mercredi 18 décembre 2019

Claude Pélieu au Silo - I. 3.


I
« PASSE-MOI LE SEL MARCEL, FUCK OFF ADOLF ! »
par
Claude Pélieu (1970-73)
3
MOBFUCK --- meutes policières ivres de haine et de violence --- le prolétariat sexuel attaque les tribus multidimensionnelles. La Machine de contrôle s'adapte à toutes les idéologies.
Il y a des milliers d'images que nous ne pourrons pas oublier dans cette vie ni dans l'autre. La mort télévisée nourrit les ordinateurs. Nous ranimons le feu volé aux enfants et aux dieux, ces dieux que vous portez en vous, malgré les images pieuses et fades qui obstruent la piste ouverte par votre conscience. (Il y a longtemps, Charles Manson, dans une lettre adressée à Tim Leary, affirmait que la mort n'existait pas, que c'est une affaire psychosomatique).

Mutations/Action des mots, des images, des mots électrifiés ici-dedans et là-dehors.
Au-delà des mots, les vagues.
Bulles et lames fleuries au-dessus du paysage crassier.
Péniches muettes glissant sur les eaux de la Tamise.
Cigarettes-néons au-dessus de Cool Grass Hill.
Le feu murmure, « où va le vent ? » --- une vague d'électricité dévore les étamines et les rides multicolores d'une décennie.
Enfants du vent le lait du ciel vous éclabousse.
Brouillage de l'image corps/âme entraînant une vision.
Ô enfants-corolles meurtris par l'air du temps flottant au-dessus de San Francisco, roulant dans les odeurs de rock 'n roll, assis sur la neige, des bruits bizarres franchissant les rideaux de fer. KOKAÏNE KARMA DANS UN MUR GRIS --- adieu tout ça ! --- adieu Kosmos Kristal Palace, adios.

Incognito Pop, il n'était pas possible d'écrire autrement. Péninsule Pop et giboulées de cul, Alice Cooper brûle les écoles, morsures bleues dans la brume-trou, Dieu décroche son fusil à canons sciés et ouvre le feu sur la planète bleue et verte.

Été, automne, hiver, printemps, réalisme magique de la dernière frontière télectronique --- et l'écho lointain de toutes les galaxies --- ZAPOCATACLYSME ! ! --- vous êtes tout le village global, vous êtes la grande banlieue interplanétaire multidimensionnelle, vous êtes toute la démocratie télectronique, vous n'avez rien à voir avec les pets qui changent l'Histoire, ni avec les sueurs d'excréments idéologiques, mais vous devez mesurer l'ampleur du désastre éco-psychique. « Earth Read Out --- The revolution is over --- Tough shit, you missed it », ne soyez plus hantés par la foule de chiens que vous portez en vous. La violence du pouvoir ne peut plus se contenir.

(Que les idéologies veuillent bien trouver ici l'expression de nos plus sincères condoléances ; mesdames, rien n'est moins durable que le bonheur) --- des cavaliers bleus traversent le rideau de turquoise du Nouveau-Mexique, cadavres d'Apaches et de Comanches pourrissant sur les pitons, vautours planant dans le ciel bleu, des villes ultra-modernes se dressent au bord des canyons --- néons de Los Angeles, téléviseurs escaladant la grande muraille de Chine, Drosera et Captain America enduisent de pâte vaginale l'obélisque de la Concorde, émeutes et massacres --- qui va estampiller les miettes ? Avaler les restes ?
S'ouvrir, s'accorder, s'évader.
Contre-culture et culture mobile hors des ruines.

Ils ont planté un drapeau sur la lune.
S'ils veulent survivre ils seront bien obligés de manipuler cette momie, de la baiser, par devant et par derrière, de photographier leurs organes génitaux, d'éjaculer sans stimulant, et de projeter ces photos sur la viande fumante de leur famille terrestre, pendant que l'homme aux yeux de détergent fera exploser le pèse-bébé.
Il n'y a pas de quoi fouetter un pénis à ailettes, le con s'est bien installé dans la société de consommation, qui déjà n'est plus qu'un mauvais souvenir. La vie continue. L'âme a besoin de l'oxygène du désir.
Sortez maintenant du Temple Hamburger, ne restez pas couchés sur le mouchoir à carreaux de l'Europe Livide.

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posted by Lucien Suel at 08:08