lundi 23 décembre 2019

Claude Pélieu au Silo - III. 1.


III
DEBOUT ! TOULOUSE-LAUTREC !
par
Claude Pélieu (1971)

Pour mémoire, le chapitre II est . 

1
le massacre des chromosomes

Hello my friends
So good to see you again
Been all by myself
I don't think I can
make it alone...

Jimi Hendrix

Ce texte est un bleu. (Références : Le Nouvel Observateur, Juin 1971, un article de M. J.-F. Held, DROGUE : CAPITALE MARSEILLE, et des intersections relevées dans Actuel, L'Œuf, Rock & Folk, Le Monde, etc.). Ce texte est un bleu mettant en lumière les jugements primitifs de la grande presse et de son petit public, la majorité silencieuse. Un trip pas possible ! DROGUE --- les jugements des robots et des flikiatres, des gérants de toutes les révolutions, des hommes de lettres débiles, et de tous ceux qui furent aliénés par la multitude et la solitude. ZAPOCALYPSE !

La Révolution Psychédélique n'a jamais été liée au Système, à la Mafia, au Pentagone, ni à la Ku Klux Kulture.

Haight/Ashbury était une communauté hip. Rien ni personne ne pouvait la polluer. La Police était inutile. Tout était charmant, vraiment, au vrai sens du terme, alors les robots flippèrent, et le Système lâcha ses fourgues, ses tueurs puis ses flics. Et tout s'écroula. (Un jour, je vous raconterai ça en détail... l'herbe s'évanouit) --- la prohibition qui frappe la marijuana n'a rien à voir avec le problème de la drogue, ni avec les histoires de trafiquants et de gangsters. La grande presse glauque et les chaînes de télévision (Pig Media) ont fait plus pour la Mafia que n'importe quel petit junkie prosélyte. ces mauvaises vibrations ont même réduit quelques superstars au silence, justement pour nourrir les singes qu'elles ont sur le dos, sans histoires. Contrairement à ce qu'affirme un flikiatre connu, la marijuana ne constitue pas l'axe de toute toxicomanie. Ces flics en blanc polluent les faits et toute la réalité.

Si, dans une école, des mômes de huit ans trouvent de l'héroïne, des barbituriques et des speeds, il est assez curieux que les clowns des stups n'en trouvent pas un sachet... on nous parle des trois cent mille drogués américains rongés par l'héro et autres saloperies, mais jamais des trente millions de citoyens américains de tous âges, et respectables, qui fument leurs joints sous la véranda... on nous parle des piquouzards français, jamais des alcooliques qui font la force de cette nation...

Question de langage ? Peut-être...

Le virus de la drogue et la maladie ne font qu'un. Et l'article de M. J.-F. Held est intéressant, d'abord parce qu'il décrit l'héro et son monopole, et que cet article a été publié dans un hebdo à grand tirage. Pour la première fois les substances qui élargissent le champ de la conscience ne sont pas mêlées au safari du genre razzia sur la schnouffe...

Le cut/up (comme l'apomorphine, pour le traitement de n'importe quelle toxicomanie, ainsi que pour l'anxiété) régularise le métabolisme et les fonctions psychiques.
L'apomorphine n'est pas un ersatz à foutre sur le marché.
L'apomorphine ne peut pas être une autre drogue pour les trafiquants et leurs victimes.
C'est pourquoi elle est ignorée ici, bannie là, décriée autre part... mais une bonne fois pour toutes qu'on nous foute la paix !... que l'herbe et le peyotl, par exemple, ne soient pas associés aux drogues, ni à l'alcool, ni aux saloperies qui circulent sous le nom d'amphettes et de non-pareilles, camelote empoisonnée par les flics. Et je ferai remarquer au lecteur que l'héro a fait moins de victimes que Ricard ou Johnny Walker... et je sais de quoi je parle... mais tout se tient et tout se lie à Marseille, Paris, New York, Istanbul, Frisco, Honolulu, Tokyo, Hong-kong, Londres...

Une voix-itinéraire qui revient de loin variant à l'infini...

En dépit des idéologies à la mode, nous avons, tous et toutes des exigences opposées, pour certains d'entre nous tribus et communes annulent l'espace personnel. Vous flippez ensemble, votre espace personnel et privé est anéanti, les contacts humains n'existent plus, et le swami chie sous la commode, le gourou vous fait les poches... tous les contacts sont perturbés, pollués, tous les ponts sont coupés, les brutes idéologiques s'amènent, avec les mégacons, les indics et les chiens de la CIA...
Ceux qui emploient le mot stupéfiant pour nommer l'herbe, le LSD, le peyotl, et toutes les psychovitamines, emploient un terme de flic. Et ce langage n'est pas convaincant ; le monde se rétrécit encore dans le sourire Nagasaki-Hiroshima...

Le monde est privé de magie, de féerie, de poésie, de fantaisie, d'air, de soleil, et de vent ; l'aliénation apparaît en clair, atomisée sur le palimpseste de la Technocratie, les stéréotypes envahissent la Nouvelle Génération... Le Village Global est attaqué par les virus. L'univers de l'enfant est coincé entre le stéréotype-flash imposé par la classe dominante (ou l'État), et le flashback débile d'une certaine farine underground... il est vrai que l'épisode français dans ce qu'il a de plus hip est surgelé dans la formule « toujours-trop-tard »... et aussi l'interprétation publicitaire d'une décennie planante, radicalement faussée après Woodstock-Nation... D'étranges événements... la mort des trois cosmonautes... toutes les révolutions financées, pensées et repensées... et le Kapitalisme qui se développe dans toutes les directions, spontanément, non-pensé par Moloch, Mammon, Eros, Drosera... et le rock hors-la-loi, et la révolution psychédélique menacée par toutes sortes de récupérations... eh bien, les mecs, vous vous souvenez de la sale gueule de LBJ, de celle de George Wallass, et de celle de Nixon ? de Daley ? ces gens-là sont contre l'herbe sacrée... et on peut lire dans Paris-Match que la « marijuana est le mal du siècle »... ouais... sous la plume de Raymond Cartier qui doit être vachement musclé pour écrire ça sans rire... oh ! Panique à Needle Park, More, Les Chemins De Katmandou... les stéréotypes apparaissent, et les pts d'intersection précis... comme l'écrit M. J.-F. Held : « un bœuf sous la plume »...

Le cut/up va manger le morceau.
Une voix qui aurait dû, en son temps...

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posted by Lucien Suel at 07:22