mardi 1 septembre 2020

Ivar Ch'Vavar : Hypnos mal au centre (6)


Dans leurs survêtements d’un autre temps les variqueux
courent le long du petit bois clairsemé, d’aucuns donnent
dans le fossé, s’abattent dans les hautes fougères, d’au
tres tombent et tout à coup sont à genoux sur le gravier
de la chaussée, mêlé d’une espèce d’obsidienne. Le ciel
est gris-beige, il tremble comme un animal apeuré. Et il
y a un vieux dépôt d’ordures avec juste au milieu un ma
telas crevé. Une grande femme nue s’est levée juste à côté
.Elle regarde passer les joggeurs, qui mettent du temps à
le faire car leur troupe s’est défaite, égrappillée... Aucun
ne fait attention à elle. Elle a dans les mains et dans ses
cheveux de la laine grise ou comme soufrée, qu’elle aura arrachée à l’entraille du matelas. Moi je suis à un bon cin
quante mètres, mais, même à cette distance, je vois que
cette femme grande et large d’épaules, est idiote.

à suivre...
Pages écrites courant 2003. Revues en mai 2016 et en avril 2019


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posted by Lucien Suel at 07:36