mardi 15 février 2022

Inédit - août 2016 -

 Dans la nuit

Tournons en rond ! Écrivons !

Profération, commandement, ordre.

Un siphon phon phon les Marie honnêtes comme les intonations d’un Obersturmführer s’essayant à la langue de Marcel Proust pour couper le sifflet d’un Français rébarbatif aux bienfaits de l’Occupation. Bas de coussin sans Germain !

 

Tourner en rond se conjugue au présent.

En attendant le feu dévorateur, contentons-nous d’écrire, de répertorier, classer, aligner, ordonner (Aoui ! l’Obersturmführer n’a pas dit son Adolf Videur Zen !)

Écrivons donc ce que nous disons !

Écrivons aussi ce que nous lisons, ce que nous voyons.

Choisissons des images brûlées et l’hypergraphie des poèmes caviardés pour accompagner nos rafales de mots, pour ratatiner davantage les zéros modernes planqués dans les palais républicains.

Comme nos yeux se fatiguent à déchiffrer les slogans de fer dans les mains de vœux lourds, les palimpsestes de citron à l’encre sympathique, les flashs écrits en leds de feu au fronton des torils de la grande distribution de déchets !

Comme nos oreilles se froissent au son des discours mâchonnés entre les longues dents des représentants de commerce du peuple, des petites musiques d’ameublement dans les ascenseurs en route vers Nihil, vers les étages-étalages de la culture officielle !

Rien + rien = rien.

Rien sans rien = rien.

Toujours rien.

Marx rien,

Thalès rien,

Mozart rien,

Descartes rien,

Duchamp rien, deux leuzes rien, deux bords rien…

Une autre façon de décrire la commutativité : a * b = b * a ou citoyen con-sommateur = con-sommateur citoyen ou poésie de mer = mer de poésie. Voilà qui nous ramènerait à l’auto-baise généralisée si on l’exprimait dans la langue de William S. Burroughs.

"Bullshit yourself!"

Les veaux se transforment en bœufs, les habits trop petits passent aux cadets, les jeunes vieillissent, les morts reviennent quand on ouvre les livres.

La poésie devient un mode de vie.

Anodin va crever.

Afrika Bambaata et John Lydon sont choristes dans l’opéra « Destruction du monde ».

Les méchants -Olrik, Rastapopoulos, Docteur No, Staline, Jdanov, Mao et Le Polpote- s’entraînent dur, préparent leur come-back.

En attendant, on peut sauter à la page suivante…

Lucien Suel

La Tiremande

Août 2016


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posted by Lucien Suel at 07:32