Anges d'un nouvel ailleurs (Kerouac Ginsberg Burroughs) 3/7
Lorsque je lis nombre d'auteurs européens c'est vraiment le souffle qui manque... Ici tout semble trop petit, l'horizon, lorsqu'il y en a un, nous écrase, comme si l'héritage de nos grands et glorieux écrivains morts et enterrés pesait encore sur ceux qui voudraient reprendre la langue pour s'en servir autrement qu'en noircissant des pages. « Assume tes contradictions et essaie de voir plus loin ! » me dit la voix que je m'efforce de ne pas perdre. Ceux qui voient loin font des voyages, quelquefois immobiles, quelquefois intérieurs. Ils nous en ramènent des pépites. Perles que l'on peut regarder longtemps briller au soleil, et leurs mille facettes nous apportent un peu de bonheur... Oui, un bon livre, ce n'est pas seulement une histoire, comme disait Céline..., et quand en plus, il n'y a ni sang, ni sueur...
Et toi oncle Bill ? Quelle est ta position radicale ? Parti le 3 août 1998, lendemain de mon mariage. J'étais à Gand lorsque j'ai vu ton visage sur la mire pixellisée d'un petit écran divisé en 18 parties. « Il se passe quelque chose... W. S. B, Patti Smith, D. Bowie, B. Gysin à minuit trente sur l'écran mangeur d'âme. » Le lendemain, la couverture de Libération. Toi avec ton fusil prêt à tirer. Prenais-tu la pose ? Étais-tu en train de peindre ? A qui étaient destinées ces deux cartouches ? Quel nouvel amant t'avait déçu ou quel policier t'avait empêché de t'envoyer ta came ? Merci, ô William Seward Burroughs, je n'ai pas eu à tuer le père. Tu nous as libérés de l'emprise du mot en nous inoculant ton message. Maintenant chacun est libre en te lisant/découpant de devenir un nouvel Exterminateur. Les loups sont déjà sur ton cadavre. Qu'ils te bouffent, vieille carne... Ils en crèveront tous !...
(AM)
Libellés : Beat, Ginsberg, Lucien Suel, William Burroughs
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