vendredi 20 mars 2009

La mort en duplicata pour Cosmik Galata (3)

La mort en duplicata pour Cosmik Galata (3)
Feuilleton romanesque en vers justifiés.
III
VINGT ANS PLUS TARD ! (LE 20 MAI 1960).

Dans la salle du Four Bars Inn, en face du château
de Cardiff, deux hommes sont assis avec une bière.
Ils se lèvent et accueillent un chauffeur de taxi.
« Je vous aurais reconnus n'importe où ! Lennon et
ce bon balourd de Burroughs en personne. » William
Brown avance, une casquette de chauffeur de taxi à
la main. Les trois hommes se secouent avec vigueur
les mains. William se prend une pinte au bar, puis
rejoint ses deux potes à la table. Burroughs parle
de ses affaires, Lennon de sa prochaine exposition
et William Brown de son taxi tout nouveau. Pendant
ce temps, ils ne cessent de surveiller la porte du
pub. Après un fameux nombre d'allers et retours au
bar pour remplir les pintes, suivis pour les vider
de maints allers et retours vers l'urinoir du Four
Bars Inn
, le trio d'anciens combattants s'inquiète
de l'absence de Cosmik Galata : « Il est passé dix
heures maintenant ! Je crois qu'on ne le verra pas
aujourd'hui. » « Il est peut-être mort. » Pourtant
c'est Cosmik Galata qui a choisi le rendez-vous et
lui seul n'est pas là ce soir ! La voix nasillarde
caractéristique de Burroughs résonne dans le bar :
« C'est un type étrange, ce Cosmik Galata. J'ai de
toute évidence été le dernier à le voir ! » « Non,
c'est moi ! » « Non, vous vous trompez ! C'est moi
qui l'ai vu le dernier ! » William Brown l'emporte
dans la discussion. « Remember, on avait décidé de
diviser le groupe pour gagner la côte... Galata et
Burroughs sont partis... », Charlie Burroughs fait
son retour en arrière... Il avait alors 21 ans. Il
avait peur. « Après votre départ, Cosmik Galata et
moi attendîmes un peu. Pendant plusieurs secondes,
nous sommes restés dans la ferme. La vérité vraie,
c'est que j'avais peur de filer. Galata m'a dit de
me calmer et que nous pourrions partir un peu plus
tard. Tout à coup, dans un épouvantable vacarme de
vitres cassées, un ordre a retenti en allemand. Un
ennemi me visait à travers la vitre. J'étais comme
hypnotisé par le trou de son Schmeisser ; un lapin
face à un cobra. Cosmik Galata était collé au mur,
hors la vue de l'Allemand. Il est passé vivement à
l'action en saisissant le canon du fusil, il a, en
même temps, balancé une droite fulgurante dans les
dents du Boche qui s'est écroulé dehors absolument
naze. Nous sommes sortis et Cosmik Galata a bourré
ses poches avec les munitions du soldat sonné, lui
a extrait ses grenades et me les a collées dans ma
ceinture. Je voulais m'en aller. Je lui ai demandé
s'il pensait rester avec moi. Il était d'accord et
veillerait à ce que je m'en sorte au mieux. » (Ici
note pour le lecteur
: Cosmik Galata est confiant.
C'est un homme tout différent du jeune garçon dont
les nerfs avaient flanché en mai 1918 sous l'effet
d'un tir de barrage.
Fin de la note d'explication)
à suivre...

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posted by Lucien Suel at 07:58