lundi 15 septembre 2025

Pour Thomas Suel

 Portrait de Thomas par Jean-Pierre Thomas

 

Poème pour Thomas par Lucien Suel
 

 

 Programme de Thomas en septembre-octobre 2025 par lui-même

avant hier (7 septembre) Tiger Böhlm jouait au Relais des Moëres à Teteghem dans la cadre de "la drôle de fête", ça c'était hier, donc ça sert à rien d'insister. Mais le lieu est très chouette, ce qui se fait là-bas est très très beau, je vous encourage à y aller tantôt. Vous pourriez trouver des infos sur fablabeffetpapillon.fr 
 
Tiger Böhlm a d'autres concerts prévus dans les semaines qui viennent, ce vendredi 12 septembre notamment à 20 h dans le cadre du Ballast Yeah, un nouveau festival à Gauchin Verloingt (c'est vers loin mais c'est avant loin quand même) avec d'autres groupes comme M'sieur Jacq, Nurse's dead bodies, Jacynthe, Renfor Kaiss ou Roscius, vous trouverez le détail de ce festival qu a lieu tout le week-end sur le site lesballastiers.org  je ne mets pas de lien cliquable dans ce message  car sinon les robots me prennent pour un des leurs et vont manger ce message avant qu'il vous arrive, vous perdriez alors la liberté de le lire ou de ne pas le lire.
 

les 20 et 21  septembre prochain, la compagnie Sensitropes organise son festival annuel à Estaires, cette année ça s'appelle Feu de Joie, en ce qui me concerne, j'y interviens en tant que poète sous une forme in situ en partie improvisée le samedi 20 à 18 h mais avant moi il y aura un concert de Rosa Parlato, après des contes par Marie Ginet et Cécile Pérus ; le lendemain entre autres le concert du WaterGang Band, le tout autour d'une exposition de huit artistes contemporains dont je vous laisse découvrir les noms sur le site sensitropes.com, et petite précision, tout cela est gratuit et pour ce qui est de l'adresse, c'est dans le Jardin de Sensitropes, rue de Lille à Estaires et on y accède par l'entrée du cimetière, ce qui ne présente aucun danger
 
le vendredi 3 octobre, à 18 h 30 au théâtre de Poche de Béthune, douze membres de l'association Coulisses présentent à nouveau "Volcanique", une lecture mise en scène que j'ai créée avec eux en mars dernier autour de textes variés ; c'est dans le cadre du temps fort "théâtre amateur" organisé par le théâtre de Béthune, qui s'étale sur plusieurs jours et dont vous trouverez le détail sur le site theatre-bethune.fr
 
le samedi 11 octobre Tiger Böhlm sera en concert à l'Arrêt Création à Fléchin
 
Le mercredi 15 octobre, à 20 h au théâtre de la Verrière à Lille, le spectacle Mue que j'ai co créé l'année dernière avec Nadia Ghadanfar, Christian Pruvost, Cédric Duhem, Marine Cendre,  Camille Blanc, Juliette Delfosse et Olivier Charre. Il paraît que c'est beau. Vous trouverez des détails sur le site du théâtre : verriere.org
 
Le jeudi 16  octobre à 19 h et le 17 octobre à 20 h, toujours au théâtre de la verrière à Lille, je présente [nø], poème parlé en solo. Des détails à la même adresse.
 
Ensuite en octobre et novembre, il y aura sans doute d'autres concerts de Tiger Böhlm et des rendez-vous publics autour de la résidence que je mène depuis quelques semaines et jusqu'en décembre avec l'artiste sculpteur Alessio Orrû dans les villes et villages de Villers-au-Bois, Carency, Souchez, Ablain saint-Nazaire, Angres et Liévin mais ils ne sont pas encore calés,  je vous en dirai plus tantôt, ou pas.
 
et puis qui sait, peut-être enfin la sortie du disque de Tiger Böhlm
 
mais d'ici là... 

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posted by Lucien Suel at 14:03 0 comments

jeudi 3 octobre 2024

Fraxinus excelsior - présentation

 Fraxinus excelsior

(frêne élevé)

 

En hommage

au « Ash Dome » (dôme de 22 frênes vivants)

créé par le sculpteur David Nash en 1977

dans la vallée de Ffestiniog

au Pays de Galles.

 


 

Sept calligrammes

en forme de frênes

composés d’une ramure de mots vaguement ovoïde

posée sur une colonne-tronc de 22 lignes

 

 

1. Portrait du frêne

2. Famille du frêne

3. Reproduction du frêne

4. Santé du frêne.

5. Usage du frêne

6. Poème du frêne

7. Mythologie du frêne

 

« Fraxinus excelsior » a été composé à La Tiremande pendant l’été 2021 et publié en 2023 dans la revue Doc(k)s (Laboratoire expérimental des langages poétiques) #1/ 5ème série.

 

J’ai créé une lecture-performance du poème que je déclame et danse en solo. A ce jour, voici la liste des lieux qui m’ont accueilli :

1. Montreuil-sur mer, le 6 avril 2023, à l’Hôtel Loysel-le-Gaucher ; organisation La Fabrique poétique

2. Paris, le 22 juin 2023, à la Bibliothèque Marguerite Audoux, dans le cadre de la présentation publique du nouveau numéro de la revue Doc(k)s ; organisation Poésie is not dead, éditions Éoliennes.

3. Sète, le 25 juillet 2023, au Parvis des Halles, organisation Festival Voix Vives

4. Limoges, le 23 septembre 2023, dans la galerie du Dernier Télégramme.

5. Isbergues, le 1er novembre 2023, chez Thomas Suel.

6. Épaux-Bézu, le 16 juin 2024, pour la journée Portes Ouvertes des éditions Cours Toujours.

 

 

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posted by Lucien Suel at 13:19 0 comments

mercredi 8 décembre 2021

Une lettre et un poème de Thomas Suel

                             Tiens, le ciel est bleu. Comme quoi...

Bonjour à toutes et tous,

Je vous écris du bas côté, ça fait longtemps. Depuis, une rentrée a eu lieu mais je ne l'ai pas faite. Étant données les dernières pluies, je ne le regrette pas. Grâce au passe sanitaire, il ne pleut plus dans ma salle de bain dont j'ai refait le toit. Cela dit je n'ai pas encore posé les rives. Ah les rives...

J'espère que pour vous ce n'est pas trop dur. Choisir la juste voie dans les brouillards et les remugles n'est pas un défi facile. Aujourd'hui il se pose de manière plus aiguë mais dans le fond tout cela n'est pas très nouveau. En ces heures de dissensus et de cœurs et allants contrariés, on s'accordera peut-être au moins sur le fait que le trouble s'épaissit et qu'y courir à l'aveuglette n'est sans doute pas très salutaire.

En ce qui me concerne, j'ai choisi d'accueillir le désarroi et de laisser aller le temps de la façon la plus nue possible. Plutôt que de foncer dans la nuit jusqu'à ce que le mur nous écrase, j'ai lâché les pédales et laissé le moteur refroidir. J'ai fait un pas de côté, laissé les empressés passer, tourné le dos aux portiques et donné des gages au silence. Je ne sais pas si ça ramène à l'essentiel, en tous les cas ça améliore mon bilan carbone et contrairement à ce que certains échos véhiculent, ça ne fait de tort à personne.

Surtout, ça laisse entrevoir que nos soucis ne sont pas nouveaux, qu'importe le nom qu'on leur donne. La mort mordant la vie, la vie mordant la mort ce n'est pas nouveau. La peur, l'injustice, le vacarme, les précipitations non plus. L'humanité effrénée dévalant dans la vitesse pour mieux ne pas voir tout ce qu'elle empoisonne, ça fait longtemps maintenant. Et le Sud étrillé par le Nord, ça fait plus longtemps encore. Quant aux vagues avalant celles et ceux qui rêvent un horizon meilleur...

J'avoue qu'à la rentrée, naïvement j'ai cru que beaucoup d'entre nous s'arrêteraient ou oseraient au moins questionner la regrettable patte d'oie qui nous est imposée. Je ne pensais pas qu'une maladie parmi d'autres pourrait écrabouiller tant de questions et j'espérais que la vraie nouveauté de l'époque, appelons cela le suicide de l'espèce, dont le pouvoir se contrefiche, serait pour beaucoup le critère pour décider de ne plus suivre un monde qui court à sa perte. Force est de constater que je me suis trompé (et ce n'est pas la dernière fois !). Apparemment l'essentiel est avant tout de continuer, relancer, avancer. Comme disait l'autre "notre mode de vie n'est pas négociable". En ce qui me concerne, je ne comprends pas où ça veut aller tout ça, pourquoi faut-il sans cesse que le monde s'enlaidisse et que toutes et tous suivent en silence des capitaines dont la seule philosophie est de multiplier chiffres et machines pour s'acheter une douzième piscine. Etait-ce bien la peine d'inventer le progrès si c'est pour en faire un diktat et un tel gâchis ?

Cela dit, ne vous méprenez pas, je n'ai pas de leçon à donner. Je voulais juste témoigner de ce que vous savez déjà, il y a des chemins sur le côté. Ils vont peut-être aussi dans le mur mais ils sont plus doux à arpenter.

Je vous écris depuis des années pour vous inviter ici ou là, cette fois je n'ai pas de rendez-vous à annoncer, j'ai suspendu toutes mes activités publiques officielles pour une durée indéterminée. J'aurais dû être en ce moment dans un tunnel de boulot pour présenter [vwala] qui était prévu à Culture Commune dans quelques jours, j'essayais d'y articuler les pans de sens que je balbutie mais il m'est impossible de faire de la poésie là où quiconque n'est pas libre d'aller.  Pour autant je reste ami de cette folle espèce dont nous sommes et j'espère qu'entre les brouillards et les câbles entremêlés, nous ne perdrons pas de vue la douceur et l'art de la partager.

Bon allez, si vous êtes encore là, je vous salue et vous embrasse, vous souhaite l'hiver le plus serein possible et vous offre un vague poème qui résume un peu ce message, il y flotte un air de tristesse - on fait ce qu'on peut avec le temps- mais ça n'efface pas la lumière, bien au contraire. A bientôt peut-être, ici ou là, entre sol et ciel. Sachez en tous les cas qu'ici, la porte reste ouverte.

Amicalement,

Thomas

 

à la rentrée, je suis resté sur le côté

la voiture est partie sans moi

je me retrouve avec les herbes

loin de vos [vwa]


mon cœur cherche l’appui des arbres

la route est pleine de buée

de temps en temps le soleil passe



je vous imagine en vos vallées

je ne sais où s’en est allée

l’évidence où je nous aimais


je suis resté sur le côté

la voiture est partie sans moi

je me retrouve avec les herbes

loin de vos [vwa]


à droite à gauche courent les câbles

une alouette les ignore

le cul posé sur une borne

j’essaie de me relier


je n’ai pas voulu vous quitter

je ne pouvais pas vous suivre

j’espère que de là où vous allez

nous pourrons un jour revenir


je suis resté sur le côté

la voiture est partie sans moi

je me retrouve avec les herbes

loin de vos [vwa]


je n’ai pas voulu vous quitter

le cul posé sur une borne

j’aspire à nous retrouver


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posted by Lucien Suel at 07:00 2 comments