La mort en duplicata pour Cosmik Galata (2)
La mort en duplicata pour Cosmik Galata (2)
Feuilleton romanesque en vers justifiés.
II
UNE GENERATION PLUS TARD (EN MAI 1940).
La même ferme est toujours au même endroit. Encore
une fois, les Allemands envahissent le Nord. Trois
combattants britanniques se serrent dans la cabine
d'un camion militaire qui avance sous la pluie. Le
trio, séparé de sa compagnie, tente d'atteindre le
littoral. William Brown, le chauffeur, ne fait pas
attention aux remarques de son camarade Burroughs.
« Slowly, Bill ! Sans quoi nous irons au fossé. »,
et Brown répond : « Cesse de râler, Burroughs ! Ce
tas de ferraille nous amènera bien à Dunkerque ! »
Entre William et Charlie, le troisième soldat, the
third soldier Albert Lennon reste muet dessous son
casque. A qui pense-t-il ? William est confiant...
Mais quel malheur, la roue avant-gauche roule dans
un cratère d'obus. « Ah ! je l'avais bien dit ! »,
glapit Charlie. « Nous ne sommes pas morts. », lui
répond William Brown. Malheureusement, le véhicule
est naze. Il s'est affalé sur le côté dans le trou
d'obus à moitié plein d'eau. Quelle déveine ! Leur
espoir d'échapper aux tenailles ennemies s'amincit
rapidement. Pauvre Charlie Burroughs, il déprime à
fond la caisse : « Maintenant, c'est fichu, on n'a
plus une chance ! » « Ce qui doit arriver, arrive,
mon pauvre Charlie ! » répond Brown. Albert Lennon
remonte du cratère après avoir sorti du camion les
flingues de ses potes. Albert, l'artiste, il croit
au destin. Si la balle porte ton nom, rien à faire
pour l'éviter. Le bruit d'un moteur enfle dans les
oreilles des soldats. « Attention ! un Stuka... Ne
restons plus ici ! » Les trois soldats se couchent
dans l'herbe humide. Le Stuka leur lâche une bombe
qui siffle en descendant. William Brown jure. « Un
fusil, c'est zéro. Si j'avais une mitrailleuse ! »
La pluie augmente. Le Stuka s'éloigne dans le ciel
gris. Les hommes se lèvent pour trouver un refuge.
C'est une lugubre journée de mai 1940. Derrière le
rideau d'humidité, là-bas, au loin, ils discernent
la ferme. « Regardez... On pourra s'y installer au
sec ! » Burroughs marche avec difficulté. Ses deux
camarades doivent l'épauler... Toujours fataliste,
Albert déclare : « Pourquoi s'affoler d'ailleurs ?
Ce sera encore pareil dans vingt ans ! » Il reçoit
une vive réponse de Brown : « Ne radote donc pas !
Si je suis encore le même, disons, dans vingt ans,
Lennon, je vous paierai une pinte ! » Une ambiance
humide et fraîche règne dans la ferme. Une lampe à
pétrole au verre fendu pend au-dessus d'une grande
table encombrée d'assiettes sales. Les planches du
plafond sont noires de fumée. Burroughs est affalé
dans un fauteuil d'osier. Albert dit : « C'est une
vraie tombe ici, allumons un feu ! » « Oh non, car
la fumée nous fera repérer ! » Burroughs enlève le
casque de sa tête et il demande à Brown : « Crois-
tu vraiment que nous serons toujours là dans vingt
ans ? » Le pauvre Charlie a besoin d'être remonté.
« Sûr ! On va miser ! Faisons un pari ! On se fixe
un rendez-vous pour dans vingt ans ! On sera le 20
mai 1960 ! », déclare William. Même Albert Lennon,
accoudé au rebord de la cheminée a remarqué l'état
dépressif de Burroughs et il essaie de le remettre
d'attaque. « C'est une idée fantastique, William !
Voyons ! Où pourrait-on se rencontrer ? » Soudain,
de but en blanc, la porte s'ouvre... Un personnage
étrange s'encadre dans l'entrée et dit : « Au Four
Bars Inn, à Cardiff, voilà l'endroit idéal pour un
tel rendez-vous... » William Brown pointe son arme
vers l'intrus. Il hurle : « Qui va là ? Avancez ou
je tire ! » L'inconnu ouvre grand la porte, avance
dans la pièce. C'est un Britannique... Il est sans
doute en fuite comme eux... Les trois soldats sont
en cercle, le menaçant : « Qui es-tu ? D'où viens-
tu ? Où vas-tu ? » L'homme a le bout du flingue de
William planté dans le nombril. Imperturbable dans
son veston de tweed gris, il ne se démonte pas. On
dirait qu'il sort d'un rêve. « Mon nom est Galata,
Cosmik Galata. Je vous ai entendu. Vous avez parlé
d'un rendez-vous dans vingt ans... J'aimerais être
là aussi ! Que diriez-vous du Four Bars Inn ? » Un
sourire erre sur la lèvre du mystérieux personnage
qui s'est exprimé d'une voix douce. Les trois amis
restent muets. Ils baissent leurs armes lentement.
II
UNE GENERATION PLUS TARD (EN MAI 1940).
La même ferme est toujours au même endroit. Encore
une fois, les Allemands envahissent le Nord. Trois
combattants britanniques se serrent dans la cabine
d'un camion militaire qui avance sous la pluie. Le
trio, séparé de sa compagnie, tente d'atteindre le
littoral. William Brown, le chauffeur, ne fait pas
attention aux remarques de son camarade Burroughs.
« Slowly, Bill ! Sans quoi nous irons au fossé. »,
et Brown répond : « Cesse de râler, Burroughs ! Ce
tas de ferraille nous amènera bien à Dunkerque ! »
Entre William et Charlie, le troisième soldat, the
third soldier Albert Lennon reste muet dessous son
casque. A qui pense-t-il ? William est confiant...
Mais quel malheur, la roue avant-gauche roule dans
un cratère d'obus. « Ah ! je l'avais bien dit ! »,
glapit Charlie. « Nous ne sommes pas morts. », lui
répond William Brown. Malheureusement, le véhicule
est naze. Il s'est affalé sur le côté dans le trou
d'obus à moitié plein d'eau. Quelle déveine ! Leur
espoir d'échapper aux tenailles ennemies s'amincit
rapidement. Pauvre Charlie Burroughs, il déprime à
fond la caisse : « Maintenant, c'est fichu, on n'a
plus une chance ! » « Ce qui doit arriver, arrive,
mon pauvre Charlie ! » répond Brown. Albert Lennon
remonte du cratère après avoir sorti du camion les
flingues de ses potes. Albert, l'artiste, il croit
au destin. Si la balle porte ton nom, rien à faire
pour l'éviter. Le bruit d'un moteur enfle dans les
oreilles des soldats. « Attention ! un Stuka... Ne
restons plus ici ! » Les trois soldats se couchent
dans l'herbe humide. Le Stuka leur lâche une bombe
qui siffle en descendant. William Brown jure. « Un
fusil, c'est zéro. Si j'avais une mitrailleuse ! »
La pluie augmente. Le Stuka s'éloigne dans le ciel
gris. Les hommes se lèvent pour trouver un refuge.
C'est une lugubre journée de mai 1940. Derrière le
rideau d'humidité, là-bas, au loin, ils discernent
la ferme. « Regardez... On pourra s'y installer au
sec ! » Burroughs marche avec difficulté. Ses deux
camarades doivent l'épauler... Toujours fataliste,
Albert déclare : « Pourquoi s'affoler d'ailleurs ?
Ce sera encore pareil dans vingt ans ! » Il reçoit
une vive réponse de Brown : « Ne radote donc pas !
Si je suis encore le même, disons, dans vingt ans,
Lennon, je vous paierai une pinte ! » Une ambiance
humide et fraîche règne dans la ferme. Une lampe à
pétrole au verre fendu pend au-dessus d'une grande
table encombrée d'assiettes sales. Les planches du
plafond sont noires de fumée. Burroughs est affalé
dans un fauteuil d'osier. Albert dit : « C'est une
vraie tombe ici, allumons un feu ! » « Oh non, car
la fumée nous fera repérer ! » Burroughs enlève le
casque de sa tête et il demande à Brown : « Crois-
tu vraiment que nous serons toujours là dans vingt
ans ? » Le pauvre Charlie a besoin d'être remonté.
« Sûr ! On va miser ! Faisons un pari ! On se fixe
un rendez-vous pour dans vingt ans ! On sera le 20
mai 1960 ! », déclare William. Même Albert Lennon,
accoudé au rebord de la cheminée a remarqué l'état
dépressif de Burroughs et il essaie de le remettre
d'attaque. « C'est une idée fantastique, William !
Voyons ! Où pourrait-on se rencontrer ? » Soudain,
de but en blanc, la porte s'ouvre... Un personnage
étrange s'encadre dans l'entrée et dit : « Au Four
Bars Inn, à Cardiff, voilà l'endroit idéal pour un
tel rendez-vous... » William Brown pointe son arme
vers l'intrus. Il hurle : « Qui va là ? Avancez ou
je tire ! » L'inconnu ouvre grand la porte, avance
dans la pièce. C'est un Britannique... Il est sans
doute en fuite comme eux... Les trois soldats sont
en cercle, le menaçant : « Qui es-tu ? D'où viens-
tu ? Où vas-tu ? » L'homme a le bout du flingue de
William planté dans le nombril. Imperturbable dans
son veston de tweed gris, il ne se démonte pas. On
dirait qu'il sort d'un rêve. « Mon nom est Galata,
Cosmik Galata. Je vous ai entendu. Vous avez parlé
d'un rendez-vous dans vingt ans... J'aimerais être
là aussi ! Que diriez-vous du Four Bars Inn ? » Un
sourire erre sur la lèvre du mystérieux personnage
qui s'est exprimé d'une voix douce. Les trois amis
restent muets. Ils baissent leurs armes lentement.
à suivre...
Libellés : Lucien Suel, Nouvelle, Vers justifiés
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