CYCLE DU BASILIC (III) par Laurent Margantin
RENNE BLANC
Lapon vient de lappa : rapiécer des vêtements.
Bois de renne qu'un jour longtemps après le voyage on m'offrit,
en route vers le nord, pistes, sentes perdues au milieu des pierres,
la grive chantait vers le soir,
et les grandes glaces étaient sur la rive
du côté nord de la forêt
hauts pins, clarté infinie du jour,
traversant la Laponie en train
je cherchais un promontoire,
le chemin était pierres sur pierres
avec de grandes racines d'arbres
entrelacées
(pistes, sentes perdues au milieu des pierres),
je cherchais un promontoire d'où voir plus loin et plus large,
je vis sur la plage comment le lac ou la mer rejette
annuellement de plus en plus de sable
bois de renne sur la table,
mais un renne blanc vivant !
cavalant, fuyant,
nomina animalium :
hune : coq des bouleaux, bieng : chien,
beer : ours (comme le Bär allemand),
seeipnok : loup, boets : renne
j'ai vu des pierres roses
parmi les bouleaux,
quand le renne marche, ça craque dans le pied, j'étais
curieux de savoir pourquoi
et j'ai vu le renne blanc s'échapper entre les bouleaux
pendant que le train continuait sur ses rails,
la forêt était pleine de pierres
et de Pyrolae de diverses sortes,
les pierres étaient le plus souvent polyzonicae,
saxo strato supra strato, de gneiss blanc et sombre
renne blanc dans sa fuite
aussi fluide que l'eau des rivières,
aussi proche et insaisissable que le but
du voyage,
pistes, sentiers perdus au milieu des pierres» .
gneiss blanc et sombre,
Avec Linné, Voyage en Laponie
Laurent
Margantin vit à la Réunion,
il écrit & traduit quotidiennement
sur les blogs suivants :
www.laurentmargantin.com
www.oeuvresouvertes.net
et
www.journalkafka.com
Libellés : Cycle du Basilic, Invité du Silo, Laurent Margantin, Poésie
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