mercredi 16 janvier 2019

Un poème de Jean-Pierre Bobillot (5/8)


la mort qui est dans la vie & la vie qui est dans la mort aussi
(phraguements)

Je pense à ce vertige : chaque mot qui s'ajoute à un autre À tous les autres (trop ? ou jamais assez...)
Je pense à ce vertige : penser à tous les mots auxquels s'ajoute celui que je suis en train d'écrire (de penser)
Je pense au vertige qui ici & maintenant s'ouvre sous le moindre de mes pas & de mes mots Je pense que demain peut-être ou tout à l'heure ou même dans un instant tout cela sera irrémédiablement emporté
Je pense qu'il est dérisoire que je pense Je pense qu'il est plus dérisoire encore que j'écrive (que) je pense Je pense qu'il est à peine moins dérisoire que j'écrive (qu')il est dérisoire que je pense
Je pense qu'il n'est pas dérisoire qu'il y ait de la Pensée

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posted by Lucien Suel at 07:46