mercredi 29 juillet 2015

L'atelier d'écriture de Sabine Huynh (2/3)



Fragments composés à partir de "Théorie des orages" dans le cadre d'un atelier d'écriture animé en février 2015 par Sabine Huynh

Je vous salue,
Marie pleine de grâce.
Paix sur vous, terriens patibulaires
Je vous salue au nom de celui,
qui, assis
invisible trace d'une main la carte du monde et perfore la mémoire stockée des ères glaciaires.
De la cave aux parois lézardées, les poussières stellaires remontent le temps,
dans tous les souvenirs,
un reflet du réel.
La porte grince.
Elle s'ouvre sur l'assemblée,
priant, les yeux levés vers ce qui figure le ciel.
Les hommes prient pour la Cause,
la cause des damnés de l'univers.
Des hommes, des êtres au cerveau biffé.
Caviarder la chair et il n'en restera que des lambeaux,
bons à jeter aux prédateurs en période de sécheresse 
Les cris montent des murs lézardés mais les étoiles sont loin.
Qui répondra du mal ?
Pourquoi sommes-nous nés ?
L'amour comme une comète est une pensée née de la poussière.
Comme elle l'amour fustige laissant derrière lui une trainée à portée de nos doigts.
Celui qui est assis,
invisible,
a des yeux pour voir mais pas d'oreilles pour entendre.
Dieu créa l'homme à son image, l'homme créa Dieu à son reflet.
(Jacqueline Béhar)

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posted by Lucien Suel at 07:37 2 comments

mercredi 1 juillet 2015

L'atelier d'écriture de Sabine Huynh (1/3)



Fragments composés à partir de "Théorie des orages" dans le cadre d'un atelier d'écriture animé en février 2015 par Sabine Huynh

La pensée née de la lumière rit à la nuit.
Pas étonnant, c’est la chanteuse de blues, esclave des cascades vitales qui trempe dans l’eau tous les souvenirs comme un reflet de la ferme réalité et de ses divagations.
Le long du métal hurlant, l’étranger est tombé sur le pare-brise gluant d’un camion. Se détend les poings et salue les terriens.
Lancé sur la courbure trépignante de l’espace temps, il enregistre à l’insu de tous le contour multiple des forces désorganisées de cette planète. Regarde autour de lui un déversoir d’images à éplucher .
À la recherche de la carte de ce monde étrange, il frotte contre toutes les aspérités d’un savoir de gratte-papier, une ébauche de l’alphabet des astres.
Le cristal de sa conscience aspire la musique de blues perçue lors du passage sonore essuyé lors de son atterrissage.
La musique l’atteint  encore par un ensemble de paramètres étrangers à son recyclage de connaissances pourtant abouties noir sur blanc.
Retrouver la source de cette musique pourtant surcharge banale strictement interdite du goût divinatoire de sa planète.
Comprend qu’il serait bon d’être sous la lumière du soleil depuis le premier jour, surtout du printemps, mais ça peut prendre plus de temps que prévu.
Ces ondes musicales, cri de l’étendu, sans doute aliment fantôme de ces êtres à deux jambes. Le flairer, le débusquer, en suspecter le code.
Aligner, synthétiser, analyser le dépôt des sons, matière première ni rare, ni précieuse mais difficile à démêler.
Porosité des sons organisés, malheureusement détournés par d’étranges et aveugles bruits nocifs, bio-technologiques qui mordent de part et d’autre un corps encore immesurablement mou.
Des voitures poussent des hurlements atroces, cris intenables, quelque chose de très décisif, déchirent ses aspérités. Rien ensuite.
Pas de mode convenu, seuls des claquements stridents, impudents, angulaires, strangulaires.
Ces pouilleux usurpateurs percent les circuits encore libres de ses réseaux internes, le menacent jusqu’à évanouissement complet.
Parfois l’odeur mobile de la musique hérissée de blues en foule lui revient.
Elle le caresse comme une source avide, comme quoi vivante et fraîche. Couleur d’espoir électrique de toute vraisemblance.
Manifestation d’une nécessité impérative, il lui faut retrouver les contractions brutales qui soufflent à angles de 90 degrés le volume du son.
Il retourne sur ses pas, assez content de rester invisible au regard éteint des terriens trop occupés à s’adresser à des êtres sur des bases solides.
Drôles d’animaux domestiques, drôles de phénomènes, pense-t-il fasciné un moment sans s’y complaire.
Ne peut encore se concentrer autour d’une idée fixe. Ce semble que non. L’air terrestre concentré passe difficilement à jamais dans ses branchies solaires.
Il manipule sa réception verbo-visuelle sous son casque, bientôt arrive dans un lieu obscur.
La lumière musicale croisée s’accroche, astuce de révélation dépouillée et cosmique, sans intermédiaire dans sa partie supérieure, s’abandonne pure et simple.
Immense et seul devant une bouche immense, espace-intro, cage ventrue précisément à l’inverse.
Se gave d’urgence d’un délice sans cause, nourriture jusqu’à étranglement dans ce temps, comme généralement.
De son côté, veut éclater de cette voix, sans même fusionner en étoile limite.
Ne la trouve prête. Hallucination stellaire pour lui tout seul ?
Se met en interdit. Impersonnifié autant qu’il s’en insépare.  En revient effeuillé.
Il s’approche des lèvres noires suçoir, en canon de révolver, orchidée qui ne pousse pas chez lui.
Se dénoue  lentement, se dilue, ruisselle, se répand aspiré à s’en couper le souffle, se heurte sourd tramé à en devenir palpable.
Attention. Risque de métamorphose incomplète qu’on ne sait pourquoi. Délivrance jointe à l’effarement.
Colette Leinman, 9.2.2015

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posted by Lucien Suel at 07:50 1 comments

mercredi 19 juin 2013

Surfing Suel (not Bird)

Dans le journal Libération du 20 mars 2013, spécialement réalisé par les écrivains, j'ai assuré la rédaction de la chronique « Vient de paraître ». Lire mes chroniques des romans de Guillaume Vissac (Coup de tête), de Rose-Marie Pagnard (J'aime ce qui vacille), de Julien Blanc (Le temps des hommes), des poèmes d'Ezra Pound (Les Cantos) et de l'essai de Jean-Christophe Bailly (La phrase urbaine).

J'ai collaboré par l'envoi d'un texte au projet de Cécile Portier « La ville est sous mes pas », une sorte de cadavre exquis urbain.

Sur le site de la Nouvelle Revue Moderne, lire « Nuages », poème circulaire narratif en vers justifiés accompagné d'un collage de Philippe Lemaire.


D'azur et d'acier
Sur le site de Libfly, vidéo lecture au porte-voix d'extraits de « D'azur et d'acier » le 1er mai au Salon du Livre d'Arras organisé par Colères du présent (à la caméra Lucie Eple) avec un commentaire de François Bon sur le site de Tiers-Livre.
Lecture de D'azur et d'acier lors de la soirée Remue.net à la Bibliothèque Marguerite Audoux le 15 juin 2013, photos de Jean-Marc Undriener

Mort d'un jardinier
A Poitiers, le 15 mai 2013, au cours du festival Voix n°4, lecture de Mort d'un jardinier en compagnie de Christiane Bopp au trombone. Photographies de Valéry Roché sur le site Jour Digital.
Mort d'un jardinier, un article sur le blog Jardi Carré.
Mort d'un jardinier dans l'émission Un livre un jour sur France 3, le 17 décembre 2008 (avec malheureusement une publicité de merde avant la diffusion).

Théorie des orages
Un autre extrait (le début du livre) sélectionné par Laurent Margantin sur son site Œuvres ouvertes.
 Au lycée Jacques Monod de Saint Jean de Braye, une classe de première a travaillé sur Théorie des orages.
Ce projet a donné lieu un entretien avec les élèves via Twitter. Lire le tweeterview.

Blanche étincelle
Blanche étincelle dans la sélection 2013 du Prix Rosine Perrier décerné par les bibliothèques de Savoie.
Blanche étincelle, une lecture par Graziella de la librairie L'Eclectique sur le site Mon prochain livre.

Une curiosité sur le site de la Fanzinothèque de Poitiers, la reproduction en fac-similé de la première édition (1089) de « Prose du ver » avec des illustrations de Dominique Leblanc dans la collection Histoires grotesques dirigée par les frères Poincelet. (Merci à Martin Rass pour m'avoir signalé ce lien)

J'ai participé à l'ouvrage collectif rassemblé par le même Thierry Crouzet « 50 Micronouvelles ,50 auteurs », un livre numérique à télécharger gratuitement.

Un blog à visiter : Interférences avec de la littérature (à contraintes notamment) et de la musique.

Une initiative de la Médiathèque de Quimperlé : Questions aux auteurs Publie.net et leurs réponses.

Traducteurs, vos papiers. Sur le site de Libfly, l'enregistrement intégral de la conférence-débat organisée par Colères du Présent et La Contreallée à L'espace du 57 à Lille. J'y parle de ma traduction du Livre des esquisses de Jack Kerouac et j'en lis l'extrait intitulé Des bruits dans les bois.


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posted by Lucien Suel at 09:10 0 comments

vendredi 28 décembre 2012

Relais là d'ici

« C'est ce que je me dis aussi ». Patrice Houzeau a grappillé des citations dans Blanche étincelle. 

Nathanaël Gobenceaux a lu Théorie des orages et parle de l'espace-temps

René Chabrière, sur le blog Artet tique et pique- mots et gammes

Ce mois de décembre 2012, Marie Barrillon, écrivain public, qui se nomme parfois Marie Lemoine, a sélectionné 10 livres. Le n° 6 s'intitule La patience de Mauricette. Merci.

 Je connais quelqu'un qui relève systématiquement dans tout ce qu'il lit les couples de mots consécutifs dont le premier commence par la lettre D et le second par la lettre S. Oui, il sélectionne les D.S. (par exemple : deux sœurs ou devant soi ou dernière séance).
Ce mystérieux collectionneur photographie ses trouvailles et les poste sur un blog, ICI.
Il semble qu'il ait lu un grand nombre de mes livres dont il a répertorié les occurrences D-S.
Notez qu'il collectionne également les veaux, ce qui est moins surprenant.

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posted by Lucien Suel at 08:25 4 comments

mardi 21 février 2012

Un autre bouquet

Quelques nouveaux articles à propos de "Blanche étincelle"
"Ce livre est un petit bijou!" Article sur le blog Esprit Campagne.
"Parution du troisième roman de Lucien Suel". Article de Jacques Josse sur le site Remue.net
"Mauricette revient dans le dernier Suel" Entretien avec S. Lamek dans L’Écho de la Lys.
Blanche étincelle en version numérique sur Feedbooks.
Un bon résumé du livre dans La Voix du Nord Armentières.
"ça se passe au Nord", lecture et quatre-quarts sur le blog de Goumy.
"Les paraboles combinatoires", un jeu littéraire à partir d'un passage du roman sur le blog Main Tenant.

Deux liens récents autour de "Mort d'un jardinier"
Le chapitre 2 est lisible sur Etc-iste, le blog de Thomas Vinau.
"Den gamle mannen og hagen", un long article d'Olaf Haagensen dans Morganbladet sur la version norvégienne du roman. Une traduction approximative par google est visible sur Côté Papier, le blog de Gilda Fiermonte.

Mon entretien avec Bernard Strainchamps à propos de "La Patience de Mauricette", "En collectionnant des phrases contenant le mot veau..." est de nouveau disponible sur le site de Feedbooks.

A propos de la parution de Ballast de Jean-Jacques Bonvin, Christophe Grossi publie "Sur la route des Beats, au croisement des morts", un bel article aux multiples liens, me faisant le plaisir de publier mon poème "Le ciel est...", extrait de "Théorie des orages".

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posted by Lucien Suel at 08:15 0 comments