vendredi 16 mars 2007

Bukowski (supplément 2)

Après la publication de la nouvelle de Charles Bukowski, nous sommes heureux de vous présenter ce poème reçu de Jean-Marc Froidure.

BUK

Hier au soir, assis devant la télévision, et regardant ce visage à nul autre pareil, ce visage cabossé comme un vieux tank,
Et pleurant comme un gosse sur le cadavre de son père,
Je me disais que plus rien ne serait pareil désormais.

Que grâce et humour disparaissaient de nos vies
Petit à petit,
comme les derniers papillons
Ou la neige en hiver
Et que l’époque ressemblait de plus en plus à ce fil de soie
qu’un vent glacial bouscule
jusqu’à l’épuisement,
Jusqu’à la rupture.

Buk tu manques à cette vie.
ton RIRE manque
Ta FOLIE nous manque,
Ta poésie débridée comme une claque superbe envoyée au destin
Avait cette magie des possibles,
Cette magie de faire jaillir le feu partout,
Et de dire mieux que n’importe qui la beauté unique de cette putain édentée
Qui cligne de l’œil sur le tabouret d’un bar sordide, au fin fond de West avenue,
Un soir de demi dèche.

Un endroit hors du temps

Comme un citronnier planté en plein désert
Comme un jeune chiot frétillant sous la pluie chaude d’un été finissant
Comme des torrents de boue et de lave mêlés se jetant dans la mer
Comme la première lueur du jour sur une plage dévastée

Tes livres représentaient tout ça pour nous
Et tant d’autres choses encore.

Tu étais comme ce dieu des mythologies nordiques brandissant son marteau pour pulvériser les têtes molles
Rien ne te plaisait du spectacle des hommes
Des larmes sortaient parfois de tes yeux quand tu avais trop bu
Et tu disais qu’avec l’âge on devenait plus sensible.
Au fond, ceux qui t’ont détesté n’ont rien compris.
Tu ressemblais bien à ces vieux chiens
qui ont tant combattu
Tant aimé
Tant souffert
Que les Dieux les portent en des rivages perdus où personne n’accoste.

Tu restes unique à mes yeux.
Tu as su dire en quelques mots simples la vérité de toute vie :
Croire en soi, et s’acharner contre le bon sens, les lieux communs, l’ambition, la course à tout posséder.

Tu avais raison bien sûr.

Il faut braver la multitude
Et disparaître sous un torrent de mots
Sans se soucier des autres,
Et sans un bruit.

Comme un voleur presque

Oui, comme un putain de voleur dans une putain de nuit.

Et c’est bien dommage tout ça.

Pas vrai mec ?
Jean-Marc FROIDURE

Libellés :

posted by Lucien Suel at 08:39

3 Comments:

Blogger Hiju said...

Le Pentagone voudrait construire, d'ici 2013, un silo de dix missiles intercepteurs au nord de la Pologne, près de la mer Baltique. Les Américains disent qu'ainsi, outre la côte Est des Etats-Unis, "la majeure partie de l'Europe" serait protégée. En fait, le sud de l'Italie, la Grèce, la Bulgarie et l'Ukraine ne seraient pas couverts.
( Nouvel Obs n°2210, 15/21 mars 2007.P.71.)

19:16  
Anonymous Anonyme said...

Le printemps approche, les coucous sont de retour.

08:53  
Blogger Alexandre said...

Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

16:21  

Enregistrer un commentaire

<< Home