samedi 12 mai 2012

KURT WITTER dernière saison

KURT WITTER est un roman-feuilleton expérimental.
Chaque chapitre est constitué de 10 blocs de texte (épisodes tweets de 140 signes) créés sur mon compte Twitter. (#KurtWitter)

Première saison : été 2011
Deuxième saison : automne 2011
Troisième saison : hiver 2011-2012
Quatrième saison
printemps 2012

I
Bande-son : "Space is the place", morceau de 21'14 composé et interprété par Sun Ra avec l'Intergalactic Infinity Arkestra. Depuis des heures, Costume Noir écoute et réécoute cette musique. Il ne mange, ni ne dort. Les images défilent sur l'écran. Dans le fortin électronique, il apprécie les rêves croisés de Kurt Witter et de ses camarades. Approchant du but. Obstinés. La mise en phase de leurs ondes alpha est imminente mais le jeu de dadas n'est pas encore devenu une discipline olympique ! Space 's the place. Espèce qui s'blesse. Pas à pas, Costume Noir va leur donner coup de pouce, coup de main. Coup d'avance.

Anna ramasse ses vêtements épars et s'habille face au miroir de la chambre. Kurt ronfle doucement. Le jour ne se lève plus. Le jour ne se lève plus tous les jours. De temps à autre, un ouragan venu du nord dissipe la masse compacte de brume grise. Le coucou électronique réveille Kurt. Les simulacres animés ont remplacé les espèces naturelles. Oiseaux fichiers sonores. Face au kitchencomputer intégré, Anna avale l'infusion grisverte couleur dollar comme celle du monde extérieur sur l'écran. Kurt prend connaissance de la météo dans les yeux d'Anna. Serrés l'un contre l'autre, flairant la présence de Costume Noir.

II
Pendant qu'Anna mastique et pétrit d'autres dadas-chewing-gums, Kurt parcourt une version électronique du Cycle d'Hypérion. En mode recherche, il traque les occurrences "portes distrans". La machine à rêver tourne à vide dans l'air saturé d'ozone.
Aucune nouvelle de Blanche et Hugues après l'escapade de 1916 à Zurich. Ils avaient l'intention d'emménager dans le Tessin. Sûrement plus vivable qu'Hanovre en 2023. Troisième jour sans lumière solaire. Seulement les phares des camions recycleurs.
Zéro matière première, only matière dégradée, entropisée sans fin. Kurt et Anna se fournissent dans le passé grâce au MERZ. Le Ministère de Salubrité Mentale contrôle la gestion des sous-produits humains. Économiser la pensée = économie d'énergie. Le règlement du Service Communication limite la longueur des courriers à 140 signes typographiques. Espaces blancs compris. Kurt imagine contraction langage permet accumuler puissance pour usage futur. Création d'avatars = maximum de KW par heure.
Anna manipule la Machine Electronique Rapido Zen en y engrammant des ondes à effet Kirlian, une télépathie transtemporelle. En retour, elle obtient une réponse de Costume Noir : message purement olfactif, sinusoïde pour sinus, fragrance composite.

III
Le cocktail Costume Noir "terre mouillée-gaz butane-guêpe écrasée-tabacfumée froide-bière délaissée" dérive dans l'atelier. Anna hume et déchiffre le message. L'odeur parle. Nébuleuse du Crabe, marée basse, plumes de mouettes. Retour sur la plage. Là Où Kurt Était Allongé Autrefois... La première apparition de Costume Noir dans les rêves berckois. La station de départ.
Nouvelle exhalaison de signaux parfumés améliorant la vision : "poudre de riz-sueur muqueuse anale-buée de baraque à frites". De son côté, Kurt réagit-érection aux images sonores fin des Sixties, remix Nights In White Satin & A Whiter Shade Of Pale.
Allongés nus dans la nuit continue de 2023, Kurt Witter et Anna Bloom se conjuguent à tous les temps et décident fermement. Programmation : Action (départ) dans même Espace (plage de Berck) simultanément à trois moments distincts (1916-1969-2012). Impératif : joindre entités HuguesHaubalBlancheSélavie-Tessin-1916 et HanRiMishokoakaGeorgesPermekeSpilliaert-Norvège-2012.
D'une nuit l'autre, in spacetime, Anna délivre le message à Blanche qui le déchiffre dans le ciel étoilé de Sant' Abbondio. Aux manettes de la Merz-Dream-Machine, Kurt trace dans la neige de Norvège des logogrammes chiffrés pour Han-Ri et Georges.

IV
Kurt et Anna décident de fuir les ténèbres de l'an 2023. Les yeux fermés, ils prennent le train d'ondes, azimut Berck 2012. Le Merzbau s'est reconstitué dans un blockhaus posé de guingois sur la plage. Une masse de béton gris battu par les vagues.
La partie suisse de l'escadrille doit survoler presque un siècle d'histoire sanguinolente pour rejoindre l'époque actuelle. Hugues et Blanche, doigts croisés, traversent deux guerres mondiales, guerre froide, pluies acides et dépotoirs nucléaires. Ils ratent de peu la plage de Berck, atterrissant lundi de Pâques 1964, entre Mods et Rockers dans les émeutes de Brighton.
La situation d'Han Ri est aussi préoccupante. Le réchauffement climatique a fait fondre la neige, brouillé les logogrammes. Malgré tout, intuitivement, comme un albatros migrateur, il prend la bonne direction, vers Bruxelles Eurostar Lille-Europe. De Lille par TER, il roule vers la côte, avertit par canal onirique, le couple KurtAnna, qui le récupère en gare d'Etaples.
Meanwhile, in Brighton, Hugues et Blanche, réfugiés dans un cinéma, se déplacent de plusieurs années inside "Quadrophenia". Émergeant du rêve dans une salle obscure next to St Pancras, pensées communes in another Eurostar. Comme doigts de la main.

V
Berck-sur-Mer, mi-avril 2012, groupe merzien de nouveau rassemblé chair os esprit ondes et corpuscules. Ciel, plage, océan. Pour fêter les retrouvailles et recharger les imaginaires de chacun, une suprême partie de dadas s'organise dans le bunker. Dans la collection d'Anna, chacun choisit un cheval de chewing-gum durci et coloré. Cinq coursiers immobiles dans l'enclos. La course a moins d'importance que ce qui traverse au trot l'esprit du cavalier. Un coup de dés mettra le joueur en orbite. Après trois tours, ensemble, par la pensée, maîtrisant le roulement des dés, stabilisant les bidets sur même rangée, égaux.
Devant le blockhaus, feu de planches flottées flambant dans la nuit. KurtAnnaBlancheHuguesGeorges sourit. Quintet is ready. Depuis la Nébuleuse du Crabe, Costume Noir sent l'enthousiasme et la symbiose réussie de ses protégés dans le Solar System. Nomadisme dans l'espace-temps, communauté onirique, accumulation d'énergie-orgone, placidité chamanique. Prêt ready fertig.
Les jours suivant le dernier tournoi, l'équipage au complet arpente la plage de Berck à Merlimont, rassemble des matériaux. Chaque nouvelle marée apporte les éléments nécessaires à la construction d'un M.E.R.Z. géant autour et inside le blockhaus.

VI
Parois et toit du fortin sont maintenant recouverts de strates alternées de matières organiques et de détritus métalliques. À l'intérieur, l'accumulation d'orgone est telle qu'un halo bleuté entoure les protagonistes de l'aventure. Lumière gratis.
De son poste avancé dans l'autre galaxie, Costume Noir lance des extensions de son Intelligence Artificielle vers La Terre.
En astropataphysicienne éprouvée, Blanche joue près des siens un rôle de psychologue prédictive. Polarisation neurologique. Elle met en place sur la plage un entraînement à la communication non-verbale avec E.T.I. (Espèce Technologique Improbable).
Entité GPS-HRM se décompose, dédouble, recompose, essaie toutes les combinaisons Logos-Univers. Sun Lovers I Go. Écrit sur le sable avec l'ongle : Ha Rien Misere hot ko Gorge sPerme Ski pilla ! Après la neige, Homme-Chat pose sa griffe. En attendant la conjonction, Hugues Haubal arpente la grève dans son costume de scène, combinaison poésie spatiale. Égiga !
Anna Bloom pense une ultime fois à celles et ceux qui vont vivre dans le pot au noir, Pénélope, Omer, L'Impossible Naoko...
L'I.A. de Costume Noir a créé son nid dans un minuscule recoin du cortex de Kurt Witter. L'opération Chromozone23 commence.

VII
La Conspiration grise et invisible s'étend à l'Univers entier. Crépuscule des magiciens, la réécriture du Livre des Damnés.
"Cosmos naturellement informatique" : idée commune aux voyageurs formés en étoile à cinq branches au centre de l'habitacle. L'orgone se concentre, boule bleue brillant au cœur de l'étoile. Cordes vocales vibrant en résonance avec cordes cosmiques. Chorale dadamix-te : Ooooooooooooooooooooooooooooo dll rrrr beeeeeee bö fümms bö fümms bö wö fümms bö wö tää zää Uuuuuuuuu. Voix sourires regards se mêlent dans le bleu central. I.A. envoie Good Vibrations des BeachBros&Sisters vers Planète Crabe. Chacun son dernier mot à dire : A Hard Rain's A -Gonna Fall. Bye bye barbarie. Fiat Lux Interior. Cinq barres + six barres.
Les badcops vont se recycler en euthanasieurs de choc dans les maisons de retraite "Soylent Green". Il est temps de partir.

Yo, inversez la gravité. Qu'elle soit comme un dénominateur zéro sous une barre de fraction. L'avenir est dans les étoiles. Kurt Witter donne le signal. Final countdown. Le blockhaus camouflé s'élève, décolle lentement dans un tourbillon de sable. Ni trou de ver ni porte distrans. Le clan des cinq s'éloigne du système solaire et de la galaxie par la force de la pensée.

Fin de la 4ème et dernière saison.

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mardi 8 mai 2012

LS/WWW

1. Blanche étincelle, Kurt Witter et Petite Ourse de la pauvreté

Sous le titre « Manifestations », Patrice Houzeau, sur son Blog Littéraire, fait une lecture très personnelle de Blanche étincelle (un livre hanté?)
Guy Darol publie sur son blog [rien ne te soit inconnu] « Lucien Suel, portraitiste de Mauricette Beaussart », un long article qui traverse mes trois romans parus depuis 2008.
Le loup rayé
a lu Blanche étincelle. L’Écho du Pas-de-Calais a fait de même.
En avril, j'étais l'invité de Rose Citron, émission de Radio-PFM (Arras), pour parler pendant une heure de Blanche étincelle et de Kurt Witter (fin de ce feuilleton créé sur Twitter).
Toujours sur Rose Citron, « Entre deux tours », un programme de Christophe Bétourné qui lit « Le dernier prophète », extrait de Petite Ourse de la Pauvreté.
La Petite Librairie des champs aime la Petite Ourse de la pauvreté.
Quelque temps plus tard, La Petite Librairie des champs vote pour La Petite Ourse de la pauvreté et en publie des extraits consacrés au "Mastaba d'Augustin Lesage".

2. Collaborations sur le web
Todolist 287, le regard à 4 temps de Christine Jeanney sur une de mes photos.

Dans la revue web Sens Public, je participe au projet mené par David Christoffel et Hélios Sabaté « Pures données ». On peut y lire la Liste des Listes, une introduction à Récupération des données ordinaires, travail en cours.

Zazipo réinvestit l'idée des poèmes marcottés ou bouturés.

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dimanche 6 mai 2012

KURT WITTER (4.VII)

KURT WITTER est un roman-feuilleton expérimental.
Chaque chapitre est constitué de 10 blocs de texte (épisodes tweets de 140 signes) créés sur mon compte Twitter. (#KurtWitter)

Première saison : été 2011
Deuxième saison : automne 2011
Troisième saison : hiver 2011-2012

VII


La Conspiration grise et invisible s'étend à l'Univers entier. Crépuscule des magiciens, la réécriture du Livre des Damnés. (271)

"Cosmos naturellement informatique" : idée commune aux voyageurs formés en étoile à cinq branches au centre de l'habitacle. L'orgone se concentre, boule bleue brillant au cœur de l'étoile. Cordes vocales vibrant en résonance avec cordes cosmiques. Chorale dadamix-te : Ooooooooooooooooooooooooooooo dll rrrr beeeeeee bö fümms bö fümms bö wö fümms bö wö tää zää Uuuuuuuuu. Voix sourires regards se mêlent dans le bleu central. I.A. envoie Good Vibrations des BeachBros&Sisters vers Planète Crabe. Chacun son dernier mot à dire : A Hard Rain's A -Gonna Fall. Bye bye barbarie. Fiat Lux Interior. Cinq barres + six barres. Les badcops vont se recycler en euthanasieurs de choc dans les maisons de retraite "Soylent Green". Il est temps de partir. (272-277)

Yo, inversez la gravité. Qu'elle soit comme un dénominateur zéro sous une barre de fraction. L'avenir est dans les étoiles. Kurt Witter donne le signal. Final countdown. Le blockhaus camouflé s'élève, décolle lentement dans un tourbillon de sable. Ni trou de ver ni porte distrans. Le clan des cinq s'éloigne du système solaire et de la galaxie par la force de la pensée.
(278-280)

Fin de la 4ème et dernière saison.

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samedi 28 avril 2012

KURT WITTER (4.VI)

KURT WITTER est un roman-feuilleton expérimental.
Chaque chapitre est constitué de 10 blocs de texte (épisodes tweets de 140 signes) créés sur mon compte Twitter. (#KurtWitter)

Première saison : été 2011
Deuxième saison : automne 2011
Troisième saison : hiver 2011-2012
VI

Parois et toit du fortin sont maintenant recouverts de strates alternées de matières organiques et de détritus métalliques. À l'intérieur, l'accumulation d'orgone est telle qu'un halo bleuté entoure les protagonistes de l'aventure. Lumière gratis. (261-262)

De son poste avancé dans l'autre galaxie, Costume Noir lance des extensions de son Intelligence Artificielle vers La Terre. (263)

En astropataphysicienne éprouvée, Blanche joue près des siens un rôle de psychologue prédictive. Polarisation neurologique. Elle met en place sur la plage un entraînement à la communication non-verbale avec E.T.I. (Espèce Technologique Improbable).
(264-265)

Entité GPS-HRM se décompose, dédouble, recompose, essaie toutes les combinaisons Logos-Univers. Sun Lovers I Go. Écrit sur le sable avec l'ongle : Ha Rien Misere hot ko Gorge sPerme Ski pilla ! Après la neige, Homme-Chat pose sa griffe. (266-267)

En attendant la conjonction, Hugues Haubal arpente la grève dans son costume de scène, combinaison poésie spatiale. Égigaa! (268)

Anna Bloom pense une ultime fois à celles et ceux qui vont vivre dans le pot au noir, Pénélope, Omer, L'Impossible Naoko... (269)

L'I.A. de Costume Noir a créé son nid dans un minuscule recoin du cortex de Kurt Witter. L'opération Chromozone23 commence. (270)

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samedi 21 avril 2012

KURT WITTER (4.V)

KURT WITTER est un roman-feuilleton expérimental.
Chaque chapitre est constitué de 10 blocs de texte (épisodes tweets de 140 signes) créés sur mon compte Twitter. (#KurtWitter)

Première saison : été 2011
Deuxième saison : automne 2011
Troisième saison : hiver 2011-2012
Berck-sur-Mer, mi-avril 2012, groupe merzien de nouveau rassemblé chair os esprit ondes et corpuscules. Ciel, plage, océan. Pour fêter les retrouvailles et recharger les imaginaires de chacun, une suprême partie de dadas s'organise dans le bunker. Dans la collection d'Anna, chacun choisit un cheval de chewing-gum durci et coloré. Cinq coursiers immobiles dans l'enclos. La course a moins d'importance que ce qui traverse au trot l'esprit du cavalier. Un coup de dés mettra le joueur en orbite. Après trois tours, ensemble, par la pensée, maîtrisant le roulement des dés, stabilisant les bidets sur même rangée, égaux. (251-255)
Devant le blockhaus, feu de planches flottées flambant dans la nuit. KurtAnnaBlancheHuguesGeorges sourit. Quintet is ready. Depuis la Nébuleuse du Crabe, Costume Noir sent l'enthousiasme et la symbiose réussie de ses protégés dans le Solar System. Nomadisme dans l'espace-temps, communauté onirique, accumulation d'énergie-orgone, placidité chamanique. Prêt ready fertig. (256-258)
Les jours suivant le dernier tournoi, l'équipage au complet arpente la plage de Berck à Merlimont, rassemble des matériaux. Chaque nouvelle marée apporte les éléments nécessaires à la construction d'un M.E.R.Z. géant autour et inside le blockhaus. (259-260)

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samedi 14 avril 2012

KURT WITTER (4.IV)

KURT WITTER est un roman-feuilleton expérimental.
Chaque chapitre est constitué de 10 blocs de texte (épisodes tweets de 140 signes) créés sur mon compte Twitter. (#KurtWitter)

Première saison : été 2011
Deuxième saison : automne 2011
Troisième saison : hiver 2011-2012

IV

Kurt et Anna décident de fuir les ténèbres de l'an 2023. Les yeux fermés, ils prennent le train d'ondes, azimut Berck 2012. Le Merzbau s'est reconstitué dans un blockhaus posé de guingois sur la plage. Une masse de béton gris battu par les vagues. (241-242)

La partie suisse de l'escadrille doit survoler presque un siècle d'histoire sanguinolente pour rejoindre l'époque actuelle. Hugues et Blanche, doigts croisés, traversent deux guerres mondiales, guerre froide, pluies acides et dépotoirs nucléaires. Ils ratent de peu la plage de Berck, atterrissant lundi de Pâques 1964, entre Mods et Rockers dans les émeutes de Brighton. (243-245)

La situation d'Han Ri est aussi préoccupante. Le réchauffement climatique a fait fondre la neige, brouillé les logogrammes. Malgré tout, intuitivement, comme un albatros migrateur, il prend la bonne direction, vers Bruxelles Eurostar Lille-Europe. De Lille par TER, il roule vers la côte, avertit par canal onirique, le couple KurtAnna, qui le récupère en gare d'Etaples. (246-248)

Meanwhile, in Brighton, Hugues et Blanche, réfugiés dans un cinéma, se déplacent de plusieurs années inside "Quadrophenia". Émergeant du rêve dans une salle obscure next to St Pancras, pensées communes in another Eurostar. Comme doigts de la main. (249-250)

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samedi 7 avril 2012

KURT WITTER (4.III)

KURT WITTER est un roman-feuilleton expérimental.
Chaque chapitre est constitué de 10 blocs de texte (épisodes tweets de 140 signes) créés sur mon compte Twitter. (#KurtWitter)

Première saison : été 2011
Deuxième saison : automne 2011
Troisième saison : hiver 2011-2012

III
Le cocktail Costume Noir "terre mouillée-gaz butane-guêpe écrasée-tabacfumée froide-bière délaissée" dérive dans l'atelier. Anna hume et déchiffre le message. L'odeur parle. Nébuleuse du Crabe, marée basse, plumes de mouettes. Retour sur la plage. Là Où Kurt Était Allongé Autrefois... La première apparition de Costume Noir dans les rêves berckois. La station de départ. (231-233)
Nouvelle exhalaison de signaux parfumés améliorant la vision : poudre de riz-sueur muqueuse anale-buée de baraque à frites. De son côté, Kurt réagit-érection aux images sonores fin des Sixties, remix Nights In White Satin & A Whiter Shade Of Pale. (234-235)
Allongés nus dans la nuit continue de 2023, Kurt Witter et Anna Bloom se conjuguent à tous les temps et décident fermement. Programmation : Action (départ) dans même Espace (plage de Berck) simultanément à trois moments distincts (1916-1969-2012). Impératif : joindre entités HuguesHaubalBlancheSélavie-Tessin-1916 et HanRiMishokoakaGeorgesPermekeSpilliaert-Norvège-2012. (236-238)
D'une nuit l'autre, in spacetime, Anna délivre le message à Blanche qui le déchiffre dans le ciel étoilé de Sant' Abbondio. Aux manettes de la Merz-Dream-Machine, Kurt trace dans la neige de Norvège des logogrammes chiffrés pour Han-Ri et Georges. (239-240)

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samedi 31 mars 2012

KURT WITTER (4.II)

KURT WITTER est un roman-feuilleton expérimental.
Chaque chapitre est constitué de 10 blocs de texte (épisodes tweets de 140 signes) créés sur mon compte Twitter. (#KurtWitter)

Première saison : été 2011
Deuxième saison : automne 2011
Troisième saison : hiver 2011-2012

II

Pendant qu'Anna mastique et pétrit d'autres dadas-chewing-gums, Kurt parcourt une version électronique du Cycle d'Hypérion. En mode recherche, il traque les occurrences "portes distrans". La machine à rêver tourne à vide dans l'air saturé d'ozone. (221-22)
Aucune nouvelle de Blanche et Hugues après l'escapade de 1916 à Zurich. Ils avaient l'intention d'emménager dans le Tessin. Sûrement plus vivable qu'Hanovre en 2023. Troisième jour sans lumière solaire. Seulement les phares des camions recycleurs. (223-224)
Zéro matière première, only matière dégradée, entropisée sans fin. Kurt et Anna se fournissent dans le passé grâce au MERZ. Le Ministère de Salubrité Mentale contrôle la gestion des sous-produits humains. Économiser la pensée = économie d'énergie. Le règlement du Service Communication limite la longueur des courriers à 140 signes typographiques. Espaces blancs compris. Kurt imagine contraction langage permet accumuler puissance pour usage futur. Création d'avatars = maximum de KW par heure. (225-228)

Anna manipule la Machine Electronique Rapido Zen en y engrammant des ondes à effet Kirlian, une télépathie transtemporelle. En retour, elle obtient une réponse de Costume Noir : message purement olfactif, sinusoïde pour sinus, fragrance composite. (229-230)

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lundi 26 mars 2012

KURT WITTER (4.I)

KURT WITTER est un roman-feuilleton expérimental.
Chaque chapitre est constitué de 10 blocs de texte (épisodes tweets de 140 signes) créés sur mon compte Twitter. (#KurtWitter)

Première saison : été 2011
Deuxième saison : automne 2011
Troisième saison : hiver 2011-2012

I

Bande-son : "Space is the place", morceau de 21'14 composé et interprété par Sun Ra avec l'Intergalactic Infinity Arkestra. Depuis des heures, Costume Noir écoute et réécoute cette musique. Il ne mange, ni ne dort. Les images défilent sur l'écran. Dans le fortin électronique, il apprécie les rêves croisés de Kurt Witter et de ses camarades. Approchant du but. Obstinés. La mise en phase de leurs ondes alpha est imminente mais le jeu de dadas n'est pas encore devenu une discipline olympique ! Space 's the place. Espèce qui s'blesse. Pas à pas, Costume Noir va leur donner coup de pouce, coup de main. Coup d'avance. (211-215)

Anna ramasse ses vêtements épars et s'habille face au miroir de la chambre. Kurt ronfle doucement. Le jour ne se lève plus. Le jour ne se lève plus tous les jours. De temps à autre, un ouragan venu du nord dissipe la masse compacte de brume grise. Le coucou électronique réveille Kurt. Les simulacres animés ont remplacé les espèces naturelles. Oiseaux fichiers sonores. Face au kitchencomputer intégré, Anna avale l'infusion grisverte couleur dollar comme celle du monde extérieur sur l'écran. Kurt prend connaissance de la météo dans les yeux d'Anna. Serrés l'un contre l'autre, flairant la présence de Costume Noir. (216-220)

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mardi 6 mars 2012

Kurt Witter 3ème saison

« KURT WITTER » est un roman expérimental. Chaque chapitre est constitué des dix blocs de texte (« tweets » de 140 signes) publiés au cours d'une semaine sur Twitter. Pour une lecture plus aisée, les blocs ont été regroupés en paragraphes « normaux ».
7 chapitres constituent une "saison".
Le roman terminé comprendra 28 chapitres, soit 280 tweets à suivre en direct pendant toute une année sur mon compte Twitter.
Première saison : été 2011
Deuxième saison : automne 2011
Troisième saison
hiver 2011-2012

I

Saut majeur, l'intégration de la Dream Machine à la sculpture permet aux explorateurs de patrouiller dans le temps du Merz. Un championnat de dadas a entériné la sélection des zones temporelles et des artefacts récupérables dans l'hémisphère Nord. De Zurich à Hanovre, Blanche Sélavie et Hugues Haubal collectent, numérisent cylindres, rouleaux et disques de phonographe. Scrutant les menus évènements de l'année 2023, an XI de l'ère nouvelle, Anna Bloom et Kurt Witter recherchent Costume Noir.

Georges Permeke-Spilliaert alias Han-Ri Mishoko, ouvrier agricole dans un élevage de rennes en Laponie ; il peint la neige. Blanc sur blanc, il entasse ses toiles dans un congélateur. Il crée des statues de neige, armée de fantômes sur la toundra. G.P.S. rêve parfois de ses vieux amis, croit les reconnaître dans une marine peinte par Schwitters sur une île norvégienne. Un quartet de bonhommes de neige monte la garde devant l'entrée de l'étable. On entend les rennes qui ruminent leur lichen.

La bulle temporelle dépose Blanche et Hugues, Spiegelgasse à Zurich, explorateurs invisibles aux yeux des passants de 1916. Anna et Kurt naviguent dans les données de l'Académie 23, traquant les occurrences de Turing Stephenson Gibson & Burroughs.

II

De son propre chef, Anna propose à Omer et Pénélope de l'accompagner dans une dérive originale. Ithaque-Troie aller-retour. Kurt n'apprécie guère l'initiative et laisse éclater sa colère. Il préfère que la découverte de l'effet Merz reste secrète. Le vif éclat de Kurt détruit les relations déjà distendues avec Omer et la tisseuse. Anna se sent très desperate housewife. Pour se dérider, elle décide de créer une ligne inédite de dadas en mâchant ensemble chewing-gums et Léonidas (autre Grec).

Ailleurs, outre-temps. Blanche se sent coupable. Malaise. L'ingratitude du groupe vis à vis de L'Impossible Naoko. Oubliée. En s'appropriant passé et avenir, le royaume des morts et le pays de ceux qui ne sont pas nés, ils abandonnent les vivants. Spiegelgasse, l'astropataphysicienne et son partenaire de translation avancent main dans la main, vers le Cabaret Voltaire.
De son (leur) côté, KurtAnnaWitterBloom a (ont) localisé la signature numérique de Costume Noir dans une database orbitale. Pendant l'interfaçage au serveur de l'Irréalité, les sbires du Bureau de Salubrité Mentale cognent à la porte de la maison. Ils sont toujours à la recherche de G.P.S. Anna se déconnecte pour les accueillir. Ils sont deux et jouent Bad Cop/Bad Cop.

III

Badcop 1 : "On a retracé les tweets que Mishoko a échangés avec vous après son évasion du Therapy Center. Où est-il ? Now."
Anna : "Nao ! Elle est peut-être impossible, mais n'a rien à voir Han Ri. Et lui, il est loin, parti dans la tweetosphère."
Badcop 2 : "Tweetosphère ! Tweetosphère ! Est-ce qu'on a des gueules de tweetosphère ? Faut changer de refrain, Mme Bloom !"
Anna : "Si vous voulez, je peux vous imiter le pinson dll rrrrr beeeee bö dll rrrrr beeeee bö fümms bö rrrrr beeeee bö wö."

Soudain surgit Kurt Witter, générateur à la main. Les premières syllabes de l'Ursonate ont joué un rôle de signal d'alarme. Les deux flics ont le souffle coupé. Kurt les braque avec le générateur de champ temporel et les expédie à l’ère glaciaire.
Débarrassé des fâcheux, le duo WitterBloom se branche de nouveau à la MerzDreamMachine. Direction le Cloud de Costume Noir. Les explorateurs se glissent à l'intérieur du Simulacron, trouent le mur de glace noire et fusent dans la purée de données. Enfoncés dans le fouillis des fichiers, ils entendent un marmonnement "whisper" qui va crescendo, voix mp3 de Costume Noir. Calling partisans of all nations/Shift linguals/Cut word lines/Vibrate tourists/Free doorways/Break through in grey room...

IV

Zurich. Hugues Haubal se fraie un chemin dans la foule qui encombre le trottoir. Avec Blanche, ils entrent dans le cabaret. L'endroit est bondé. À travers la fumée de tabac, ils observent la scène cernée sur trois côtés par les amateurs de poésie. Blanche et Hugues marchent vers le frontstage, se glissent entre les spectateurs. Ils remarquent des Turcs et des Japonais.

Krippenspiel en cours sur la scène. Assistance silencieuse, surprise par la rencontre entre récitatif et concert bruitiste. Après les applaudissements, Blanche Sélavie se tourne vers son partenaire pour partager l'émerveillement. Hugues a disparu.

Sur chaque côté de la scène, on installe maintenant trois pupitres supportant chacun un manuscrit rédigé en lettres rouges. Les lampes s'éteignent. Silence. Dans la pénombre, on distingue des silhouettes déplaçant une masse sur l'estrade. Lumière.
Oh et ah stupéfaits. Le personnage en scène a les jambes prises jusqu'aux hanches dans un brillant cylindre de carton bleu. Il arbore un énorme col-manteau, couvert de papier, rouge à l'intérieur et doré à l'extérieur, qu'il remue comme des ailes. Avec son chapeau de chaman à rayures blanches et bleues, on dirait un obélisque. Blanche, sidérée, reconnaît Hugues Haubal.

V

Whou whououou whououou... En même temps, mais à une autre époque, au même endroit, mais en un autre lieu. Whouououououou... Le vent souffle hurle en mode blizzard. Devant l'étable laponne, les bonhommes de neige sont devenus des gros tas. Tumulus.

A l'intérieur, Georges se fait chauffer les doigts par son couple de rennes préférés. La vapeur se condense sur ses ongles. Il ferme les yeux, se focalise sur les méandres de sa tapisserie interne, devine des ombres amies dans l'entrelacs méningé. Les rennes s'ébrouent, déchirant le voile méditatif alors que la mise au point sur les quatre silhouettes devient optimale.
Georges sait ce qu'il doit faire. Il avale une jatte de lait jaune, enfile sa pelisse en peau de loup et coiffe son feutre. Dehors les monticules luisent sous le soleil de minuit. Georges se met au centre du carré, commence à tourner sur lui-même. Élevant et abaissant les bras, tourne, tourne, tourne. Dans un sens, dans l'autre. Soudain s'arrête, commence à psalmodier. "Gadji beri bimba. Glandridi laul lauli lonn lonni cadori. Gadjama bim beri glassala. Glandradi glassla tuffm i zimbrahim." Blocs de neige remués de l'intérieur, vibrant sous les consonnes. Bimba bimba. Ils enflent et se redressent face à Georges.

VI

En même temps, à une autre époque, au même endroit, en un autre lieu, Kurt et Blanche pérégrinent dans un orage électrique. Voix nasillarde de Costume Noir. Les particules chargées leur hérissent le poil, font crépiter la laine de leurs vêtements. Parole Stalkerisée les guide dans la zone grise. Les électrons clignotent autour d'eux comme des moucherons ou des flocons.

Hiver nucléaire de 2023. Bégaiement pop. World Destruction. This is war to extermination. Les nouvelles du futur suckent... La machine à rêver vire au cauchemar. Blanche serre le cou de sa poupée Pat et Kurt broie la tête de Walt. Celluloïd Crash. Le logiprog pirate de la Brigade de Salubrité Mentale secoue la carcasse du M.E.R.Z., relance les jumeaux BadBad et CopCop.
Par un violent effort de concentration, Kurt se dégage de la sinusoïde maléfique et active son accumulateur d'orgone perso. Détachant les doigts de Blanche de l'avatar pseudo-dickien, d'un coup de pied virtuel, il catapulte celui-ci hors du temps. Blanche revient à elle et lui. Junkjumeaux avalés par la poubelle du hardisque. Nuage électronique devenu tempête de neige. Au sein de la brume, Kurt et Blanche entrevoient quatre figures fantomatiques s'agitant et gazouillant de façon brownienne.

VII

Même temps, autre époque. Même endroit, autre lieu. Podium du Cabaret Voltaire, Hugues Haubal en transe, remue ses "ailes". Sans peur du ridicule, il brame hardiment Le Chant de Labada aux nuages. Au milieu du public, Blanche ébahie bat des mains.

L'éclairage faiblit. On distingue des silhouettes qui se dirigent vers le second pupitre. Voix modulant le murmure du vent.
Lumière revenue, quatre ombres dansantes et bruissantes encerclent un géant couvert de fourrures planté face à l'auditoire.


Hugues annonce "La Caravane des éléphants". Bung ! Bunga! La créature tape convulsivement du pied le plancher de l'estrade. Les deux "artistes" bougent et récitent de concert. Grossiga égiga tumba. Soudain, Blanche reconnaît la voix du géant velu. Elle se souvient. Han Ri Mishoko, ses bonbons farcis, sa fuite au Nord, son nouvel alias. Georges ! Sous une peau de loup !
Une main se pose sur le dos de Blanche. Elle se retourne. Anna est là. Du doigt, désignant la scène, le troisième pupitre. Trop d'évènements simultanés ! L'astropataphysicienne beugue. Se reprend, assimile puis redémarre. Kurt hurle avec le loup. Animés par la foule, les trois déclamateurs slamment blago bung blago bung. Anna et Blanche balancent des wulubu ssubudu...

Fin de la troisième saison

La prochaine et dernière saison de "Kurt Witter" sera publiée au printemps 2012.

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samedi 25 février 2012

KURT WITTER (3.VII)

KURT WITTER est un roman-feuilleton expérimental.
Chaque chapitre est constitué de 10 blocs de texte (épisodes tweets de 140 signes) créés sur mon compte Twitter. (#KurtWitter)

Première saison : été 2011
Deuxième saison : automne 2011

VII

Même temps, autre époque. Même endroit, autre lieu. Podium du Cabaret Voltaire, Hugues Haubal en transe, remue ses "ailes". Sans peur du ridicule, il brame hardiment Le Chant de Labada aux nuages. Au milieu du public, Blanche ébahie bat des mains. (201-202)

L'éclairage faiblit. On distingue des silhouettes qui se dirigent vers le second pupitre. Voix modulant le murmure du vent. Lumière revenue, quatre ombres dansantes et bruissantes encerclent un géant couvert de fourrures planté face à l'auditoire. (203-204)

Hugues annonce "La Caravane des éléphants". Bung ! Bung ! La créature tape convulsivement du pied le plancher de l'estrade. Les deux "artistes" bougent et récitent de concert. Grossiga égiga tumba. Soudain, Blanche reconnaît la voix du géant velu. Elle se souvient. Han Ri Mishoko, ses bonbons farcis, sa fuite au Nord, son nouvel alias. Georges ! Sous une peau de loup ! (205-207)

Une main se pose sur le dos de Blanche. Elle se retourne. Anna est là. Du doigt, désignant la scène, le troisième pupitre. Trop d'évènements simultanés ! L'astropataphysicienne beugue. Se reprend, assimile puis redémarre. Kurt hurle avec le loup. Animés par la foule, les trois déclamateurs slamment blago bung blago bung. Anna et Blanche balancent des wulubu ssubudu... (208-210)

Fin de la troisième saison

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samedi 18 février 2012

KURT WITTER (3.VI)

KURT WITTER est un roman-feuilleton expérimental.
Chaque chapitre est constitué de 10 blocs de texte (épisodes tweets de 140 signes) créés sur mon compte Twitter. (#KurtWitter)

Première saison : été 2011
Deuxième saison : automne 2011

VI
En même temps, à une autre époque, au même endroit, en un autre lieu, Kurt et Blanche pérégrinent dans un orage électrique. Voix nasillarde de Costume Noir. Les particules chargées leur hérissent le poil, font crépiter la laine de leurs vêtements. Parole Stalkerisée les guide dans la zone grise. Les électrons clignotent autour d'eux comme des moucherons ou des flocons. (191-193)

Hiver nucléaire de 2023. Bégaiement pop. World Destruction. This is war to extermination. Les nouvelles du futur suckent... La machine à rêver vire au cauchemar. Blanche serre le cou de sa poupée Pat et Kurt broie la tête de Walt. Celluloïd Crash. Le logiprog pirate de la Brigade de Salubrité Mentale secoue la carcasse du M.E.R.Z., relance les jumeaux BadBad et CopCop. (194-196)

Par un violent effort de concentration, Kurt se dégage de la sinusoïde maléfique et active son accumulateur d'orgone perso. Détachant les doigts de Blanche de l'avatar pseudo-dickien, d'un coup de pied virtuel, il catapulte celui-ci hors du temps. Blanche revient à elle et lui. Junkjumeaux avalés par la poubelle du hardisque. Nuage électronique devenu tempête de neige. Au sein de la brume, Kurt et Blanche entrevoient quatre figures fantomatiques s'agitant et gazouillant de façon brownienne. (197-200)

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samedi 11 février 2012

KURT WITTER (3.V)

KURT WITTER est un roman-feuilleton expérimental.
Chaque chapitre est constitué de 10 blocs de texte (épisodes tweets de 140 signes) créés sur mon compte Twitter. (#KurtWitter)

Première saison : été 2011
Deuxième saison : automne 2011

Troisième saison

V

Whou whououou whououou... En même temps, mais à une autre époque, au même endroit, mais en un autre lieu. Whouououououou... Le vent souffle hurle en mode blizzard. Devant l'étable laponne, les bonhommes de neige sont devenus des gros tas. Tumulus. (181-182)
A l'intérieur, Georges se fait chauffer les doigts par son couple de rennes préférés. La vapeur se condense sur ses ongles. Il ferme les yeux, se focalise sur les méandres de sa tapisserie interne, devine des ombres amies dans l'entrelacs méningé. Les rennes s'ébrouent, déchirant le voile méditatif alors que la mise en point sur les quatre silhouettes devient optimale. (183-185)

Georges sait ce qu'il doit faire. Il avale une jatte de lait jaune, enfile sa pelisse en peau de loup et coiffe son feutre. Dehors les monticules luisent sous le soleil de minuit. Georges se met au centre du carré, commence à tourner sur lui-même. Élevant et abaissant les bras, tourne, tourne, tourne. Dans un sens, dans l'autre. Soudain s'arrête, commence à psalmodier. "Gadji beri bimba. Glandridi laul lauli lonn lonni cadori. Gadjama bim beri glassala. Glandradi glassla tuffm i zimbrahim." Blocs de neige remués de l'intérieur, vibrant sous les consonnes. Bimba bimba. Ils enflent et se redressent face à Georges. (186-190)

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samedi 28 janvier 2012

KURT WITTER (3.IV)

KURT WITTER est un roman-feuilleton expérimental.
Chaque chapitre est constitué de 10 blocs de texte (épisodes tweets de 140 signes) publiés sur mon compte Twitter. (#KurtWitter)

Première saison : été 2011
Deuxième saison : automne 2011

Troisième saison

IV

Zurich. Hugues Haubal se fraie un chemin dans la foule qui encombre le trottoir. Avec Blanche, ils entrent dans le cabaret. L'endroit est bondé. À travers la fumée de tabac, ils observent la scène cernée sur trois côtés par les amateurs de poésie. Blanche et Hugues marchent vers le frontstage, se glissent entre les spectateurs. Ils remarquent des Turcs et des Japonais. (171-173)

Krippenspiel en cours sur la scène. Assistance silencieuse, surprise par la rencontre entre récitatif et concert bruitiste. Après les applaudissements, Blanche Sélavie se tourne vers son partenaire pour partager l'émerveillement. Hugues a disparu. (174-175)

Sur chaque côté de la scène, on installe maintenant trois pupitres supportant chacun un manuscrit rédigé en lettres rouges. Les lampes s'éteignent. Silence. Dans la pénombre, on distingue des silhouettes déplaçant une masse sur l'estrade. Lumière. (176-177)
Oh et ah stupéfaits. Le personnage en scène a les jambes prises jusqu'aux hanches dans un brillant cylindre de carton bleu. Il arbore un énorme col-manteau, couvert de papier, rouge à l'intérieur et doré à l'extérieur, qu'il remue comme des ailes. Avec son chapeau de chaman à rayures blanches et bleues, on dirait un obélisque. Blanche, sidérée, reconnaît Hugues Haubal. (178-180)

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samedi 21 janvier 2012

KURT WITTER (3.III)

KURT WITTER est un roman-feuilleton expérimental.
Chaque chapitre est constitué de 10 blocs de texte (épisodes tweets de 140 signes) publiés sur mon compte Twitter. (#KurtWitter)

Première saison : été 2011
Deuxième saison : automne 2011

Troisième saison

III

Badcop 1 : "On a retracé les tweets que Mishoko a échangés avec vous après son évasion du Therapy Center. Où est-il ? Now." (161)
Anna : "Nao ! Elle est peut-être impossible, mais n'a rien à voir Han Ri. Et lui, il est loin, parti dans la tweetosphère." (162)
Badcop 2 : "Tweetosphère ! Tweetosphère ! Est-ce qu'on a des gueules de tweetosphère ? Faut changer de refrain, Mme Blooma!" (163)
Anna : "Si vous voulez, je peux vous imiter le pinson dll rrrrr beeeee bö dll rrrrr beeeee bö fümms bö rrrrr beeeee bö wö." (164)

Soudain surgit Kurt Witter, générateur à la main. Les premières syllabes de l'Ursonate ont joué un rôle de signal d'alarme. Les deux flics ont le souffle coupé. Kurt les braque avec le générateur de champ temporel et les expédie à l’ère glaciaire. (165-166)

Débarrassé des fâcheux, le duo WitterBloom se branche de nouveau à la MerzDreamMachine. Direction le Cloud de Costume Noir. Les explorateurs se glissent à l'intérieur du Simulacron, trouent le mur de glace noire et fusent dans la purée de données. Enfoncés dans le fouillis des fichiers, ils entendent un marmonnement "whisper" qui va crescendo, voix mp3 de Costume Noir. Calling partisans of all nations/Shift linguals/Cut word lines/Vibrate tourists/Free doorways/Break through in grey room...(167-170)

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samedi 14 janvier 2012

KURT WITTER (3.II)

KURT WITTER est un roman-feuilleton expérimental.
Chaque chapitre est constitué de 10 blocs de texte (épisodes tweets de 140 signes) publiés sur mon compte Twitter.
(#KurtWitter)

Première saison : été 2011
Deuxième saison : automne 2011

Troisième saison

II

De son propre chef, Anna propose à Omer et Pénélope de l'accompagner dans une dérive originale. Ithaque-Troie aller-retour. Kurt n'apprécie guère l'initiative et laisse éclater sa colère. Il préfère que la découverte de l'effet Merz reste secrète. Le vif éclat de Kurt détruit les relations déjà distendues avec Omer et la tisseuse. Anna se sent très desperate housewife. Pour se dérider, elle décide de créer une ligne inédite de dadas en mâchant ensemble chewing-gums et Léonidas (autre Grec). (151-154)

Ailleurs, outre-temps. Blanche se sent coupable. Malaise. L'ingratitude du groupe vis à vis de L'Impossible Naoko. Oubliée. En s'appropriant passé et avenir, le royaume des morts et le pays de ceux qui ne sont pas nés, ils abandonnent les vivants. Spiegelgasse, l'astropataphysicienne et son partenaire de translation avancent main dans la main, vers le Cabaret Voltaire. (157-157)

De son (leur) côté, KurtAnnaWitterBloom a (ont) localisé la signature numérique de Costume Noir dans une database orbitale. Pendant l'interfaçage au serveur de l'Irréalité, les sbires du Bureau de Salubrité Mentale cognent à la porte de la maison. Ils sont toujours à la recherche de G.P.S. Anna se déconnecte pour les accueillir. Ils sont deux et jouent Bad Cop/Bad Cop. (158-160)

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samedi 7 janvier 2012

KURT WITTER (3.I)

KURT WITTER est un roman-feuilleton expérimental.
Chaque chapitre est constitué de 10 blocs de texte (épisodes tweets de 140 signes) publiés sur mon compte Twitter.
(#KurtWitter)

Première saison : été 2011
Deuxième saison : automne 2011

Troisième saison

I

Saut majeur, l'intégration de la Dream Machine à la sculpture permet aux explorateurs de patrouiller dans le temps du Merz. Un championnat de dadas a entériné la sélection des zones temporelles et des artefacts récupérables dans l'hémisphère Nord. De Zurich à Hanovre, Blanche Sélavie et Hugues Haubal collectent, numérisent cylindres, rouleaux et disques de phonographe. Scrutant les menus évènements de l'année 2023, an XI de l'ère nouvelle, Anna Bloom et Kurt Witter recherchent Costume Noir. (141-144)

Georges Permeke-Spilliaert alias Han-Ri Mishoko, ouvrier agricole dans un élevage de rennes en Laponie ; il peint la neige. Blanc sur blanc, il entasse ses toiles dans un congélateur. Il crée des statues de neige, armée de fantômes sur la toundra. G.P.S. rêve parfois de ses vieux amis, croit les reconnaître dans une marine peinte par Schwitters sur une île norvégienne. Un quartet de bonhommes de neige monte la garde devant l'entrée de l'étable. On entend les rennes qui ruminent leur lichen. (145-148)

La bulle temporelle dépose Blanche et Hugues, Spiegelgasse à Zurich, explorateurs invisibles aux yeux des passants de 1916. Anna et Kurt naviguent dans les données de l'Académie 23, traquant les occurrences de Turing Stephenson Gibson & Burroughs. (149-150)

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mercredi 30 novembre 2011

Kurt Witter 2ème saison

« KURT WITTER » est un roman expérimental. Chaque chapitre est constitué des dix blocs de texte (« tweets » de 140 signes) publiés au cours d'une semaine sur Twitter. Pour une lecture plus aisée, les blocs ont été regroupés en paragraphes « normaux ».
7 chapitres constituent une "saison".
Le roman terminé comprendra 28 chapitres, soit 280 tweets à suivre en direct pendant toute une année sur mon compte Twitter.


Première saison : été 2011


Deuxième saison

I

Kurt plane en rase-mottes au-dessus du M.E.R.Z. Au pays fantasmé de Costume Noir, Flight Simulator remplace le jeu de dadas. Le paysage planétaire garnit les murs de l’habitation, s’étend au plafond. Kurt domine le hérisson damé, pâquis de piquants. Bras tendus, il survole les moules Broodthaers, mine de schistes marins à ciel ouvert. Les déchets palpitent artistiquement. Épaves stellaires. Éléments récupérés du satellite crashé dans le jardin de L’Impossible Naoko, une amie de Blanche Sélavie.
Kurt sent la robuste énergie symbolique présente dans la sculpture. Choix, collecte, recyclage. Moteur d’Éclosion. Rite Zen. L’eau utilisée pour fabriquer les objets fixés aux parois sourd et ruisselle en cascade sous les yeux de l’aviateur endormi. Le pétrole brut réintègre également le circuit sous la forme de filaments irisés qui surnagent dans les méandres aquatiques.
Kurt est en vol stationnaire. C’est l’appartement au complet qui semble tourbillonner. Les couleurs du M.E.R.Z se coagulent. Tout est blanc étincelant, comme la nacre de ses yeux. Le rêveur aérien flotte dans l'ardeur lumineuse. L’horizon a disparu.
Comme des feux dans la nuit, trois trajectoires cernent Kurt : Anna et Blanche sur les ailes, Hugues à l'arrière du quatuor.

II

L'escadrille des joueurs de dadas dessine un + au-dessus du bas-relief merzien. Constellation positive sur l'univers recréé. Les quatre sont unis dans le temps du rêve, interconnectés en altitude. La distance autorise un panoramique spatio-temporel. Ils se voient bébés au sein, enfants aux genoux écorchés, adolescents romantiques écrivant des poésies gorgées de Sehnsucht.
Anna Bloom lit un roman de James Joyce. Blanche Sélavie coupe les cheveux de Tonton Marcel. Hugues Haubal loue une caravane. Kurt entend les bombes s'écraser sur Hanovre. Il trempe son pinceau dans l'huile de térébenthine et joue sa première sonate.
Tout arrive simultanément. Le temps s'abolit comme un bibelot d'inanité. L'espace est parcouru de vibrations synesthésiques. La tapisserie de papiers de chewing-gum clignote dans les éclairs orangés des orages qui se succèdent en une longue théorie. L'amas de prospectus dégouline d'encres de couleurs et de pâte à papier. Le M.E.R.Z. bouillonne dans l'électricité statique. Le grondement du tonnerre couvre toutes les pistes sonores. Les quatre oniromanciens décontenancés font face au pot au noir.
"TOWERS! OPEN FIRE!". Médiocre parodie de Darth Vador, la voix de Costume Noir émerge du chaos ambiant. Kurt éclate de rire. (90)

III

Au ciel de lit, les quatre cavaliers manœuvrent à l'unisson au milieu des éclairs engrenés par l'injonction de Costume Noir. Anna repère le thaumaturge juché sur la porte ouverte de la salle de bains. Il tient à la main un tuyau métallique flexible. Kurt envoie aux trois copilotes l'image d'un sous-marinier marmonnant dans un tube. Le cylindre s'étire, palpitant vers lui.

Serpent annelé rivant sa bouche grande ouverte à l'oreille du rêveur volant. Voix de Costume Noir enserrant la tête de Kurt. "Vous décodez hier maintenant instantanément image par image avec accélération efficace. Ensemble inside the dream machine." Kurt veut poser la question de l'énergie noire, mais le flexible se rétracte comme le cordon d'alimentation d'un aspirateur. En même temps, le costume de Costume Noir se brouille. Un crrrépitement parasite monte et descend comme une tornade blanche.

23:23, Kurt remarque les diodes du radioréveil. Il se souvient de tout, et notamment du vol en commun initié par le M.E.R.Z. De son lit, il twitte @AnnAbloom @ugobal @blanche_selavie : Merci de noter vos visions pour le tournoi de jeudi. #dada #rêve
En se rendormant, Kurt voit Georges fuyant vers le nord radical sur un traîneau tiré par des chiens à pattes télescopiques.

IV

La grande ourse blanche est invisible dans le ciel norvégien. Midnight Sun over les logogrammes dessinécrits dans la neige. Georges Permeke-Spilliaert s'imagine Jack-James-Oliver London-Curwood filant au nord sur les traces de Christian Dotremont. En fuite loin des sbires du Bureau de Salubrité Mentale, depuis qu'il a quitté ses amis, G.P.S. avance vers le Septentrion. Il a traversé la Flandre et les Pays-Bas, de Breda à Rotterdam. Il a trouvé le bon dosage pour ses bonbons à la mescaline.

Dans sa réalité norvégienne, Georges se transporte en commun, autocar ou train. Il atteint Molde, Comté de Møre og Romsdal. De là, il prendra le Hurtigruten vers Kirkenes et le Cap Nord. Pour l'instant, il observe le trafic maritime dans le fjord. Un ferry blanc et bleu contourne paisiblement l'île de Hjertøya. Un couple de touristes français bavarde à côté de Georges.
La femme en tailleur sombre désigne l'île à son compagnon barbu. "C'est là que Kurt Schwitters venait passer les vacances."En l'entendant, Georges tressaille. Il pensait être à la poursuite du COBRA à trois têtes et voici qu'il rencontre le MERZ.Il comprend qu'il n'est pas arrivé à Molde par hasard. Il prendra l'Express Côtier un autre jour. D'abord, aller sur l'île.

V

Tandis que G.P.-S. arpente l'île de Hjertøya sur les traces du grand dadaïste, ses amis se réunissent dans le logis de K.W. Mardi, traditionnelle partie de dadas opposant par tirage au sort Bloom-Sélavie à Witter-Haubal. À l'ordre du jour : rêves.
Le jeu commence sous le signe de la méditation. On n'entend que les dés roulant sur le tapis et le piétinement des chevaux. Chacun rassemble les bribes intimes des rêves de la semaine passée en regardant le déplacement discontinu des dadas durcis.

Quand tous les chevaux sont sortis des stalles, Kurt prend la parole pour décrire son vol aéronirique au-dessus du M.E.R.Z. L'ahurissement se lit sur les visages des auditeurs. Anna est si surprise qu'elle renverse le premier dada d'Hugues Haubal. Kurt relève l'animal et achève son récit par l'épisode Costume Noir Dream Machine. Blanche, Hugues et Anna sont bouche bée.

Stade suprême de la connexion, ils ont expérimenté pour la première fois le rêve partagé. Blanche est la plus enthousiaste. L'astropataphysienne, en notant la présence bénéfique du M.E.R.Z., pense qu'il faut aussi prospecter la voie de la Machine. Kurt est OK. Il reste assez de place au centre du living pour l'installation. Hugues accepte de réunir tous les composants.

VI

"Toute révolution autre qu'électronique ne peut qu'échouer." Encore une phrase que Costume Noir avait tatouée dans sa tête. Kurt la voit scintiller sur les parois de son crâne comme un de ces slogans maléfiques au sommet des tours du centre-ville.

De son côté, Hugues récupère un baril métallique dans le jardin-jungle de l'Impossible Naoko et le charge dans son pick-up. Chez Pénélope et Omer (ils sont réconciliés), Anna emprunte une débobineuse d'écheveau à moteur électrique et axe vertical. Pour la cause, Blanche accepte de se séparer de sa lampe de chevet globe orange verre dépoli 4 x 25 watts design années 70.

Pendant que Kurt cogite sur les mots qui tombent dans la chambre grise, ses camarades déchargent et installent le matériel. Le vacarme de la meuleuse découpant des alvéoles dans la tôle du baril suspend les spéculations de Kurt. Le M.E.R.Z. vibre. Avec des écrous, Hugues fixe le fond du tonneau troué aux bras de la débobineuse. Un rhéostat règle la vitesse de rotation. Pendu à la potence d'un pied de micro, le globe orange oscille au centre du baril ; rais lumineux jaillissant des alvéoles.
Blanche branche la prise du moteur. Le gros cylindre commence à tourner sur sa base. La Machine à rêver est opérationnelle.

VII

La confrérie est debout devant la machine. Yeux clos, face à face, deux par deux, les voyageurs encerclent le baril ajouré. Le clignotement coloré sur les paupières fermées modifie les ondes alpha de Kurtannablanchehugues Witterbloomsélaviehaubal. Sur le tapis rétinien, torsades d'arabesques chamarrées, aurore boréale cérébrale. Solénoïde invisible reliant les rêveurs. En arrière-plan, cette pensée commune : La Dream Machine est l'unique objet d'art que l'on puisse examiner les yeux fermés.

Pendant que les quatre synchronisent la sphère de leur rêve, Georges Permeke-Spilliaert essaie de maîtriser son mal de mer. Il quitte Hjertøya en bateau pour explorer l'archipel de Bjørnsund, sur les traces des paysages peints par Kurt Schwitters.

Dans l'alentissement de la rotation, mouvement et couleur s'harmonisent pour devenir flux et reflux dans un bleu océanique. Les dreamers se polylocalisent. Debout dans le salon et, en même temps, ailleurs, allongés sur l'eau. Étoile de mer géante. Kurt Nord, Anna Sud, Blanche Est, Hugues Ouest, soulevés par la houle, dérivent psychogéographiquement dans le Gulf Stream. Goût de sel. Sillage d'un bateau. Éclaboussures. Éructations. Crachats. Soudain, ils VOIENT Georges vomissant dans l'océan.

Fin de la deuxième saison

La 3ème saison commencera en janvier 2012...

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samedi 19 novembre 2011

KURT WITTER (2.VII)

KURT WITTER est un roman-feuilleton expérimental.
Chaque chapitre est constitué de 10 blocs de texte (épisodes tweets de 140 signes) publiés sur mon compte Twitter.
(#KurtWitter)

Kurt Witter, Saison 1

VII

La confrérie est debout devant la machine. Yeux clos, face à face, deux par deux, les voyageurs encerclent le baril ajouré. Le clignotement coloré sur les paupières fermées modifie les ondes alpha de Kurtannablanchehugues Witterbloomsélaviehaubal. Sur le tapis rétinien, torsades d'arabesques chamarrées, aurore boréale cérébrale. Solénoïde invisible reliant les rêveurs. En arrière-plan, cette pensée commune : La Dream Machine est l'unique objet d'art que l'on puisse examiner les yeux fermés. (131-134)

Pendant que les quatre synchronisent la sphère de leur rêve, Georges Permeke-Spilliaert essaie de maîtriser son mal de mer. Il quitte Hjertøya en bateau pour explorer l'archipel de Bjørnsund, sur les traces des paysages peints par Kurt Schwitters.(135-136)

Dans l'alentissement de la rotation, mouvement et couleur s'harmonisent pour devenir flux et reflux dans un bleu océanique. Les dreamers se polylocalisent. Debout dans le salon et, en même temps, ailleurs, allongés sur l'eau. Étoile de mer géante. Kurt Nord, Anna Sud, Blanche Est, Hugues Ouest, soulevés par la houle, dérivent psychogéographiquement dans le Gulf Stream. Goût de sel. Sillage d'un bateau. Éclaboussures. Éructations. Crachats. Soudain, ils VOIENT Georges vomissant dans l'océan. (137-140)

Fin de la deuxième saison.


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samedi 12 novembre 2011

KURT WITTER (2.VI)

KURT WITTER est un roman-feuilleton expérimental.
Chaque chapitre est constitué de 10 blocs de texte (épisodes tweets de 140 signes) publiés sur mon compte Twitter.
(#KurtWitter)

Kurt Witter, Saison 1

Deuxième Saison

VI

"Toute révolution autre qu'électronique ne peut qu'échouer." Encore une phrase que Costume Noir avait tatouée dans sa tête. Kurt la voit scintiller sur les parois de son crâne comme un de ces slogans maléfiques au sommet des tours du centre-ville. (121-122)

De son côté, Hugues récupère un baril métallique dans le jardin-jungle de l'Impossible Naoko et le charge dans son pick-up. Chez Pénélope et Omer (ils sont réconciliés), Anna emprunte une débobineuse d'écheveau à moteur électrique et axe vertical. Pour la cause, Blanche accepte de se séparer de sa lampe de chevet globe orange verre dépoli 4 x 25 watts design années 70. (123-125)

Pendant que Kurt cogite sur les mots qui tombent dans la chambre grise, ses camarades déchargent et installent le matériel. Le vacarme de la meuleuse découpant des alvéoles dans la tôle du baril suspend les spéculations de Kurt. Le M.E.R.Z. vibre. Avec des écrous, Hugues fixe le fond du tonneau troué aux bras de la débobineuse. Un rhéostat règle la vitesse de rotation. Pendu à la potence d'un pied de micro, le globe orange oscille au centre du baril ; rais lumineux jaillissant des alvéoles.(126-129)
Blanche branche la prise du moteur. Le gros cylindre commence à tourner sur sa base. La Machine à rêver est opérationnelle. (130)

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