtres, comme un jeu de taquin taquinant la journée. Une heure pour reproduire le dessin, ou ordonner la gueule à grands coups de café.
Cédric Bernard
 

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lundi 25 janvier 2016

Collage instantané n° 449

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vendredi 22 janvier 2016

Poème express n° 622

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jeudi 21 janvier 2016

Sans espoir de retour du courrier 3/5


« Sans espoir de retour du courrier », cette correspondance entre Alban Michel et Lucien Suel a été publiée en 1986 (30 ans déjà!) dans le n° 4 de la revue Après la plage.

Nous le faisons paraître ici en 5 épisodes. Il est question de plage, de jazz, de roman noir et d'Audrey Hepburn.

Biscarosse, le 20 juillet
Mon vieux Lucien,
Tu te plantes avec ton jazz. Je n'y connais rien. J'ai longtemps rangé le saxophone dans la famille des cuivres. Du moment que c'est triste je suis content ; je titube sur la plage.
Mes gueules de bois ont déjà entendu meugler un sax mais elles ne savent plus dans quel bar. C'est ça, moque-toi de mes mortifications, tu me fais marrer avec tes balades solitaires sur la plage. Ne me dis pas que tu trouves ça beau une plage. West Coast mon cul.
Je vois d'ici le tableau. Il manque juste un sax, un piano, et pour me faire plaisir, une caisse claire balayée par Al Seamless. Tu veux que je t'écrive les paroles ?
Je peux juste te taper une ou deux ballades. Je suis plutôt pilleur d'épaves que marin. Dénicher une fille dans un pull en shetland rosé ça je ne sais pas faire. Trouve-toi quelqu'un d'autre à qui écrire. Tout ce que je connais du jazz c'est Elmore James.
Trouve-toi une fortification abandonnée pour y brûler à l'abri du
vent tout ce que je t'ai pillé. Fais ça devant la fille si ça peut te soulager. De l'hôtel je vois le chemin de croix des marchands de sable. Les habitués du blockhaus. « Ça serait pas merveilleux si on pouvait rester ici ? ».
Pieds nus en Rosy rosé sur le béton dur et humide. Ce film est le voyeur rêvé des pourritures.
Alban
Sans espoir de retour du courrier : Lettre 1
Sans espoir de retour du courrier : Lettre2

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mercredi 20 janvier 2016

Les dérivées (46-48)


46
haute vallée
où les néons
se mixent au
minuit zébré
du ciel dans
l'orage bleu
de colère/le
poil ras des
ânes brille/
bien que les
journalistes
se répandent
47
les demandes
sont bramées
au bourricot
démocratique
qui sait les
désirs celés
des peuples/
un entretien
bien découpé
des sondages
sérieusement
calculés/hue
48
dada/secrets
enfouis dans
le limon des
rivières/des
jardins/pour
avancer vers
le départ/le
point de non
aller/l'idée
se creuse un
tunnel/cocon
stratégique/

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mardi 19 janvier 2016

C’est le matin que l’on grandit (20)


Sur le pâle visage fugace ressenti d'un reste de nuit, traînée aquarelle de rosé sans pétale, qui s'étale et se fond bientôt dans le gris des yeux diffus du jour en perce.
Cédric Bernard

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lundi 18 janvier 2016

Collage instantané n° 447

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samedi 16 janvier 2016

C’est le matin que l’on grandit (19)


Chaque matin les bronches battent des cils, rassemblant assez de goudron pour tracer une route. Rien n'est prêt même l'aube, on prend quand même la chaussée que l'on crache devant soi.
Cédric Bernard

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vendredi 15 janvier 2016

Poème express n° 621

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jeudi 14 janvier 2016

Sans espoir de retour du courrier 2/5


« Sans espoir de retour du courrier », cette correspondance entre Alban Michel et Lucien Suel a été publiée en 1986 (30 ans déjà!) dans le n° 4 de la revue Après la plage.

Nous le faisons paraître ici en 5 épisodes. Il est question de plage, de jazz, de roman noir et d'Audrey Hepburn.

Stella-Plage, le 16 juillet
Cher Alban,
Je me sens comme un scoptophile aux yeux bandés. Et ce n'est pas du nylon rosé que j'ai sur les yeux. J'en suis bien sûr. Il y a bien des années, j'avais marché du Touquet à Merlimont, une sacrée balade, pieds nus sur le sable dur et humide - un vrai chemin de croix dans le soleil contre le vent et ses gifles de gravier - Si je le faisais maintenant encore, ça s'apparenterait sûrement à un pèlerinage avec toutes ces filles les seins à l'air. 
Al, sans doute astique le cuivre de son bois. Il ne pourra jouer que West Coast, comme moi. De toute façon, l'anathème est levé, France-Culture l'a dit, et puis, un livre a été écrit et même édité sur le sujet (West Coast Jazz de A. Tercinet). Pour revenir, c'était mieux, j'avais le vent dans le dos. Je n'étais plus dans la peau de Germain Nouveau. Du reste, je n'ai jamais aimé la mortification. Je n'ai jamais titubé sur une scène ; mes gueules de bois sont intimes. N'empêche que, parfois, j'ai les yeux qui piquent. Et ça n'est pas le genre de lettres que tu m'écris qui pourra tuer le marchand de sable. 
Ah ! A.H. : c'est incroyable, cette histoire ! Je n'ai jamais pu avoir un réfrigérateur dont la lampe intérieure tienne le coup plus d'une semaine. La nuit, quand je descends dans la cuisine pour relire les originaux de tes lettres, il me faut faire ronronner le tube au néon. Si tu vois (sic !) ce que je veux dire ! Dans ce film, d'ailleurs, elle porte un pull de shetland rose
De temps en temps, je me retournais pour regarder l'empreinte de mes pieds (égyptiens) dans le sable - prétexte pour soulager mon visage du pilonnage sableux, vent parallèle au sol. Anyway, ce n'est pas encore aujourd'hui que j'arroserai d'essence mes archives "littéraires", parce qu'il y a toujours un bidon de sable plein de mégots à côté des pompes. Funèbre, moi ? Allons donc !
Lucien.
Sans espoir de retour du courrier : Lettre 1


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mercredi 13 janvier 2016

Les dérivées (44-45


44
en croix sur
le mur fendu
deux briques
exposent les
émotions des
temps passés
verres vidés
aux formicas
des cafés en
attendant le
grand vêpre/
dynamitages/
45
l'hypocrisie
épiscopale &
républicaine
képi qui pue
le retour du
bâton/la loi
coup de sang
de crosse/du
meurtrier de
bonne foi/la
certitude se
gave à mort/

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mardi 12 janvier 2016

C’est le matin que l’on grandit (18)


Le temps est une couleuvre à avaler sans se retourner
il court en ruisseau sinueux alimenter nos soifs adossées
Cédric Bernard

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lundi 11 janvier 2016

Collage instantané n° 446

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samedi 9 janvier 2016

C’est le matin que l’on grandit (17)


Sans plus figurer d'orbite, elle tire sur la nuit une couverture d'étain clair. Un linceul pour couvrir des traces de crimes et d'outrages, des aveux déglacés de vins vitreux. Le lin seul pour couvrir les carcasses de jour sans retour.
Cédric Bernard

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vendredi 8 janvier 2016

Poème express n° 444

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jeudi 7 janvier 2016

Sans espoir de retour du courrier 1/5


« Sans espoir de retour du courrier », cette correspondance entre Alban Michel et Lucien Suel a été publiée en 1986 (30 ans déjà!) dans le n° 4 de la revue Après la plage.

Nous le faisons paraître ici 5 épisodes. Il est question de plage, de jazz, de roman noir et d'Audrey Hepburn.


Biscarosse, le 4 juillet
Mon vieux Lucien
L'hôtel domine la plage. Tu penses bien que je ne me suis pas installé à l'Hôtel de la Plage. C'est bon pour les vrais écrivains qui ont les moyens d'écluser les habituées du bar. Je suis juste à côté, dans un hôtel à vendre. Une grande maison biscornue bâtie sur une falaise de sable que les vents et les grandes marées éboulent de décembre à mai.
Je me suis bien planté dans le décor et tu te prêtes volontiers à cette comédie. Il te faut de grosses lettres endormies dans le nylon rosé. Gestes brusques. Taper, timbrer, poster. Voilà où nous en sommes. J'ai honte, j'ai trouvé quelqu'un à qui parler. Du vent. Des cheveux collés sur du papier. Al astique son cuivre. Je ne veux plus t'écrire.
Il faut que je te dise. Ici il vente par tous les temps. L'hôtel est désert. Je voulais me taper de la solitude c'est gagné. Je n'ose même pas taper la nuit à cause du bruit. J'ai eu l'air malin à la réception devant la fille aux lunettes. Elle se doute bien que les vrais écrivains ne montent jamais chez elle. Je te tape. Ne te laisse pas faire. Si tu savais. Je ne suis même pas fichu de me rembobiner le ruban tout seul. Devant la postière pourtant j'ai l'air honnête. Eté comme hiver je me poste devant ses jupes plissées. Bas les bottes ! C'est encore raté. Elle se tape mon courrier et j'ai honte.
Je n'ai jamais rien écrit. Une ou deux âneries en dix ans. La poésie est le judas rêvé des pourritures. Je n'ai jamais quitté mes paperasses. Il n'y a même pas une vieille dame à séduire dans cet hôtel. Chambre seize l'olivetti dort sous sa housse en nylon gris. Même un rat ne supporterait pas ma présence. Tu sais que je ne plais qu'aux dames d'un autre temps. C'est bien la seule poésie, la seule histoire vraie de ma vie.
Je t'ai tapé tellement d'âneries du temps où je carbonais les doubles de mes lettres. Quand je pense que tu as tout conservé. Du vent Je ne descends jamais sur la plage. Eté comme hiver les femmes sont belles. Faut que je te raconte. Je te tape « Mon Vieux Lucien » et mon ruban ne fait qu'un tour. Tu t'es fait avoir. J'ai acheté la machine seulement pour t'écrire. Il n'y a pas de poésies complètes cachées sous la housse de l'olivetti. Demande, ou mieux écris, à la fille aux lunettes. Elle te dira que je ne quitte jamais la chambre et que le vent a bon dos de m'empêcher d'écrire à cause du bruit. Brûle tout. Ne me réponds plus. Fais quelque chose de ta vie. Trouve-toi une fille qui t'embobine. Roule. Rôde. Fais toutes les bibliothèques. Fais des fiches sur elle. Couche ses photos dans de grands cahiers amoureusement reliés. Va voir tous les films d'Audrey H. Touche les spectres.
Alban

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mercredi 6 janvier 2016

Les dérivées (43)


43
rare soleil/
intermittent
sur l'épaule
révélations/
la seringuée
siffle sourd
dans le sang
de l'ouvrier
noué au bras
son mouchoir
aliment pour
reliquaires/


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mardi 5 janvier 2016

C’est le matin que l’on grandit (16)


Les arbres dans le vent ou le vent dans les arbres
c'est elle qui rumine, la main à couper, en fermant les yeux bien bas vers les cernes
Cédric Bernard

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lundi 4 janvier 2016

Collage instantané n° 445

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samedi 2 janvier 2016

C’est le matin que l’on grandit (15)


À écrire sur le pouce, il ne fait que taire spontanément la fringale. Mais pour attaquer un véritable plat avec toute la consistance que cela demande, il lui fallait d'abord se préparer l'estomac. Et un jour, il trouverait peut-être le couteau adéquat pour enfin se mettre à tailler convenablement la pièce. Situation incongrue de s'ouvrir le ventre pour pouvoir un jour déboutonner le pantalon. En somme, savoir se vider pour atteindre la satiété...
Cédric Bernard

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vendredi 1 janvier 2016

Poème express n° 2016

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