Claude Pélieu au Silo - III. 1.
III
DEBOUT
! TOULOUSE-LAUTREC !
par
Claude
Pélieu (1971)
Pour mémoire, le chapitre II est là.
1
le
massacre des chromosomes
Hello
my friends
So
good to see you again
Been
all by myself
I
don't think I can
make
it alone...
Jimi
Hendrix
Ce
texte est un bleu. (Références : Le
Nouvel Observateur,
Juin 1971, un article de M. J.-F. Held, DROGUE
: CAPITALE MARSEILLE,
et des intersections relevées dans Actuel,
L'Œuf,
Rock
& Folk,
Le
Monde,
etc.). Ce texte est un bleu mettant en lumière les jugements
primitifs de la grande presse et de son petit public, la majorité
silencieuse. Un trip
pas possible ! DROGUE
--- les jugements des robots et des flikiatres, des gérants de
toutes les révolutions, des hommes de lettres débiles, et de tous
ceux qui furent aliénés par la multitude et la solitude.
ZAPOCALYPSE !
La
Révolution Psychédélique n'a jamais été liée au Système, à la
Mafia, au Pentagone, ni à la Ku Klux Kulture.
Haight/Ashbury
était une communauté hip. Rien ni personne ne pouvait la polluer.
La Police était inutile. Tout était charmant, vraiment, au vrai
sens du terme, alors les robots flippèrent, et le Système lâcha
ses fourgues, ses tueurs puis ses flics. Et tout s'écroula. (Un
jour, je vous raconterai ça en détail... l'herbe s'évanouit) ---
la prohibition qui frappe la marijuana n'a rien à voir avec le
problème
de la drogue,
ni avec les histoires de trafiquants et de gangsters. La grande
presse glauque et les chaînes de télévision (Pig Media) ont fait
plus pour la Mafia que n'importe quel petit junkie
prosélyte. ces mauvaises vibrations ont même réduit quelques
superstars au silence, justement pour nourrir les singes qu'elles ont
sur le dos, sans histoires. Contrairement à ce qu'affirme un
flikiatre connu, la marijuana ne constitue pas l'axe de toute
toxicomanie. Ces flics en blanc polluent les faits et toute la
réalité.
Si,
dans une école, des mômes de huit ans trouvent de l'héroïne, des
barbituriques et des speeds,
il est assez curieux que les clowns des stups n'en trouvent pas un
sachet... on nous parle des trois cent mille drogués américains
rongés par l'héro et autres saloperies, mais jamais des trente
millions de citoyens américains de tous âges, et respectables, qui
fument leurs joints
sous la véranda... on nous parle des piquouzards français, jamais
des alcooliques qui font la force de cette nation...
Question
de langage ? Peut-être...
Le
virus de la drogue
et la maladie ne font qu'un. Et l'article de M. J.-F. Held est
intéressant, d'abord parce qu'il décrit l'héro et son monopole, et
que cet article a été publié dans un hebdo à grand tirage. Pour
la première fois les substances qui élargissent le champ de la
conscience ne sont pas mêlées au safari du genre razzia
sur la schnouffe...
Le
cut/up (comme l'apomorphine, pour le traitement de n'importe quelle
toxicomanie, ainsi que pour l'anxiété) régularise le métabolisme
et les fonctions psychiques.
L'apomorphine
n'est pas un ersatz à foutre sur le marché.
L'apomorphine
ne peut pas être une autre drogue
pour les trafiquants et leurs victimes.
C'est
pourquoi elle est ignorée ici, bannie là, décriée autre part...
mais une bonne fois pour toutes qu'on nous foute la paix !... que
l'herbe et le peyotl, par exemple, ne soient pas associés aux
drogues,
ni à l'alcool, ni aux saloperies qui circulent sous le nom
d'amphettes et de non-pareilles,
camelote empoisonnée par les flics. Et je ferai remarquer au lecteur
que l'héro a fait moins de victimes que Ricard
ou Johnny
Walker...
et je sais de quoi je parle... mais tout se tient et tout se lie à
Marseille, Paris, New York, Istanbul, Frisco, Honolulu, Tokyo,
Hong-kong, Londres...
Une
voix-itinéraire qui revient de loin variant à l'infini...
En
dépit des idéologies à la mode, nous avons, tous et toutes des
exigences opposées, pour certains d'entre nous tribus
et communes
annulent l'espace personnel. Vous flippez ensemble, votre espace
personnel et privé est anéanti, les contacts humains n'existent
plus, et le swami chie sous la commode, le gourou vous fait les
poches... tous les contacts sont perturbés, pollués, tous les ponts
sont coupés, les brutes idéologiques s'amènent, avec les mégacons,
les indics et les chiens de la CIA...
Ceux
qui emploient le mot stupéfiant
pour nommer l'herbe, le LSD, le peyotl, et toutes les
psychovitamines, emploient un terme de flic. Et ce langage n'est pas
convaincant ; le monde se rétrécit encore dans le sourire
Nagasaki-Hiroshima...
Le
monde est privé de magie, de féerie, de poésie, de fantaisie,
d'air, de soleil, et de vent ; l'aliénation apparaît en clair,
atomisée sur le palimpseste de la Technocratie, les stéréotypes
envahissent la Nouvelle Génération... Le Village Global est attaqué
par les virus. L'univers de l'enfant est coincé entre le
stéréotype-flash imposé par la classe dominante (ou l'État), et
le flashback
débile d'une certaine farine underground...
il est vrai que l'épisode français dans ce qu'il a de plus hip
est surgelé dans la formule « toujours-trop-tard »... et aussi
l'interprétation publicitaire d'une décennie planante, radicalement
faussée après Woodstock-Nation... D'étranges événements... la
mort des trois cosmonautes... toutes les révolutions financées,
pensées et repensées... et le Kapitalisme qui se développe dans
toutes les directions, spontanément, non-pensé par Moloch, Mammon,
Eros, Drosera... et le rock hors-la-loi, et la révolution
psychédélique menacée par toutes sortes de récupérations... eh
bien, les mecs, vous vous souvenez de la sale gueule de LBJ, de celle
de George Wallass, et de celle de Nixon ? de Daley ? ces gens-là
sont contre l'herbe sacrée... et on peut lire dans Paris-Match
que la « marijuana est le mal du siècle »... ouais... sous la
plume de Raymond Cartier qui doit être vachement musclé pour écrire
ça sans rire... oh ! Panique
à Needle Park, More, Les Chemins De Katmandou...
les stéréotypes apparaissent, et les pts d'intersection précis...
comme l'écrit M. J.-F. Held : « un bœuf
sous la plume »...
Le
cut/up va manger le morceau.
Une
voix qui aurait dû, en son temps...
Libellés : Livre de Claude Pélieu, Pélieu
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