Il pleut ou il fait beau... (33)
J'y vais. J'y suis : l'ordonnance était un sous-message
pour me conduire en officine ; à l'accueil secrétaire m'attend.
Autour de son poignet tourne une montre au bracelet de métal
– je suis dans un porno ? échauffé je me demande en tête,
mais ses ongles sont réguliers et vélocité rend le cadran flou,
à l'inverse des durs travailleurs où l'heure est fixée
le temps du jouir, pas du faux cuir qui se détend.
Je fais le lien entre son poignet trouble, avec le métal
et ses ongles laqués, sors de ma poche ordonnance – le sous-message –
agite le code entre mes doigts et comprends avec ses paupières,
que lente elle a baissées comme des lèvres puis soulevées longtemps :
je dois m'approcher d'elle, j'avance : « il a plu,
elle dit, impossible d'échapper à cette malédiction humide et lugubre,
elle s'appesantit les soirs d'hiver où vents d'ouest
noient Manacoa dans une brume ruisselante et sinistre, venez étendre imper
en consultation ». Je suis les faux-jumeaux que ses talons font naître,
des moues se peignent sur visages en salle d'attente tapissée,
logique : ultime arrivé, je passe devant avec secrétaire en blouse blanche.
Un couloir traverse et la méfiance me fourre mains en poches,
c'est comme si on sortait ; d'une porte on débouche,
où elle s'immobilise et tire soudain un rideau, un souffle
et, pour cause des deux mains fourrées, lumière blanche m'aveugle.
Le temps de retrouver les arêtes des meubles infirmière a disparu.
Avancé en inconscience, bruit d'anneaux sur tringle me fait bondir,
je me retourne : l'homme a peu d'un séducteur latin,
maxillaires solides, nez droit, bouche virile et rides sur tempes grises,
dos au rideau tiré, son visage dur me dit quelque chose :
« je suis le frère du boucher, les moumoutes c'est moi ».
pour me conduire en officine ; à l'accueil secrétaire m'attend.
Autour de son poignet tourne une montre au bracelet de métal
– je suis dans un porno ? échauffé je me demande en tête,
mais ses ongles sont réguliers et vélocité rend le cadran flou,
à l'inverse des durs travailleurs où l'heure est fixée
le temps du jouir, pas du faux cuir qui se détend.
Je fais le lien entre son poignet trouble, avec le métal
et ses ongles laqués, sors de ma poche ordonnance – le sous-message –
agite le code entre mes doigts et comprends avec ses paupières,
que lente elle a baissées comme des lèvres puis soulevées longtemps :
je dois m'approcher d'elle, j'avance : « il a plu,
elle dit, impossible d'échapper à cette malédiction humide et lugubre,
elle s'appesantit les soirs d'hiver où vents d'ouest
noient Manacoa dans une brume ruisselante et sinistre, venez étendre imper
en consultation ». Je suis les faux-jumeaux que ses talons font naître,
des moues se peignent sur visages en salle d'attente tapissée,
logique : ultime arrivé, je passe devant avec secrétaire en blouse blanche.
Un couloir traverse et la méfiance me fourre mains en poches,
c'est comme si on sortait ; d'une porte on débouche,
où elle s'immobilise et tire soudain un rideau, un souffle
et, pour cause des deux mains fourrées, lumière blanche m'aveugle.
Le temps de retrouver les arêtes des meubles infirmière a disparu.
Avancé en inconscience, bruit d'anneaux sur tringle me fait bondir,
je me retourne : l'homme a peu d'un séducteur latin,
maxillaires solides, nez droit, bouche virile et rides sur tempes grises,
dos au rideau tiré, son visage dur me dit quelque chose :
« je suis le frère du boucher, les moumoutes c'est moi ».
à suivre...
« Il pleut ou il fait beau tout le temps au début », un feuilleton de St. Batsal, (le pôle qu'elle nie)
ce texte n'est pas tiré d'un vrai fait divers, de même que toute ressemblance, y compris en URSS.
Libellés : Feuilleton, Il pleut ou il fait beau, Poésie, St. Batsal
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