Vasecommunication avec Zéo Zigzags
J'accueille avec grand plaisir Zéo Zigzags dans le Silo. Elle fait partie des poètes qui comptent. Ce que je nomme vers justifiés ou arithmogrammatiques, elle les appelle isocèles, mais c'est la même chose, nous comptons. Suivant à la lettre et au chiffre, l'exemple de Stéphane Mallarmé, nous avons, Zéo Zigzags du Québec et Lucien Suel de l'Artoisflandrepicardie, alternativement lancé les dés. Voici le résultat non aboli :
54 lignes de 59 signes
6 mots désignés par le hasard :
entrebâille / aide-mémoire / cassis / palmipède / méandreux / sud-est
Mon texte « Nuages » est publié sur Artobazz, le blogue de Zéo Zigzags6 mots désignés par le hasard :
entrebâille / aide-mémoire / cassis / palmipède / méandreux / sud-est
ici : Isotexte de Zéo Zigzags : « on peut supposer qu'il » [double contrainte oulipienne « isocélisme » et « à supposer que »]
on peut supposer qu'il
s.en faut d.ailleurs de peu pour qu.on passe sans rien voirun mince crochet interdit la vue d.un rectangulaire boudoir
couleur accroche.cœur où s.infiltre hardiment par 0.2731 cm
l.espace du jour prisonnier que la porte de planches grises
entrebâille jusqu.à ce que la main gauche éraflée du garçon
la tige rouillée dans un grincement sec soulève pour entrer
un œil nuit encre inquisiteur sans permission à l.intérieur
au.dessus duquel se contorsionne un seul sourcil proéminent
l.autre faisant profil bas sans doute trop étonné pour agir
d.un pas mal rassuré le voilà qui s.approche du sofa cassis
dont quatre coussins d.appui semblent avoir été éclaboussés
par quelque rougeâtre substance caillée et non identifiable
au premier regard si vif si avisé et si attentif qu'il soit
la maison sombre ouvre à la nature une unique fenêtre ronde
à précisément 9 h 49 un seul pan du mur moka haut de 2.83 m
reçoit quelque lumière du sud.est assez taché de moisissure
honteusement décoré d.un horrible dessin sur papier recyclé
à demi gondolé par l.humidité avec dessus une forme étrange
un palmipède cygne siffleur eider ou bien bec.scie couronné
là sur le lit au drap parfaitement tiré git le corps défait
chaussures cirées chemise coton boutonnée cravate de soirée
coiffure bien tenue tempes salées front large à peine garni
pantalon plié posé sur la commode caleçon blanc posé dessus
sans chaussettes les deux jambes jointes d.un corps si sage
le sexe triste pudiquement couvert d.un carnet aide.mémoire
dessus la page trois griffonné samedi 1er septembre 15 h 23
entre ses lèvres bleuies un écu affligé de l.effigie royale
exquis ou quoi ce cadavre moisi à l.odeur de lilas putréfié
qu.avait.il bien pu vendre son sexe son corps ou son esprit
aucune trace de violence et le curieux entré par effraction
passe outre le parcours méandreux de ses pensées scabreuses
pris d.une soudaine fatigue s.effondre soudain s.agenouille
l.envie irrésistible de dormir givre ses circuits neuronaux
à peine a.t.il le temps de retirer son épais pantalon grugé
par cette canicule épaisse le poser sur une table de chevet
il glisse un pied sous la couette fraiche entre bâille dort
comme un loir hermétique en moins de trois secondes étanche
bruit de casseroles de métal non pas de lames entrechoquées
poignards très affilés d.une armée d.assassins psychopathes
un canard enragé égorgeur comme celui de l'horrible croquis
un pouacre odieux dieu menaçant sanguinaire nerveux vengeur
et qu.à six on aurait guerroyé jusqu.à ce que palme y perde
en armure qui tels ces bouillants fantassins suent d.estime
pour leur commandante mais entre eux de glace s.assassinent
démission nucléaire sur son front brulant est posé un ruban
songe brutal l.inerte dormeur paralyse d.effroi sur son lit
exactement 15 h 23 au téléphone cellulaire là sur sa cuisse
dans son enveloppe de cuirette laide mais noire assez sobre
disparition tue du célibataire voyelle dans l.océan de mots
le loup l.hippocampe le chat dansent le trente.deux du mois
onze mois passent un poète déplumé fouille l.idée au hasard
joie de l.idée non abolie l.étourderie vaguement criminelle
ouvrir l.antre proscrite d.un logis peut.être habité occupé
s.en faut d.ailleurs de peu pour qu.on passe sans rien voir
. Isotexte . Tous droits réservés © Zéo Zigzags 0812
Libellés : Isocélie, Poésie, vases communicants, Vers arithmogrammatiques, Vers justifiés
3 Comments:
¦-)
Joli et très gentil jeu de mots. Merci Lucien!
Zéo
Bravo pour Zéo!
Merci Le Factotum! Très gentil de venir me lire ici où tu s déjà venu d'ailleurs!
¦-)
Zéo
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