mardi 14 janvier 2020

Claude Pélieu au Silo - VI. I.


VI
AMUSE-CRÂNE,
intersections de Claude Péloquin
par Claude Pélieu

1
L'ÉCRITURE C'EST LA FIN DE L'HISTOIRE (Claude Péloquin)

ÉCRIRE C'EST SPLASHER DE LA BEAUTÉ - le ciel a mal au cœur - horizon laqué, ciel d'aluminium, traces laiteuses scalpées par le hasard entre Longueil et la Baja California - glaces lointaines sommeillant dans l'écume transparente - LE SEUL APHRODISIAQUE QUE JE CONNAISSE C'EST LA RÉPETITION.

Parole-braise. Hostie toastée au pied de la montagne. Flocons de sperme dépliant les murs-harpons. Brouillard d'autrefois - échos invisibles - le sang de la lumière lèche les bribes dans la couleur-herbier.

IL DIT À SA FILLE : « TA MÈRE S'EST FAIT AVORTER » - écrivant vite, roulant à bille sur du papier, sur la piste glacée le coeur-bouée dérape pour ne plus rêver ma pensée - LES YEUX DE TOUS NE FONT PAS DE TOI UNE ÉTOILE : ILS FONT DES TROUS.

Un rire lent, immobile, silencieux. Larmes d'argile à rompre dès que la fumée mord la poussière. Coquillages froids et vides inhumés dans les eaux du Saint-Laurent, otages des légendes. Morte l'étoile, RIEN N'EST ÉCOEURANT COMME UN SOUVENIR - ciel descendu du hasard-Sargasses, pierres-miroir éclatant dans l'image-issue. Trou-pluie. Vent brise-lames labourant le ciel mexicain - choses anciennes voyageant en orbite.

J'AI DES MINIMOTOS DANS LA BOITE CRÂNIENNE - danse des antennes crucifiées - hasard-épluchure hurlant à la mort sur une vague, déployant l'onde de choc - ILS SONT ENTRÉS DANS LA MUSIQUE COMME DANS UNE BANQUE - îlots de nerfs dans l’œil neutre du cyclone qui ravagea ce continent.

JE L'AI DÉJÀ DIT; IL N'Y A PAS DE TRUITES SAUMONNÉES DANS LA SEINE - traces, murs-échos, galères de bribes dérapant sur la fin de l'histoire - Pélo-Crispé dans l'Asile Pop Music - rire lent à rompre vite - légende-ciel crachant sur les narines moisies du langage - miroir pluvieux, voyage mort, vague muette, solitaire, choc qui était autrefois aluminium.

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posted by Lucien Suel at 08:23