CYCLE DU BASILIC (VII) par Laurent Margantin
VII
CHINOIS
Quittée l'Allemagne bruyante et guerrière, la rage au cœur,
méprisant les vérités de la foule, il note pour lui-même
cette sentence prophétique :
Encore un siècle de journalisme et les mots pueront
- et s'il se retourne encore trop souvent à son goût vers le pays
abandonné, à présent son esprit baigne dans la calme clarté de Gênes,
rêvant d'une pensée et d'une vie enracinées dans la beauté de la terre,
d'une sagesse orientale qui le débarrasserait du fardeau platonicien.
Il y a beaucoup d'aubes qui n'ont pas encore lui, peut-on lire dans le Rig-Veda.
Perdu dans la simple lumière des choses,
son écriture insouciante crée une harmonie :
Notre pensée doit embaumer comme un champ de blé
un soir d'été
Somnolent et content comme le soleil dans les ruelles
d'une petite ville un jour férié
Devenons ce que nous ne sommes pas encore,
de bons voisins des choses les plus proches
Qui peut peindre un arbre
sans devenir lui-même un arbre ?
Le dernier homme : une espèce de Chinois.
Nietzsche, Fragments posthumes
Laurent
Margantin vit à la Réunion,
il écrit & traduit quotidiennement
sur les blogs suivants :
www.laurentmargantin.com
www.oeuvresouvertes.net
et
www.journalkafka.com
Libellés : Cycle du Basilic, Invité du Silo, Laurent Margantin, Poésie
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