Les terrils (5)
EXPOSITION
LES TERRILS, OMBRE ET CLARTE
Photographies de Patrick Devresse et calligrammes de Lucien Suel
au Centre Historique Minier de Lewarde
Soirée vernissage-inauguration le jeudi 15 mars 2007 à 20 h.
Programme
Projection du court métrage de Luc Moullet La Cabale des oursinsLecture par Lucien Suel
Parcours photographique avec Patrick Devresse
Cocktail
Un court extrait de la lecture :
...
Un trou amène un tas. Un tas peut devenir un trou. Le terril n’est pas encore un trou de mémoire dans le paysage, mais il pourrait le devenir un jour.
Parfois, le site du terril devient un petit Disneyland. C’est le loisir au nord, de la neige en plastique, du vert pour du blanc, des vessies pour une lampe de mineur. C’est l’évolution, la reconversion, l’économie, le secteur tertiaire qui prend le pas sur le secondaire, le publiciste, l’artiste et le touriste qui supplantent l’ouvrier. On recycle le paysage industriel en espace de loisir ou de culture. C’est la valorisation des déchets.
Le terril est progressivement dépecé, transporté sur les routes, enfoui dans les fondations, brûlé dans les fours des cimenteries. Parfois, on le cache, le camoufle dans le paysage aménagé.
Les machines mangent le terril. Les scrapers terminators dévorent la montagne. Ce qui fut chargé à force de bras dans les wagonnets est chargé de nouveau, mais avec des tractopelles dans les camions.
Les machines triturent la terre, décortiquent la nature et les constructions humaines. Les usines débitées en morceaux fondent dans les fours électriques. A Drocourt, la cokerie est devenue un terrain vague parsemé de flaques d'eau.
C’est une guerre continuelle, un champ de bataille. Maisons rasées, travailleurs morts et enterrés, souvenirs évanouis. Puis viendra la reconquête des friches, viendra le temps de la réhabilitation.
Le terril a été allongé sur le sol, étalé, râtelé sur le pays.
Là-haut, sur la crête, les camions de chantier, gros insectes jaunes, vrombissent. On aperçoit aussi les silhouettes des promeneurs qui s'oxygènent sur le terril.
Loisirs dans les ruines, la Deûle, les terrils tronqués, clôtures en ciment, ligne TGV, remblais de schistes, les Castors, la cité du 10. Le père de Nadine se souvient. Il a vu installer le terril, il a vu le terrain vide, les gosses jouant sur les tendeurs. Ché coulons din chés camps, le terrain de foot envahi d'herbes folles, les lampes à arc de l'autoroute.
L’atome d’uranium remplace le charbon. Les sarcophages futurs des centrales nucléaires noyées sous le béton viendront ajouter leur silhouette massive et rayonnante aux pyramides funéraires des déchets houillers.
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Parfois, le site du terril devient un petit Disneyland. C’est le loisir au nord, de la neige en plastique, du vert pour du blanc, des vessies pour une lampe de mineur. C’est l’évolution, la reconversion, l’économie, le secteur tertiaire qui prend le pas sur le secondaire, le publiciste, l’artiste et le touriste qui supplantent l’ouvrier. On recycle le paysage industriel en espace de loisir ou de culture. C’est la valorisation des déchets.
Le terril est progressivement dépecé, transporté sur les routes, enfoui dans les fondations, brûlé dans les fours des cimenteries. Parfois, on le cache, le camoufle dans le paysage aménagé.
Les machines mangent le terril. Les scrapers terminators dévorent la montagne. Ce qui fut chargé à force de bras dans les wagonnets est chargé de nouveau, mais avec des tractopelles dans les camions.
Les machines triturent la terre, décortiquent la nature et les constructions humaines. Les usines débitées en morceaux fondent dans les fours électriques. A Drocourt, la cokerie est devenue un terrain vague parsemé de flaques d'eau.
C’est une guerre continuelle, un champ de bataille. Maisons rasées, travailleurs morts et enterrés, souvenirs évanouis. Puis viendra la reconquête des friches, viendra le temps de la réhabilitation.
Le terril a été allongé sur le sol, étalé, râtelé sur le pays.
Là-haut, sur la crête, les camions de chantier, gros insectes jaunes, vrombissent. On aperçoit aussi les silhouettes des promeneurs qui s'oxygènent sur le terril.
Loisirs dans les ruines, la Deûle, les terrils tronqués, clôtures en ciment, ligne TGV, remblais de schistes, les Castors, la cité du 10. Le père de Nadine se souvient. Il a vu installer le terril, il a vu le terrain vide, les gosses jouant sur les tendeurs. Ché coulons din chés camps, le terrain de foot envahi d'herbes folles, les lampes à arc de l'autoroute.
L’atome d’uranium remplace le charbon. Les sarcophages futurs des centrales nucléaires noyées sous le béton viendront ajouter leur silhouette massive et rayonnante aux pyramides funéraires des déchets houillers.
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Lucien Suel
L'exposition sera présentée jusqu'au 30 avril tous les jours de 9 h à 19 h 30.
Libellés : Lucien Suel, terrils
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