Anges d'un nouvel ailleurs (Kerouac Ginsberg Burroughs) 5/7
20 ans, 25 ans plus tard, je relis les lettres de Burroughs à Ginsberg, Les Lettres du Yage. Quelle brutalité & quel amour ! Le regard est froid mais le stylo est brûlant. L’émotion d’entendre au mois d’octobre 1998, une comédienne de la Compagnie Hendrick Van Der Zee lire une des lettres de William, incluse dans le spectacle mis en scène par Guy Alloucherie sur le site du 11/19, à Loos-en-Gohelle. Un autre raccourci dans le temps, dans l’espace, mineurs se déshabillant, se rhabillant dans la salle des pendus, une toux noire à venir, la télépathie du yage.
Quelques semaines avant, Patti Smith en concert à Dranouter (Belgique). Elle entre en scène avec le Pocket Poets Serie publié chez City Lights, le plus célèbre, Howl ! et elle s’approche du micro et elle commence en déclamant le post-scriptum, post-scripthowl : Holy holy holy, un hommage à Ginsberg, solo déchiré à la clarinette. J’avais les larmes aux yeux, la gorge serrée. Ils étaient là sur la scène avec elle : Arthur, Jack, Bill, Allen et aussi Jan, la fille de Jack, et William, le fils de William, et Neal et Richard...
Ils ne savent pas ce que nous faisons.
Ils ne savent pas ce que nous faisons.
Ils ne savent pas ce que nous faisons.
Quelques semaines avant, Patti Smith en concert à Dranouter (Belgique). Elle entre en scène avec le Pocket Poets Serie publié chez City Lights, le plus célèbre, Howl ! et elle s’approche du micro et elle commence en déclamant le post-scriptum, post-scripthowl : Holy holy holy, un hommage à Ginsberg, solo déchiré à la clarinette. J’avais les larmes aux yeux, la gorge serrée. Ils étaient là sur la scène avec elle : Arthur, Jack, Bill, Allen et aussi Jan, la fille de Jack, et William, le fils de William, et Neal et Richard...
Ils ne savent pas ce que nous faisons.
Ils ne savent pas ce que nous faisons.
Ils ne savent pas ce que nous faisons.
(LS)
Dire ses mots à soi avec son rythme propre. Le souffle est la pensée. Les mots se forment dans la bouche. Reprendre des situations connues et les utiliser. Routines de l'immédiateté et urgence à faire entendre sa voix. Écouter celle des autres. Projeter son monde intérieur parce qu'il est vérité. Reprendre la parole lorsqu'on nous la confisque. Inventer des slogans et détourner ceux des mass-média publicitaires putassiers prêts à tout pour vendre. Chercher tout partout et au-delà ce qui est encore beau, simple et gratuit...
La Parole est gratuite, l'amitié est gratuite, la poésie est gratuite, la musique est gratuite. C'est pour cela qu'il faut continuer à lire - en public - à dire. J'ai mal à la langue tellement les mots se bousculent pour évoquer l'importance de ce que peut être pour moi la béate génération - toujours un mot pour regrouper les choses, les gens, surtout lorsqu'il s'agit de vendre. Je n'ai connu ce mot que bien tard, après avoir lu Sur la route, Les clochards célestes, Les anges vagabonds, et puis Junkie, Queer... Ensuite j'ai attendu un peu pour lire Le festin nu ou Howl...
(AM)
Libellés : Beat, Ginsberg, Lucien Suel, William Burroughs
2 Comments:
Des trois (Kerouac, Ginsberg et Burrough) je ne connaissais que le premier et le dernier, et Ginsberg m'était inconnu jusqu'à il y a peu, où une fille, pas n'importe quelle fille, me prette un petit lovre. Howl. La même édition (exactement la même couverture) que sur cette photo.
Depuis, je commence à relire en VO les poèmes de Kerouac, et j'envisage un jour Burrough en VO. Mais ça, on verra.
Beaucoup de plaisirs de lectures en perspective ! Merci de votre visite.
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