samedi 30 mai 2015

Il pleut ou il fait beau... (Fin)

De la poche de chemisette je sors le feuillet en boulette,
il a dû voyager d'intérieur poches en bonnets de soutifs,
en ombre de bonnets A et en pointe de bonnets F,
de trous de balles d'espions en occultation via chaussettes élastiques ;
les plis sombres sont striés de radicelles échevelées ; proche du mouillé
le mot est mou, sans ressort, je l'ai ouvert moi-même
pour qu'il cesse de se taire, froissures et micros fentes,
illisibilité s'étend sur surface entière – j'écarte pli sur baie :
rideau ! sur la pénombre, je vois, c'est écrit en bleu
avec palmiers découpés, sun éclairé et des cocotiers aux boules pleines,
elle apparaît alors sur les façades roses en secrétaire, médicale austère
(l'envie me reprend en imper d'enjamber discret une fenêtre)
et sonnera bientôt à la porte, je lis les mots écrits,
et c'est je t'aime, mais qui l'a écrit ?
Faut que je trouve – et du cadavre couvert arrache mon imper.
ce texte n'est pas tiré d'un vrai fait divers, de même que toute ressemblance, y compris en URSS.
 
Ainsi s'achève
« Il pleut ou il fait beau tout le temps au début », écrit par St. Batsal(le pôle qu'elle nie)

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samedi 23 mai 2015

Il pleut ou il fait beau... (57)

Fumée du chien, ça me démange de loger encore quelques balles
en cadavre trop gracieux, jambes superbes dénudées jusqu'à l’aine.
Est-ce que rebondi s'affaisse en même temps que sa maîtresse ?
Je me tire de la pénombre macabre aux jalousies écartées raides,
je vomis fort, faut qu'on m'aide, le cadavre pâlit.
Je l'ai recouvert d'imper – elle gît, c'est achevé,
il faut que je m'échappe pour rester bien en vie,
terminée l'espionite, je m'arrache en chemisette Prince de Galles
avec le bas d'un complet sobre, pèlerin de taille moyenne.
Retenu par la fenêtre d'où le rideau tiré est parti,
où le mot disparu s'est volatilisé, j'entre en mélancolie,
entrevois le déluge en absent, l'imper beige c'est fini,
pluie ne fait plus bander, ni cheveux frisant sous les parapluies.
à suivre...
« Il pleut ou il fait beau tout le temps au début », un feuilleton de St. Batsal(le pôle qu'elle nie)
ce texte n'est pas tiré d'un vrai fait divers, de même que toute ressemblance, y compris en URSS.

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samedi 9 mai 2015

Il pleut ou il fait beau... (56)

Justement je vois la masse et qu'est-ce qui se passe,
c'est le frère du boucher qui refait surface, l'échographe :
« Ma secrétaire m'a remis un mot pour vous, mais froissé ».
Je ne t'en veux pas mon pote, c'est classé.
Je m'isole en plis, un doigt dans la fissure épanouie
en pressant l'ourlet : le ciel est bas, un vent humide
balaie la rue, faux bulbes à palmes plient et se rompent,
passants marchent en pâte collante des cocotiers aplatis que pluie désagrège,
de fausses perruques blondes de touristes décolorées défraîchissent en boue tropicale.
En face, Mister Touffe et Aérateur se tapent sur les cuisses,
ravis de leur blague téléphonée et, bizarre, ils la miment, elle :
l'emplumé se fait des courbes au ventre avec les mains,
marche en canard ; Moumoute fait mine de téter une mamelle gorgée.
Comme par hasard, elle arrive près des rideaux, seins ambrés, fermes,
plantés haut, pointes brunes se hérissent ; en noir sur les fesses :
tatouage de slip minuscule en dentelles. Elle halète avant d'allaiter.
Je me saisis de mon imper de rage, ma gabardine énervée,
pour la rhabiller : je ne crois plus à sa cloque complice,
et puis je sais qu'après naissance peau plisse : cette colombe
n'est pas blanche comme on a essayé de faire croire.
En bon espion je rapproche colombe éventée et plumes d'autruches ;
relie ventre bombé au gras de l'aéré ; bosse sous imper.
J'utilise mon colt et disparaît dans la fumée du chien.
à suivre...
« Il pleut ou il fait beau tout le temps au début », un feuilleton de St. Batsal(le pôle qu'elle nie)
ce texte n'est pas tiré d'un vrai fait divers, de même que toute ressemblance, y compris en URSS.

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samedi 2 mai 2015

Il pleut ou il fait beau... (55)

Protestation véhémente des ressorts coïncide exactement avec sonnerie du téléphone. Je
hurle en veau en disant allô ! « On a ton mot mec ».
Longs cheveux en auréole blonde autour de son visage elle étreint
de ses mains fiévreuses mon torse luisant, son cri se mue
en un mélange de pleurs, de râles et de soupirs rauques,
je répète allô ! en deuxième salve. « On a ton mot mec ».
Leur truc est surfait. Aérateur se fait voix d'un type
teint plombé, mince, chemisette à col ouvert, pantalon serrant les hanches,
qui se tord la bouche en hargne de frustrations pour parler.
Mission : jouir vite-fait combiné en main puis observer entre les pans
ce qui se passait il y a un quart d'heure demain
– je parle de fenêtre de tir, de repli, et de plis
en quoi planqué je peux gagner du temps, je m'instruis ;
aperçois en fente type à plumes mimant la voix au téléphone
affalé sur un fauteuil en peluche lie-de-vin ; le gros en suées
se fait aérer alors que Ventilateur m'imite en imper mastic,
toujours au tél en train d'embrouiller mon oreille en aspic.
« On a ton mot mec ». J'ai la gelée en crâne,
les idées retranchées derrière des thuyas, il faut qu'une masse
sombre de la haie se détache, vêtue d'un ciré ruisselant
pour que j'aspire enfin. A la pluie à la fin.
à suivre...
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samedi 11 avril 2015

Il pleut ou il fait beau... (54)

Sortie : nulle. Je reviens en ville sur fond de mélopée monocorde,
hordes, des voix graves psalmodient litanies ponctuées de coups de gong,
et mon seul désir entre les rideaux est que lumière filtre,
qu'en poches je me retrouve avec mon imper bien mastic,
que le pli je le sorte d'en soie en inadvertance,
qu'en poche doublée il apparaisse autant qu'en pluie redoublée.
Ça y est, je suis rentré. Il pleut, je rebrousse dehors.
à suivre...
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samedi 4 avril 2015

Il pleut ou il fait beau... (53)

Ciel bleu, mouette plane en falaise abrupte – une maquette, en réalité ;
fausse-craie lissée au pétrole sur quoi blancheur d'écume s'émousse,
coulent les fientes de l'escarpé plastique derrière mousse en latex,
machinerie souterraine aspire tout ce que le vivant produit de déchets
et engendre entre palmiers contrefaits des types comme moi ; agents simulés,
secrets éventés, espions nés grillés – tournant le dos à la cible
je presse la détente arme par-dessus l'épaule : la punaise saute.
Par le soleil blanchi j'entends le poster touristique se tordre,
espion à peine, confondant un mot disparu avec lettre d'introduction
cachée en plis sous rideaux aqueux en vasque de céramique bleue.
Je surprends bruissement de la cible échouée en jet d'eau,
des minis plouf en vaguelettes après celle de punaise en vasque,
ça drache enfin ! je boutonne en urgence boutons – recousus – de nacre,
fleurs rouges en reflet – mon imper fonctionne c'est le sacre –
et mauves en touffes serrées sur les rabats du col relevé.
à suivre...
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samedi 28 mars 2015

Il pleut ou il fait beau... (52)

Je suis à l'est – et c'est rare à Manacoa,
ville de couchers de soleil, de murs tous orbes au levant –
dans un parc en plein-soleil où sur palmiers nains en bouquet
je pisse, bras du corps écartés comme un cormoran sur rocher,
ou comme type médusé (membres vont retomber) se demandant longtemps après :
et pourquoi elle m'a quitté ? j'avais une grosse bite.
Ça taraude cette lettre extraite des plis disparus et des replis,
et des tentures en velours gazeux créant mystères en lents rebondissements ;
ma mission d'ordinaire est de soulever feuillet d'un bloc
afin d'en détacher une page, pister reliefs sur la suivante,
et détecter le sibyllin pour le rendre opaque en le noyant
sous un temps de merde par exemple, découvrir des annotations explicites
à l'abri d'une porte cochère dans Lübeck en pluie,
à prendre feu derrière col d'imper foncé par l'eau
et produire en bouffées après flamme lumineuse de la fumée opaque.
à suivre...
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samedi 21 mars 2015

Il pleut ou il fait beau... (51)

Boîte à couture introuvable (appart est tout retourné). En urgence pourtant
boutons sont à replacer, pour commander imper capital, machine à espionner,
faut que je m'appuie dessus et que ça me commande,
j'aimerais que par elle-même elle sorte boîte de sa cachette :
cassette en mains ; rapiécer au féminin ; elle proposera forcément de recoudre !
« Tu oublies rondelé de mon ventre, les chas et la toxoplasmose,
et négliges ta graine en rêvant de missions sensibles à Formose.
Tu m'obliges même à évoquer le rebondi contre ton sexisme ».
Je change de plan, enfile moi-même nacre en trou, mission imminente,
serre les fils alors que pluie approche, faut que je speede,
intrépide, que je sois prêt à combattre une petite pluie fine,
une tenace à faire douter qui imprègne, je préférerais ne pas
qu'elle impose son règne – en même temps mastic la réclame
et des rais brillants filtrent sous les ouvertures des persiennes fermées,
je vois tout en reflet : des mots, des bruits de papier,
mais aucun pan ne m'affecte. C'est encore un échec.
à suivre...
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samedi 14 mars 2015

Il pleut ou il fait beau... (50)

Je laisse filer le canin (animal en gueule étreignait un mot),
j'ai vu que ce qu'il tenait en crocs crades
n'était qu'un rapport des RG, copie baveuse de dépositions,
conclusions sommaires ; trop pour appareil d’État mais pour moi fifrelin.
Ce n'est pas mon mot disparu. Je suis le chien
alors que vitrines reflètent l'asphalte luisant de toute cette flotte
tombée en début de soirée et de femmes au sourire tarifé.
J'aurais préféré qu'apparaisse en blanc un gars du labo,
secrétaire aux ongles manucurés glissants en rehaut de bretelle ou chef
qui me dise : « rideau que je tire n'a aucun rapport
avec ce que vous avez découvert en niais, étirant les plis,
je veux juste m'isoler des cocotiers et des palmes molles
et du staff laiteux des colonnades qui imite le marbre rose ».
Mais tenace je suis le chien, de péristyles clinquants en pilastres arrosés,
de cabines téléphoniques éclairées en coins de bas de portes cochères.
On n'entend plus que le bruissement tourmenté des palmes grinçantes,
j'apparais soudain trempé de pluie, en soie rien de grave :
l'index de ma main en poche presse une détente imaginaire.
A Manacoa, pourtant, les oiseaux enregistrés se sont arrêtés de chanter.
à suivre...
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samedi 7 mars 2015

Il pleut ou il fait beau... (49)

Printemps dans le corsage en éclairage doux, champagne bulles, elle attend
mon retour d'échec comme un brasier que flammes lèchent capricieuses,
feu interne se répand en replis secrets dans son être, supplice
délectable jusqu'aux confins de la douleur : « le dénouement d'échec
a-t-il été mené à bien et ton rapt merdeux chassé loin ? ».
Ma riposte est brutale et gémissement lui échappe, rideaux tirés l'imper
s'écarte d'un côté puis de mon corps entier sexué,
la volupté s'enfonce en elle comme une torche en ignition,
bruissante d'un tourbillon de feu, impérieuse. Il pleut à Orly.
Alors qu'il pleut à Orly Manacoa nous écrase en sun.
L'échec est réussi oui, j'ai récupéré l'imper capital
sans même surfer entre les palmiers en vue de semer ventilateur,
mais secret des moumoutes est éventé, micros écrasés, tes cheveux emmêlés,
j'ai dérapé aux confins de tes lèvres capricieuses qui susurraient
des mots, inhalaient comme un désir de recomposer le pli disparu.
« Tout à l'heure un chien a gratté à la porte,
suis-le sans contacter un fort contingent d'hommes-grenouilles, suis ce chien ! ».
à suivre...
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samedi 28 février 2015

Il pleut ou il fait beau... (48)

Réfugié chemise arrachée dans le vieux Manacoa (fausses-brunes blondes et carton-pâte)
je me prélasse modérément en terrasse d'un cabaret en faux-bois,
détaille sans vergogne entre les bulles de coupette une silhouette racée
sanglée en imper blanc à la ceinture nouée à la diable
et la peau entre ourlet et bord en daim des bottes
– vu la matière, et le foulard au nœud sous le menton,
et le vent qui vient couper mon focus d'une ombre,
il faut s'attendre à une petite bruine dans quelques minutes.
Vite j'écarte rabat de poche crasseux curieusement hors de soie
et sens en jubilation mot disparu, son reflux en enveloppe fermée
tâtée en soie contre palmier. J'extrais le fourré, mon doigt
en fente arrache le pli supérieur de l'enveloppe : aucun mot !
Au fond, les composants audios qui sonorisaient moumoute de Mister Touffe.
Micro-contacts piétinés, son d'enveloppe déchirée m'ébranlant à-rebours, déconfiture avérée,
même nuages font bruit en voilant la lune énorme ; je fourre
mon corps en taxi, coin d'imper en portière noire, pluie,
alors qu'au fond du cabaret les doubles-rideaux ont du ressort.
à suivre...
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samedi 21 février 2015

Il pleut ou il fait beau... (47)

L'affaire ne se fera pas ; bientôt, l'entre-nous s'assèche,
orage s'éloigne en grondant, s'il y avait des persiennes
les façades roses jailliraient de Manacoa sous les éclairs entre lames.
Le lendemain seulement je récupère couverture officielle étanche et à raccommoder ;
rendez-vous est donné sur vaste pelouse, lande bordant la mer grise,
entourée de barrières blanches et sur laquelle un poulain s'ébat.
Il pleut devant noir des nuages, on arrive avec une mallette.
De l'une les rémiges débordent, une pointe de l'imper
dépasse de l'autre, épaisseur fait bailler l'or des ferrures,
l'orage s'écarter les bords d'où une ombre inquiétante
s'ouvre brusque sur mastic qui jaillit, me saute en bras,
avec gouttes de pluie en revers : je l'étreins en émotion,
le plaque contre cocotier, l'enlace puis l'idée m'assaille
de fouiller les poches, je m'y emploie de manière forte ;
une enveloppe, renfermant sûrement pli d'importance, y a été déposée.
J'agrippe le galop du poulain traversant la zone d'échange.
Ventilateur est soufflé, mâchoire hébétée, je déclenche mon rideau de fumée.
à suivre...
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samedi 14 février 2015

Il pleut ou il fait beau... (46)

Je suis pétrifié et croupis, discordant en fenêtre avec vue atroce,
c'est flou en vitre diaphane et Manacoa brûle trouble derrière
– le vague gesticule en vibrations au bord sombre des palmes plombées
et soleil pile de midi lourd les rend brut et charbon.
J'éloigne de moi le rideau laiteux et lis en chemin
vers la terrasse mot des ravisseurs. Les termes fondent en moite,
ainsi qu'encre des caractères puisée dans l'adipeux d'aéré.
Avant que grosse chaleur suinte, ils traçaient des mots très clairs :
rendez-vous dès qu'il a plu, en terrasse, vous viendrez seul
avec la mallette à plumes et sans votre amour en cloque,
et une fois qu'entre de nos terrasses sera bien inondé
vous ferez voguer l'attaché-case de la vôtre à la nôtre,
sans gestes précipités. Alors nous ferons suivre voie inverse au pardessus,
s'il est bien étanche, ce mastic arrivera jusqu'à vous.
Les salauds me cherchent ? Pourquoi pas pelisse, pèlerine, plaid de prof
déposé le dimanche sur épaules pour corriger copies de contrôle orthographique ?
J'arrive en terrasse et il pleut épais, ou l'inverse.
L'entre-nous s'emplit, Ventilateur me montre un autre bouton arraché,
le fait rouler entre pouce et index. De l'autre main
son majeur tendu m'indique que le pouvoir m'est étranger.

à suivre...
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samedi 7 février 2015

Il pleut ou il fait beau... (45)

« Je suppose que vous voulez parler à mon mari ! » elle dit,
et moi à mon sous-crâne qu'il y a grave problème
car féminisme lui est essentiel – et là ironie s'en mêle.
La porte a sonné et elle a ouvert sur un type,
un mot comme carte de visite. C'est aérateur lui-même, là !
sur le pas alors qu'il veut absolument entrer chez nous.
Je m'approche discret, trouvant le pas contradictoire avec le désir.
Aérateur en personne ! Le type qui use d'ordinaire des plumes
pour ventiler grâce aux autruches l'aéré – gras d'en face –
le ventilateur à qui j'ai soustrait par grâce de putes
mallette à rémiges alors qu'il s'oubliait près du rideau
de fer, au terminus de « Cocoterie » – ce terminal portuaire à chier.
Dans un premier temps je suis rassuré : il pleut.
Puis je lis son mot et quand on lit tout change :
il y a une rançon contre imper qui a été ravi.
Ventilateur présente même un bouton nacré comme une preuve d'enlèvement.
Son sourire est répugnant. « J'ai l'imper mastic ! » il dit.
Ce n'est plus de la poésie mais du roman mec,
je réponds, battu par ses dires apostrophes et ses guillemets lourdingues.
Je me sens nu avec un bouton et avec en trous
des fibres, bouts du fil qui le maintenait à l'outil.
à suivre...
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samedi 31 janvier 2015

Il pleut ou il fait beau... (44)

« Tu as du rouge ! », elle est délicieuse à bout de souffle
après longue embrassade, comme une première fois avec langue en bouche
et mouchoir brodé qu'elle tend me rappelle enquête en crochets :
tenaille du mot à retrouver m'entaille le kiki, m'entrave
le gosier – quand même j'exprime : ça me donne l'air
carnassier, ce rouge épais et gras je ne l'essuierai pas,
c'est une arme que j'aimerais transférer sur imper capital
qui éviterait de m'essuyer en eau frissonnante lorsqu'il pleut ;
déplacer le rouge en rabat et impressionner les créateurs d'air.
« Justement, j'ai décidé optimiste de fêter chaque fois tes revers
multiples : je t'embrasserai plus souvent, champagne maintenant, à chaque échec !
Tirons les rideaux lourds pour sombrer dans les plis d’éden ! ».
Champagne – du Cristal – okay mais il faut que la coupe tienne
en pied sur ton ventre et que ça ne pétille pas
en surface d'entrailles sur le bombé d'un ventre bidon ;
renversée la coupe n'est plus renversante, liquide entre en froid,
langues humides du tissu se glacent, souffle des bulles s'évente.
C'était routine, pas échec ! Assurance de désarroi chez le ventilé.
à suivre...
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samedi 24 janvier 2015

Il pleut ou il fait beau... (43)

Poisse, tout le monde enfermé – sauf les blonds dont peau craquelle –
seules eaux glauques et visqueuses entre terrasses donnent espoir de sortir,
aucun nuage, pas même venant d'avion de guerre faisant rêver,
Manacoa dans le pur juste dentelé de feuilles de palmes plastifiées
qui à tout moment renvoie des reflets tranchés du temps sec :
on relève un drap blanc, éclair fuit d'un brancard chromé,
corps d'enquête poussé par des infirmiers masqués de gaze blanche.
Soudain pluie se met à tomber, grosses gouttes lourdes et tièdes,
je file les créateurs d'air en silence de nuit épaisse.
Ils refont chemin vers hangar abandonné près des louches bassins pétroliers,
nous ne sommes que cinq voyageurs, moi derrière les deux putes,
aucune précaution : col d'imper beige rabaissé, ceinture à l'arrache.
L'aéré, frustré de ses plumes envolées, fait signe à ventilateur :
il soulève rideau de fer lourd qui couine en coffrage bétonné,
au courant d'air multitude de papiers s'envole, des déchets
passés en broyeuse volettent et les légères en mœurs en chopent
dans les cheveux ; je désincarcère un lambeau d'une boucle charmante.
Un bout de listing informatique – encore en échec du bon mot.
On capte sous moumoute que rideau de fer est coincé définitif
en mode ouverture. Pas d'inquiétude : il s'en construit ailleurs.
à suivre...
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samedi 17 janvier 2015

Il pleut ou il fait beau... (42)

En terrasse de hutte rideaux s'empilent en strates, toutes humides :
émue gaze aqueuse en œil du héros mécano porteur de bien-aimée
inoubliable en pente lumineuse avec plumes d'autruches en raie accueillante ;
écran ruisselant des bambous liés en pente faisant toit par-dessus Cinzano ;
brume évaporée qui fuite des marigots coupant la rue entre terrasses ;
même écran chez adipeux suspect, drainé sous couvert de bambous congénères,
et enfin voile de formes humaines en émeute, énervées en casque,
embrasées sous moumoute ou exubérantes en mains vides d'aérateur.
Corps sont en mouvement et sur les corps membres en tumulte,
en agonie les doigts dansent, bout vaporeux des lèvres tremblantes susurre.
Coulé en transat, imper tenant du plaid, je célèbre en béat
jugement des suspects : coupables – moumoute de traviole le prouve en sommet.
Dorénavant actions ponctuelles viendront subites ébranler le couple jusqu'à renverser.
Papier disparu aux rideaux tirés est de mémoire en instant lointain,
non refroidi en quête bien que mon corps repose en paix.
à suivre...
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samedi 10 janvier 2015

Il pleut ou il fait beau... (41)

« Je descendrais bien, maquillée, contre-marches lumineuses, ces plumes pointées en cul !
Tu as joué barbouzes bruns et poilus plus vrais que nature,
garagistes en bleu graissé, mains en souille empoignant des outils gras,
imper de travail sous trombes d'eau – ton bleu capital imbibé –
j'émoustille en lèvres à fond et je fonds aux écoutilles »
dit-elle en voix enveloppante et feutrée de vamp alanguie sur coussins.
Certes, mais en crâne, circonscrit de papier couvert en notes manuscrites,
une déprimette à l'entour des plis en fenêtre m'assaille :
que faire de vide mallette et des fines plumes soustraites demain ?
Entre mot aux rideaux tiré et fourré en poche de soie
rien n'est retrouvé, tout est en brèche et en trouées,
cabine enfoncée en profondeurs de cage et gorille emplumé en rage.
à suivre...
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samedi 3 janvier 2015

Il pleut ou il fait beau... (40)

Pneus chuintent des voitures sur bitume, éclaboussent de reflets sur plis
les pantalons alignés en attente de mini-bus derrière rideaux de grisaille.
Bus direction « Cocoterie » tarde, en filature d'aéré, corps en dissimulation
derrière deux femmes de mœurs légères embauchées pour attention à chantourner
– alors que je rêve d'escalader au galop marches d'escaliers
à lourde rampe de bois patiné sans glisser avec barillet pourvu.
Ces prostituées gravitaient en rues de Manacoa portant nom de fleuve,
j'ai entendu leur voix froufroutantes mêlées au dégoulis de caillasse
et maintenant, à l'arrêt de bus, corps des alignés hésitent
à pivoter en chœur pour écouter les légères en mœurs conférer,
ouïe tendue vers voix de rocailles semblant déglutir gravières de sperme,
fragments éboulés, syndrome du Petit Poucet ; alignés suivent une boussole viciée !
J'ai l'assurance du non-repérable, du poudré blanc émaillant narines,
de surcroît encolure d'imper croise ses pointes usées à mi-nez.
Alignés s'égayent, paient avant la montée des putes pour Cocoterie,
s'effacent devant les femmes et bourdonnent en mouches butées alentours.
A Cocoterie, porteur de plumes attend l'aéré glissé en manufacture,
coquettes viennent laisser bruire froufrous, puis s'éboulent en froufrouteries salaces,
approchent en rebroussant tout ce qui peut être écarté en impudeur.
Il pleut, il bout, ses vapeurs en émeute filent en coin,
rattrapent coquettes derrière appentis. Je saisis cette disparition et empoigne mallette :
rien d'écrit dedans mais quatre plumes – et pas de paon –
d'autruches – celles qu'il use sur l'aéré en ventilant.
à suivre...
« Il pleut ou il fait beau tout le temps au début », un feuilleton de St. Batsal(le pôle qu'elle nie)
ce texte n'est pas tiré d'un vrai fait divers, de même que toute ressemblance, y compris en URSS.

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posted by Lucien Suel at 08:42 2 comments

samedi 27 décembre 2014

Il pleut ou il fait beau... (39)

Eaux du golfe trouées d'éclats lumineux, verres-miroirs pullulent en grève
et les bikinis rétrécis par bronzage, et les gracieuses nonchalances charnues
à ligoter près avec des cordons serrés à rideaux sur chaise.
Imper beige remisé (col rabaissé, mains non fourrées et ceinture lâche) ;
tout tend en déprime, incite à se couvrir d'une bâche
mais tiré en jovial j'ai presque envie de m'aimer :
je viens d'arrêter de déchirer les draps pour me pendre,
pose une fesse en bord de table et écoute moumoute amplifiée.
Récepteur en fréquence diffuse bruit de souffle continu zébré de crachotements,
bribes de dialogues lointains, haut-parleur ouf, syllabes nasillardes inaudibles aux bardes.
Sentiment que l'aéré va m'en délivrer et du lourd
comme en lampe de chevet quand on s'époumone en vrai.
Ventilateur lâche. J'en apprends aussi par ventilé. Moumoute diffuse fugace :
« patientez relax en couloir pendant que je rhabille mon corps sexué » ;
« le ciel est chargé de nuages, sûr il va pleuvoir demain » ;
et, entre sévères bourrades coupées de gifles, homme aux plumes anti-sueur
dit que pli n'est pas perdu, oh non ! Juste égaré !
Eux aussi se meuvent en pluie et font avancer leur enquête
des ris qu'ils prennent aux garcettes ou larguent d'averses.
Moumoute m'informe peu. Je reste en imper aimable peu fourré :
hors poche, déçues en instruction, mes mains vaines butinent en boutons.
Le mot disparu en poche n'est pas leur pli égaré :
sont évoqués frisquet documents révélateurs qu'épreuve d'égarement a impressionné.

à suivre...
« Il pleut ou il fait beau tout le temps au début », un feuilleton de St. Batsal(le pôle qu'elle nie)
ce texte n'est pas tiré d'un vrai fait divers, de même que toute ressemblance, y compris en URSS.

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posted by Lucien Suel at 06:52 1 comments