Un poème de Jean-Pierre Bobillot (7/8)
la mort qui est dans la vie & la vie qui est dans la mort aussi
(phraguements)
Je
pense que demain je penserai probablement le contraire Je pense que
ce n'est pas une raison
Je
pense qu'il n'y a que l'Improbable qui vaille la peine d'être
pensé ou mieux : Je pense qu'il n'y a que l'Impensable qui soit
probant &
donc,
qui vaille la peine d'être pensé (écrit)
Je
pense qu'il n'y a que la pensée
de l'Impensable qui vaille la peine d'être écrite Je pense qu'à
l'instant même en écrivant ces derniers mots qui ne resteront pas
longtemps les derniers je pense probablement le contraire Je pense
que ce n'est pas une raison Je pense que c'est la
raison
(la Raison ?)
Je
pense qu'il restera bien peu de choses de tout ça
&
que
c'est la raison même de
le penser &
que
ce n’est pas une raison pour ne pas l'écrire Je pense qu'il faut
maintenant écrire
comme si chaque mot qui est toujours le dernier était le
dernier écho
ou l'ultime éclat d'une civilisation immémoriale &
oublieuse
&
pour cela bientôt
oubliée
Je
pense à
celui (ou celle) qui un jour peut-être dans une autre civilisation
lira ces derniers mots qui seront peut-être pour elle (ou pour lui)
les premiers : ce peu d'être...
Je
pense que je ne sais pas ce qu'il (ou elle) en pensera Je pense que
je ne sais pas ce qu'elle (ou il) pensera Je pense que je ne sais pas
ce que pour lui (ou elle) sera la Pensée
Je pense que je ne sais pas ce qui pour elle (ou pour lui) sera
l'Impensé: ce trop
d'être... ce
trou
d'être ?...
Je
pense qu'on me passera difficilement ces quelques phrases Je pense
(que) Je pense Je Je pense qu'il vaudrait mieux quelquefois ne
Je
pense qu'écrire,
c'est tout ou rien Je pense que l'Infini, c'est tout ou rien Je pense
qu'on pourrait écrire aussi : tout où
rien...
Libellés : Jean-Pierre Bobillot, Poésie
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