SOMBRE DUCASSE 15
Intermède sixième
O PATH OF SWEET PERMANENCY
Sur la touche pause du magnétophone,
le bouton d'arrêt du téléviseur,
sur le timbre de l'enveloppe, j'appuie
le bout du pouce pour faire perler la gouttelette de sang.
J'ai des images grillées et d'ongles devant les yeux.
Je jongle avec le porte-jarretelles de la mort.
J'ai eu une conversation téléphonique avec Claude Pélieu
et ne me souviens plus de ce qu'on s'est dit,
me rappelle seulement le son de sa voix.
Pas d'abandonné au numéro demandé, parasites sur les lignes.
Je ne m'attendris plus sur la médiocrité des relations humaines congelées sur la banquise.
Mes larmes ne feront pas de trous dans la neige :
"Don't eat that yellow snow !"
Le capitaine s'accoude au bastingage et gueule une dernière fois "Bollocks !" avant de cracher une giclée de salive noire dans les vagues grises de l'Antarctique.
Sous l'ampoule morne du scialytique, le chirurgien Suel murmure d'une voix éteinte : "ciseaux... colle... micro... on... off... cutter... underwood...
oiseaux... folle... sirop... clic... clac... gutter... underpant.."
Et l'infirmière en lamé lui passe la main entre les cuisses,
"Rien à déclarer ?".
Je n'ai pas besoin de lire les traités d'astronomie pour me souvenir du big bang.
Je le sens dans les mèches de mes cheveux, dans les fibres de mes muscles, dans la courbure de mes ongles, dans la dureté de mes dents...
Ce script n'a pas été rédigé pour moi.
Ceci ne s'est pas passé cette année.
Le ministère de l'amour n'a pas diffusé cette note de service.
"O path of sweet permanency" publié sans titre en août 1985 dans DEVIL-PARADIS, spécial interview (Collection Lui Écrasa Le Crâne, T. Tillier éd.)
O PATH OF SWEET PERMANENCY
Sur la touche pause du magnétophone,
le bouton d'arrêt du téléviseur,
sur le timbre de l'enveloppe, j'appuie
le bout du pouce pour faire perler la gouttelette de sang.
J'ai des images grillées et d'ongles devant les yeux.
Je jongle avec le porte-jarretelles de la mort.
J'ai eu une conversation téléphonique avec Claude Pélieu
et ne me souviens plus de ce qu'on s'est dit,
me rappelle seulement le son de sa voix.
Pas d'abandonné au numéro demandé, parasites sur les lignes.
Je ne m'attendris plus sur la médiocrité des relations humaines congelées sur la banquise.
Mes larmes ne feront pas de trous dans la neige :
"Don't eat that yellow snow !"
Le capitaine s'accoude au bastingage et gueule une dernière fois "Bollocks !" avant de cracher une giclée de salive noire dans les vagues grises de l'Antarctique.
Sous l'ampoule morne du scialytique, le chirurgien Suel murmure d'une voix éteinte : "ciseaux... colle... micro... on... off... cutter... underwood...
oiseaux... folle... sirop... clic... clac... gutter... underpant.."
Et l'infirmière en lamé lui passe la main entre les cuisses,
"Rien à déclarer ?".
Je n'ai pas besoin de lire les traités d'astronomie pour me souvenir du big bang.
Je le sens dans les mèches de mes cheveux, dans les fibres de mes muscles, dans la courbure de mes ongles, dans la dureté de mes dents...
Ce script n'a pas été rédigé pour moi.
Ceci ne s'est pas passé cette année.
Le ministère de l'amour n'a pas diffusé cette note de service.
"O path of sweet permanency" publié sans titre en août 1985 dans DEVIL-PARADIS, spécial interview (Collection Lui Écrasa Le Crâne, T. Tillier éd.)
Libellés : Archives, Lucien Suel, Pélieu, Poésie, sombre ducasse
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